https://fr.wikipedia.org/wiki/Marie_Ang%C3%A9lique_de_Scorailles
Décès de Mademoiselle de Fontanges
Portrait par Mignard
Marie Angélique de Scorraille de Roussille
[size=13][size=19](Marie Radegonde Angélique de Scorailles)[/size][/size]
Duchesse de Fontanges
Dame de compagnie
Fille d'honneur de Madame Palatine de 1678 à 1680
Elle est très connue pour avoir été une des favorites du Roi Soleil.
Elle est d'ailleurs la dernière à avoir tenu ce rôle dans la vie de Louis XIV.
Née en 1661 au château de Cropières (Cantal)
Décédée le 28 juin 1681 au monastère de Port-Royal, faubourg Saint-Jacques à l'âge de 20 ans
(probablement empoisonnée)Inhumée le 29 juin 1681 à Port Royal (dans l'église)
ParentsJean Rigaud de Scorailles, comte de Roussille 1622-1701. Lieutenant du Roi en Auvergne
- Aimée Léonore de Plas 1625-1685
- Relation en 1678 avec Louis XIV roi de France 1638-1715
dont? Né en décembre 1679 - Décédé en décembre 1679. Le fils de Louis XIV et de la duchesse de Fontanges naquit en décembre 1679 et mourut sitôt après sa naissance
(Sources: "Madame de Montespan" de Jean-Christian Petitfils (page 166) et "La duchesse de Fontanges" de Henri Pigaillem (page 97))
Leur liaison fut secrète jusqu'au printemps 1679 où elle fut reconnue officiellement maîtresse royale.
Vers la fin d'année 1679, elle accoucha prématurément d'un garçon mort-né et se remit mal de ses couches.
Le fait que Louis XIV la titre duchesse de Fontanges, en 1680, marqua le déclin de sa faveur qui fut aussi éclatante que brève.
Délaissée et toujours non remise de son accouchement, la duchesse de Fontanges se retira au couvent de Port-Royal, mourut le 28 juin 1681.
Elle avait à peine vingt ans.
Sa mort subite alimenta alors des rumeurs d'empoisonnement liées avec l'affaire des poisons.
Madame de Montespan fut citée comme empoisonneuse.
Mais les médecins d'aujourd'hui qui ont étudié le rapport d'autopsie d'Angélique de Fontanges, ont établi qu'elle était morte naturellement d'une pleurésie.
Elle avait fait venir la mode d'une coiffure qui porte son nom.
En effet,en participant à une chasse royale,les rubans qui retenaient sa coiffure s'étaient décrochés et la jeune duchesse s'était recoiffée avec sa jarretière.
Le roi l'avait complimentée pour cette façon d'attacher ses cheveux et la coiffure devint très vite à la mode et portait ce nom suivant: La coiffure à la Fontanges.
La duchesse de Fontanges et ses contemporains:
Selon l'abbé de Choisy:
Citation :..."belle comme un ange, mais sotte comme un panier"
Mme de Sévigné:
Citation: « il faut s’imaginer précisément le contraire de cette petite violette (La Vallière), qui se cachait sous l’herbe, et qui était honteuse d’être maitresse, d’être mère, d’être duchesse, jamais il n’y en aura sur ce moule»
Mme la Palatine:
Citation: « la Fontange, quoique très belle, est tout à fait rousse »
Mme de Caylus écrit sur sa mort:
Citation: "cette fille s'est tuée pour avoir voulu partir de Fontainebleau le 13 mai (1680), le même jour que le roi quoiqu'elle fut en travail et prête à accoucher. Elle fut depuis toujours languissante"
Arrivée à la Cour
Ébloui par son étonnante beauté, un cousin de son père proposa d'emmener la jeune demoiselle à Paris pour l'introduire à la Cour de Versailles
Ses parents acceptèrent vu qu'ils avaient encore quatre filles et trois fils à élever
Peu de temps ensuite, elle fut introduite à la Cour en qualité de fille d'honneur de la Palatine, belle-sœur du Roi Louis XIV
L'ambassadeur de Prusse Ézéchiel Spanheim note: « Mlle de Fontanges vint à la Cour dans l'année 1679, avec le dessein formé et les espérances fomentées même par ceux de sa famille, de faire du roi son amant ».Georges Bordonove, Louis XIV, éd. Pygmalion, 2006, collection Les Rois qui ont fait la France, p.185.
La princesse Palatine décrit Angélique: « Belle comme un ange, avec un cœur excellent, mais sotte comme un panier »
https://www.franceinter.fr/emissions/autant-en-emporte-l-histoire/autant-en-emporte-l-histoire-30-aout-2015
En réalité sa « sottise » serait plutôt un manque d'esprit et de culture, qualités que l'on devait avoir pour briller à la Cour.
À l'époque où Angélique arrive à la Cour, le cœur de Louis XIV est partagé entre la favorite en titre d'alors, Athénaïs de Rochechouart de Mortemart, marquise de Montespan et la gouvernante des enfants qu'il a eus avec elle, Françoise d'Aubigné, veuve Scarron, marquise de Maintenon.
Athénaïs de Montespan présenta alors la fille d'honneur de la duchesse d'Orléans, âgée de dix-sept ans, au roi qui en avait quarante, espérant ainsi détourner Louis XIV de Madame de Maintenon.
Angélique ayant la réputation d'être « sotte comme un panier », la marquise pensait avec présomption que le roi se lasserait vite de la jeune fille et lui reviendrait, comme ce fut plusieurs fois le cas, notamment avec Mademoiselle de Ludres
Angélique de Scorailles sut attirer d'emblée l'attention de Louis XIV et devint peu après sa maîtresse, en 1678
Marie-Angélique était d'une grande beauté: "Une belle créature", selon le Roi
Portrait de Marie Angélique de Scorailles duchesse de FontangesFavorite royaleLouis XIV fut tout de suite séduit par la jeune beauté; l'ambassadeur Spanheim note:
« Le duc de La Rochefoucauld, un des courtisans les plus accrédités dans les bonnes grâces du roi, fut l'entremetteur de sa passion et n'eut pas de peine à y faire répondre agréablement la dame »
En effet, il suffit de quelques mots doux, d'une paire de pendants d'oreilles et d'un sautoir de perles pour la conquérir.
Marie Angélique de Fontanges [http://chrisagde.free.fr/bourb/l14vie.php3?page=6], Les Bourbons.
Angélique de Scorailles reçut alors le roi dans sa chambre du Palais-Royal.
Les premières semaines, le secret de leur liaison est maintenu, puis le roi décide de la montrer à la Cour un matin lors de la messe, aux côtés de sa maîtresse officielle et de la reine.
Il porte bien souvent des rubans assortis à ceux d'Angélique et multiplie les fêtes en son honneur; Angélique de Scorailles accumula vite des signes de distinction inouïs et quantité d'argent, de bijoux, de bénéfices.Benedetta Craveri, Reines et favorites: le pouvoir des femmes, éd. Folio, 2009, p.246
Voyant la mauvaise tournure que prenait son plan, la marquise de Montespan entra alors dans une de ces colères dont elle avait le secret.
Le roi, pour la calmer, lui offrit le privilège du tabouret, seulement réservé aux princesses et duchesses.
Mais cela ne calma pas la redoutable marquise qui avait donné sept enfants au roi: lors d'un séjour de la Cour à Saint-Germain-en-Laye elle fit ravager, dans la nuit, l'appartement de sa rivale par deux ours apprivoisés que Louis XIV lui avait offerts. Alain Baraton, L'Amour à Versailles, mai 2009 Angélique fut alors la risée de toute la Cour; du duc de Saint-Simon à la marquise de Sévigné en passant par la Palatine, les moqueries allèrent bon train.
Il y avait entre les deux favorites une sorte de duel; Primi Visconti, ambassadeur de Venise, notait:
« Le Roi vivait avec ses favorites, chacune de son côté, comme dans une famille légitime: la reine recevait leurs visites ainsi que celles des enfants naturels, comme si c'étaient pour elles un devoir à remplir, car tout droit marchait selon la qualité de chacune et la volonté du Roi. Lorsqu'elles assistaient à la messe à Saint-Germain, elles se plaçaient devant les yeux du Roi, Madame de Montespan avec ses enfants sur la tribune à gauche, vis-à-vis de tout le monde, et l'autre à droite, tandis qu'à Versailles, Madame de Montespan était du côté de l'Évangile et Mademoiselle de Fontanges sur des gradins élevés du côté de l'Épitre. Elles priaient, le chapelet ou leur livre de messe à la main, levant les yeux en extase, comme des saintes »
Décédée le 28 juin 1681 à Port-Royal des Champs
Après avoir beaucoup pleuré, plus de l'insensibilité du roi que de sa maladie, la jeune femme se retira à l'abbaye de Chelles dont sa sœur était abbesse « pour y mourir »
Lors de son séjour dans cette abbaye, Marie-Angélique échappe de peu à une tentative d’empoisonnement.
En effet, son médecin lui prescrit de l’eau minérale qui est apportée le soir même dans six flacons.
Le lendemain, on s’aperçoit que les flacons sont remplis de poison.
Heureusement, la duchesse n'a pas bu cette eau. L'identité de l’auteur de cette tentative d’empoisonnement ne fut jamais découverte L'étrange mort de la duchesse de Fontanges [http://www.histoire-et-secrets.com/articles.php?lng=fr&pg=49] sur "Histoire et secrets"
Peu après éclatera l'affaire des poisons dans laquelle nombre de membres de la cour, notamment Madame de Montespan, seront compromis.
Louis XIV alla tardivement rendre visite à Angélique de Fontanges et eut quelques sanglots, ce qui fit dire à la duchesse: « "Je meurs contente, puisque mes derniers regards ont vu pleurer mon Roi" ».
Duc de la Force, Louis XIV et sa cour, éd. Le Cercle Historia, 1959, p.106.On transporta la duchesse à l'abbaye de Port-Royal de Paris, où elle mourut le 28 juin 1681
Georges Bordonove, Louis XIV, éd. Pygmalion, 2006, collection Les Rois qui ont fait la France, p.187 Le roi apprit la nouvelle par le duc de Noailles, auquel il répondit avec une politesse froide:
« Quoique j'attendisse, il y a longtemps, la nouvelle que vous m'avez mandée, elle n'a pas laissé de me surprendre et de me fâcher... Faites un compliment de ma part aux frères et sœurs, et les assurez que, dans les occasions, ils me trouveront toujours disposé à leur donner des marques de ma protection ».
Sa dépouille est enterrée dans la chapelle de l'Abbaye de Port-Royal au Faubourg Saint-Jacques et son cœur a été transporté à l'Abbaye de Chelles dont sa sœur était abbesse.
Une mort mystérieuseÀ l'époque où Marie-Angélique de Fontanges décède, éclate l'Affaire des poisons. On évoque alors un empoisonnement pour expliquer la mort précoce de la jeune duchesse. Les ennemis de la Montespan, de plus en plus nombreux, répandent le bruit que la marquise a fait assassiner Angélique en faisant verser du poison dans son breuvage. La Palatine précise:
« La Montespan était un diable incarné; mais la Fontanges était bonne et simple, toutes deux étaient fort belles. La dernière est morte, dit-on, parce que la première l'a empoisonnée dans du lait; je ne sais si c'est vrai, mais ce que je sais bien, c'est que deux des gens de la Fontanges moururent, et on disait publiquement qu'ils avaient été empoisonnés »LégendeLa légende veut qu'en 1695, le fantôme de Marie-Angélique apparaisse au roi alors qu'il vient de se coucher.
La duchesse lui aurait alors demandé de se défaire de la marquise de Maintenon, et lui aurait rappelé que lorsqu'elle était encore vivante, il lui avait juré plusieurs fois qu'elle était la femme qu'il aimait le plus, et qu’aujourd’hui elle était bien désolée de voir qu'il l'avait si vite oubliée dans les bras d'une autre.
La duchesse lui aurait également dit que le renvoi de Mme de Maintenon était la seule solution pour alléger sa future peine au purgatoire, car c'était là qu'elle se trouvait, et que le roi se trouverait après sa mort.
Elle aurait dit également à Louis XIV que ses années de règne étaient comptées et que bientôt, il viendrait la rejoindre, qu'elle l'attendait.
Elle déclara enfin que c'était Mme de Montespan qui l'avait fait empoisonner, et conjura Louis XIV de délaisser pour de bon Mme de Montespan et de se tourner uniquement vers Dieu.L'étrange mort de la duchesse de Fontanges [http://www.histoire-et-secrets.com/articles.php?lng=fr&pg=49] sur "Histoire et secrets".
Mode
Elle a lancé la mode d'une coiffure qui porte son nom: coiffure « à la Fontanges »
En effet, en participant à une chasse royale donnée dans la forêt de Fontainebleau, sa coiffure s'était défaite en s'accrochant aux branches et, sans que la duchesse ne s'en aperçût, le ruban qui retenait ses cheveux glissa sur son front; le roi avait trouvé cela « charmant » Benedetta Craveri, Reines et favorites: le pouvoir des femmes, éd. Folio, 2009, p.247
Dès le lendemain, les dames de la Cour adoptèrent cette coiffure pour plaire au roi.
Au début, ce n'était qu'un simple nœud de cheveux relevés en boucles sur le sommet de la tête.
C'est avec la complicité ingénieuse d'un serrurier que la coiffe devint une sorte de pièce montée.
Comme les dames n'avaient pas assez de cheveux pour ériger cette pyramide, elles portèrent des « Fontanges-postiches » toutes montées.
Leurs propres cheveux étaient tirés en arrière, serrés en chignon.
Elles coiffaient par-dessus le faux, puis posaient un échafaudage de fils de fer sur lequel venaient s'arrimer des dentelles, pierreries ou autres colifichets.
Parfois, la coiffe était même pourvu d'un mécanisme permettant de tasser le tout pour passer les portes.
Madame de Maintenon, elle, refusa cette coiffure extravagante, et adopta le chignon simple sous de grandes mantes de dentelles assorties à ses robes, noires la plupart du temps. Jean-Pierre Rorive, Petites histoires des grands de France, Jourdan Éditeur, 2005
Filmographie
La duchesse de Fontanges a notamment été interprétée au cinéma par l'actrice Christine Carère (alias Christine Carrère), dans le film L'Affaire des poisons (1955), écrit et réalisé par Henri Decoin, où elle jouait, dans un rôle de second plan, aux côtés de Danielle Darrieux (dans le rôle de Madame de Montespan), Viviane Romance (dans le rôle de Catherine Deshayes dite La Voisin), Paul Meurisse (dans le rôle de l'abbé Guibourg), Anne Vernon (dans le rôle de Mademoiselle Désœillet) et Raymond Gérôme (dans le rôle de Louis XIV)
On peut aussi la voir dans Si Versailles m'était conté de Sacha Guitry, interprétée par Nicole Mauray.
Elle figure aussi dans le film L'Allée du roi, de Nina Companeez, aux côtés de Didier Sandre, Dominique Blanc et Valentine Varela. Mais ce n'est qu'un rôle très secondaire.
Dans la littérature
Annie Pietri, "L'Espionne du Roi-Soleil", Bayard Jeunesse
Annie Pietri "Le collier de rubis", Bayard jeunesse
Emmanuel Théaulon (1787-1841), Mademoiselle de Fontanges, ou Si le Roi le savait ! opéra-comique en 2 actes ; paroles de MM. Théaulon et Prosper Léotard, musique de M. A. Pilati, E. Michaud éditeur, Paris, 1839. In-8 , 36 pp. Texte de l'œuvre représentée pour la première fois au Théâtre de la Renaissance, le 11 mars 1839.
Jane La Vaudère, Mademoiselle de Fontanges, pièce en 4 actes, en vers, A. Méricant éditeur, Paris, 1909. In-18, 176 pp.
Bibliographie
Armand Bourgeois, Passe-temps de la Cour sur Madame de Montespan et Mlle de Fontanges avec le Roi, 1898, (notice BnF no FRBNF30145982)
Henri Pigaillem, La Duchesse de Fontanges, Pygmalion, Paris, septembre 2005. 244 pp., 16 x 24 cm. (ISBN 2-7564-0004-1)
Étienne-Léon de Lamothe-Langon (1786-1864), La Desse de Fontanges, L. Janet éditeur, Paris, 1834. In-−8°.
Jean Gallotti (1881-1972), Mademoiselle de Fontanges, éditions Fasquelle, Paris, 1939. 218 pp., 19 cm.
Isabelle Mattalon, Angélique de Fontanges, éditions Générique, coll. « Intimité de l'histoire », Paris, 1983. 173 pp. (ISBN 2-86647-023-0)
Antonia Fraser, Les Femmes dans la vie de Louis XIV, Flammarion, 2007.