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 15 JUILLET 1792: PROCÈS - VERBAL DE LA MUNICIPALITÉ

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yann sinclair

yann sinclair


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MessageSujet: 15 JUILLET 1792: PROCÈS - VERBAL DE LA MUNICIPALITÉ   15 JUILLET 1792: PROCÈS - VERBAL DE LA MUNICIPALITÉ Icon_minitimeLun 15 Juil - 10:25

PROCÈS - VERBAL DE LA MUNICIPALITÉ, SÉANCE DU 15 JUILLET 1792

 

L'an IV de la liberté à sept heures et demie du soir.

 
Le conseil général de la commune, assemblé en surveillance permanente, ayant été prévenu par la rumeur publique qu'il se faisait un rassemblement dans la rue des Combes au devant de la maison du sieur Cousin, juge de paix de la section des Augustins, a sur-le-champ envoyé MM. Roulhac et Grellet, officiers municipaux, munis de leurs écharpes, à l'effet de dissiper le peuple au nom de la loi; un instant après, M. Grellet est entré et a annoncé que cet attroupement était occasionné par l'arrestation du sieur Chabrol, prêtre, qui avait été conduit dans la maison dudit sieur Cousin, à l'effet d'être interrogé sur les faits qu'on lui imputait, que, tant lui que le sieur Roulhac, avaient fait tous leurs efforts pour calmer le peuple et rétablir l'ordre, mais qu'ils n'avaient pu y parvenir ; que la mesure qui leur paraissait la plus convenable, dans ces circonstances, était de requérir la gendarmerie nationale pour protéger la personne dudit sieur Chabrol, en attendant le rassemblement de la force armée.

Cette réquisition ayant été faite sur-le-champ, M. Roulhac est entré excédé de fatigue, annonçant que l'attroupement augmentait sensiblement, que ses forces ne lui ayant pas permis de tenir plus longtemps son poste, il avait été dans la nécessité de l'abandonner. M. Alluand, officier municipal, muni de son écharpe, est sorti avec précipitation et s'est rendu au lieu dudit attroupement, et il a donné réquisition au commandant de la garde nationale de réunir la force armée.

Mais comme il était déjà, ainsi que le lieutenant-colonel et les autres officiers, enveloppé dans la foule du peuple qu'il cherchait à apaiser, l'ordre n'a pu l'atteindre sur-le-champ.

Il a été remis par une croisée du premier étage de la maison du sieur Cousin, avec recommandation de le faire parvenir à M. le commandant, que l'on croyait dans ladite maison et dans l'appartement où était le sieur Chabrol. M. Alluand, de retour, a dit qu'il était parvenu avec beaucoup de difficultés, à travers la foule, jusqu'à la porte de la maison du sieur Cousin; que s'étant tourné devers le peuple, il avait cherché à seaire entendre, mais qu'il n'y était pas parvenu; que le sieur Cousin, d'une croisée de sa maison, cherchait aussi à apaiser les esprits en assurant que le sieur Chabrol était chez lui sous la sauvegarde de la loi; qu'au surplus il aurait jeté de la même croisée audit sieur Alluand le requis du conseil général, adressé au commandant, qu'il lui assura être dans la foule, qu'alors lui, sieur Alluand, avait cherché le moyen de faire parvenir à ce dernier ce même requis, qu'il ignorait si cette remise avait eu lieu, n'ayant pu se déplacer, mais qu'il avait appris un instant après que mon dit sieur le commandant avait été terrassé par le peuple, ainsi que plu-sieurs autres officiers qui l'accompagnaient, que les gardes nationaux du corps de garde de la place Dauphine et autres qui s'étaient également portés sur le lieu de l'attroupement, ainsi que les gendarmes nationaux, avaient été repoussés, que pendant quelque temps il avait contenu le peuple, qui de toute force voulait briser la porte du sieur Cousin, mais qu'il s'était aperçu que plusieurs particuliers escaladaient sur une croisée du premier étage, qu'il avait fait un mouvement pour arrêter cette entreprise, mais qu'aussitôt que le peuple avait vu une partie de la porte libre, il s'était mis à même de la briser, que s'étant de nouveau collé contre cette même porte le peuple l'avait respecté, en lui annonçant qu'il fallait qu'il se retirât, que sa vie était exposée et courrait les plus grands dangers dans la foule; qu'au même moment, une partie du grand nombre des particuliers qui s'étaient introduits dans la maison dudit sieur Cousin, par la croisée, avaient ouvert la porte en dedans, qu'il était entré avec la foule, qu'il n'avait pu contenir et avait trouvé au milieu de l'escalier le sieur Chabrol entraîné par quinze ou vingt personnes, qu'ayant reconnu l'impossibilité de sauver la vie du sieur Chabrol et de le soustraire à la fureur du peuple, il a appelé touses bons citoyens à son secours, pour pouvoir faire conduire le sieur Chabrol en prison, seul moyen, dans la circonstance, de garantir ses jours, que ces citoyens ayant réuni leurs efforts aux siens, le sieur Chabrol avait été conduit à travers la multitude qui l'assaillait en criant à la lanterne, tandis que d'autres, sur la demande dudit sieur Alluand, criaient en prison, mais qu'après avoir parcouru une vingtaine de toises, ledit sieur Chabrol avait malheureusement succombé sous les coups qu'on lui avait portés, et que lui-même devait son salut à quelques citoyens qui l'avaient emporté hors de la foule.

 
Fait au conseil général de la commune en surveillance permanente, les jour, mois et an susdits.
 
officiers municipaux 
ALLUAND, GANNY, DOUDET, MARC DUBOIS, POUYAT, PETIT, PETINIAUD, DORIN, DAVID, BRICAILLE, DE BEAUNE, ROULHAC

secrétaire

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