Les halles aujourd'hui (A.Melsion)
En cette période de recueillement, nous pouvons évoquer le décès de l'évêque Armand de Bezons, survenu le 11 mai 1778, à 77 ans, «après une maladie des plus souffrantes», selon le curé de Saint-Michel, Antoine Besaucèle.
Ainsi se terminait un épiscopat de quarante-sept ans, marqué par d'importantes réalisations.
En effet, si son nom est attaché à un carrefour fréquenté parce qu'il avait voulu améliorer la voirie afin de mieux connaître ses ouailles, il fut également à l'origine des premiers comblements de fossés, véritables cloaques, ainsi que de la construction d'un nouvel évêché, devenu depuis la préfecture, et des halles !
Le récit de ses obsèques, conté par le même curé de Saint-Michel, évoque une époque bien révolue.
Tout d'abord, le chapitre de la cathédrale se rend à Saint-Vincent, dont le doyen prend le saint ciboire, et tous les chanoines gagnent le palais épiscopal, un cierge éteint, afin d'apporter à l'évêque l'Extrême-Onction, tandis que « messieurs les consuls portaient le grand dais »
Le lendemain, le corps du prélat fut exposé dans la chapelle de l'évêché et les prêtres se relayèrent pour dire la messe «depuis le point du jour jusqu'à midi»
L'enterrement ayant été fixé au 16, le cortège se met en ordre de marche:
« À 7 heures du matin, tous les corps du clergé séculier et régulier des deux villes, ensemble les quatre confréries de pénitents, comme aussi les pauvres de l'hôpital, héritiers dudit seigneur évêque; lesdits pauvres ouvraient la marche, puis venaient les confréries, ensuite les corps religieux et les deux paroisses marchant ensemble, Saint Michel à la droite et Saint Vincent à la gauche, la paroisse Saint Sernin venant après, avant le Chapitre»Le corps ainsi porté jusqu'à Saint-Nazaire, tout le cortège assiste à une grand'messe, puis à l'inhumation dans le cimetière voisin, sous une simple dalle toujours visible, et non dans la cathédrale.
C'était en effet la volonté du défunt, qui avait voulu être enterré avec les pauvres qu'il avait institué ses héritiers universels.
Claude Marquié
A l'occasion de la Toussaint, la tombe de l'évêque Armand BAZIN de BEZONS vient d'être restaurée par notre association
Située au pied des remparts de la Cité, carré 5 - emplacement 025,
l'une des plus anciennes tombes du cimetière, créé en 1776,
celle de l'évêque Armand Bazin de Bezons (1701-1778)
vient de retrouver son éclat.
Un juste hommage rendu à ce grand "prélat-bâtisseur"
qui a laissé son empreinte, toujours visible, à Carcassonne et dans sa région,
aux travers de nombreuses réalisations: routes, boulevards, halles, préfecture...
Sous son blason, on peut désormais (re)lire sur sa pierre tombale l'épitaphe en latin:
"Ci git Armand Bazin de Bezons évêque de Carcassonne, remarquable par sa piété, exemple pour les clercs et laïques, père des pauvres plein de zèle pour la raison du seigneur. Les héritiers reconnaissants, les pauvres ont posé cette pierre. Décédé le 11 mai de l'an 1778 après avoir régi 41 ans le diocèse".
L'Association des Amis de la Ville et de la Cité de Carcassonne participe activement au travers de cette réalisation à la préservation du patrimoine de notre ville.Rencontre entre Son Excellence Mgr Alain Planet, évêque de Carcassonne & Narbonne et Alain Pignon, pour évoquer Mgr Armand Bazin de Bezons https://rcf.fr/actualite/rencontre-entre-mgr-alain-planet-et-alain-pignon-pour-evoquer-mgr-armand-bazin-de-bezons