Une amie de Philippe Egalité

Ah , minute papillon ! Il me faut du temps mais je vais sérieusement me pencher sur ce personnage de l'ombre ...

Madame de Chimay a écrit:

Ah , minute papillon !

de la Ferté !

"De Mirabeau à Talleyrand, tous ceux qui aspirent au pouvoir entrent dans ce calcul de la régence d'Orléans. Par la mauvaise grâce de La Fayette et de Bailly , cela n'aboutit qu'au départ du duc d'Orléans pour Londres après les journées d'octobre.
Laclos élabore alors un nouveau plan : la Constitution qui a pour base deux principes contradictoires . D'une part, la Nation de qui tous les pouvoirs émanent et de l'autre , le Roi qui ne détient pas d'elle son pouvoir. Entre ces deux entités souveraines, la lutte est inévitable. Il faut qu'uner des deux disparaisse : la faction orléaniste s'emploie à ce que ce soit le Roi . Qu'y faut-il ? La mort que l'état pléthorique de Louis XVI et une existence de reclus, nouvelle pour lui, rendent possible, moins encore un coup de tête de Louis XVI, la fuite.
Au lendemain de Varennes, il semble que le but soit atteint et que va être proclamée du même coup la déchéance royale et la régence d'Orléans. L'indécision du duc, l'échec de la tentative du Champ de Mars marquent la fin du parti orléaniste . Il est dès lors prisonnier de la Révolution au même titre que Louis XVI. Quand Philippe Egalité , de concessions en déchéances , en viendra à voter la mort du Roi dans l'espoir de sauver sa tête, il sera alors trop tard ; à quelque temps de là, la trahison de son fils et de Dumouriez marquera son arrêt de mort. "

Et bien drôlement machiévalique ce Laclos...

"On conte que M. Dundas , médecin de Georges III , en ayant rapporté l'écho au palais de Windsor, la famille royale d'Angleterre prit assez d'intérêt à ces récits pour demande que Miss Elliott les écrivit.
On a supposé , sans l'établir autrement que deux femmes enfermées sous la Terreur et avec lesquelles elle fut liée, auraient fourni à Miss Elliott des détails complémentaires. L'une serait Madame Myler de Miglia , femme d'in italien dont elle parle dans ses Mémoires et l'autre serait Marie-Louise Murphy , la marquise , cette favorite du Parc aux Cerfs qui donna un fils à Louis XV.

Miss Elliott mourut le 15 mai 1823 à six heures du soir. Elle était âgée de 63 ans. Elle est décédée en la demeure de M. Dupuis , maire de Ville d'Avray où ladite dame résidait depuis deux ans. "

Je me pose une question : jusqu'à quel point Philippe Egalité a été manipulé par Laclos ?
Miss Elliott commence son récit le 12 juillet 1789 et ce journal montre bien l'extrême surprise ddu duc d'Orléans à l'annonce du fait que Tout Paris était entré en tumulte . Voici ce qu'elle écrit :

" Le récit de ce qui se passait dans Paris sembla le surprendre et le choquer beaucoup : il me dit qu'il espérait que cela ne serait rien et que mon valet , sous l'effet de sa terreur , s'exagérait les événements . (...)Jamais je ne vis une surprise plus sincère que la sienne , quand il apprit que la ville se trouvait dans un tel état. "

Laclos avait-il donc carte blanche pour agir à sa guise sans en référer à son maître ?
Ah qu'il me tarde de lire cette bio...

Une question même me taraude : Est-ce que La Franc-Maçonnerie n'aurait point imposé Laclos à Philippe Egalité sans que celui-ci ait eu son mot à dire ?
Je trouve vraiment très étrange l'attitude du duc d'Orléans face à l'annonce des premiers tumultes dans Paris...
Laclos était-il au service de la Franc-Maçonnerie ou bien au service du duc d'Orléans , même s'ils étaient tous les deux francs-maçons ...Qui servait-il en premier ?

Bref, en un mot, la Franc-Maçonnerie lui a t-elle imposé Laclos ?

Pour en revenir au voyage à Londres du duc d'Orléans , il semble bien qu'il y avait une cause cachée. Il n'y avait pas d'autre dessein que de détourner au-delà des frontières une ambition toujours inquiète et inquiétante.
Pour disloquer le parti d'Orléans et sur le désir de La Fayette, Louis XVI envoie donc son parent auprès de Georges III, afin de sonder ses intentions et celles de ses ministres concernant le sort des Pays-Bas révoltés contre Joseph II .
L'Angleterre et la Prusse désirent-elles que ces provinces affranchies aient un souverain indépendant ? "Il est possible que le résultat tourne à l'avantage personnel de M. Le Duc d'Orléans."

Voici donc l'appât politique tendu au bouillant duc pour l'éloigner des masses parisiennes qui l'adorent. Et on comprend que Mirabeau , en le voyant étourdiment y mordre , ait désolidarisé sa propre action de la sienne.
Mais aucun souverain n'est dupe quant à l'action politique réelle du duc et chacun convient que Louis XVI l'a envoyé en Angleterre pour se débarasser de lui. Et il reçoit un accueil plus que glacial en Angleterre.

Source :

Extrait de la Revue belge de Philologie et d'Histoire , 1925 ( vol 4 ).
Carton de Wiart (Comte). La candidature de Philippe d'Orléans à la souveraineté des provinces belgiques en 1789 et 1790 Article de van Kalken Frans .

La famille de Laclos , récemment anoblie, serait d'origine espagnole. Elle se composait de deux branches , dont l'une était établie en Franche Comté et servait dans l'armée. L'autre branche était déjà de vieille souche parisienne.
Le père de Laclos devient en 1731 secrétaire de l'Intendance de Picardie et Artois. Il y développe le goût des belles lettres. Attiré par la chose militaire, il choisit le corps de l'artillerie. Son frère partit travailler en Inde pour la Compagnie des Indes .

Laclos avait des compétences techniques , comme la construction de forts militaires. Mais à ses heures de loisirs, il s'adonne à la poésie ou il contait fleurette aux dames. Il excellait en escrime et en équitation. Il se piquait de jouer de la petite musique pour les concerts. Il en composa une où Marie-Antoinette , La Comtesse d'Artois s'y rendirent avec toute la Cour. Ce fut le succès du ridicule. Il fut hué par toute la salle qui reprit le dernier mot de la dernière scène : Ohé ! Tout le monde criait ce mot , y compris la reine . En montant dans son carosse, elle dit à son cocher : " A versailles, ohé ! "

Source :

Le Général Choderlos de Laclos par un collectif

http://books.google.be/books?id=d-DDLY7TEXQC...

De là découle peut-etre sa haine pour la royauté...

Quoi qu'il en soit, cette première approche de Laclos me donne l'image d'un homme froid, brillant , très méthodique et très organisé . Que pouvait faire l'influençable Philippe Egalité face au bulldozer et pitt-bull Laclos ?

Madame de Chimay a écrit:

Ohé ! Tout le monde criait ce mot , y compris la reine . En montant dans son carosse, elle dit à son cocher : " A versailles, ohé ! "
..

Je me souviens de cette anecdote déjà racontée ailleurs dans le Boudoir !
Marie-Antoinette n'était pas bêcheuse et savait rire sans façon ...

Oui, mais ce rire pouvait blesser sans le vouloir...
Pour en revenir à Laclos, c'est 3 bio que je viens d'acheter sur lui + les Laisons dangereuses.

Ains, dans un proche avenir , vous n'aurez pas fini d'entendre parler de Laclos en long , en large et en travers...

Ma foi, tant mieux !

Cet homme m'intrigue. Laclos était un brillant cerveau qui avait fait ses classes dans l'artillerie.
Il avait le génie et l'intelligence d'un Vauban , du Général Serré de Rivière. Et pour preuve, il avait construit à moindres frais un fort militaire.
Plus je regarde les événements de la révolution , plus j'y vois l'oeuvre et la patte de Laclos. Orléans était bien incapable de concevoir tout cela.

Qu'Orléans ait été le financier de la révolution, c'est indéniable ! IL a cru que la révolution se faisait " pour lui" , c'est à dire pour lui permettre d'émerger sur la scène politique et d'y jouer un rôle. C'est tout le contraire. Il en a été la dupe.
Seul un cerveau brillant , méthodique, organisé a pu concevoir ces événements ...
D'Où une moindre responsabilité du duc d'Orléans ! Coupable , oui dans une certaine mesure mais responsable ?
Et n'oublions pas qu'à l'armée, Laclos avait appris la tactique et la stratégie ...

Madame de Chimay a écrit:

Qu'Orléans ait été le financier de la révolution, c'est indéniable ! IL a cru que la révolution se faisait " pour lui" , c'est à dire pour lui permettre d'émerger sur la scène politique et d'y jouer un rôle. C'est tout le contraire. Il en a été la dupe.

Avec les qualités requises, d'intelligence, courage et de pugnacité, il en eût été le bénéficiaire !  Mais il n'avait l'étoffe que d'un pleutre, un raté ....  

Madame de Chimay a écrit:

Seul un cerveau brillant , méthodique, organisé a pu concevoir ces événements ...

Mirabeau !!!  

Madame de Chimay a écrit:

D'Où une moindre responsabilité du duc d'Orléans ! Coupable , oui dans une certaine mesure mais responsable ?

....... même pas !  inexistant .

Madame de Chimay a écrit:

Et n'oublions pas qu'à l'armée, Laclos avait appris la tactique et la stratégie ...

Tiens, le voilà, lui !

Voici un portrait de Grace Elliott par Gainsborough.


vers 1782

Bien à vous

madame antoine