L’
ordre du Saint-Esprit ordre de chevalerie français, fondé le 31 décembre 1578 par Henri III
Pendant les deux siècles et demi de son existence, il est l’ordre de chevalerie le plus prestigieux de la monarchie française.
Ce n’est cependant pas le plus ancien, puisque l’ordre de Saint-Michel a été fondé 110 ans auparavant.
Il n'est plus attribué par l'État depuis 1830 et n'est plus aujourd'hui qu'un ordre dynastique.
Nommé aussi le cordon bleu car la croix de l'Ordre du Saint-Esprit était habituellement portée par les chevaliers autour de l'épaule droite sur un ruban de couleur bleu.
Le roi Henri III préside la première cérémonie de l'ordre du Saint-Esprit.
Enluminure de Guillaume Richardière, Chantilly, musée Condé, 1586C'est le 31 décembre 1578, en pleines guerres de religion, qu’Henri III fonda l’« ordre et milice du benoît Saint-Esprit »
Le monarque choisit le nom de
Saint-Esprit, en référence à son couronnement sur le trône de Pologne et plus tard sur celui de France, les deux événements étant survenus le jour de la Pentecôte.
Il s'agit du premier ordre de la monarchie française et les monarques de France en étaient les grands-maîtres.
Ses membres doivent être catholiques, d'une noblesse héréditaire remontant au moins à leur arrière-grand-père, et avoir au moins trente-cinq ans
4.
Les princes étrangers au sang de France pouvaient être reçus dès vingt-cinq ans, les princes du sang dès quinze ans et les fils de France le recevaient dès leur baptême.
Tous les chevaliers du Saint-Esprit étaient faits chevalier de l'ordre de Saint-Michel avant leur réception et portaient de ce fait le titre de « chevaliers des ordres du roi »
Bien que cet ordre soit initialement réservé aux plus hauts dignitaires du royaume, le roi Henri IV permit à un nombre restreint de monarques et de grands seigneurs étrangers de confession catholique, orthodoxe, anglicane d’y entrer.
Un impôt spécifique appelé
marc d'or fut instauré pour subvenir aux besoins de l’Ordre dont le siège se trouvait au couvent des Grands-Augustins à Paris.
Sa devise était «
Duce et Auspice »: Sous la direction et la protection (du Saint-Esprit)
« Sous Henri IV et Louis XIII, le règlement qui exige quatre degrés de noblesse semble avoir subi des entorses. C'est encore quelquefois le cas sous Louis XIV: (...). Sous les règnes de Louis XV et de Louis XVI en revanche, il semble que tous les chevaliers satisfont aux preuves
5 » rapporte Benoit Defauconpret.
De la Révolution à Louis-Philippe
Supprimé en 1791 pendant la Révolution française, l’ordre du Saint-Esprit fut ensuite rétabli en 1814.
Louis XVIII le conférera notamment à Alexandre I
er de Russie, à Francois I
er d'Autriche, à Frédéric-Guillaume III de Prusse et au duc de Wellington.
Charles X restaura les cérémonies de l'ordre.
Comme l'ordre de Saint-Michel, l'ordre du Saint-Esprit n'est plus attribué par l'État à partir de la Révolution de juillet 1830, sans être formellement supprimé
6,7 par la monarchie de Juillet (ni par les régimes suivants), l'ordre de la Légion d'honneur restant le seul ordre national mentionné dans la charte de 1830 (article 63)
N'étant plus attribué par l'État depuis son délaissement par le roi Louis-Philippe, il est devenu un ordre dynastique français et fut porté ainsi que conféré par divers prétendants au trône de France.
L’ordre est doté de la personnalité morale, ce qui permet notamment au souverain de l'utiliser pour lever des emprunts.
La direction en est réservée au roi, qui en est le
souverain grand maître.
Listes des grands-maîtres de l'ordre du Saint-Esprit:
- 1578 à 1589 Henri III, 1er grand-maître, fondateur de l'ordre
- 1589 à 1610 Henri IV, 2e grand-maître
- 1610 à 1643 Louis XIII, 3e grand-maître
- 1643 à 1715 Louis XIV, 4e grand-maître
- 1715 à 1774 Louis XV, 5e grand-maître
- 1774 à 1791 Louis XVI, 6e grand-maître
- 1814 à 1824 Louis XVIII, 7e grand-maître
- 1824 à 1830 Charles X, 8e grand-maître.
L'administration de l'Ordre est confiée aux commandeurs-officiers.
- Les chevaliers: au nombre de cent, ils sont choisis parmi la plus haute noblesse du royaume. Le roi peut choisir théoriquement tout noble prouvant trois degrés de noblesse (des preuves fausses sont parfois acceptées mais les anoblis restent exclus); néanmoins les membres des familles ducales sont parmi les plus représentés dans les rangs des chevaliers.
Les chevaliers du Saint-Esprit sont également chevaliers de Saint-Michel, ce qui fait qu’on les nomme le plus souvent:
Chevaliers des Ordres du Roy.
- Les commandeurs: il s’agit d’ecclésiastiques, au nombre de huit. L’Ordre devait compter à l’origine quatre cardinaux ou archevêques et quatre évêques, mais ce ratio ne fut pas toujours respecté. Le grand aumônier de France était commandeur-né de l’ordre et n’était pas donc pris en compte dans les huit. Les commandeurs, étant ecclésiastiques, ne pouvaient être chevaliers de Saint-Michel.
- Les commandeurs-officiers: il s’agit des quatre plus hauts officiers de l’Ordre. Ils étaient assimilés en dignité aux chevaliers et étaient comme eux chevaliers de Saint-Michel. Les quatre commandeurs-officiers étaient:
- le chancelier et garde des sceaux
- le prévôt et maître des cérémonies
- le grand trésorier
- le greffier
Le roi Henri III préside l'ordre du Saint-Esprit, tableau de Charles André van Loo, XVIIIe siècle http://www.heraldique-europeenne.org/Armoriaux/Saint_Esprit/1654.htm
Deuxième promotion
(Reims, 08 juin 1654)
Collier des chevaliers de l'ordre du Saint-EspritPhilippe de France, duc d'Anjou, depuis duc d'Orléans, frère unique du Roi.