Louis XIV s'installe dans la chambre royale de l'Appartement du roi au château de VersaillesCette chambre de parade fut réalisée sur l’emplacement du salon du roi, une pièce qui remontait à l’époque de Louis XIII.
Lors du règne de Louis XIV, elle subit maintes modifications jusqu'à son achèvement en 1701, comme celle de la construction de la galerie des glaces qui exigea la suppression des trois portes-fenêtres à l’ouest donnant sur la terrasse, remplacées par trois portes du fond qui furent bouchées pour former une alcôve.
Avec l’établissement de la chambre du roi, la pièce devint le centre physique et idéologique du château: le souverain y dînait au « petit couvert »
Chaque jour avaient lieu les cérémonies du « lever » et du « coucher » du Roi, auxquels assistaient une centaine de personnes
(officiers de la chambre et de la garde-robe, courtisans, diplomates, gouverneurs)(Félibien 60-61; Verlet 214; Baillie 169-99)En raison d’économie, Louis XIV fit garder une grande partie du décor primitif du salon du roi pour sa chambre.
Marie-Madeleine en extase au pied de la croix vers 1628-1629 par Le GuideLes dessus-des-portes comptèrent le Portrait de Francisco de Moncada et un Autoportrait par Antoon van Dyck, un Saint Jean Baptiste par Le Caravage et Marie Madeleine par Le Guide.
Sainte Cécile vers le premier quart du XVIIe siècle par Le Dominiquin
La Saint Cécile par Le Dominiquin fut exposée dans la voussure au-dessus de la cheminée et vis-à-vis d'une autre œuvre du peintre: Le Roi David jouant de l’harpe.
(Félibien 61)Le Roi David vers le premier quart du XVIIe siècle par Le DominiquinÀ l’ouest se situa la ruelle (nom de l'alcôve attenante au lit) où se trouvait le lit du roi séparée de l’autre partie de la pièce par une balustrade en bois doré séparant l'espace public de l'espace privé dans lequel seuls les domestiques et les membres de la famille royale pouvaient accéder.
Le décor de la ruelle avec une ornementation d’agrafes, de volutes et de treillages sculptées anticipèrent le style Régence.
Au-dessus du lit à baldaquin surmonté de plumes d'autruche et d'aigrettes, se trouva l’allégorie en stuc de « La France veillant sur le sommeil du Roi » sculptée par Nicolas Coustou
( Dans cette sculpture, la France est représentée sous la forme d'une femme avec les symboles de la royauté (femme couronnée, vêtue du manteau fleurdelisé, sceptre dans la main droite et couronne de laurier dans la main gauche, symbole d'Apollon) accoudée à un bouclier aux armes de France au milieu de trophées d'armes), ce bas-relief étant surmonté d'un cintre en treillage couronné de deux Renommées, œuvres de François Lespingola
Les tentures de la ruelle et du lit
(velours cramoisi brodé d’or tendu sur les murs en hiver, damas d’or et d’argent sur fond de damas cramoisi en été) furent tissées de nouveau comme projet de la restauration du château de Versailles entamé par des initiatives de la Cinquième République: la chambre restaurée fut officiellement inaugurée le 09 juin 1980 après des travaux entamés dans les années 1950, la cérémonie étant retransmise en eurovision.
(Jean-Jacques Aillagon, Versailles en 50 dates, Albin Michel, 2011, p. 121)Les tentures originales avaient déjà été restaurées en 1763; en 1785, Louis XVI fit brûler le brocart et en récupéra plus de soixante kilogrammes d’or.
Les tentures actuelles ne sont pas des copies des tentures primitives de la chambre du roi; en effet, le brocart fut retissé d’après un dessin réalisé pour la tenture d’hiver de la chambre de la reine.
C'est seulement après le début du projet que les dessins originaux de la tenture de Louis XIV furent trouvés, en raison d’économie – le tissage était déjà en marche – la chambre du roi fut restaurée avec les tentures d’hiver de la chambre de la reine.
(Meyer 1987; Verlet 214)Le 1er septembre 1715, Louis XIV, âgé de 76 ans, y mourut.