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 07 juin 1788: journée des Tuiles à Grenoble

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yann sinclair

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MessageSujet: 07 juin 1788: journée des Tuiles à Grenoble   07 juin 1788: journée des Tuiles à Grenoble Icon_minitimeDim 9 Juin - 22:11


07 juin 1788: journée des Tuiles à Grenoble Louisx11

La «Journée des tuiles» à Grenoble

Le 07 juin 1788, les habitants de Grenoble, dans les Alpes, défient les troupes du roi. Juchés sur les toits de leurs maisons, ils jettent des tuiles du toit de leurs maisons sur les soldats qui avaient reçu l'ordre de disperser les parlementaires de la province... C'est le prémice de la Révolution française.
La réforme impossible

Louis XVI (1754-1793), roi de France ou des Français (1774-1792) À son avènement, en 1774, le roi Louis XVI avait choisi un ministre des finances compétent, Turgot, pour faire face à la crise financière et réformer l'État. Mais dès le 12 mai 1776, le roi se sépare de son ministre et annule ses réformes sous la pression des privilégiés et de la Cour.

Les privilégiés (essentiellement les parlementaires et la haute aristocratie) rejettent tout changement. Ils dénoncent dans la volonté de réforme du roi une manifestation de tyrannie...

D'année en année, la situation empire. Dans l'obligation de combler au plus vite le déficit des finances, le roi demande aux parlementaires d'enregistrer un édit établissant un emprunt de 420 millions de livres (la monnaie de l'époque). Faute de leur accord, il impose l'enregistrement le 19 novembre 1787 par la procédure exceptionnelle d'un «lit de justice».
La machine s'emballe

Le 8 mai 1788, le garde des sceaux Chrétien-François Lamoignon réforme hardiment la justice et enlève son droit de remontrance au Parlement de Paris. Celui-ci entre aussitôt en rébellion. Il publie une «déclaration des droits de la Nation». La colère gagne tout le pays. Cette colère est particulièrement vive dans le Dauphiné, au cœur des Alpes, où l'activité industrielle a engendré une bourgeoisie dynamique.

Le Parlement de Grenoble ayant protesté contre les édits de Lamoignon, il est mis en vacances mais se réunit néanmoins le 20 mai 1788 chez son président, Bérulle, lequel proclame que, si les édits de Lamoignon étaient maintenus, «le Parlement du Dauphiné se regarderait comme entièrement dégagé de sa fidélité envers son souverain».

Le 7 juin 1788, le lieutenant général de la province confie à des patrouilles de soldats des lettres de cachet à remettre aux parlementaires pour leur signifier un exil sur leurs terres. Mais le tocsin sonne. La population est rameutée par les auxiliaires de justice, particulièrement fâchés de perdre le Parlement, qui est leur gagne-pain. Des Grenoblois s'emparent des portes de la ville. D'autres, montés sur les toits, jettent des tuiles et divers objets sur les soldats. Vers la fin de l'après-midi, les émeutiers, maîtres de la ville, réinstallent les parlementaires dans le palais de justice.

À l'initiative des avocats Barnave et Mounier, les représentants du Dauphiné, au nombre d'environ 540, se réunissent finalement le 21 juillet au château de Vizille. Ils appellent à refuser le paiement de l'impôt et demandent aux autres assemblées provinciales d'en faire autant. C'est la première manifestation de révolte contre l'autorité royale.

Louis XVI se résout donc le 8 août 1788 à convoquer les états généraux. Leur ouverture est fixée au 5 mai 1789.

« Journée des Tuiles » à Grenoble.
07 juin 1788: journée des Tuiles à Grenoble 420px-13
La journée des Tuiles par Alexandre Debelle, (musée de la Révolution française)

Les Grenoblois lancent des tuiles sur les soldats après l'exil du Parlement du Dauphiné

La journée des Tuiles est le nom donné à une émeute, survenue le 7 juin 1788 à Grenoble, au cours de laquelle les insurgés ont affronté la troupe à coups de tuiles, dans le contexte de la fronde parlementaire consécutive à la tentative de réforme du garde des Sceaux Lamoignon et du contrôleur général des finances Loménie de Brienne.

Cette émeute marquante du début de la Révolution française a fait trois morts et vingt blessés dans la population et un assez grand nombre de blessés parmi les membres du régiment de Royal-Marine. Prudhomme, Histoire de Grenoble, p. 590. [archive]
https://archive.org/stream/HistoireDeGrenoble/Histoire_de_Grenoble-1#page/n611/mode/2up/search/tuiles


Cette première grave insurrection contre l'autorité royale provoquera la réunion des états généraux du Dauphiné moins de dix mois avant celle des états généraux de 1789 à Versailles. Néanmoins, cette insurrection populaire peut sembler contradictoire, puisqu'elle vise à soutenir des privilégiés conservateurs contre une monarchie réformatrice.

Contexte

Le jeudi 8 mai 1788, un lit de justice enregistre les édits sur la réforme judiciaire du garde des Sceaux Lamoignon, réforme qui, notamment, supprime leur droit de remontrance aux cours souveraines (Parlement de Paris et parlements de province, Cour des aides, Cour des comptes…) et crée une cour plénière chargée de l'enregistrement et de la conservation des actes royaux, édits et ordonnances, dont les membres seront nommés par le roi. De leur côté, les conseillers parlementaires se verront désormais confinés à de simples fonctions de juges judiciaires n'ayant plus à connaitre que des affaires criminelles contre les nobles et des affaires civiles impliquant des litiges inférieurs à 20 000 livres dans de nouveaux tribunaux appelés grands bailliages.

Les parlements — bastions avancés de la société d'ordres, des privilèges et des exemptions fiscales — perdraient ainsi le contrôle sur les lois du royaume, procédure leur permettant de refuser d'adopter un texte en fonction des particularités provinciales. Mais pour que ces édits de mai puissent être applicables, il fallait qu'une dernière fois chaque parlement les enregistre. Le Parlement de Paris, entraîné par les conseillers Duval d'Eprémesnil et Goislard de Montsabert, entre aussitôt en rébellion. Il proclame ne tolérer aucune innovation à la constitution et inscrire dans le marbre les lois fondamentales du royaume, en y incluant entre autres l'inamovibilité de la magistrature.

L'opposition gagne de même tout le pays, chaque parlement s'accrochant à ses immunités régionales et défendant la légitimité des justices féodales et seigneuriales. C'est le cas à Rennes où l'on séquestre l'intendant de Bretagne mais surtout à Grenoble dans le Dauphiné, ville fortifiée d'une cinquantaine d'hectares pour sa rive gauche et de 20 000 habitants où une bonne partie de la ville (avocats, procureurs, huissiers, clercs et commis de la basoche, procéduriers, écrivains publics, portes-chaises…) vit de la présence de son parlement
Claude Muller en page 109 de Heurs et malheurs du Dauphiné parle de 4 000 personnes impactées en comptant les familles, mais présente une population d'à peine 25 000 habitants.

Les édits de mai 1788

Le gouverneur général du Dauphiné Louis-Philippe d'Orléans séjournant alors à la cour royale à Paris, c'est le duc de Clermont-Tonnerre, lieutenant général et commandant en chef du Dauphiné, qui présente le 9 mai les édits au Parlement du Dauphiné, lequel naturellement refuse de les enregistrer. Ces édits apparaissent comme une violation de la promesse par laquelle le pouvoir royal s'était engagé en 1349 à maintenir les privilèges du Dauphiné lors de la réunion de celui-ci à la couronne de France. Le lendemain 10 mai, le duc de Clermont-Tonnerre revient à la charge accompagné de l'intendant du Dauphiné Gaspard Caze de la Bove et de son escorte armée. Après une entrevue houleuse durant près de 21 heures, les membres du Parlement sont contraints de signer l'enregistrement des édits. Le palais du parlement du Dauphiné est immédiatement évacué de force par les soldats, les portes verrouillées et ses membres mis d'office en vacance avec interdiction de siéger.

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Palais du parlement (place Saint-André)

Le 12 mai, le corps consulaire de la ville se réunit en séance exceptionnelle afin de condamner sans réserve ce coup de force. Le 20 mai, le premier président Albert de Bérulle réunit dans son hôtel de la première présidence les membres du Parlement et les consuls afin de rédiger un arrêt déclarant illégales les mesures prises contre le Parlement2. L'arrêt est aussitôt envoyé à Loménie de Brienne qui rétorque dès le 30 mai en ordonnant au lieutenant général de faire « exiler sur leurs terres les rebelles du parlement. » Le vendredi 6 juin, des inconnus répandent dans la ville une brochure titrée L'Esprit des édits enregistrés militairement le 10 mai. Elle est anonyme, mais chacun pense à un jeune avocat au nom d'Antoine Barnave. À 9 heures du soir, le lieutenant général et l'intendant du Dauphiné viennent faire part au premier président du parlement du Dauphiné qu'ils détiennent le courrier mettant à exécution l'envoi des lettres d'exil des parlementaires dauphinois
Documents historiques sur la Révolution dauphinoise, publié en 1888 sous les auspices de la municipalité, p. 29. [archive]http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5772728q.r=journ%C3%A9e+des+tuiles.langFR

L'émeute
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Sites des émeutes à Grenoble le 7 juin 1788

Samedi 7 juin 1788, jour de marché sur la place Grenette, il est 7 h 30 lorsque les premiers parlementaires reçoivent par lettre de cachet l'injonction du duc de Clermont-Tonnerre, de s'exiler hors de la ville le jour même.
Clarisse Coulomb, « Héritages familiaux, solidarités professionnelles et théâtre politique. » [archive], Histoire urbaine 1/2002 (no 5), p. 5-25, (ISSN 1628-0482)http://www.cairn.info/revue-histoire-urbaine-2002-1-page-5.htm
Tandis que chacun fait ses malles et arrange son départ, l'émoi et la consternation s'emparent peu à peu des habitants informés par les auxiliaires de justice.

À dix heures, marchands et boutiques ferment leurs portes, des groupes de 300 à 400 personnes, hommes et femmes, se forment, armés de pierres, bâtons, haches, barres et se précipitent aux portes de la ville afin de les fermer pour empêcher le départ des magistrats. (L'enceinte de l'époque était celle de Lesdiguières (1606), agrandie par Créqui en 1675, avec 5 portes: porte de France et Saint-Laurent en rive droite, porte Créqui, porte de Bonne et Très-Cloitre en rive gauche)
Certains émeutiers, en allant de la porte Saint-Laurent à la porte de France, se heurtent à un piquet de 50 soldats au niveau du pont de bois, d'autres se dirigent vers la rue Neuve à l'hôtel du premier président, Albert de Bérulle, marquis de Bérulle
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Albert de Bérulle

Sur place, la foule s'écarte respectueusement de l'entrée pour laisser passer le corps des avocats dirigé par le bâtonnier Pierre Duchesne (Bulletin de l'Académie delphinale de 1935, p. 4. [archive][url=http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k454133k/f4.image.r=journ%C3%A9e des tuiles.langFR.swfv]http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k454133k/f4.image.r=journ%C3%A9e%20des%20tuiles.langFR.swfv[/url]),(Hasard du calendrier, sa fille Philippine Duchesne sera canonisée deux siècles plus tard, le 3 juillet 1988, par Jean-Paul II), ainsi que les magistrats dont Joseph Marie de Barral, président à mortier, venant tous témoigner de leur sympathie pour cette grande institution qui disparaît.

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Vers midi, alors que des femmes s'emparent des cloches de la ville (L'église Saint-Joseph de Grenoble située hors des remparts dans le faubourg Saint-Joseph n'est pas citée dans Relation de ce qui s'est passé à Grenoble. Les portes de la ville ayant été fermées par les émeutiers, les femmes n'ont donc pas pu s'y rendre.https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Saint-Joseph_de_Grenoble) en commençant à sonner le tocsin à la cathédrale, à la collégiale, à Saint-Louis et à Saint-Laurent, la foule grossit considérablement s'associant aux magistrats. Important signal d'alerte à l'époque, les cloches activées jusqu'à 16h 30 provoquent l'arrivée massive de paysans des environs qui s'introduisent par tous les moyens dans la ville, escaladant les remparts, utilisant des barques sur l'Isère et pour certains, enfonçant la poterne d'une porte de la ville.

En sortant de son hôtel, le premier président du Parlement du Dauphiné tente en vain d'apaiser la foule, mais sans l’écouter, les émeutiers remontent à son domicile malles et bagages déjà installés dans sa voiture et prennent le soin de dételer ses chevaux. Certains partent chez d'autres magistrats et ramènent leur voiture dans la cour de l'hôtel de la première présidence afin de les empêcher de quitter leur domicile.

Pendant ce temps, d’autres révoltés se précipitent vers l'hôtel du gouverneur situé en bordure des remparts. Le duc de Clermont-Tonnerre dispose de deux régiments d'élite à Grenoble, (Jean Sgard, Les trente récits de la Journée des Tuiles) le Royal-Marine dont le colonel est le marquis d'Ambert et le régiment d'Austrasie dont le colonel est le comte de Chabord. Régiments mis en service alternativement de semaine en semaine, c'est le Royal-Marine qui est en service cette semaine, et il est mis en alerte dès l'aube du 7 juin, mais avec l'interdiction de faire usage de ses armes. Pourtant malgré l'ordre, voyant les émeutiers donner l'assaut à l'hôtel, les officiers tentent de s'y opposer en tirant. Au cours d'un assaut, les soldats blessent un vieil homme de 75 ans à la baïonnette. À la vue du sang, le peuple devient furieux et commence à dépaver les rues. La foule montée sur les toits d'immeubles de 4 étages se met à lancer une véritable pluie de tuiles et de pierres. Certains soldats ouvrent le feu sur l'ordre d'un adjudant, d'autres se réfugient dans un immeuble et tirent par les fenêtres, mais la foule s'y précipite aussitôt et ravage tout à l'intérieur.

Sur la place Grenette, un sous-officier du Royal Marine à la tête d'une patrouille de 4 soldats assaillie par la foule, fait ouvrir le feu, tuant un civil et blessant un jeune garçon de 12 ans qui décédera dans la soirée (Claude Muller, Heurs et malheurs du Dauphiné, p. 112-114). À l'est de la ville, des soldats du Royal-Marine doivent faire feu pour protéger l'arsenal, craignant que des émeutiers n'en forcent les portes pour s'emparer des armes et munitions qu'il contient. Les groupes de 4 ou 5 soldats du Royal-Marine favorisent les accrochages avec la population, alors que le régiment d'Austrasie qui sort en ordre de bataille de ses quartiers situés près de la porte de Bonne, se montre en détachements plus nombreux et donc plus dissuasifs.
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Caserne de Bonne (détail plan général de la ville de 1813)

Trois des quatre consuls de la ville,(Pierre Dupré de Mayen, Jacques-Philippe Revol, François Marpoz-Laforest. Le quatrième consul Jean Botut était absent) en robes et en chaperons, réunis depuis le matin à l'hôtel de ville avec à leur tête le premier consul Pierre Dupré de Mayen, se rendent à l'hôtel du gouvernement pour essayer de raisonner la foule par de patriotiques paroles mais leur voix est étouffée par les clameurs. Leur autorité bafouée, ils tentent alors de se frayer un passage à travers la foule jusqu'à la salle où se réfugient Clermont-Tonerre, l'intendant et des officiers de la garnison. Ils y parviennent à grande peine, les vêtements en lambeaux.

À cinq heures du soir, le duc de Clermont-Tonnerre, sur qui aucune violence n'a été exercée, comprend qu'il expose la ville à un désastre s'il ne retire pas ses troupes. Il ordonne alors au Royal-Marine de regagner ses quartiers et rédige une lettre au Premier président mentionnant qu'il peut suspendre son départ en exil: « Je vous prie de vouloir bien suspendre votre départ et autoriser Messieurs de votre compagnie, qui se trouveraient ici, à en user de même jusqu'à nouvel ordre; je vais rendre compte à la cour de ce qui se passe. j'ai l'honneur, etc. » Les soldats du roi doivent se replier, l'hôtel du gouverneur est en grande partie pillé, mais le duc de Clermont-Tonnerre échappe de justesse à l'écharpage. Les révoltés exigent aussitôt la remise des clés du palais du parlement, qui leur sont remises.

À six heures, malgré la lecture en public du courrier du duc de Clermont-Tonerre une foule évaluée à dix mille personnes criant « Vive le Parlement » force les magistrats à regagner le palais du parlement en les inondant de fleurs. Le premier président le comprend fort bien et donne l'ordre à ses conseillers d'ôter leurs habits de voyage pour revêtir la robe rouge écarlate aux ornements d'hermine. Arrivée sur la place Saint-André, la foule veut envahir le greffe pour brûler le registre sur lequel les édits ont été enregistrés de force. Mais Albert de Bérulle s'y oppose et après avoir remercié les Grenoblois de leur sympathie à l'égard du Parlement, les invite à rentrer chez eux (Paul Dreyfus, Histoire du Dauphiné, p. 191). Durant toute la nuit, au son des carillons triomphants, un grand feu de joie crépite sur la place Saint-André entouré d'une foule qui danse et qui chante « Vive, vive à jamais notre parlement ! Que Dieu conserve le roi et que le diable emporte Brienne et Lamoignon »

Le 10 juin, l'officier responsable de la première fusillade est arrêté afin d'apaiser les esprits.
(Jean Favier, Chronique de la Révolution 1788-1789. [archive])

Parmi les nombreux soldats blessés au cours de cette journée, un jeune sergent du Royal-Marine, Jean-Baptiste Bernadotte, futur roi de Suède, est sauvé de la mort par le botaniste Dominique Villars. (Claude Muller, Heurs et malheurs du Dauphiné, p. 402)
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Jean-Baptiste Bernadotte
https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_XIV_Jean
Dominique Villars
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Dominique_Villars

Dans la population, un enfant de cinq ans et demi assiste du balcon de l'appartement de son grand-père à l'émeute et racontera plus tard ce souvenir en 1835-1836 dans le roman Vie de Henry Brulard (https://fr.wikipedia.org/wiki/Vie_de_Henry_Brulard sous la plume de l'écrivain Stendhal.
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Stendhal
https://fr.wikipedia.org/wiki/Stendhal

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maréchal de Vaux
https://fr.wikipedia.org/wiki/No%C3%ABl_de_Jourda

L'ordre n'est rétabli que le 14 juillet suivant par les dragons du maréchal de Vaux qui vient de remplacer le duc de Clermont-Tonnerre. (http://www.histoire-pour-tous.fr/histoire-de-france/4361-la-journee-des-tuiles-grenoble-7-juin-1788.html)

En tout, six foyers d'émeute seront recensés dans la ville lors de cette journée, dont deux dans le nord de la ville au palais du parlement du Dauphiné et sur la place aux Herbes. Quatre autres foyers sont localisés plus au sud, l'un devant le couvent des Jacobins, ancien nom des dominicains (actuel magasin des Galeries Lafayette), un second à l'hôtel de la première présidence (actuelle rue Voltaire), un troisième à l'hôtel du lieutenant général et le dernier au collège des jésuites (actuel lycée Stendhal, rue Raoul-Blanchard) dont le site restera immortalisé par le peintre Alexandre Debelle.

En 2002, une étude de Clarisse Coulomb sur la discrétion de l'habitat parlementaire à Grenoble permet de mettre en évidence un lien entre les lieux d'émeute et les domiciles des magistrats de la ville. Les émeutiers ne sont pas allés chercher les parlementaires vivant le plus à l'écart, à l'ouest ou à l'est de la ville.

Outre les raisons économiques ayant déclenché cette émeute, il est pertinent de noter que Grenoble est à l'époque une ville fortifiée, ceinturée de remparts, constituée d'un habitat extrêmement dense et possède donc une grande densité de population, caractéristique souvent favorable aux émeutes. Ainsi en 1841, 53 ans après la journée des Tuiles, alors que la ville vient tout juste d'achever une nouvelle extension de ses remparts, le colonel Leymonnery, artiste topographe du Génie note lors de l'établissement du plan-relief de Grenoble « On ne peut guère trouver de ville où les maisons soient plus agglomérées »
(Exposition temporaire du 13 octobre 2012 au 6 janvier 2013 au CNAC de Grenoble sur le plan-relief de 1848)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Journ%C3%A9e_des_Tuiles

7 au 14 juin

journée des Tuiles à Grenoble.


La journée des Tuiles est le nom donné à une émeute qui s'est déroulée le 7 juin 1788 à Grenoble au cours de laquelle des protestataires, dans le cadre de la fronde parlementaire consécutive à la tentative de réforme de Lamoignon (Chrétien-François II de Lamoignon), ont affronté à coup de tuiles les troupes royales.

C'est l'émeute marquante du début de la Révolution française.
L'émeute

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« Journée des Tuiles » à Grenoble

Les Grenoblois lancent des tuiles sur les soldats après l'exil du Parlement du Dauphiné.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Journ%C3%A9e_des_Tuiles

La journée des Tuiles par Alexandre Debelle

Le jeudi 8 mai 1788, un lit de justice enregistre l'édit sur la réforme judiciaire du garde des sceaux Lamoignon, réforme qui, notamment, supprime leur droit de remontrance aux cours souveraines (Parlement de Paris et parlements de provinces, Cour des aides, cour des comptes...) et crée une Cour plénière chargée de l'enregistrement et de la conservation des actes royaux, édits et ordonnances. Les membres de cette Cour plénière seront nommés par le roi et les conseillers parlementaires se voient désormais confinés à de simples fonctions de juges judiciaires n'ayant plus à connaitre que des affaires criminelles contre les nobles et des affaires civiles impliquant des litiges supérieurs à 20 000 livres.


Les parlements — bastions avancés de la société d'ordres, des privilèges et des exemptions fiscales — perdent ainsi le contrôle sur les lois du royaume, procédure leur permettant de refuser d'adopter un texte en fonction des particularités provinciales. Le parlement de Paris, entraîné par les conseillers Duval d'Epremesnil et Goislard de Montsabert, entre aussitôt en rébellion. Il proclame ne tolérer aucune innovation à la constitution et inscrire dans le marbre les lois fondamentales du royaume, en y incluant entre autres l'inamovibilité de la magistrature.


L'opposition gagne de même tout le pays, chaque parlement s'accrochant à ses immunités régionales et défendant la légitimité des justices féodales et seugneuriales. Ainsi Grenoble dans le Dauphiné où une bonne partie de la ville (avocats, procureurs, huissiers, clercs et commis de la basoche, procéduriers, écrivains publics, portes-chaises...) vit de la présence de son parlement.


Le 7 juin, tandis que sonne le tocsin, le peuple s'associe aux magistrats qui ont reçu l'injonction du duc de Clermont-Tonnerre, gouverneur général en Dauphiné, de s'exiler volontairement hors de la ville. Les parlementaires sont en effet en session depuis le 20 mai en dépit de leur mise en vacance, contestant la réforme qui démembre le ressort de leur parlement et affecte une grande partie de ses compétences à un tribunal de grand baillage.

Une partie des manifestants monte sur les toits et c'est une pluie de tuiles qui s'abat sur les soldats du régiment Royal-Marine aux abords du collège jésuite (aujourd'hui Lycée Stendhal, dans l'actuelle rue Raoul Blanchard). Les soldats du roi doivent retraîter, le palais du gouverneur est pillé, le duc de Clermont-Tonnerre quant à lui n'échappe que de peu à l'écharpage. Vers la fin de l'après-midi, les émeutiers sont maîtres de la ville tandis que le duc de Clermont-Tonnerre, peu sûr du régiment Royal-Marine qui donne des signes d'indécision, capitule et réinstalle les parlementaires dans le palais de justice. L'ordre n'est rétabli que le 14 juillet suivant par les dragons du maréchal de Vaux qui vient de remplacer le duc de Clermont-Tonerre.

la journée des Tuiles du 7 juin 1788 sera suivie le 21 juillet par l'assemblée de Vizille, près de Grenoble. Cette assemblée, à l'initiative des avocats Barnave et Mounier, appellera aux Etats Généraux et sera la première à y réclamer le vote par tête, c'est-à-dire un vote par député, au lieu du vote par ordre (par lequel le clergé et la noblesse ont la majorité), ce qui revient à renverser le rapport de force en donnant une prépondérance au tiers état.
Tableau d'Alexandre Debelle

En 1889, un siècle après les faits, le peintre Alexandre Debelle, également conservateur du musée de Grenoble a peint une toile décrivant l'émeute, intitulée La journée des Tuiles, 13 juin 1788, qui se trouve actuellement exposée au musée de la Révolution française de Vizille.

   Hôtel de Lesdiguières à Grenoble
   Fontaine des trois ordres à Grenoble
   Parlement du Dauphiné

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MessageSujet: Re: 07 juin 1788: journée des Tuiles à Grenoble   07 juin 1788: journée des Tuiles à Grenoble Icon_minitimeDim 9 Juin - 22:12

komakoma

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07 juin 1788: journée des Tuiles à Grenoble EmptySujet: Re: 07 au 14 juin : journée des Tuiles à Grenoble.   07 juin 1788: journée des Tuiles à Grenoble Icon_minitimeMar 20 Juin 2017 - 9:2507 juin 1788: journée des Tuiles à Grenoble Icon_quote 07 juin 1788: journée des Tuiles à Grenoble Icon_edit 07 juin 1788: journée des Tuiles à Grenoble Icon_delete 07 juin 1788: journée des Tuiles à Grenoble Icon_ip


Merci du rappel. Ca a été grave ! 07 juin 1788: journée des Tuiles à Grenoble 35958

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MessageSujet: Re: 07 juin 1788: journée des Tuiles à Grenoble   07 juin 1788: journée des Tuiles à Grenoble Icon_minitimeDim 9 Juin - 22:15

pimprenelle

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07 juin 1788: journée des Tuiles à Grenoble EmptySujet: Re: 07 juin 1788: « Journée des Tuiles » à Grenoble   07 juin 1788: journée des Tuiles à Grenoble Icon_minitimeDim 3 Déc 2017 - 15:4707 juin 1788: journée des Tuiles à Grenoble Icon_quote 07 juin 1788: journée des Tuiles à Grenoble Icon_edit 07 juin 1788: journée des Tuiles à Grenoble Icon_delete 07 juin 1788: journée des Tuiles à Grenoble Icon_ip


Merci, Yann Sinclair! Je viens de faire une vérification approfondie, nous n'avions pas encore de sujet sur ces importants événements de la Révolution. Lacune comblée grâce à vous! 07 juin 1788: journée des Tuiles à Grenoble Icon_biggrin

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