Inhumé le 16 mai 1736 en l'église paroissiale, dans le chœur sous la lampe, Sceaux
Père: Louis XIV
Mère: Madame de Montespan
Conjoint: Louise-Bénédicte de Bourbon
En 1688, promu par son père général des galères puis lieutenant général, il souhaitait se marier, mais le roi, soucieux de ne pas voir ses enfants illégitimes faire souche, refusa pendant un certain temps.
Le roi, ayant marié ses bâtardes aux princes de son sang, et face à une coalition européenne qui luttait contre sa politique expansionniste (guerre de la Ligue d'Augsbourg), songea alors à lui faire épouser sa nièce, Élisabeth-Charlotte d'Orléans, laquelle ne pouvait trouver un époux de son rang.
Cependant, le roi se heurta au refus de sa belle-sœur, la célèbre princesse Palatine.
Fiançailles célébrées et contrat de mariage signé le 18 mars 1692 dans le grand salon du Roi à Versailles)
Le duc épousa au château de Versailles, le 19 mars 1692, Mademoiselle de Charolais, fille du prince de Condé, avec qui il eut sept enfants, tous sans postérité
Ève de Castro, Les bâtards du soleil, éditions Orban, 1987, p. 526)
avec Anne Louise de Bourbon-Condé, duchesse du Maine 1676-1753
(témoins: Louis XIV le Grand de Bourbon, roi de France 1638-1715, Louis de Bourbon, dauphin de France 1661-1711, Louis de Bourbon, duc de Bourgogne 1682-1712, Felipe V de Borbón, Rey de España 1683-1746, Charles de Bourbon, duc de Berry 1686-1714, Philippe, duc d'Orléans 1640-1701, Elisabeth-Charlotte von der Pfalz, duchesse d'Orléans 1652-1722, Philippe II, duc d'Orléans 1674-1723, Françoise-Marie de Bourbon 1677-1749, Louis Phélypeaux, comte de Pontchartrain 1643-1727)dont - ?..., « Mademoiselle de Dombes » (11 septembre 1694 - 15 septembre 1694)
- Louis-Constantin, prince de Dombes (17 novembre 1695 - 28 septembre 1698)
- ?..., « Mademoiselle d’Aumale » (21 décembre 1697 - 24 août 1699)
- Louis Auguste, prince souverain de Dombes, comte d'Eu (4 mars 1700 - 1er octobre 1755)
- Louis-Charles, souverain de Dombes, comte d’Eu (15 octobre 1701 - 13 juillet 1775)
- Charles, duc d'Aumale (31 mars 1704 - septembre 1708)
- Louise-Françoise, « Mademoiselle du Maine » (4 décembre 1707 - 19 août 1743)
Filleule: Louise-Françoise de Bourbon 1673-1743
Filleul: Louis François Cramail 1676
Filleule: Louise Françoise de Bellon de Thurin-Luzarches 1672
Filleul: Louis Auguste Le Pelletier, seigneur de Liancourt 1696-1769
Filleul: ? de Salomon 1698-1698
Filleul: Louis Auguste Legras 1700
1679: Témoin au mariage de Louis de Rochechouart, duc de Mortemart 1663-1688 et de Marie-Anne Colbert 1665-1750
1680: Témoin au mariage de Louis-Armand Ier de Bourbon-Conti, prince de Conti 1661-1685 et de Marie-Anne de Bourbon, duchesse de La Vallière 1666-1739
1683: Témoin au mariage de Claude, comte de Jussac +1690 et de Françoise Evrard de Saint-Just 1648-1723
1684: Témoin au mariage de Vittorio-Amedeo II di Savoia, roi de Sicile 1666-1732 et de Anne d'Orléans 1669-1728
1696: Témoin au mariage de Jacques de Salomon, seigneur de La Lande +1703 et de Jeanne Françoise de Biaudos 1672-1761
1705: Témoin au mariage de Louis de Guiry 1680-1746 et de Marie de Malézieu 1682-1711/
1722: Témoin au mariage de Jean Pierre de Montléart, marquis de Rumont 1690-1773 et de Marie Elisabeth Catherine Mithon
1731: Témoin au mariage de Pierre Charles Félix 1703-1780 et de Marie Anne Mercier 1706-1786
1731: Témoin au mariage de Claude Pierre, marquis de Sabrevois et de Françoise Louise de Guiry 1711
Duc du Maine, grand maître de l'artillerie, portrait du XIXe siècle
Commandeur des Ordres du Roi, lieutenant général de ses armées, gouverneur pour sa Majesté du Haut et Bas Languedoc, colonel général des Suisses et Grisons, grand-maître et capitaine général de l'Artillerie de France. E de B
(registres paroissiaux de Sceaux) portrait par anonyme "en St Jean l'Evangéliste" en 1671, et portrait par Caspar Netscher avec sa mère la marquise de Montespan en janvier 1671 Dès sa naissance, il fut pris en charge par la veuve Scarron, future marquise de Maintenon, qui s’occupait déjà de sa sœur aînée
(laquelle mourut la même année)L’enfant nait infirme et boitera toute sa vie
(d’où le sobriquet « Gambillard » qui lui sera attribué)Rapidement, il devint son préféré.
Sa protection lui fut d’un grand secours pendant le règne de Louis XIV.
Il fut légitimé en décembre 1673.
Jeunesse
Issu du double adultère du roi Louis XIV et de la marquise de Montespan, il naquit secrètement, probablement au château de Saint-Germain-en-Laye
Craignant la réaction du bouillant époux de la marquise qui, pour nuire, aurait pu faire reconnaître légalement l'enfant comme sien, les amants doublement adultères donnèrent ce fils aîné, dès sa naissance, en charge à Françoise d'Aubigné (future Madame de Maintenon) qui s’occupait déjà de sa sœur aînée
(laquelle mourut la même année), se réfugiant incognito et en vase clos dans le village de Vaugirard près de Paris
(Ève de Castro, Les bâtards du soleil, éditions Orban, 1987, p. 525)
L’enfant né infirme boitera toute sa vie
(d’où le sobriquet « Gambillard » qui lui sera attribué par ses nombreux détracteurs) Pied-bot, fragile et timide, il paraissait a priori peu apte à réaliser les grandes ambitions que Madame de Maintenon nourrissait pour lui.
(Ève de Castro, Les bâtards du soleil, éditions Orban, 1987, p. 267) Il n'en était pas moins un homme intelligent et cultivé, heureux de se confiner dans sa bibliothèque.
Madame de Maintenon qui le chérissait comme le fils qu'elle n'avait pas eu, le forma à devenir un excellent courtisan et, rapidement, il devint l'un des enfants préférés du roi, déçu par son fils légitime, le Grand Dauphin.
L'affection royale lui fut d’un grand secours pendant le règne de son père mais lui valut la jalousie des princes du sang, des ducs et pairs et de l'ensemble de la cour.
Ayant légitimé les deux enfants survivants qu'il avait eus de la duchesse de La Vallière — celle-ci tenant toujours le rôle de favorite officielle — Louis XIV légitima et titra, en décembre 1673, les trois enfants survivants qu'il avait eus de la marquise de Montespan, mais sans nommer cette dernière, mariée, dont on craignait que l'époux déclarât les enfants comme siens.
La marquise de Montespan et ses enfants (1680)Ainsi les trois bambins (et leurs frères et sœurs suivants) apparurent-ils officiellement comme les enfants du seul roi et sans mère. C'était un « secret de Polichinelle » mais qui sauvegardait les apparences.
En janvier 1674, le duc du Maine, son frère titré comte de Vexin et sa sœur emménagèrent, avec leur gouvernante, à Versailles. La même année, le duc du Maine, âgé de 4 ans, reçut la charge de colonel général des Suisses et Grisons, entre 1674 à 1688, le roi Louis XIV chargea Pierre Stoppa d'assurer cette fonction.
De tempérament pieux et effacé, le duc du Maine étudia avec beaucoup de soin mais, malgré les efforts du maréchal de Luxembourg, il comprenait médiocrement la science militaire et se révéla plus tard piètre officier. Il fut cependant un érudit préférant une vie studieuse, loin des remous de la cour.
En 1681, la Grande Mademoiselle, voulant épouser le duc de Lauzun et victime d’un chantage mené par Madame de Montespan, lui céda la principauté souveraine des Dombes et le comté d’Eu. La même année, la marquise de Montespan, disgraciée, se retira de la cour avec ses deux derniers enfants légitimés, Mademoiselle de Blois et le comte de Toulouse. En 1683, la disgrâce puis la mort du comte de Vermandois, la mort du comte de Vexin, son frère infirme, fit de lui le seul, avec le dauphin, des enfants mâles du roi présents à la cour.
Promu, dès l'âge de 12 ans gouverneur du Languedoc, ce qui permettait au roi de gouverner en sous-main cette province lointaine, le jeune duc devint, en 1686, duc d’Aumale et chevalier de l'ordre du Saint-Esprit, la plus haute distinction de la Royauté.
En janvier 1674, il déménagea à la Cour avec ses frères et sa gouvernante.
La même année, il reçut la charge de colonel général des Suisses et Grisons.
De tempérament pieux et effacé, il étudia avec beaucoup de soin.
En revanche, malgré les efforts du maréchal de Luxembourg, il comprenait médiocrement la science militaire et se révéla ensuite piètre officier.
En 1681, la Grande Mademoiselle, voulant épouser son amant le duc de Lauzun, victime d’un chantage mené par Mme de Maintenon, lui céda la principauté de Dombes et le comté d’Eu.
En 1682, il fut promu gouverneur du Languedoc.
En 1686, il devint duc d’Aumale et chevalier de l'ordre du Saint-Esprit, la plus haute distinction de la Royauté.
En 1688, il fut promu par le roi général des galères, puis lieutenant général.
portrait du duc du Maine (en rouge) en 1675 par Mignard avec sa mère la marquise de Montespan et l'une de ses sœurs Melle de Nantes Il a alors 18 ans, souhaite prendre femme, mais le roi soucieux de ne pas voir ses enfants illégitimes faire souche refuse pendant un certain temps.
Le roi, son père, ayant marié ses bâtardes aux princes de son sang et face à une coalition européenne qui luttait contre sa politique expansionniste
(guerre de la ligue d'Augsbourg), songea alors à lui faire épouser sa nièce, Élisabeth Charlotte d'Orléans, laquelle, montant en graine, ne pouvait trouver un époux de son rang à cause de ladite guerre.
Cependant, le roi se heurta au refus sa belle-sœur, la célèbre princesse Palatine.
Le duc épousa le 19 mai 1692 Mademoiselle de Charolais, fille du prince de Condé.
Ils eurent sept enfants, tous sans postérité.
portrait en 1685 par Mignard En 1694, le roi accorda à ses fils légitimés un rang intermédiaire entre les princes du sang et les ducs et pairs, ce qui déplût fortement à ses derniers.
Les deux princes pouvaient - entre autres - être admis au Parlement de Paris à l'âge de 20 ans quand les princes du sang le pouvaient à 15 et les ducs seulement à 25.
Le duc du Maine disposait du privilège des « grandes entrées », qui permettait d’assister au « petit lever » du roi.
Au cours du règne de son père, il manœuvra entre les différents groupes d’influence, et se montra proche de la cabale des seigneurs et de celle de Meudon
Il arrangea le mariage du duc de Vendôme avec Mademoiselle d’Enghien, sa belle-sœur en 1710
portrait par Mignard en 1690
Prince de sang
L'année 1711 inaugura une série de deuils dans la famille royale: en avril 1711, le dauphin, fils du roi, mourut à 51 ans de la variole suivi moins d'un an plus tard par son fils âgé de 30 ans, petit-fils du roi et nouveau dauphin lequel fut à son tour suivi dans la tombe par son fils aîné, 5 ans, arrière-petit-fils du roi devenu dauphin.
L'héritier du trône était le second arrière-petit-fils du roi septuagénaire, un enfant de 2 ans.
Le duc d'Orléans, qui avait épousé Mademoiselle de Blois sœur du duc du Maine, fut soupçonné d'avoir fait empoisonner ses neveux et petit-neveux.
En juillet 1714, Louis XIV signa un édit appelant le duc du Maine et son frère le comte de Toulouse, ainsi que leur descendance, à la succession royale en cas de vacance du trône.
Le duc du Maine et les autres bâtards légitimés devaient prendre place au dernier rang et être appelés à régner en cas de disparition des cinq princes du sang légitimes.
Le 23 juillet, une déclaration royale décréta que chacun de ses fils légitimés jouirait désormais de la qualité de prince du sang (ce qui induisait que le duc du Maine et son frère serait traité officiellement avec les mêmes égards et privilèges que les membres légitimes de la famille royale)
Le duc de Saint-Simon lui-même, pourtant adversaire déclaré du duc du Maine, vint lui faire ses compliments au lendemain de l’enregistrement par le Parlement de Paris.
portrait en 1692 par François de Troy
Le 22 août, Louis XIV demanda au duc du Maine de le remplacer lors d’une revue de la gendarmerie, confirmant ainsi la disgrâce de son neveu Orléans.
Sur les instances de son ambitieuse épouse et de la marquise de Maintenon, le duc du Maine pressa alors le roi de rédiger un testament affermissant ces décisions, et écartant le duc d’Orléans de la Régence.
Le 26 août, le roi remit son testament au premier président et au procureur général du Parlement et déclara ensuite au duc du Maine:
- Citation :
- « Vous l’avez voulu, mais sachez que quelque grand que je vous fasse et que vous soyez de mon vivant, vous n’êtes rien après moi, et c’est à vous après à faire valoir ce que j’ai fait pour vous, si vous le pouvez »
Il participa aux fêtes des Grandes Nuits de Sceaux et aux salons littéraires organisés par son épouse dans leur château de Sceaux, et fut membre des chevaliers de l'ordre de la Mouche à Miel.
Sur les instances de son ambitieuse épouse et de la marquise de Maintenon, le duc du Maine pressa alors le roi de rédiger un testament affermissant ces décisions, et écartant le duc d’Orléans de la Régence.
À la mort de Louis XIV, le testament fut rendu public.
Le duc du Maine devait faire partie du Conseil de régence et recevait la garde et la tutelle du jeune Louis XV.
Enfin, il disposait de la Maison militaire.
Le 2 septembre, conformément à l’usage, une séance solennelle au Parlement, rassemblant toutes les Cours souveraines, les princes du sang et les ducs et pairs, devait proclamer la régence.
Le duc d’Orléans s’efforça de faire casser un testament qui le privait de prérogatives qu’il jugeait dues à sa naissance.
portrait en 1698 par anonyme Il se fit d’abord proclamer régent par les officiers du ministère public.
Ensuite, il réclama l’admission du duc de Bourbon (« M. le Duc ») au Conseil de régence — celui-ci devait y entrer à ses 24 ans, mais n’en avait alors que 23.
Bourbon, lui, en qualité de grand maître de France, refusait d’être subordonné au duc du Maine, commandant de la Maison militaire. Les gens du roi accordèrent l’entrée de M. le Duc dans le Conseil de Régence.
Quand on reparla du commandement des troupes, les choses se gâtèrent.
Maine et Orléans s’échauffèrent et quittèrent la grande chambre pour discuter ailleurs.
Ils furent rejoints par quelques pairs, des princes et les capitaines de la Maison du roi.
La séance fut suspendue.
À la reprise, le duc du Maine sentit que la partie était perdue: les gens du roi accordèrent au Régent le commandement des troupes et laissèrent au duc de Bourbon le droit de nomination à toutes les charges de la maison.
Le duc du Maine n'eut d'autre solution que d'abandonner la garde du jeune roi, conservant la surintendance de l'éducation du roi son neveu orphelin qui lui témoignait beaucoup d'affection et à qui il servait de père.
Cependant il siégea au conseil de régence où il fit montre d'une grande intelligence et de son sens du devoir.
portrait en 1704 avec son épouse et son frère le comte de Toulouse en allégorie "fête de Dido et Aeneas" par François de Troy Les princes du sang ayant eu leur revanche, ce sont les ducs et pairs qui, ensuite, harcelèrent le régent. Ils exigeaient la fin du rang intermédiaire.
Pendant la Régence
Le testament de Louis XIV
Article détaillé : Mort de Louis XIV
Le lendemain de la mort du roi, le 2 septembre 1715, conformément à l’usage, la lecture du testament royal est effectuée lors d'une séance solennelle au Parlement de Paris, rassemblant toutes les Cours souveraines, les princes du sang et les ducs et pairs, qui devait proclamer la régence.
Dans son testament, Louis XIV confiait au duc du Maine la garde et la tutelle du jeune Louis XV en le nommant régent du royaume, disposant également de la maison militaire.
Le duc d’Orléans, qui disposait alors de la charge, purement honorifique, de « président du Conseil de régence », s’efforça de faire casser un testament qui le privait de prérogatives qu’il estimait dues à sa naissance.
[url=« 1715 : la mort de Louis XIV » sur le site du château de Versailles [archive].]« 1715: la mort de Louis XIV » sur le site du château de Versailles [http://www.chateauversailles.fr/decouvrir/histoire/mort-louis-xiv][/url]
Jules Flammermont, « Procès-verbal de la séance tenue pour la régence, Remontrances du Parlement de Paris au XVIII
e siècle » [archive], sur
http://flora.univ-cezanne.fr/, Bibliothèque de l’université Aix-Marseille III (consulté le 13 octobre 2008)
Ensuite, le nouveau régent réclama l’admission du duc de Bourbon (« M. le Duc ») au Conseil de régence — celui-ci devait y entrer à ses 24 ans, mais n’en avait alors que 23.
Bourbon, lui, en qualité de grand maître de France, refusait d’être subordonné au duc du Maine, commandant de la maison militaire. Les gens du roi accordèrent l’entrée de M. le Duc au Conseil de régence.
Quand on reparla du commandement des troupes, les choses se gâtèrent.
Maine et Orléans s’échauffèrent et quittèrent la grande chambre pour discuter ailleurs.
Ils furent rejoints par quelques pairs, des princes et les capitaines de la maison du roi.
La séance fut suspendue.
Louis XV en costume de sacre
À la reprise, le duc du Maine sentit que la partie était perdue: les gens du roi accordèrent au Régent le commandement des troupes et laissèrent au duc de Bourbon le droit de nomination à toutes les charges de la maison. Le duc du Maine n'eut d'autre solution que d'abandonner la garde du jeune roi, conservant la surintendance de l'éducation du roi son petit-neveu orphelin qui lui témoignait beaucoup d'affection et à qui il servait de père. Cependant, il siégea au Conseil de régence où il fit montre d'une grande intelligence et de son sens du devoir.
Les princes du sang ayant eu leur revanche, ce sont les ducs et pairs qui, ensuite, harcelèrent le Régent. Ils exigeaient la fin du rang intermédiaire. Le 26 août 1718, Saint-Simon persuada le Régent de faire tenir un lit de justice au jeune Louis XV qui avait 8 ans. Celui-ci eut lieu par surprise. Louis XV y déclara que les bâtards auraient désormais le rang des ducs et pairs, mais que par égard pour le comte de Toulouse, on lui conserverait ses honneurs à titre viager. M. le Duc, désormais majeur, constata que le duc du Maine n’était plus prince du sang, et réclama pour lui la surintendance de l’éducation du roi. Cela lui fut accordé. Le duc du Maine se trouvait complètement évincé, au grand désespoir de son royal petit-neveu.
Le 26 août 1718, Saint-Simon persuada le régent de faire tenir un lit de justice au jeune Louis XV qui avait 8 ans. Celui-ci eut lieu par surprise.
Louis XV y déclara que les bâtards auraient désormais le rang des ducs et pairs, mais que par égard pour le comte de Toulouse, on lui conserverait ses honneurs à titre viager. M. le Duc, désormais majeur, constata que le duc du Maine n’était plus prince du sang, et réclama pour lui la surintendance de l’éducation du roi.
Cela lui fut accordé.
Le duc du Maine se trouvait complètement évincé.
Le petit roi pleura
portrait en 1715 par François de Troy Quelques mois plus tard, Maine fut pris dans le tourbillon de la conspiration de Cellamare.
À l’instigation d’Alberoni, se forma en effet un petit groupe de conspirateurs visant à installer Philippe V d'Espagne, ou l’un de ses fils, sur le trône de France, en cas de décès de Louis XV.
La duchesse du Maine, toujours ambitieuse et orgueilleuse jusqu'à l'hystérie, faisait partie des conspirateurs, et y entraîna, malgré lui, son mari.
portrait du duc de Maine avec sa fille et ses deux fils En décembre, le complot fut éventé, Cellamare renvoyé, le duc et la duchesse du Maine arrêtés.
Le duc fut enfermé à la forteresse de Doullens, tandis que sa femme fut exilée à Dijon.
Libéré en 1720, il se tint ensuite à l’écart de la vie politique, se retirant dans sa propriété de Sceaux où il mourut le 21 mai 1736.
La paix des dernières années
Libéré en 1720, il se tint ensuite à l’écart de la vie politique, pardonna à sa femme et se retira dans sa propriété de Sceaux, vivant parmi ses livres.
Il y mourut d'un cancer de la face le 14 mai 1736
Jean-Luc Gourdin, La Duchesse du Maine : Louise-Bénédicte de Bourbon, princesse de Condé, Pygmalion Editions, 1999, p. 330Sa naissance illégitime et les grandes faveurs du roi son père — qu'il n'avait pas demandées — lui avaient valu le mépris véhément de la princesse Palatine et du duc de Saint-Simon
Saint Simon:
...
M. du Maine sentait que Monseigneur ne l'aimait point; nulle meilleure voie de l'en rapprocher peu à peu que ses plus confidentes amies; Vendôme n'était pas seul bastant. Le roi avançait en âge, et Monseigneur vers le trône; M. du Maine en tremblait. Avec de l'esprit, je ne dirai pas comme un ange, mais comme un démon auquel il ressemblait si fort en malignité, en noirceur, en perversité d'âme, en desservices à tous, en services à personne, en marches profondes, en orgueil le plus superbe, en fausseté exquise, en artifices sans nombre, en simulations sans mesure, et encore en agréments, en l'art d'amuser, de divertir, de charmer quand il voulait plaire; c'était un poltron accompli de cœur et d'esprit, et à force de l'être, le poltron le plus dangereux, et le plus propre, pourvu que ce fût par-dessous terre, à se porter aux plus cruelles extrémités pour parer ce qu'il jugeait avoir à craindre, et se porter aussi à toutes les souplesses et les bassesses les plus rampantes auxquelles le diable ne perdait rien.... Lundi 14 mai 1736 A 14 heures
Le duc du Maine meurt, en son château de Sceaux, d’une tumeur cancéreuse qui lui avait rongé le visage.
Le duc du Maine était le fils légitimé et favori de Louis XIV mais aussi de la marquise de Maintenon.
Louis XIV l'avait richement doté de charges, pensions et terres.
Il avait trop négligé cette humeur dont on commençait, à en voir les premiers signes, il y a 10 ans.
Quelques jours avant sa mort, le duc du Maine envoie au Roi sa démission de mestre de camp lieutenant du régiment des carabiniers du Roi.
Louis XV donne sur le champ ce commandement au prince de Dombes, son fils aîné.
Le duc du Maine avait aussi deux régiments à son nom, l’un de cavalerie et l’autre d’infanterie.
Celui d’infanterie est donné à son autre fils, le comte d’Eu, et celui de cavalerie au marquis de Saint-Simon.
Vendredi 18 mai
Le Roi prend le deuil, pour la mort du duc du Maine, pour trois semaines Louis XV accorde une pension de 65 000 livres à la duchesse du Maine, et une de 35 000 livres à Mademoiselle du Maine, sa fille
Louis Auguste de Bourbonduc de Maine, duc d'Aumale, comte d'Eu, prince souverain de Dombes, comte de Bû, pair de France, chevalier de l'ordre du Saint-Esprit (1686), Colonel général des Cents-Suisses et Grisons (1674 - 1710), Général des galères (1688 - 1694), Lieutenant-général des armées navales
Né le 31 mars 1670 à Saint-Germain-en-Laye,
Décédé le 14 mai 1736 au château de Sceaux, à l’âge de 66 ans
mort d'un cancer du visage
Inhumé le 16 mai 1736 dans l'église Saint-Baptiste à Sceaux,
En 1794, le caveau est profané et les ossements jetés dans une fosse commune du cimetière de la rue du Petit-Chemin (actuellement 5 rue des Écoles, à l'emplacement de l'étude notariale)
Sources: Archives de la ville Sceaux
Dépôt de cœur dans l'église des Jésuites de la rue Saint-Antoine à Paris
Transfert de cœur le 17 décembre 1790 dans l'église Saint-Baptiste à Sceaux
à la demande du duc de Penthièvre, le cœur qui se trouvait dans l'église des Jésuites de la rue Saint-Antoine est retiré le 16 décembre et placé le 17 dans le caveau, sur le cercueil du duc de Maine.Sources: Archives de la ville Sceaux
Parents: Louis XIV de France, Roi de France 1638-1715
Françoise Athénaïs de Rochechouart de Mortemart. Marquise de Montespan
MariageMarié le 19 mars 1692 dans la chapelle royale Saint-Louis au château de Versailles avec Louise Bénédicte de Bourbon, mademoiselle de Charolais, née le 8 novembre 1676 à l'hôtel de Condé à Paris, décédée le 23 janvier 1753 dans l'hôtel de Biron à Paris, à l’âge de 76 ans , inhumée le 26 janvier 1753 dans l'église Saint-Baptiste à Sceaux, (Parents: Henri Jules de Bourbon, prince de Condé 1643-1709 & Anne Henriette Julie de Bavière, comtesse palatine de Simmern 1648-1723)
dont N... de Bourbon, mademoiselle de Dombes 1694-1694
Louis Constantin de Bourbon, prince de Dombes 1695-1698
N...de Bourbon 1697-1699
Louis Auguste de Bourbon, prince des Dombes 1700-1755
Louis Charles de Bourbon, comte d'Eu 1701-1775
N... de Bourbon, duc d'Aumale 1704-1708
Louise Françoise de Bourbon, mademoiselle du Maine 1707-1743
Domaines et résidences 1700: château de Sceaux
1707: château de Clagny, il hérite du château par sa mère, château détruit en 1769
1719: Propriété au 82 et 84 rue de Lille à Paris, hôtel construit pour la princesse de Conti et propriété duc de Maine en 1719 puis de son fils le prince de Dombes
Le duc du Maine, fils de Louis XIV et de sa maîtresse Madame de Montespan, est né en 1670, à l’apogée du règne de son père.
Ce fils naturel, légitimé en 1673, a vécu au cœur de la vie à la cour, tout en restant une figure en retrait du Grand Siècle.
Effacé par la personnalité turbulente de sa femme, Louise-Bénédicte de Bourbon, qu’il épouse le 19 mars 1692, complexé par son statut de bâtard et par son infirmité physique, le duc du Maine était pourtant un personnage brillant, passionné par les sciences et la religion, mais également par l’Extrême-Orient, au point qu’on lui prête un rôle de premier plan dans l’envoi de la première mission Française en Chine, ordonnée par Louis XIV en 1685.
Plaque funéraire dans l'église Saint-Jean-Baptiste à Sceaux
Lors de la révolution le caveau fut profané et les restes des ducs jetés dans une fosse commune du cimetière de la rue du Petit-Chemin. La plaque funéraire brisée fut retrouvée en morceaux lors de fouille dans l'église, restaurée elle fut remise dans l'église, elle fut de nouveau enlevée par le curé, elle est remise définitivement en place en 1957
ICY REPOSENT LES CENDRES
DE TRES HAUT TRES PUISSANT ET TRES EXCELLENT
PRINCE LOUIS AUGUSTE DE BOURBON
DUC DU MAINE, PRINCE LEGITIME DE FRANCE PAR
LA GRACE DE DIEU PRINCE SOUVERAIN DE DOMBES
DUC D'AUMALE COMTE D'EU COMMANDEUR DES ORDRES
DU ROI LIEUTENANT GENERAL DE SES ARMEES
COLONEL GENERAL DES SUISSES ET GRISONS
GOUVERNEUR ET LIEUTENANT GENERAL POUR SA
MAJESTE DANS SES PROVINCES DU HAUT ET BAS
LANGUEDOC GRAND MAITRE ET CAPITAINE GENERAL
DE L'ARTILLERIE DE FRANCE DECEDE EN SON CHATEAU DE SCEAUX LE XIV MAY MDCCXXXVI AGE DE LXVI ANS
DE TRES HAUTE TRES PUISSANTE ET TRES GRANDE
PRINCESSE LOUISE BENEDICTE DE BOURBON
PRINCESSE DU SANG SON EPOUSE DECEDEE A PARIS
LE XXIII JANVIER MDCCLIII AGEE DE LXXVII ANS
ET DE TRES HAUT TRES PUISSANT ET EXCELLENT
PRINCE LOUIS CHARLES DE BOURBON
COMTE D'EU LEUR FILS DECEDE A SCEAUX LE X
JUILLET MDCCLXXV AGE DE LXXIII ANS IX MOIS
MOINS XI JOURS
PRIES DIEU POUR EUXIl avait trop négligé cette humeur dont on commençait, à en voir les premiers signes, il y a 10 ans.
Quelques jours avant sa mort, le duc du Maine envoie au Roi sa démission de mestre de camp lieutenant du régiment des carabiniers du Roi. Louis XV donne sur le champ ce commandement au prince de Dombes, son fils aîné.
Le duc du Maine avait aussi deux régiments à son nom, l’un de cavalerie et l’autre d’infanterie. Celui d’infanterie est donné à son autre fils, le comte d’Eu, et celui de cavalerie au marquis de Saint-Simon.
Vendredi 18 mai Le Roi prend le deuil, pour la mort du duc du Maine, pour trois semaines
Louis XV accorde une pension de 65 000 livres à la duchesse du Maine, et une de 35 000 livres à Mademoiselle du Maine, sa fille.