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| Roman "La Tour Noire" de Louis Bayard | |
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Invité Invité
| Sujet: Roman "La Tour Noire" de Louis Bayard Dim 16 Oct - 16:55 | |
| Dans son premier roman, Un oeil bleu pâle, Louis Bayard faisait d’Edgar Poe, alors jeune élève de l’école militaire américaine de West Point, l’assistant de l’enquêteur-narrateur. Cette fois, dans la Tour Noire, c’est à deux figures mythiques de l’Histoire de France qu’il s’attaque : Vidocq, l’ancien bagnard devenu chef de la Sûreté, et Louis XVII, fils de Louis XVI et de Marie-Antoinette, dont la mort en détention à l’âge de dix ans a suscité beaucoup d’interrogations et de fantasmes.
Le premier et le plus persistant de ces fantasmes : celui que l’on a surnommé « l’enfant du Temple » ne serait en fait pas mort en prison… Comme d’autres avant lui, Bayard s’empare de l’idée pour jouer avec tout au long du récit. Sans chercher à faire oeuvre d’historien ni à offrir une nouvelle théorie révolutionnaire sur la question, il tisse sa toile de romancier autour de ce mystère et lui offre une variation intelligente et poétique, qui s’avère suffisamment plausible pour satisfaire le lecteur.
L’autre intérêt du roman, c’est bien sûr le personnage de Vidocq. Sa manière de le mettre en scène est parfaitement crédible : hâbleur, provocateur, malin, grossier, manipulateur, fascinant, extrêmement brillant ; en un mot, grandiose, tel qu’on se représente cette figure marquante et bien réelle du XIXe siècle. Pour autant, Vidocq n’est pas le héros du roman, et finit même par devenir secondaire au fil des pages : c’est l’un de mes petits regrets, car chacune de ses apparitions apporte du spectacle et de la folie au récit.
Comme son nom ne l’indique pas, Louis Bayard est américain. Le détail est d’importance, car on pouvait dès lors craindre une reconstitution de l’époque « à l’américaine », avec son lot de facilités et de clichés sur la France. Il n’en est heureusement rien. Bayard s’est documenté avec sérieux, et il a su mettre le fruit de ses recherches au service de son histoire, sans chercher à rendre son récit « exotique » ou clinquant. Puis il y a son style, assez singulier, qui présente un rythme particulier auquel il faut s’habituer durant les premières pages. C’était déjà le cas dans Un Oeil bleu pâle, signe que l’auteur a déjà un coup de patte, une manière bien à lui de raconter ses histoires, et qu’il ne nous livre pas un énième roman historique sans originalité ni saveur.
Si vous cherchez donc un bon polar historique, pas prise de tête mais sérieux, bien mené et agréable à lire, la Tour noire est une excellente option !
La Tour noire, de Louis Bayard Editions Pocket, 2011 (édition originale : le Cherche Midi, 2010) ISBN 978-2-266-18890-6 442 p., 7,90€
http://cannibaleslecteurs.wordpress.com/tag/marie-antoinette/
Bien à vous. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Roman "La Tour Noire" de Louis Bayard Lun 17 Oct - 9:13 | |
| Intéressant ! encore un livre qui risque fort de s'ajouter à la vingtaine en attente de lecture... |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Roman "La Tour Noire" de Louis Bayard Mar 18 Oct - 10:41 | |
| Merci Majesté pour cette référence... |
| | | madame antoine
Nombre de messages : 6902 Date d'inscription : 30/03/2014
| Sujet: Re: Roman "La Tour Noire" de Louis Bayard Lun 5 Jan - 8:44 | |
| Voici un compte-rendu qui donne envie de lire le roman. Hector Carpentier est un jeune étudiant en médecine, orphelin de père et doté d’une mère surprotectrice. Hector souhaite être médecin pour suivre les traces de son père qui avait mystérieusement laissé tomber sa carrière pour exercer un métier manuel. Alors qu’il rentre chez lui, Hector Carpentier y trouve un certain François Vidocq ancien repris de justice qui dirige désormais la Sûreté, passé maître dans l’art du déguisement et dans la filature. Vidocq apprend au jeune Carpentier qu’un certain M. Leblanc a été assassiné alors qu’il se rendait chez lui. Le seul problème est qu’Hector Carpentier ne connait aucun individu de ce nom. Commence alors une aventure plus qu’étrange où Carpentier apprend que son père n’était autre que le médecin du jeune Louis XVII au Temple. Qu’est devenu le jeune prince, est-il mort au Temple ? Vidocq et Hector Carpentier font la rencontre d’un étrange personnage qui, bien qu’adulte semble à peine sorti de l’enfance, un certain Charles Rapskeller. Se peut-il qu’il s’agisse du fils de Louis XVI et Marie-Antoinette qui aurait échappé à sa prison ? Il règne autour de cet homme une agitation fébrile, une atmosphère de complot. Le chemin des deux enquêteurs est parsemé de cadavres et de rencontres étranges ou inattendues. Quel est le rôle du Comte d’Artois, frère de Louis XVIII dans toute cette affaire et que vient faire la duchesse d’Angoulême, la sœur du petit dauphin du Temple dans cette aventure ? Cette enquête est aussi pour Hector Carpentier l’occasion de redécouvrir son père et le rôle occulte qu’il a joué pendant la Révolution et qui l’a marqué à jamais. L’enquête touche donc à la fois l’histoire personnelle d’un des principaux protagonistes et la Grande Histoire. Il est plaisant de lire une œuvre se déroulant dans ce premier XIXe siècle trop souvent écarté des récits de fiction. L’atmosphère de la Restauration est assez bien restituée. Le récit est plaisant et les personnages attachants. Dans l’ensemble, malgré quelques exagérations– la scène où l’hypothétique Louis XVII risque la guillotine est à mon avis superflue - le roman est plutôt réussi et donne envie de découvrir d’autres récits de cet auteur. Et les Archives dans tout ça ?? Il s’agit ici des archives du père d’Hector Carpentier qui expliquent en partie ce qui s’est passé au Temple pendant la Révolution. Le père Letemps, le vieux locataire de la famille Carpentier, était en fait un ami du père d’Hector et promet de « l’emmener aux archives » lorsqu’Hector exprime le vœu de mieux connaitre les faits et gestes de son père qui ne lui a jamais parlé de rien. Ces archives avaient été enterrées sous un arbre, dans une boite, de peur que les Révolutionnaires ne les trouvent. Elles racontent par le menu les heures passées à soigner l’Enfant du Temple et éclairent le récit d’un jour nouveau. En fin de volume, se trouve une autre allusion aux archives, celles de Vidocq, qui a dressé le détail de toute l’affaire et demande à Hector de bien vouloir signer le document afin de l’authentifier. Vidocq rassure Carpentier en lui assurant qu’il s’agit « d’archives strictement personnelles ». Dans les deux cas, les archives se veulent les témoins fidèles de personnages dont la vie croise l’Histoire.Voici la couverture du livre. http://blog-phoenix-noir.tumblr.com/post/107034261484/les-archives-et-le-mystere-louis-xvii madame antoine _________________ Plus rien ne peut plus me faire de mal à présent (Marie-Antoinette)
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| Sujet: Re: Roman "La Tour Noire" de Louis Bayard | |
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