27 juin 1794: Victor de Broglie

Victor de Broglie
(Charles Louis Victor de Broglie)

prince de Broglie


   Né le 22 septembre 1756 à Paris
   Exécuté le 27 juin 1794 à Paris à l'âge de 37 ans

Parents

   Victor François, duc de Broglie 1718-1804
   Louise Crozat 1733-1813



   Marié le 3 février 1779 avec Sophie de Rosen-Kleinroop 1764-1828

dont
       Amélie 1781-1868
       Constance 1782-1866
       Octavie 1784-1862
       Victor 1785-1870


   Membre fondateur de la société des Cincinnati

   Décapité sous la Terreur Broglie Claude Victor, ex prince, ex maréchal-de-camp et ex constituant, âgé de 37 ans, né et domicilié à Paris, condamné à mort le 9 messidor an 2, par le tribunal révolutionnaire de Paris,comme convaincu de s'être déclaré ennemi du peuple, en se rendant complice de Capet, pour renverser la liberté, l'écraser, et rétablir la royauté.

   Député de la Noblesse à Colmar, Président de l'Assemblée Nationale, Maréchal de camp dans l'armée du Rhin.
   Héros de l'indépendance américaine, membre des Cincinnati, ordre héréditaire américain créé en 1783, participe à la Révolution de 1789.

Guillotiné en 1794 sur l'actuelle place de la Nation.

   Source: Les Broglie - Leur Histoire par le Prince Dominique de Broglie Editions du Palais Royal

   Un ordre d'arrestation en 1793 donne son signalement: Taille 5 pieds 3 pouces (1,70m )
   cheveux châtains yeux bleus bouche moyenne menton rond.

   Il fut nommé le 16 octobre 1771 sous lieutenant surnuméraire au Limousin-Infanterie, capitaine le 25 janvier 1774, le 1er juin 1779 aide maréchal général des logis à l'armée d'Angleterre, qui ne quitta pas les côtes de la Manche, le 03 juin Colonel en second du régiment d'Aunis.

   Le 27 janvier 1782 il fut muté au régiment de Saintonge pour faire la campagne d'Amérique.

Selon son journal de voyage, il partit à Paris le 12 avril 1782, pour Brest, s'embarque sur La Gloire le 19 mai; le navire croisa sur les côtes et quitta La Rochelle le 15 juillet en compagnie de L'Aigle.

Ils relâchèrent aux Açores.

Dans la nuit du 4 au 5 septembre, à la hauteur des Bermudes les deux frégates rencontrèrent L'Hector que les Anglais avaient pris à l'Amiral de Grasse et le coulèrent.

   La Gloire aborda en Amérique le 13 septembre.

Lorsque le Prince rejoignit Rochambeau, la campagne était terminée. Affecté au corps de Viomesnil, il s'embarqua à Boston (24 décembre) relâcha à Porto Cabello (Vénézuela) 19 février - 03 avril 1783 et revint en France par St-Domingue.

   Le 1er juillet 1783 il était nommé mestre de camp au régiment de Bourdonnais, puis chef d'état-major au camp de Metz.

   En 1789, il loua une maison rue de Bourgogne au n² 1468.

Il était possessionné en Alsace du fait de sa femme; le procès verbal de l'assemblée de la noblesse spécifie: "Charles Louis Victor Prince de Broglie, Comte de Grammont, Baron de Bollwiller, de St-Rémi, Béthoncourt, de Montant, Sgr de Heirenstein et des villes et seigneuries réunies de Nassevaux et Rougemont, chevalier de l'ordre de Saint-Louis et de celui de Cincinnatus, nommé par S.M. par lettre du 07 février 1789 pour faire les fonctions de bailli d'épée dans les districts réunis de Colmar et de Sélestat".

La noblesse de ce baillage l'élut député aux États-Généraux le 1er avril 1789.

   Il avait donné depuis longtemps dans les idées nouvelles et sa participation à la politique active ne fit que l'y ancrer.

Le Prince et la Princesse faisaient en 1786 partie de la loge Olympique, association maçonnique de mélomanes et d'amateurs de concerts.

   "S'il ne fut pas l'un des 47 députés qui se réunirent au Tiers État le 25 juin 1789, écrit son fils, il fit partie de ceux qui, trouvant dans les injonctions de leur mandat un obstacle insurmontable à cette réunion, en exprimèrent le regret"

   Il recevait souvent chez lui les membres de la gauche de l'Assemblée Constituante et votait presque toujours avec eux, notamment le 24 décembre 1789 en faveur de l'égalité de droit de tous les citoyens aux emplois de la magistrature et de l'armée.

Sa signature se transforme: Le Prince de Broglie (19 mars 1790), Broglie l'aîné (16 septembre 1790), puis Victor Broglie (27 juillet 1791)

Il accepta une place au comité militaire de l'Assemblée Nationale.

En janvier 1790 il en fut nommé secrétaire et président le 14 aout 1791 (le mandat durait un mois)

   Il soutint à la tribune toutes les motions favorables à la cause populaire, fit un rapport sur les troubles du Midi (2 mai 1791), obtint le licenciement de la légion d'Aspe, de Toulouse; se prononça pour l'admission des Juifs à l'état-civil; parla sur les questions militaires; dénonça les menées du Cardinal de Rohan en Alsace; demanda le sursis à l'application de la loi sur les émigrés pour sauver son père, le défendit et fut désavoué par lui.

Il fut au début de 1791 président de la Société des Amis de la Constitution à Paris qui ne cachait pas ses accointances franc-maçonnes.

Il existait entre le Maréchal et son fils Victor, depuis son retour d'Amérique, un très grand heurt de sentiments politiques; l'opposition ne fit que s'accroître au point que le Maréchal écrivit publiquement:"Vous ne serez jamais plus, pour moi, mon fils. J'ai besoin d'un peu de gloire pour me faire pardonner votre existence"

   Après la dissolution de l'Assemblée constituante, il reprit du service comme Maréchal de camp dans la IIIème division militaire le 28 novembre 1791; il sut contenir avec fermeté les soldats du régiment de Bourdonnais mutinés au camp de Brisach; il fut nommé le 28 janvier 1792 chef d'Etat-Major de Luckner puis de Biron.

   Au 10 aout, il refusa de reconnaître la déchéance de Louis XVI.

Il démissionna, fut destitué le 17 et se retira à Bourbonne-les-Bains. Son aide de camp, De saix, partagea sa disgrâce.

Ensuite il résida avec sa famille peut de temps au château de Lamotte près d'Arras, puis se fixa à St-Rémy en Franche-Comté.

Il fut arrêté et relâché plusieurs fois: notamment le 10 septembre 1792 à Langres, le 11 décembre 1792, le 27 février 1793, le 1er avril 1793.

Décrété d'accusation le 5 novembre 1793, il se constitua prisonnier à Gray, y demeura plusieurs mois, puis fut transféré à Paris et incarcéré à Port-Royal le 31 mars 1794.

   Condamné sur un rapport de Carnot, il fut guillotiné le 27 juin, le lendemain de son jugement. Il avait refusé de s'échapper et du pied de l'échafaud demanda expressément à son fils "qu'il restât fidèle à la Révolution, même ingrate et injuste".

   Son effigie a été gravée dans la collection "députés de la législative".

Son journal de voyage en Amérique a été publié par son arrière-petit-fils, le duc Victor.

   Il eut 4 enfants.

   Maréchal des camps,
   F \ de la Loge l'Olympique de la Parfaite Estime/Paris (1786).