Pour ceux qui ça intéresse, il y a une expo du 24 novembre 2018 au 7 janvier 2019 au Musée Alsacien sur noël, le père noël et tous ses avatars.
https://www.musees.strasbourg.eu/no%C3%ABl-au-mus%C3%A9e-alsacien
On nous en touche un mot ici
Exposition au musée alsacien de Strasbourg: quand le père Noël en voyait de toutes les couleurs
Bleu, jaune, vert ou rouge : un vrai feu d’artifice ! Jusqu’au début du XXe siècle, le père Noël était de toutes les couleurs. Une offensive campagne publicitaire, lancée par Coca-Cola, lui attribuera à jamais sa teinte écarlate. À Strasbourg, au musée alsacien, une exposition éclaire les différents personnages de Noël. De saint Nicolas à Chrischtkindel en passant par Wotan !

Au commencement, surgissant d’une lointaine époque païenne, était l’Homme sauvage. Vêtu de paille, il accueille le visiteur dans la cour du musée alsacien de Strasbourg. Avec sa tête de bouc caractéristique, on y croise également Joulupukki, sa version finlandaise, en hommage au pays invité cette année au marché de Noël de la capitale alsacienne. Depuis, le christianisme est passé par là, et après avoir longtemps servi d’épouvantail aux enfants, Joulupukki désigne désormais son exact contraire : le sympathique père Noël !
Quant à l’Homme sauvage, dont la mémoire est restée plus vivace dans le sud de l’Alsace, son image se superpose à celle du Hans Trapp, s’insinuant dans le sillage du bon saint Nicolas. Son allure patibulaire, sac à l’épaule et martinet à la main, a terrifié des générations de garnements. Certains y voient la survivance mémorielle d’un sinistre seigneur du Palatinat, Hans von Trotha, mort en 1503, qui s’illustra par sa cruauté dans la région de Wissembourg.
- Derrière le père Noël, un évêque d’Asie mineure…
C’est bien dans l’univers mouvant de Noël, aux figures et croyances en constantes évolutions, que nous entraîne le musée alsacien de Strasbourg, le temps d’une exposition. Exposition réduite à deux salles, l’une documentaire, puisant dans les collections du musée, l’autre offrant des réinterprétations contemporaines des principaux personnages rattachés à Noël, à l’initiative d’étudiants de la Haute École des Arts du Rhin.
Un parcours en petit format, donc, mais didactique, évoquant les trajectoires des grandes figures de Noël qui enjambent les siècles. À commencer par le jovial père Noël derrière lequel se cache, à l’origine, un saint Nicolas débonnaire, évêque de Myre au IVe siècle, dans la lointaine Asie mineure et dont le culte est attesté en Alsace dès le XIe siècle. Il est sans nul doute le saint préféré des enfants, auxquels il offre friandises et petits cadeaux.
- L’aller et le retour de Santa Claus
Il aurait pu longtemps poursuivre son petit bonhomme de chemin si la Réforme n’était passée par là. « En 1570, à Strasbourg, le prédicateur de la cathédrale, Johannes Flinner, condamne cette tradition du saint Nicolas, mais comme il faut bien récompenser les enfants sages, il préconise de faire de l’Enfant Jésus le grand dispensateur de cadeaux », raconte Marie Pottecher, conservatrice du musée alsacien. Dans le même temps, un bébé qui offre des cadeaux, c’était difficilement crédible. C’est alors qu’apparaît le personnage féminin de Chrischtkindel, jeune fille vêtue de blanc, symbole de pureté, coiffée d’une couronne de lumières ». Le plus étrange : si Chrischtkindel doit sa naissance à la Réforme, c’est pourtant dans l’aire germanique la plus catholique, comme la Bavière ou l’Autriche, qu’elle deviendra populaire.
Dans le même temps, les catholiques continuent de vénérer saint Nicolas. Qui tel Ulysse va faire un long voyage et débarque aux côtés des colons néerlandais en Amérique. Sint Niklaas y deviendra Santa Claus, repéré sous ce nom dès 1823 dans un poème très populaire aux États-Unis : The night before Christmas.
Effet boomerang : Santa Claus retraverse l’Atlantique à la fin du XIXe siècle et installe son look débonnaire dans une Europe charmée par ce personnage qui devient Wihnachtsmann (L’Homme de Noël) en Alsace. Mais en ce début du XXe siècle, son allure n’est pas encore parfaitement codifiée. Il porte parfois la crosse (souvenir de saint Nicolas), tantôt un martinet (Hans Trapp n’est pas loin), tantôt un sac de jouets (saint Nicolas encore)…
- Planches à découper imprimées à Wissembourg
« C’est alors un personnage encore assez ambigu », observe Marie Pottecher. Surtout, en témoignent des planches à découper imprimées à Wissembourg, ce père Noël d’avant le père Noël n’avait pas de couleurs spécifiques, portant aussi bien le bleu que le vert ou le jaune. Il n’adopte sa fameuse couleur écarlate qu’à la suite d’une phénoménale campagne publicitaire lancée en 1931 par Coca-Cola. Tout de rouge vêtu, bouille rubiconde, il fixe à jamais les codes de sa représentation. Telle qu’on la connaît aujourd’hui, la figure du père Noël se popularise en Alsace à partir des années 50. Et semble désormais indéboulonnable.
D’un évêque ayant vécu au IVe siècle en Lycie, l’actuelle Turquie, jusqu’à un célèbre soda américain imposant un archétype à l’une des principales fêtes chrétiennes, le chemin aura été long. C’est le mérite de l’exposition de le baliser en quelques tableaux passionnants.
https://www.dna.fr/culture/2018/12/25/quand-le-pere-noel-en-voyait-de-toutes-les-couleurs
Et vous ils étaient bien vos cadeaux ?