[th]Emmanuel Théodose de La Tour d'Auvergne[/th]
Le cardinal de Bouillon |
[th]Biographie[/th]
[th]Naissance[/th]26 août 1643 |
[th]Décès[/th]2 mars 1715 |
[th]Évêque de l’Église catholique[/th]
[th]Consécration épiscopale[/th]20 novembre 1689 par le card. Flavio Chigi |
[th]Cardinal de l’Église catholique[/th]
[th]Créé cardinal[/th]5 août 1669 par le pape Clément IX |
[th]Titre[/th]Cardinal-évêque d'Ostie-Velletri
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(26 août 1643 - 2 mars 1715)
fut d'abord prieur de Turenne et de Paunat, puis nommé abbé de Beaulieu en 1658 dont il se démet en 1664 après avoir réuni l'abbaye avec la congrégation de Saint-Maur.
Il devient en 1683 abbé de Cluny et cardinal avec le titre de cardinal-prêtre au titre de San Lorenzo in Panisperna (1670-1676) puis cardinal-évêque d'Albano, de Porto e Santa Rufina puis d'Ostie.
Un mécène
Il fait appel à Pierre Le Gros le jeune pour édifier un Monument de Fréderic-Maurice de la Tour d’Auvergne, Duc de Bouillon et de la duchesse de Bouillon, ses parents, que Le Gros finit à Rome avant 1707. Arrivé à l'abbaye de Cluny en 1709, le tombeau n'y fut pas installé, car le cardinal a grossièrement insulté le Roi-Soleil et avait été déclaré rebelle. Au temps de la démolition de l'abbaye (pendant la révolution) les sculptures encore en caisses furent sauvées par l'intervention d'Alexandre Lenoir, qui les voulait pour son Musée des monuments français. Les figures principales et le Bas-relief d'une bataille se trouvent aujourd'hui à l'Hôtel-Dieu de Cluny.
Hyacinthe Rigaud a réalisé son portrait entre 1707 et 1740.
Bibliographie générale
- Charles Loriquet, Le cardinal de Bouillon, Baluze, Mabillon et Théodore Ruinart dans l’affaire de l’histoire générale de la Maison d’Auvergne, Reims, 1870
- B. Fillon, « Benoît Audran. Compte de la gravure du mausolée des ducs de Bouillon (1709) et billet d’enterrement de sa femme (14 janvier 1661) », dans Nouvelles archives de l’art français, 1872, p. 296-300
- Arthur de Boislisle et Jules Guiffrey, « La statue de Turenne et le mausolée des ducs de Bouillon à Cluny (1704-1707) », dans Nouvelles archives de l’art français, deuxième série, 1882, tome III, p. 339-348
- L. Lex et P. Martin, « Le mausolée du duc de Bouillon à Cluny », dans Réunion des sociétés des beaux-arts des départements, 1890, p. 474-483
- G. Guigue, « Nouvelles pièces sur le mausolée de la maison de Bouillon préparé pour être érigé dans l’abbaye de Cluny (1710) », dans Nouvelles archives de l’art français, troisième série, tome VI, 1890, p. 321-343
- A. Castan, « Le sculpteur Pierre Legros deuxième du nom et le mausolée de la maison de Bouillon à Cluny », dans Réunion des sociétés des beaux-arts des départements, 1891, p. 370-386
- Félix Reyssié, Le cardinal de Bouillon (1643-1715), Paris, 1899
- Arthur de Boislisle, « La désertion du cardinal de Bouillon », dans Revue des questions historiques, tome LXXXIV, 1908, p. 420-471 et tome LXXXV, 1909, p. 61-107 et p. 444-491
- Louis Lefèvre, « Le cardinal de Bouillon à Saint-Martin de Pontoise », dans Mémoires de la Société historique du Vexin, tome XL, 1930, p. 69-96
- M. J. Harvey, « Death and Dynasty in the Bouillon Tomb Commissions », dans Art Bulletin, juin 1992, 74, p. 272-296
- Jean Thévenet, « Le cardinal de Bouillon, enfant de Turenne, rebelle de Louis XIV », dans Lemouzi, janvier 1994, n° 129, p. 33-45
- Marguerite Guély, « De la gloire de Turenne à la disgrâce du cardinal de Bouillon, son neveu (1675-1711) ou le rôle des mausolées dans l’histoire des vicomtes de Turenne, ducs de Bouillon », dans Nécropoles, cimetières, arts et pratiques funéraires. Actes du LXIIIe congrès de la fédération des sociétés savantes du centre de la France, Guéret, 14, 15 et 16 mai 2004, Guéret, 2005, p. 77-90.
Bibliographie sur le portrait de 1707 conservé au Musée de Perpignan
- H. Gallet de Santerre, « Le cardinal de Bouillon, le peintre Rigaud et le Cordon du Saint-Esprit », dans Bulletin de l’Académie des Sciences et Lettres de Montpellier, t. 13, 1982, p. 35-39.
- Marie-Claude Valaison, Le cardinal de Bouillon, Perpignan, 1990.
- Ariane James-Sarazin, « Le portrait du cardinal de Bouillon par Hyacinthe Rigaud », dans La revue des Musées de France. Revue du Louvre, 5 décembre 2007, Paris, RMN, p. 60-70.
Le Roi de France est entouré d'un personnel ecclésiastique nombreux qui forme ce que l'on appelle sa "chapelle"
L'institution comprend deux corps distincts:
La chapelle-oratoire, subordonnée au grand aumônier de France et la chapelle de musique, dirigée par le maître de la chapelle
Rappel
Le grand Aumônier de France
Au départ, comme son nom l'indique, le grand aumônier est un ecclésiastique responsable des aumônes royales
C'est à partir du règne de François Ier qu'il a commencé à prendre l'ascendant sur l'ensemble de la chapelle, marginalisant l'ancien maître de l'Oratoire, jusqu'à en devenir le chef et à être cosidéré comme l'un des grands officiers de la Couronne
Le grand aumônier est de droit commandeur de l'ordre du Saint-Esprit et supérieur de l'hospice des Quinze-Vingts à Paris
Par certains aspects, le grand aumônier est l'évêque d'un diocèse itinérant
il baptise, fiance et marie les membres de la famille royale
il assiste aux prières du Roi, se tient à sa droite pendant la messe
Il est le témoin privilégié du serment de fidélité que les évêques nouvellement nommés viennent prêter au monarque
Au XVIème siècle, le grand aumônier est le plus souvent un évêque
Après 1606 et la nomination du CArdinal Du Perron, l'office de grand aumônier est toujours détenu par un Cardinal
A partir de 1671, la charge de grand aumônier est entre les mains de prélats issus des plus hautes maisons du royaume: La Tour d'Auvergne, Forbin-Janson, La Rochefoucauld, montmorency, Rohan
Le premier cardinal de Rohan, Armand Gaston Maximilien (1674-1749), passe pour être issu des amours de Louis XIV et de la princesse de Soubise
Ainsi s'expliquerait son ascension extrêmement rapide à la fin du règne du Roi-Soleil: évêque de Strasbourg en 1704, cardinal en 1712, grand aumônier en 1713
Son petit-neveu, Armand de Rohan-Soubise (1717-1756), deuxième cardinal de Rohan, succède à son grand-oncle comme grand aumônier en 1745, est fait cardianl en 1747 et évêque de Strasbourg en 1749
Le troisième cardinal de Rohan, Louis René Edouard de Rohan-Guéménée (1734-1803), neveu du précédent, est grand aumônier de France en 1777, évêque de Strasbourg en 1779
Protagoniste de l'affaire du collier de la Reine, qui compromait la reine Marie-Antoinette, il est arrêté et embastillé le 15 août 1785
Bien qu'acquitté au terme du procès qui a lieu l'année suivante, il est déchu de la charge de grand aumônier qui passe à Louis Joseph de montmorency-Laval
Après le grand aumônier, la deuxième place dans la hiérarchie de la chapelle est occupée par le premier aumônier, grand officier de la Maison du Roi, dont la charge a été créée par François Ier
Au-dessous de ces grands dignitaires, on trouve des aumôniers du Roi, les chapelains qui disent la messe du Roi, et les clercs de l'oratoire, qui servent la messe
Les lazaristes de Versailles
A côté de ce clergé relevant de sa Maison, louis XIV installe une communauté de prêtres lazaristes, qui ne sont pas attachés à la chapelle, comme institution, mais à la chapelle royale du château de Versailles
A partir de 1682, ces prêtres sont chargés de desservir cette église, que la Cour soit présente ou non, tandis que la chapelle suit les déplacemnets du monarque
La chapelle de musique
La chapelle de musique forme un ensemble autonome par rapport au grand aumônier
Elle est chargée des messes et des offices chantés
Son chef, le maître de la chapelle, prête serment entre les mains du grand maître de France
Au-dessous de lui, les sous-maître de la chapelle sont les musiciens professionnels qui composent et dirigent l'exécution par les chantres et les instrumentistes
Certains des musiciens qui sont au service de la chapelle sont demeurés célèbres:
François Couperin, Michel Richard Delalande, André Campra
De 1665 à 1710, la charge de ma^tre de la chapelle de musique est occupée par Charles-Maurice Le Tellier, fils et frère de ministre, archevêque de Reims et conseiller d'Etat d'Eglise