yann sinclair
Nombre de messages : 26575 Age : 66 Localisation : Versailles Date d'inscription : 10/01/2016
| Sujet: 30 mai 1800: Henri de Bonnechose Mar 28 Mai - 14:19 | |
| Henri Marie Gaston Boisnormand de Bonnechose prélat français Magistrat, puis religieux, évêque de Carcassonne puis d'Évreux, cardinal et archevêque de Rouen
- Archevêque de Rouen (1858-1883)
- Évêque de Carcassonne (1848-1855)
Ordination sacerdotale Le 21 décembre 1833 il devient prêtre et célèbre sa première messe le 29 décembre dans l'église Saint-Pierre-le-Vieux. Il fut évêque de Carcassonne du 17.01.1848 (nommé le 16.11.1847) au 23.03.1855 Consécration épiscopale 30 janvier 1848 par le cardinal Antonio Francesco Orioli puis évêque d'Évreux (nommé le 01.11.1854) et archevêque de Rouen du 20.02.1858 à sa mort en 1883.
- Né le 30 mai 1800 à Paris rue Buffant
- Décédé le 28 octobre 1883 à Rouen (76, Seine-Maritime) à l'âge de 83 ans
- Obsèques: 06 novembre 1883
Pierre tombale dans la cathédrale Notre-Dame de Rouen Orant du cardinal de Bonnechose, dans la chapelle de la Vierge de la cathédrale de Rouen Parents
- Louis Gaston Boisnormand de Bonnechose 1759
- Sara Maria Schas
En 1883, il se rend une dernière fois à Rome, mais, pris d'un malaise le 16 octobre à la gare Saint-Lazare, il meurt le 28 octobre suivant. Ses obsèques sont célébrées le 06 novembre; c'était la dernière fois qu'un cardinal français recevait l'hommage des pouvoirs publics. Mgr Besson, évêque de Nîmes, prononce une oraison funèbre à Rouen le 13 décembre ("La Semaine religieuse du diocèse de Tulle", 12 janvier 1884, no 2, p. 26) Eléments de biographie Il passa sa jeunesse à Bruxelles puis à Nimègue où son père avait été nommé sous préfet.
La chute de l'Empire le conduit à Yvetot et il fait ses études à Rouen puis à Paris.
Son éducation religieuse avait été fort négligée et ce n'est qu'à 18 ans qu'il fait sa première communion.
Après la licence en droit obtenue à Paris le 29 juillet 1822 il est nommé substitut aux Andelys en janvier 1823 mais quitte cette ville pour exercer les mêmes fonctions à Rouen.
Le 4 mars 1826 il devient procureur du roi à Neufchâtel puis est nommé substitut du procureur général à la Cour royale de Bourges le 24 janvier 1827. Il n'y reste que quelques mois pour devenir Avocat général à la Cour de Riom le 17 septembre 1827.
Le 10 juin 1829 grâce à l'archevêque Mgr de Rohan-Chabot il entre à la Cour de Besançon comme premier avocat général; il donna sa démission le 9 septembre 1830 pour entrer dans la communauté de l'abbé Bautain à Strasbourg.
Le 18 décembre 1830 il est ordonné sous-diacre et reçoit le diaconat le 17 décembre 1831.
Mgr de Bonnechose avait demandé à être représenté à genoux, tourné vers le maître-autel de la chapelle Saint-Pierre-Saint-Paul où sa sépulture devait se trouver. L'œuvre est celle du sculpteur Henri Chapu. Il réalise une maquette à la fin 1889 qu'il expédie à Carrare. Il meurt sans pouvoir achever la traîne de la cappa magna. La statue est exposée au Salon de 1891 puis est mise en place. Le monument, dont le piédestal est l'œuvre d'Edmond Bonet, est inauguré le 23 mars 1893 (« Cote LH/284/67 » [http://www2.culture.gouv.fr/public/mistral/leonore_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_1=COTE&VALUE_1=LH%2F284%2F67], base Léonore, ministère français de la Culture) Assise sur le socle, une grande statue de bronze, réalisation de Carlus, représentait la « France chrétienne » Après guerre, seul l'orant de marbre blanc a été conservé et placé à l'entrée de la chapelle de la Vierge (Anne-Marie Carment-Lanfry et Jacques Le Maho (préf. Jacques Le Maho), La cathédrale Notre-Dame de Rouen: édition revue et complétée par Jacques Le Maho, Mont-Saint-Aignan, Publications des Universités de Rouen et du Havre (réimpr. 2010) (1re éd. 1977), 312 p. (ISBN 978-2-87775-477-4), « La chapelle de la Vierge - Tombeau du cardinal de Bonnechose », p. 185) On peut lire sur le socle l'épitaphe: « HENRICVS.CARD.DE.BONNECHOSE.ARCHIEP.ROTOMAG.NORMANN.PRIMAS DIOCESIN.INFANDO.TEMPORE.INSOLENTI.ADFLICTAM.TRIBUTO.SVBLEVAVIT OBIIT.V.KAL.NOV.M.DCCC.LXXXIII.FIDE.AC.VIRTVTE.INSIGNIS » Début de carrière dans la magistrature
Parents
Louis Gaston Boisnormand de Bonnechose 1759 ancien page du roi Louis XVI devenu sous-préfet de Nimègue sous l'Empire Sara Maria Schas néerlandaise protestante (Jean-Charles Descubes (dir.) (préf. Jean-Charles Descubes), Rouen: Primatiale de Normandie, Strasbourg, La Nuée Bleue, coll. « La grâce d'une cathédrale », 2012, 511 p. (ISBN 978-2-7165-0792-9), p. 445-446)
Il passe sa jeunesse à Bruxelles, puis à Nimègue où son père est en fonction.
La chute de l'Empire le conduit à Yvetot et il fait ses études à Rouen, puis à Paris. Protestant, il se convertit au catholicisme à 18 ans et il est baptisé sub conditionem le 13 septembre 1819.
Après la licence en droit obtenue à Paris le 29 juillet 1822, il est nommé substitut aux Andelys en janvier 1823, mais quitte cette ville pour exercer les mêmes fonctions à Rouen. Le 04 mars 1826, il devient procureur du roi à Neufchâtel-en-Bray, puis est nommé substitut du procureur général à la Cour royale de Bourges, le 24 janvier 1827. Il n'y reste que quelques mois pour devenir avocat général à la Cour de Riom, le 17 septembre 1827. Le 10 juin 1829, grâce à l'archevêque, Mgr de Rohan-Chabot, il entre à la Cour de Besançon comme premier avocat général. Il donne sa démission le 09 septembre 1830 pour entrer dans la communauté de l'abbé Bautain à Strasbourg. Carrière ecclésiastique
Le 18 décembre 1830, il est ordonné sous-diacre et reçoit le diaconat le 17 décembre 1831
Ordination sacerdotale le 21 décembre 1833
Le 21 décembre 1833, il devient prêtre et célèbre sa première messe le 29 décembre dans l'église Saint-Pierre-le-Vieux Après quelques années consacrées à l'enseignement au collège de Juilly, le gouvernement de Louis-Philippe l'envoie à Rome comme recteur de Saint-Louis-des-Français (1844-1847)
C'est là qu'il reçoit l'ordonnance royale le nommant évêque de Carcassonne le 26 novembre 1847
Évêque de l’Église catholique
Consécration épiscopale le 30 janvier 1848 par le cardinal Antonio Francesco Orioli Médaille à l'effigie du Cardinal de Bonnechose par Daniel Dupuis, 1883, bronze, 70mmÉvêque de Carcassonne
1848 – 1854 succède à Mgr de Saint-Rome GualyÉvêque d'Évreux
1855 – 1858 Archevêque de Rouen
1858 – 1883 Élu le 17 janvier 1848, il est consacré le 30 janvier à l'église Saint-Louis-des-Français de Rome par le cardinal Orioli, assisté de Mgr D'Andrea, archevêque de Mélitène, et Mgr Lucciardi, archevêque de Damas
Il ne peut rejoindre son siège que 24 mai
Il y est nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1852
Le 02 décembre 1854 il est choisi comme évêque d'Evreux
Le climat du midi ne lui convenant pas, il est transféré à Évreux le 23 mars 1855 qu'il rejoint le 31 mai.
Pour quelques années seulement, puisqu'il est nommé archevêque de Rouen par Napoléon III le 21 février 1858 et promu le 18 mars dimanche 24 avril 1862, Henri Marie Gaston de Bonnechose, archevêque de Rouen est transporté de Boos en la paroisse de La Neuville Chant d'Oisel où sont réunis au presbytère En 1863, il est nommé officier de la Légion d'honneur Cardinal de l’Église catholique
Il est créé cardinal-prêtre au consistoire du 11 décembre 1863 tenu par le pape Pie IX
Titre cardinalice Cardinal-prêtre de Saint-Clément Le cardinalat
Le 14 janvier 1864, il reçoit la barrette cardinalice des mains de l'Empereur dans la chapelle des Tuileries il fut également de ce fait sénateur, selon les lois du second Empire. Ancien sénateur du Second Empire Election
Elu le 20 janvier 1864 Fin de mandat le 4 septembre 1870 Il reçoit le chapeau rouge et le titre de S. Clemente le 22 septembre 1864 Sa nouvelle dignité lui donne accès au Sénat du Second Empire où il interviendra fréquemment. En 1869, il est promu commandeur de la Légion d'honneur Soucieux de la conservation du patrimoine, il nomme en 1861 l'abbé Cochet inspecteur des monuments religieux du diocèse.
Toutes transformations des églises ou aliénation de biens doit recevoir l'aval de Cochet, qui rend compte de sa mission chaque semestre. Bonnechose invite également ses desservants à rédiger des annales paroissiales En 1865, il procède à la translation, du fort de Braine (près de Soissons) à Rouen, des reliques de Saint Victrice (évêque de Rouen), qui avait été soustraites et protégées des invasions normandes au IXe siècle.
Au nom du Saint-Père et des chanoines du chapitre de la Basilique Vaticane, il procède au Couronnement de la Vierge de Notre-Dame de La Délivrande (Calvados) le 22 août 1872 Pour diffuser ses décisions dans tout le diocèse, il lance en 1867 La Semaine religieuse du diocèse de Rouen, un des premiers bulletins diocésains en France
L'occupation de Rouen par l'armée prussienne lui donne l'occasion de renouer avec la tradition de l'évêque defensor civitatis (défenseur, protecteur de la cité)
Auparavant, il avait été l'un des Pères du premier concile du Vatican et soutiendra le dogme de l'infaillibilité pontificale
Il observe une stricte neutralité pendant les débats qui amènent l'établissement de la IIIe République, ce qui ne l'empêche pas de faire de nombreuses démarches notamment auprès de Jules Grévy.
En 1878, il participe au conclave de 1878 à l'issue duquel le pape Léon XIII est élu.
Il fut nommé par le gouvernement de Louis Philippe évêque de Carcassonne. Préconisé dans le consistoire du 17 janvier 1848, il est sacré le 31 janvier de la même année dans l'élise de Saint-Louis-des-Français, par le cardinal Orioli, et fait son entrée solennelle dans le département de l'Aude, le 26 mai 1848. Il divise son diocèse en archidiaconés, archiprêtrés et doyennés. Il unifie les registres de catholicité dans toutes les paroisses, réorganise les fabriques, fonde la maîtrise de la cathédrale. Il prend part aux travaux du concile en 1850 à Toulouse et dès 1854, il rétablit la liturgie romaine dans son diocèse. le 1 er novembre 1854, il est nommé au siège d'Evreux sur les instances personnelles de Pie IX et de Napoléon III. Préconisé le 23 mars 1855, il est intronisé le 31 mai 1855 dans cette ville. Pie IX le créé cardinal dans le consistoire du 21 décembre 1863. Il est regrettable qu'on ne puisse consulter les comptes rendus de ses visites dans les églises de son diocèse. Mgr de Bonnechose quittera à regrets Carcassonne pour Rouen ou en 1880 il aura comme vicaire général l'abbé Félix Arséne Billard qu'il recommandera personnellement pour le siége de Carcassonne laissé vacant après le départ de Mgr Leuillieux pour Chambèry en 1881 Les trois anciennes cités épiscopales: NARBONNE (Narbo-Narbonna) L'église de Narbonne fondée par l'Evêque Saint-Paul, fut la métropole de la Narbonnaise première; au moment de sa suppression (21 Novembre 1801) elle comptait onze églises suffragantes: Béziers, Nîmes, Lodève, Uzés, Agde, Carcassonne, Elne, Montpellier, Saint-Pons, Alet et Alés. ALET (Electum) ancien monastère érigé en évêché par le Pape Jean XXII, en 1318. SAINT-PAPOUL (S. Papulus) ancien monastère du diocèse de Toulouse puis de Pamiers (1295) érigé en évêché par le Pape Jean XIII en 1317. Le diocèse est divisé en deux Archidiaconés, quatre Archiprêtrés, trente deux doyennés, sept cures de première classe, trente cures de deuxième classe, 376 succursales, 5 Chapelles vicariales, 30 aumôneries et 72 vicariats. Sa population en 1882 était de 327.942 habitants Le siège de Carcassonne, suivant la Gaule Chrétienne, à été occupé par quatre-vingt-neuf Prélats. [th] Précédé par[/th][th]Henri de Bonnechose[/th][th]Suivi par [/th] Louis Blanquart de Bailleul |
| Léon-Benoit-Charles Thomas |
Créé cardinal 11 décembre 1863 par le pape Pie IX Créé cardinal dans le consistoire du 21 décembre 1863 Il était le 19ème archevêque de Rouen qui eût été honoré de la pourpre On rappela, à cette occasion, les grands prélats que la métropole de la Normandie avait fournis au sacré collège: un Roger, qui devint pape sous le nom de Clément VI; Guillaume d'Estouteville, qui réhabilita le premier la mémoire de Jeanne d'Arc; Georges d'Amboise, ministre de Louis XII, les Saulx-Tavannes et les Larochefoucauld dans le XVIIIème siècle, les Cambacérès et les Croÿ dans le nôtre Le nouveau cardinal avait l'étoffe d'un homme d'Etat Les circonstances firent de lui, pendant 20 ans, le plénipotentiaire perpétuel de la France à Rome, et le ministre le plus accrédité par la cour de Rome dans les affaires de France. Les nonces envoyés à Paris et les ambassadeurs envoyés à Rome, eurent souvent moins d'influence et de crédit qu'il n'en obtint lui-même pour traiter les questions les plus délicates, dans les temps les plus difficiles Titre cardinalice Cardinal-prêtre de Saint-Clément LE garde-noble qui apportait la calotte à Mgr Bonnechose était le comte Gérôme-Amboisi Tomasi L'archevêque le reçut le 29 novembre, donna un grand dîner aux autorités et au clergé, et ouvrit ses salons à la foule des visiteurs La satisfaction était universelle Depuis les dignitaires de l'Eglise jusqu'au prêtre le plus obscur, tout le clergé se sentait honoré par l'éminente distinction qui son chef avait reçue La joie des laïques n'était pas moindre Le cardinal leur avait appartenu pendant 30 ans, et le cordial accueil qu'il leur fût permis d'espérer qu'ils retrouveraient encore, sous la pourpre, l'homme du monde et le magistrat il fut également de ce fait sénateur, selon les lois du second Empire. La cérémonie de la remise de la barrette fut fixée au 14 janvier 1864 Elle eut lieu à 11H dans la chapelle des Tuileries Mgr Méglia, auditeur de la nonciature, faisait les fonctions d'ablégat La messe fut célébrée selon l'usage, et toute la cour y assista: l'Empereur, l'Impératrice, les Grands Officiers de la Couronne, la princesse Marie-Clothilde Napoléon, les princesses Lucien Murat et Anne Murat, le nonce et l'archevêque de Paris, Grand Aumônier Après la messe, l'Empereur posa la barrette sur la tête du cardinal, à genoux en face de lui, le maître des cérémonies ecclésiastiques le couvrit du manteau rouge, puis on se rendit dans un grand salon, dit du premier Consul, où Mgr de Bonnechose adressa à l'Empereur le discours suivant: "Sire, Votre Majesté ne s'étonnera pas de l'émotion qui me domine en ce momentJe n'avais pu demeurer insensible aux marques de bienveillance que depuis 15 ans vous m'aviez données, et Dieu m'est témoin que j'y avais répondu par un dévouement sincèreMais aujourd'hui, cette pourpre dont, à ma confusion, je suis revêtu, cette éminente dignité que le saint-père a daigné me conférer, ne sont-elles pas de votre part, Sire, une nouvelle preuve d'estime, de confiance, et j'oserais presque dire d'affection, qui surpasse toutes celle dont Votre Majesté s'était déjà plu à m'honorer?Aussi je ne puis dire combien j'en suis touchéCette satisfaction du coeur n'est cependant pas sans mélange, et je ne saurais me défendre de certaines appréhensions à la pensée des nouveaux devoirs qui m'attendentVotre foi catholique, Sire, et votre attachement filial à l'Eglise ont ouvert le sénat de l'Empire aux cardinauxVotre haute intelligence n'a jamais séparé, dans ses vues chrétiennes, les intérêts sociaux et politiques des sentiments religieux qui en sont la base la plus solide et la plus sûre garantieVous avez donc voulu que, dans cette auguste assemblée, où siègent les représentants les plus élevés de la hiérarchie militaire et civile, l'Eglise eût aussi les siens et apparût en quelque sorte personnifiée dans ses premiers dignitairesTelle est, Sire, la source de mes préoccupationsPlus on a de respect et d'amour pour la cause qu'on doit soutenir plus on craint de la compromettreEt fut-il jamais de causes aussi grandes, aussi belles, aussi saintes, que celles de la religion et de la patrie?Ces intérêts sacrés, en qui se résument tous les autres, sont ceux auxquels depuis longtemps j'ai dévoué ma vieJe ne comprendrais pas qu'on voulût les désunir, et quand des circonstances malheureuses, nées du choc des passions humaines, tendent à les mettre en opposition, notre devoir, comme le besoin de notre cause, est de travailler de toutes nos forces à les concilierC'est ce que, durant le cours de ma carrière, j'ai constamment essayé de faireNourri, élevé, formé d'abord dans les rangs de la société civile et pour elle, ayant employé plusieurs années de ma vie à étudier ses lois et à les appliquer, j'ai pu apprécier ses vrais besoins et ses généreuses aspirations, comme aussi ses erreurs et ses périlsConsacré depuis au service plus immédiat de Dieu, dans l'Eglise, à la propagation de son Evangile, au règne de la justice chrétienne et de la charité dans les âmes, tout en m'efforçant de remplir cette sublime mission, je n'ai jamais renié mon origine; et bien souvent l'évêque a été heureux de retrouver, pour le gouvernement des hommes et des choses ecclésiastiques, les souvenirs et les inspirations du magistratRésolu de vivre et de mourir pour l'Eglise, je suis donc également déterminé à vivre et à mourir pour la France, pour cette terre chérie qui m'a donné le jour, à laquelle, après Dieu, je dois tout, et à laquelle j'appartiens par mes plus tendre comme par mes plus profondes affectionsMais cette France, nous l'avons vue, il y a 15 ans, se débattre dans les étreintes de l'anarchie; nous avons entendu ses cris de détresses et nous frémissions à la vue de l'abîme où l'aveuglement des partis allait la précipiter, quand Dieu vous a suscité, Sire, pour la sauverLe suffrage d'un peuple entier vous a acclamé et porté sur le parvois; les pontifes et la tribu sainte, comme tous les ordres de citoyens, ont salué en vous l'élu de Dieu et de la nation, le prince qui depuis a rouvert les portes de la ville éternelle au vicaire de Jésus- Christ, et qui l'y défend encore contre les manoeuvres parricides d'enfants ingrats et rebelles, le prince par qui la France, après trois siècles, a retrouvé ses conciles, le prince qui lui a rendu la tranquillité au dedans et la gloire au dehors, le prince enfin qui, lorsque l'univers se trouble à la vue des flots de sang humains qui l'inondent, aux cris des opprimés, aux bruits et aux menaces de guerre retentissant de toutes parts, calme et serein, même au milieu des plus sinistres complots, offre la paix au monde par la proposition de ce congrès destiné à éteindre ses divisionsA ces traits, Sire, qui ne reconnaitrait à la fois et votre mission providentielle, et notre devoir à tous de vous prêter le loyal concours de nos volontés et de nos force?D'autres dirent mieux que nous votre infatigable activité pour le bien de l'Etat, le vaste coup d'oeil de votre intelligence, votre fermeté de caractère, votre patience et cette bonté d'âme qui vous rend sensible à l'affliction du plus humble de vos sujets, et qui vous fait trouver votre satisfaction dans tout ce qui peut sécher une larme ou pré"venir une souffranceMais ce que nous pourrions dire peut-être mieux que plusieurs autres, c'est cette qualité si rare dans les hommes que Dieu a élevés au pouvoir suprême, cet amours de la vérité qui vous la fait chercher dans toutes les voies, qui souffre la contradiction, et qui, par une bienveillance marquée, encourage, au lieu de l'adulation, une nouvelle franchise et l'ouverture du coeurPuissiez-vous donc vivre longtemps, Sire, pour la prospérité de la France et pour votre gloire !Que Dieu, qui vous a déjà défendu contre tant d'attentats, daigne vous couvrir toujours de sa protection et répandre de plus en plus dans votre âme les lumières et les forces si nécessaires pour gouverner selon ses lois le vaste empire qu'il vous a confié !puissent ses plus précieuses bénédictions reposer sur Votre Majesté, sur votre auguste compagne et sur le prince impérial, espoir des générations futures!"S'adressant ensuite à l'Impératrice, le cardinal ajouta:"Madame, il m'est doux d'inaugurer cette pourpre sacrée en offrant mes hommages à la mère du jeune prince qui, parmi tant de titres glorieux, possède celui de fils spirituel du pontife successeur du prince des apôtresCette prérogative, gage insigne des bénédictions qui ont consacré la dynastie impériales, rejaillit sur Votre Majesté et ajoute un trait éclatant à votre destinées, si intimement liée aux destinées de la FranceOn aime à contempler, au milieu des complications de notre époque, la mission si pleine de sérénité et de grâce que la divine Providence a daigné vous confierEn effet, soit que l'orage gronde autour du saint-siège et répande la douleur et l'effroi dans tous les coeurs catholiques, soit qu'une guerre fratricide ensanglante le nouveau monde et plonge dans la plus triste indigence les populations de nos belles contrées, qu'elle prive de travail, Votre Majesté, par l'énergie de sa foi et par sa compatissante charité, rassure les esprits, apaise les angoisses et ranime toutes les espérancesAinsi se montrèrent sur le trône de France, dès les temps les plus reculés, plusieurs illustres princesses dont nous sommes heureux de voir reproduire par vous les touchants exemplesOn sent, comme au temps des Clothilde et des Blanche de Castille, que c'est dans un dessein de prédilection pour la France que Dieu vous a prise par la main pour vous élever à ce rang suprême, et c'est ce qui vous rend si chère à notre patrie, ce qui fait partout bénir l'intelligence, pieuse et sympathique compagne de l'EmpereurJe rends grâce d'une solennité qui m'a permis, Madame, de joindre ce témoignage à l'expression respectueuse de mon dévouement et de ma fidélité"L'Empereur à répondu: "Eminence, vous avez raison de dire que les honneurs de ce monde sont de lourds fardeaux que la Providence nous imposeElle a voulu, dans sa justice, augmenter les devoirs en proportion des dignités; aussi je me demande souvent si la bonne fortune n'a pas autant de tribulations que la mauvaiseMais dans les deux cas, notre guide et notre soutien, c'est la foi, la foi religieuse et la foi politique, c'est-à-dire la confiance en Dieu et la conscience d'une mission à accomplirCette mission, vous l'avez appréciée avec l'attachement que vous m'avez toujours témoigné et vous l'avez définie avec l'expérience du magistrat et du prêtre qui a vu de près où conduit l'abandon de tout principe, de toute règle, de toute croyanceAussi devez-vous être étonné comme moi de voir, à un si court intervalle, des hommes, à peine échappés du naufrage, appeler encore à leur aide les vents et les tempêtesDieu protège trop visiblement la France pour permettre que le génie du mal vienne encore l'agiterLe cercle ce notre constitution a été largement tracé; tout homme honnête peut s'y mouvoir à l'aise, puisque chacun a la faculté d'exprimer sa pensée, de contrôler les actes du gouvernement et de prendre sa juste part dans les affaires publiquesAujourd'hui, plus d'exclusion; le clergé, comme vous voulez bien le rappeler, a non seulement la liberté de s'occuper des questions religieuses, mais encore ses chefs les plus éminents trouvent leur place légitime dans le premier corps de l'EtatC'est donc avec plaisir que je verrai la haute dignité dont vous venu d'être revêtu vous donner accès au sénatVous y apporterez, je n'en doute pas, cet esprit de conciliation qui ne sépare pas la cause de la religion de celle de la patrie, cet esprit de tolérance qui attire et persuade, enfin cet amour du pays qui tend sans cesse à rapprocher ceux qu'éloignent les divergences d'opinionJe vous remercie de la justice que vous rendez aux sentiments religieux de l'ImpératriceC'est l'heureux privilège de la femme de rester étrangère aux raisons d'Etat et aux froids calcul de la politique, pour se livrer tout entière aux généreuses inspirations de l'âme, et pour offrir des consolations à l'infortune, des encouragements à tout ce qui est noble et sacréMon fils, que protègent les bénédictions de l'Eglise, apprendra de bonne heure ses devoirs de chrétien, de citoyen et de prince, et plus tard, il continuera envers sa patrie, comme envers les amis de se père, à acquitter ma dette de reconnaissance et d'affection"Ses discours furent suivis de la prestation du serment, et l'Impératrice Eugénie reçut dans ses appartements la visite du cardinal _________________ 👑 👑 👑 ⚜ ⚜ |
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