yann sinclair
Nombre de messages : 26262 Age : 66 Localisation : Versailles Date d'inscription : 10/01/2016
| Sujet: 1er juillet 1789: Le roi appelle à Paris le régiment suisse en garnison à Metz Lun 1 Juil - 9:13 | |
| Le roi appelle à Paris le régiment suisse en garnison à Metz du 1er au 5 juillet violentes émeutes de l'octroi à Lyon Dix régiments d'infanterie, dont le régiment suisse de Metz, 200 cavaliers des Chasseurs de Flandre et deux bataillons d'artillerie reçoivent l'ordre de rejoindre la région parisienne Les seize régiments appelés le 26 juin et le 1er juillet doivent prendre position à Paris ou dans les environs entre le 05 et le 18 juillet Le comte d'Hézecques décrit cette présence militaire à Versailles: "Versailles était rempli de troupes encore fidèles. les régiments de Bouillon et de Nassau occupaient les routes de l'orangerie Nos manèges étaient remplis de troupes suisses, les cours des écuries de hussards au bivouac (...) Tous les soirs, une société nombreuses se rendait à l'Orangerie Le bruit de la musique militaire, le parfum des orangers, plus suave encore dans le calme d'une belle soirée d'été, ce contraste, en un mot, d'un camp au milieu d'un palais, tout y attirait les curieux J'y vis un soir le maréchal de Broglie avec sa femme Il venait d'être nommé général de toutes ces troupes. L'enthousiasme qu'excita la présence du vieux guerrier ne laissait pas de doute sur celui qu'eût produit la présence du Roi Mais on l'attendit en vain et ces braves gens partirent sans avoir vu leur souverain"De même dans son Histoire de l'Assemblée constituante, Lameth décrit "ces 10 000 hommes de régiment étrangers, suisses ou allemands, défilant vers minuit sur la place d'Armes, sous les fenêtres du Roi, dont on voulait soutenir la confiance dans les projets qu'on lui avait fait adopter, se rendant à différents postes et particulièrement à l'Orangerie, dont on ne laissait approcher aucun citoyen"Selon le baron de Besenval, "le maréchal de Broglie avait fait du château de Versailles un quartier général et du jardin un camp. Il avait mis un régiment dans l'orangerie. il affichait des appréhensions pour la personne du Roi, pour la famille royale, aussi déplacées que peut-être dangereuses Il en fallait certainement avoir, mais n'y pas mettre autant de jactance Son antichambre était remplie d'ordonnances de tous les régiments et d'aides de camp tout prêts à monter à cheval (...) De pareilles démonstrations ne pouvaient qu'accroître l'inquiétude de l'Assemblée nationale"Des canons sont visibles aux écuries de la Reine et sur les grandes avenues de la ville Passé sous les ordres de Broglie, Besenval rencontre ce dernier chez Puységur: "Le maréchal, prenant le ton d'un général d'armée, disposait de toutes choses comme s'il eût été vis-à-vis de l'ennemi Je lui représentai que la position était bien différente, qu'il n'était point question d'atteindre le but qu'on se proposait à coups de fusil, qu'on avait affaire, dans Paris, à 800 000 habitants, presque tous citoyens, dont le sang est trop précieux pour le répandre, et à des esprits tellement échauffés qu'ils ne connaissaient plus de frein, qu'il fallait prendre bien garde de pousser les choses aux dernières extrémités, que, par conséquent, la circonspection était aussi nécessaire dans ce qu'on exigeait que dans les moyens de l'obtenir Le maréchal, imbu du rôle qu'il allait jouer, pensant que sa présence seule contiendrait tout et remettrait dans le devoir ceux qui s'en étaient écartés, reçut mal ma représentation"https://fr.wikipedia.org/wiki/Victor-Fran%C3%A7ois_de_Broglie_(1718-1804) Victor-François, duc de BroglieBroglie "croit que d'un mot il va soumettre Paris, en imposer à l'Assemblée nationale, raffermir la couronne sur la tête du Roi et gouverner"Voulant faire part de ses doutes au comte d'Artois, Besenval constate que ce dernier lui manifeste de plus en plus de réserve: "C'étaient des témoignages d'une amitié mêlée d'embarras et de retenue lorsque j'essayais de l'entamer sur ce qui se passait"Officier aux gardes françaises, Maleissye déplore le manque d'organisation dont pâtissent ces mouvements de troupes et donne pour exemple les régiments de Bouillon et de Nassau, cantonnés à Marly: "on leur porta, le soir, l'ordre de se rendre à Versailles le lendemain pour cantonner à l'Orangerie. cette marche était bien prévue, puisque l'ordre fut donné la veille. Le maréchal était à Versailles, par conséquent il lui était bien facile de se faire informer si toutes les fournitures étaient prêtes, et cependant aucune ne l'était et, trois heures après l'arrivée de ces régiments, les officiers furent obligés d'aller enlever militairement le pain chez tous les boulangers, pour donner à manger à leurs soldats Les ordres, en général, étaient donnés avec la plus grande confusion Jamais un régiment ne savait où il devait aller, les ordre, les contre-ordres se succédaient sans cesse et fournissaient de nouveaux sujets de murmures aux soldats qu'i n'y étaient déjà que trop disposés"_________________ 👑 👑 👑 ⚜ ⚜ |
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