Le Boudoir de Marie-Antoinette

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 27 avril 1789: Émeute à Paris

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yann sinclair

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MessageSujet: 27 avril 1789: Émeute à Paris   27 avril 1789: Émeute à Paris Icon_minitimeVen 26 Avr - 11:45

27 avril 1789: Émeute à Paris Fbgsta10
Le faubourg Saint-Antoine vu à vol d'oiseau depuis le nord, tel qu'en 1789, par Fedor Hoffbauer

Émeute à Paris, au faubourg Saint-Antoine, contre le fabricant de papiers peints Réveillon

27 avril 1789: Émeute à Paris C855b810
https://artfaubourg11.wixsite.com/artfaubourg11/single-post/2017/03/17/LA-MANUFACTURE-DE-PAPIER-PEINT-REVEILLON




Émeute à Paris, au faubourg Saint-Antoine, contre le fabricant de papier peints Réveillon.


Le faubourg est situé dans le XIe et XIIe arrondissement de Paris. Dans ce faubourg fut érigé la Bastille sous Charles V de France.

Ce faubourg, l'un de plus populaires de Paris, naîtront les premiers évènements de la Révolution.

Dont une des émeutes les plus sanglante de cette Révolution (l'émeute de Réveillon, le 28 avril 1789.)

Bien que coupé de Paris par l'imposante Bastille, la rue du Faubourg Saint-Antoine participe étroitement et de longue date, à la vie économique de Paris.

Moyen Âge

C'est que depuis ses origines médiévales elle est l'artère de l'artisanat, et plus spécialement de l'ébénisterie.
Elle doit son dynamisme à l'abbaye Saint-Antoine, implantée en l'endroit en 1233, et placée sous la protection des rois de France qui lui accordent des faveurs considérables, comme l'exemption de taxes aux artisans qui travaillent en son enclos, devenu tel celui du Temple, une véritable ville indépendante close de muraille.

Renaissance et Siècle des Lumières

Le caractère villageois du faubourg Saint-Antoine va cependant persister, si l'humeur de ses habitants les porte aux insurrections.

On parlera d'un "cratère d'or" d'où s'échappe le plus souvent la lave révolutionnaire.

Population

C'est que le faubourg Saint-Antoine était, de ceux qui partaient de Paris vers les provinces, l'un des plus "ouvriers" et composé d'une population durement affrontée aux problèmes économiques tout en participant au luxe d'une clientèle aristocratique dont elle pouvait mesurer la morgue autant que l'importance des privilèges et du pouvoir d'achat.

Elle en vivait mais le jalousait.

A une humeur chatouilleuse peu de choses sont nécessaires pour que l'énergie s'enflamme et tel un vent tournant se porte là où des meneurs, qui surgissent toujours dans ce genre de situation, désignent un but.

Dans ses actions spontanées, imprécatoires et portées au vandalisme, la population du faubourg Saint-Antoine annonce le rôle que jouera la foule dans ses colères les plus ravageuses en 1792 et 1793.

Révolution

Dés le 28 avril 1789, quelques jours avant la réunion des États généraux, un groupe porté à la colère par les initiatives malheureuses de Réveillon a provoqué l'incendie de la manufacture de papiers peints.

L'émeute de Réveillon

Au coin de la rue du Faubourg Saint-Antoine et de la rue de Montreuil, le fabricant avait installé dans la jolie maison de la Folie Titon sa manufacture de papiers peints et veloutés qui employait quatre cents ouvriers.
On disait qu'il affamait ses ouvriers (Réveillon voulait s'aligner sur la diminution du pain promulguée par le gouvernement).

Le 28 avril 1789, la manufacture fut mise à sac et incendiée. On citait, parmi les agitateurs qui auraient encouragé l'attaque, Louis Philippe Joseph d'Orléans en personne.

Les gardes françaises tirèrent sur la foule au soir du 28 avril 1789, il y eut environ 300 morts qui furent enfouis dans les catacombes et un millier de blessés.

L'émeute de Réveillon est une des plus sanglante de la Révolution, une grande rancour dans la foule, et une fixation faubourg Saint-Antoine de la colère qui va exploser le 14 juillet 1789.

Prise de la Bastille

Lors de la prise de la Bastille (14 juillet 1789). une grande partie des émeutiers proviendra du Faubourg Saint-Antoine.

La journée du 10 août 1792

C'est du faubourg Saint-Antoine que part le gros du cortège à l'assaut des Tuileries, le 10 août 1792 menés par le brasseur Antoine Joseph Santerre(son dépôt de bière servira de ralliement insurrectionnel).

les grandes journées révolutionnaires doivent leur succès à l'apport populaire du faubourg Saint-Antoine.

Emeutes des journées de prairial an II (21 et 22 mai 1795)

A l'angle de la rue de Charonne fut dressée au cours des journées de Prairial an II (21 et 22 mai 1795) l'une des barrières bouchant le faubourg Saint-Antoine sur laquelle s'affrontèrent les Thermidoriens et les émeutiers qui avaient envahi trois jours plus tôt l'assemblée pour réclamer du pain. pour la première fois depuis 1789, l'armée bien qu'issue de la Révolution, a réprimé une insurrection populaire.

210, rue du Faubourg Saing-Antoine, 11, rue de Reuilly

Antoine Joseph Santerre avait son dépôt de bière à l'enseigne "Hortensia" au 210, rue Faubourg Saint-Antoine et au 11, rue de Reuilly.

Le 11, rue de Reuilly fut le point de ralliement insurrectionnel du 10 août 1792. Il subsista longtemps des traces de cet immeuble.
27 avril 1789: Émeute à Paris Reveil10

Pillage de la manufacture Réveillon

Paris, 28 avril 1789. Dans le faubourg Saint-Antoine, à l’ombre de la Bastille, des ouvriers et des désoeuvrés investissent la fabrique de papiers peints Réveillon et la mettent au pillage. La troupe intervient et réprime la manifestation dans le sang. Une semaine plus tard, les états généraux se réunissent à Versailles. La Révolution française commence.

Libéralisme prématuré

Jean-Baptiste Réveillon dirige une grande manufacture de papiers peints dans la rue de Montreuil, la Folie-Titon. Il fournit ainsi de l'emploi à trois cents ouvriers.

Obligé de réduire ses effectifs en raison de la concurrence anglaise induite par le traité de libre-échange Eden-Rayneval (1786), il a octroyé une allocation chômage à ceux dont il a dû se séparer. Cette initiative originale témoigne de ses idées progressistes...

Autre témoignage de son ouverture d'esprit : le 23 avril 1789, il suggère au gouvernement du roi Louis XVI de supprimer les octrois, taxes prélevées sur les marchandises à l’entrée dans la capitale. Cette mesure devrait faire baisser les prix des biens de consommation courante. Et si les prix baissent, il deviendra loisible aux employeurs de baisser aussi les salaires de leurs ouvriers. CQFD. La proposition est reprise par un fabricant de salpêtre, Henriot.

Mais cet argumentaire libéral d’avant-garde, diffusé dans les faubourgs Saint-Antoine et Saint-Marcel, où travaillent une quarantaine de milliers d'ouvriers, artisans et compagnons, n’a pas l’heur de plaire à la population laborieuse qui n'en retient que la menace d'une baisse de salaire.

Le pillage de la manufacture Réveillon (28 avril 1789), gravure du XIXe siècleCe petit peuple est irrité par ailleurs de n'avoir pas été autorisé à participer aux élections aux états généraux, qui doivent se réunir à Versailles au début mai.

Des manifestations spontanées se forment ça et là. Les effigies de Réveillon et Henriot sont brûlées dans la nuit du 26 au 27 avril en place de Grève, devant l'Hôtel de ville, aux cris de « Mort aux accapareurs ! Le pain à deux sous ! ». La maison de Réveillon est pillée.

Le lendemain, plusieurs milliers de personnes investissent la manufacture Réveillon, sous la surveillance de quelques troupes, gardes françaises, gendarmes à cheval, cavaliers du Royal Cravates. En soirée, comme les troupes doivent s'écarter pour faire de la place au carrosse du duc d'Orléans, la foule en profite pour entrer dans la manufacture et la mettre au pillage. Tout est saccagé et brûlé.

Là-dessus intervient la troupe. C’est l’affrontement. Avec douze morts parmi les forces de l’ordre et au moins une centaine parmi les émeutiers, la journée s’avère plus meurtrière que toutes celles qui suivront (si l’on met à part les exécutions de masse à Paris et en province pendant la Grande Terreur).

Violence populaire, violence d'État

Le pillage sanglant de la manufacture Réveillon constitue un prélude à la Révolution. Moins de trois mois plus tard, les habitants du quartier, encore échaudés par son souvenir, s’en prendront de la même façon à la Bastille…

Est-il pour autant légitime de présenter la Révolution comme violente du début à la fin ? En 1789, devant l’entreprise Réveillon comme devant la Bastille, on a affaire à des émeutes populaires comme tous les régimes en ont connu. Le pouvoir, dans ces situations, fait son devoir. Il rétablit l’ordre, de façon diversement brutale, il est vrai.

Il en va ainsi encore en 1790 et jusqu’au 2 septembre 1792. C’est seulement à cette date, avec l’appel du ministre Danton à massacrer les prisonniers, que le pouvoir sort de son rôle légitime et devient lui-même un causeur de troubles. La violence d’État à laquelle est associée la Révolution, dans la mémoire historique, débute à cette date et s’achèvera après l’exécution de Robespierre et de ses affidés, le 27 juillet 1794 (10 thermidor An II). Elle aura duré près de deux ans.




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