Le Boudoir de Marie-Antoinette

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 25 avril 1671

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yann sinclair

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MessageSujet: 25 avril 1671   25 avril 1671 Icon_minitimeMar 23 Juil - 16:40

  Mardi 25 avril 1617
vers neuf à dix heures du matin

Des gens s'arrêtaient sous la tribune de Saint-Germain-l'Auxerrois, et, se montrant du doigt la place où le maréchal avait été enterré, piétinaient la pierre de mépris et crachaient par terre.

Un attroupement se forma, des individus descellèrent les dalles, dont le mortier était encore humide, les enlevèrent, creusèrent.

En vain le clergé, les gens de l'église étaient accourus afin d'engager la foule à se retirer.

Celle-ci était trop compacte. Au bruit des cris, on découvrit les pieds du cadavre[296]; les cordes des cloches descendues furent attachées aux jambes et, tout le monde tira le corps qui soulevait la terre encore meuble. Un public immense emplissait le porche, la rue, l'église, monté sur les bancs, sur les clôtures des chapelles, vociférant.

Appelé en hâte, le grand prévôt était arrivé avec des archers, suivi d'officiers; il lui fut impossible d'avancer. Les gens, traînèrent vivement le cadavre au milieu d'un concert de huées jusqu'au Pont-Neuf, à l'entrée duquel se trouvait une des potences élevées naguère par le maréchal dans Paris.

Un grand laquais pendit le corps par les pieds, la tête en bas, et la foule se rua, chacun voulant frapper, enfoncer un couteau, détacher un bout de chair, pendant que le grand laquais, son chapeau à la main, quêtait pour avoir monté Concini à la potence.

En un rien de temps, nez, oreilles et le reste, tout fut coupé, puis, avec des haches et des épées, on détacha les bras, on scia la tête.

Une compagnie de gardes-françaises qui passait pour aller entrer en garde au Louvre n'intervint pas sous prétexte qu'elle n'avait pas d'ordre[297].

Au bout d'une demi-heure, on descendit ce qui restait du tronc et, avec des imprécations, on le traîna, à la place de Grève, à la Bastille, finalement rue de Tournon, où on le brûla en chantant.

Et, d'un bout de la France à l'autre, ce furent contre Concini des chansons[298], des feux dans lesquels on flambait des mannequins figurant le maréchal, des pamphlets violents, des pièces de théâtre, des romans à clef, des almanachs et des caricatures représentant le tyran abattu sous les traits d'un renard, d'un écureuil, d'un dragon[299].

Dans le nombre aussi, on ne ménageait pas l'ancienne reine régente.

En traînant par les rues de Paris le cadavre exsangue de Concini, les manifestants du 20 avril n'avaient pas épargné les paroles indignes, insolentes et outrageuses contre l'honneur de la reine mère.

L'opinion accabla Marie de Médicis[300].

Qu'allait-on faire d'elle, emprisonnée qu'elle était dans son appartement du Louvre ?

Après avoir maintenu quelques jours ses rigueurs premières, Louis XIII avait fini par s'adoucir.

Il avait autorisé ses sœurs, M. de Bressieux, M. Phélipeaux de Villesavin, — le secrétaire de Marie de Médicis, — à la visiter[301].

Le nonce, sur la prière de Richelieu, qui, dans la débâcle générale, avait résolu, pour sauver sa fortune, de s'attacher à celle de la reine mère, aujourd'hui tombée, mais demain peut-être relevée, avait offert au roi les services de l'évêque de Luçon, pour servir d'intermédiaire entre la mère et le fils, assurant le prince du grand zèle du prélat à seconder les intentions royales[302].

Déageant, dont Richelieu avait sollicité l'amitié, avait appuyé, et Louis XIII avait accepté.

L'évêque de Luçon, autorisé à voir Marie de Médicis, allait être l'intermédiaire entre le roi et la reine.

Le 1er mai, Marie de Médicis fit présenter au prince par le prélat cinq requêtes; elle désirait: être autorisée à quitter Paris, à se rendre, par exemple, à Moulins, ville de son domaine; avoir toute autorité, dans la ville où elle irait; conserver ses revenus, apanages et appointements; connaître quelles étaient les personnes que le roi l'autoriserait à emmener avec elle; cinquièmement enfin, voir le roi avant de partir[303].

Louis XIII, répondit par écrit qu'il accordait tout ce qu'on lui demandait.

En ce qui concernait les personnes qu'elle emmènerait avec elle, l'ancienne régente ferait ce qu'elle voudrait.

Néanmoins, Marie de Médicis, ayant exprimé le désir d'avoir ses filles, le prince refusa, mais il consentit à ce qu'elle reprît une partie de ses gardes.

Il se trouva que le château de Moulins, qui n'avait pas été habité depuis plus de vingt ans, était délabré et exigeait des réparations.

Marie de Médicis proposa de se retirer à Blois, ce qui fut accepté.

Elle avait hâte de s'en aller.

Elle fixa au mercredi 03 mai, sans plus tarder, son départ[304].

Richelieu qui, par Luynes, avait obtenu du roi l'autorisation de la suivre avec la mission d'être chef de son conseil et d'avoir ses affaires entre les mains, négocia les détails de l'entrevue qui aurait lieu entre le prince et sa mère.

Les préparatifs furent poussés activement[305].

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