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| Haendel sacré à la chapelle royale de Versailles | |
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Chakton
Nombre de messages : 1263 Date d'inscription : 22/10/2017
| Sujet: Haendel sacré à la chapelle royale de Versailles Dim 9 Juin - 11:06 | |
| Pure merveille
- Les ors de la Chapelle Royale de Versailles brillent sous les rayons du divin et du soleil méditerranéen. Le programme, sobrement intitulé « Haendel sacré », montre des pièces où se décèlent les influences italiennes du maître baroque, avec une alternance d’œuvres vocales et instrumentales portées par un même éclat, une même allégresse. L’aria « Felicissima quest’alma » (« Heureuse es-tu, mon âme ») extraite de la cantate Apollo e Dafne comme le motet « Silete Venti » (« Faites silence, vents ») avec ses « Alléluia » finaux s’articulent aux pages contrastées du Concerto grosso n°5 op. 3 et du Cuckoo and the Nightingale, mais aussi à la Follia de Francesco Geminiani. La contemplation mesurée varie avec le ravissement des mouvements les plus passionnés. Pour servir ce répertoire, la soprano italienne Francesca Aspromonte retrouve le Collegium 1704 de Václav Luks dans un récital tout en lumière.
https://www.facebook.com/laurent.brunner.3/videos/674435769648180/
Alors qu’au-dessus de l’autel, face aux orgues, une hautboïste de l’ensemble déploie les notes de la plénitude par un thème des plus chatoyants, la soprano élance un premier aigu, léger et captivant. D’emblée, la béatitude est reine avec un « Felicissima » dont les sifflantes prennent corps dans un sourire. Le timbre est d’une grande beauté. Les lignes mélodiques, portées à tempo mesuré, sont filées volubiles dans un legato que soutient la résonance des lieux et trouvent une certaine grâce dans des ornements bien amenés. Le motet « Silete Venti », récit vers l’apothéose, permet à la soprano de mettre en avant son jeu de scène, dotant le chant d’une expressivité nouvelle. La voix interrompt l’allegro introductif de l’ensemble par une note perçante, implorant les vents de cesser. Le « tr » roulé du mot « transfige » (du verbe « percer ») trouve son ardeur performative sur les dissonances, comme les superlatifs « jucundissimus », « foelicissima » portent leur joie des fortissimi à pleine voix jusqu’aux piani parfois timides. Les vocalises rapides et serrées qui appellent les vents (« Surgant venti ») ne la mettent pas en peine, dans la cadence imposée par le Collegium 1704.
Celui-ci se montre très en forme. Les Concerti grossi au programme offrent une variété de caractères en plusieurs mouvements, ils invitent le contraste dans l’interprétation. Dans les passages modérés où la sérénité se pare d’accords généreux répartis dans l’ensemble (le Largo du Concerto grosso n°5 op. 3), le son est sain et bien portant, stable et réparti au sein de l’effectif. Les mouvements rapides ont ce qu’il faut de nerveux, de vivace et sont bien cadrés (les unissons introductifs de l’Allegro du Concerto grosso n°5 op. 3), ne laissant rien au hasard sur le continuo implacable perceptible par les rebonds réguliers de l’archet sur la contrebasse, jusqu’à la transe de la Follia de Francesco Geminiani. Les reprises variées du thème apparaissent comme le théâtre d’un emportement généralisé. À l’orgue de Pablo Kornfeld sur le Cuckoo and the Nightingale, le chant du rossignol s’orne de contrechants et tourbillonne avec un son carillonnant. L’ensemble est porté par la direction consciencieuse de Václav Luks. Depuis le clavecin, le chef accompagne avec corps son effectif, mais aussi la soprano, dont il amène les parties dans un souci très apprécié des transitions.
En bis et pour couronner la soirée, les interprètes offrent le « Rejoice greatly » du Messie avant de reprendre l’aria « Felicissima quest’alma », pour faire accéder le public quelques moments encore à la félicité contenue dans ces pages de Haendel.
Merci à Laurent Brunner et, bien entendu, à Olyrix, dont je suis fan absolu. https://www.olyrix.com/ _________________ X est la force deux fois pure
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| | | Chakton
Nombre de messages : 1263 Date d'inscription : 22/10/2017
| Sujet: Re: Haendel sacré à la chapelle royale de Versailles Mer 1 Avr - 22:05 | |
| Le Messie de Haendel avec Hervé Niquet à la Chapelle royale de Versailles
- Capté en concert à l’approche de Noël 2018 dans la belle acoustique de la Chapelle royale de Versailles, cette version lumineuse et inspirée par ce lieu magique, resplendit au travers d’images et de climats sonores intenses, en harmonie avec le génie haendélien.
Le cadre de la Chapelle royale de Versailles est un enchantement, tant visuellement qu’acoustiquement. Filmer en live des concerts apporte ainsi pour certains événements un plus indéniable par rapport à la simple captation audio. La qualité de la mise en image de Julien Condamine contribue largement à la réussite de cette parution. Hervé Niquet et sont fameux Concert Spirituel s’étaient déjà approchés du Messie lors d’une parution encore récente chez Alpha. À propos de cet enregistrement, il expliquait combien la version de Christopher Hogwood du tout début des années 80 l’avait frappé par sa propreté et son emphase. Cette approche-là apportait un Messie nouveau, dégraissé, avec un effectif réduit qui lui procurait une rare volubilité. Hervé Niquet s’inspira bien certainement de certaines propositions stylistiques de son collègue anglais. À Versailles, nous sommes au concert, dont l’ambiance change quelque peu. Les lignes sont plus arrondies et le son largement porté par l’espace privilégié de l’endroit. À la différence de l’enregistrement précédemment cité qui reprenait la version de 1754, Hervé Niquet s’en tient ici à la version habituelle, celle de la création de 1742 à Dublin. Il est vrai que les musiciens ont le choix puisque l’on dénombre une douzaine de variantes dans la présentation de cette œuvre. La formation instrumentale et chorale a été imaginée et dosée en fonction de l’espace disponible. Une petite trentaine de choristes, autant d’instrumentistes et les quatre solistes dont on appréciera les qualités de style, de souplesse et de sobriété. Le chœur garde toute sa superbe et son énergie, suivant au millimètre les inflexions du chef au travers de nuances d’une rare subtilité. Cette œuvre nous montre aussi toutes les facettes du génie de Haendel, que l’histoire de la vie du Christ a inspiré au plus haut point. L’émotion est palpable d’un bout à l’autre et même si l’œuvre est mainte fois rabâchée, on se laisse encore prendre par l’action et par l’intensité de la musique. Les interprétations du Messie ont bien évolué depuis la révolution des baroques. On se souvient de quelques étapes déterminantes dans cette quête : Colin Davis, puis Nikolaus Harnoncourt, John Eliott Gardiner et Christopher Hogwood et à leur suite… Hervé Niquet qui se place dignement dans cette lignée de spécialistes. Le Messie reste magique, qui, interprété en ce lieu royal, donne toute sa dimension, glorieuse et solaire. par Frédéric Muñoz https://www.resmusica.com/2020/03/29/le-messie-de-haendel-avec-herve-niquet-a-la-chapelle-royale-de-versailles/ ResMusica aussi, je suis fan _________________ X est la force deux fois pure
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