Le Roi Louis XIV préside à la cérémonie d'intronisation des premiers membres de l'Ordre de Saint Louis.
C'est une distinction militaire destinée aux officiers catholiques de l'armée royale et ce, en omettant leur condition de naissance.
ordre honorifique français créé par un édit de Louis XIV du 5 avril 1693 pour récompenser les officiers catholiques les plus valeureux ayant au moins 10 ans de présence au sein des régiments du royaume, quelle que soit leur condition de naissance
Sa naissance est due à la réorganisation des armées au milieu du XVII
e siècle et l’apparition de militaires de valeur plus nombreux et faisant partie de la bourgeoisie. L’ordre le plus prestigieux, l'ordre du Saint-Esprit, était réservé à la noblesse et ne comptait que cent chevaliers; les ordres de Saint-Michel, de Notre-Dame du Mont-Carmel et de Saint-Lazare de Jérusalem avaient eux aussi des statuts qui limitaient le nombre des récipiendaires. Voilà pourquoi fut décidée la création de cet ordre dont le bénéficiaire devait être catholique et avoir servi plus de dix ans comme officier, mais pas obligatoirement noble.
Le 10 mai, tous les princes du sang furent agrégés à l’Ordre. La première grande promotion eut lieu le 11 mai, dans le salon de l’appartement du roi. Louis XIV donna un coup d’épée sur l’épaule droite et sur l’épaule gauche de chaque postulant, qui se tenait à genoux, en disant : « Par Saint Louis, je vous fais chevalier. » Cet événement fut célébré par le peintre François Marot dans le tableau
Première tenue des chevaliers de l'ordre de Saint Louis, 10 mai 1693, projet pour une tapisserie, peint en 1710, conservé aujourd'hui au Château de Versailles
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Cependant les nobles représentaient une part très importante des effectifs, qui alla croissant au cours du XVIII
e siècle, avec l’éviction progressive des roturiers des corps d’officiers de l’armée. Pour les officiers protestants, notamment les Suisses et les Allemands au service du roi de France, Louis XV créa l’institution du mérite militaire en 1759. Les bas-officiers (nos actuels sous-officiers) et les militaires du rang ne pouvaient pas recevoir l’ordre de Saint-Louis ou l’institution du Mérite militaire, mais ils avaient droit au médaillon des deux épées qui leur ouvrait certains privilèges. À noter que ce médaillon des épées dit médaillon de vétérance n'est pas supprimé par les Révolutionnaires, contrairement aux ordres de la monarchie.
En 1791, l’ordre de Saint-Louis est réuni avec le mérite militaire sous le nom de Décoration militaire. Cette décoration est elle-même supprimée le 15 octobre 1792, ce qui n’empêchera pas Louis XVIII de nommer des officiers émigrés et des chefs vendéens dans l’ordre de Saint-Louis.
En 1814, le roi Louis XVIII recrée l’ordre de Saint-Louis avec le but avoué de le substituer à la Légion d’honneur. Cette tentative ne dure pas: l’ordre de Saint-Louis n'est plus attribué par l'État depuis 1830.
L'ordre comprenait trois classes:
- chevalier, lequel portait l'insigne à un ruban rouge sur la poitrine gauche
- commandeur, portant l’insigne à une écharpe rouge du côté gauche
- grand-croix, ayant l’insigne à une écharpe rouge du côté gauche et une plaque sur la poitrine à gauche.
Cet ordre devint le prototype de tous les ordres honorifiques modernes (existence des différentes classes, type d’insigne, écharpe, etc.). L’insigne était composée d’une croix de Malte blanche et or, portant des fleurs de lys aux angles. Au centre se trouvait un médaillon portant l’inscription « LUD(OVICUS) MAG(NUS) INS(TITUIT) 1693 » pour « Louis le Grand l’a institué en 1693 », entourant une représentation de Saint Louis. Selon certains, la couleur rouge du ruban de la Légion d'honneur serait un souvenir de l’ordre de Saint-Louis.
Les principaux modèles suivent les régimes successifs; Louis XIV, la Régence, Louis XV, Louis XVI, l'Émigration (1792-1814) et enfin la Restauration. Sous la Monarchie de Juillet (1830-1848), les croix pouvaient être portées si les fleurs de lys des cantonnement des branches étaient supprimées. En 1830, les nominations dans l'ordre de Saint-Louis prennent fin.
On peut situer la période d'un insigne au mode de fixation des centres:
1/ Louis XIV: 2 rivets fixent les centres aux branches
2/ Régence - Louis XVI: une goupille fixe les centres par le travers de la croix
3/ Restauration : les centres ont des pattes de fixation qui sont insérées dans une cire rouge