Louis XIX de Bourbon, Duc d'Angoulême et Marie-Thérèse de Bourbon, Duchesse d'Angoulême Le 10 juin 1799, Louis-Antoine de Bourbon, duc d'Angoulême (1775-1844) épousa au palais de Mittau à Courlande (en Russie) sa cousine germaine Marie-Thérèse-Charlotte de Bourbon, Marie-Thérèse de France,(Madame Royale) fille de Louis XVI et de Marie-Antoinette
Château de Mittau situé au XVIIIe siècle en Courlande (aujourd’hui Jelgava en Lettonie)
Sur la demande du prétendant en exil et futur Louis XVIII, le cardinal Louis-Joseph de Montmorency-Laval les maria
(témoin: Louis-Joseph de Montmorency-Laval, Évêque d'Orléans (1753-1757), évêque de Condom (1758-1760), évêque de Metz (1761-1802), abbé commendataire du Mont-Saint-Michel (1788-1791), grand-aumônier de France (1724-1808)
(les époux sont cousins germains)
Le couple n'eut pas d'enfants
(Dans sa biographie sur Marie-Thérèse, Madame Royale, André Castelot affirme, p. 146, que le duc était impuissant ; il s'agit plus vraisemblablement d'un cas de stérilité lié à l'extrême consanguinité des époux)
À la cour de Vienne, on envisage de marier Marie-Thérèse avec le frère de l’empereur, l’archiduc Charles-Louis, valeureux officier, mais « un ennemi de la France »
La princesse s’y refuse, car elle souhaite épouser son cousin germain Louis-Antoine d’Artois, duc d’Angoulême, fils aîné du futur Charles X et futur héritier de la couronne de France.
(Hélène Becquet, Marie-Thérèse de France L’orpheline du Temple, Paris, Perrin, 2012, p. 131)
Pendant trois ans, elle entretient avec lui une correspondance.
Grâce à l’entremise de l'empereur de Russie Paul Ier, Marie-Thérèse peut quitter la cour de Vienne en juin 1799 pour rejoindre son oncle et son futur époux réfugiés sous la protection de l'empereur au château de Mittau en Courlande (aujourd’hui Jelgava en Lettonie)
Le 09 juin 1799, Louis-Joseph de Montmorency-Laval, évêque de Metz et grand aumônier de France, célèbre le mariage, en présence du futur Louis XVIII et de son épouse Marie-Joséphine de Savoie.
L'abbé Henri Edgeworth de Firmont qui avait accompagné Louis XVI jusqu'à l'échafaud, a tenu également à être présent lors de la cérémonie pour bénir le couple princier.
L'acte de mariage est rédigé par le comte de Saint-Priest
(L'acte de mariage, conservé aux Archives nationales à Paris, est numérisé et consultable en cliquant ici http://www2.culture.gouv.fr/Wave/image/archim/Pages/03151.htm)À partir de ce moment, l'existence de Madame Royale se trouve étroitement liée à celle de son oncle Louis XVIII dont elle partage l’exil et qui utilise son image de « martyre de la Révolution » pour rallier les royalistes et intéresser les souverains européens à sa cause.
En fait, Marie-Thérèse partage davantage la vie de son oncle que celle de son propre époux.
Louis XVIII a besoin d’assurer la légitimité de droit, dont il est porteur par la loi salique, par la légitimité de fait que détient sa nièce. Il fait alors d’elle l’héritière des vertus de ses parents, puis une « nouvelle Antigone » fidèle au roi dans tous ses malheurs, comme tout royaliste se devrait de l’être.
Madame devient alors celle qui montre la voie de la fidélité monarchique.
C'est déjà la véritable reine de la petite cour en exil, même si l’épouse de Louis XVIII est en vie.
(Hélène Becquet, Marie-Thérèse de France L'orpheline du Temple, Paris, Perrin, 2012) Le mariage de Madame Royale apporte aux royalistes un espoir, bien vite avorté puisqu’il est suivi de nombreuses années d’exil en Pologne, puis de nouveau en Courlande.
En 1807, les Bourbons gagnent l’Angleterre et s’installent à Hartwell: Marie-Thérèse, âgée de 29 ans, y retrouve son beau-père et son beau-frère, le duc de Berry
(Hélène Becquet, Marie-Thérèse de France L’orpheline du Temple, Paris, Perrin, 2012, p. 165-166)