Elizabeth II

Je suis contente de ne pas être seule à avoir trouvé le reportage soporifique !!!!!! j'ai bien tenu jusqu'à 16 H 00 mais pour éviter de dormir, j'ai zappé sur la 1 et me suis offert un épisode des EXPERTS - pendant la période de publicité, fort longue sur TF1, je suis arrivée au moment où le pont s'est ouvert, c'était le final de l'après-midi !!!!!!et je n'avais rien raté pendant mon absence de 45 minutes !!!!!!

c'était sympathique de voir cette foule amicale attendant le passage de cette barge, espérant voir ce tout petit personnage en blanc sur le pont !!!
A la télé nous étions dans l'intimité de la Famille !!!!!! et surtout bien au sec !!!!!!

pour en terminer GOOD SAVE THE QUEEN !!!!!!!

Citation :

J’ai parlé hier au téléphone avec un ami d’origine anglaise.
Comme je me moquais gentiment de lui avec cette histoire du jubilée, sachant que sa famille et lui ne sont absolument pas pro-monarchie anglaise, il me répondait que la reine était à part.
Quasi inattaquable, un poil mythique, ou en tous cas hors-jeu...
Selon lui, lorsqu’elle ne sera plus là, certaines choses risquent de changer.
C’est notamment ce que suggère cet article du Figaro : http://www.lefigaro.fr/international/2012/06/03/01003-20120603ARTFIG00211-le-complot-pour-remplacer-charles-par-william.php

Je ne sais pas, je n'en suis pas si sûre... Il est évident que la personnalité hors norme de The Queen fait beaucoup pour maintenir la monarchie en Angleterre. Il est certain aussi que l'historique pèse en sa faveur, cette petite dame qui a vécu la guerre, la reconstruction, la formation européenne, les années Thatcher, l'intermède Diana... sans même lever un sourcil.

Que se passera-t-il quand elle disparaîtra ? Elle, sa personne ?  

Ce sera bien sûr tout un monde qui s'écroulera, mais il semble bien que les Anglais aient besoin d'adorer la monarchie. Il n'est pas impossible qu'ils se trouvent bien vite une nouvelle figure mythique. Après tout, on a cru Diana inoubliable, et le peuple définitivement brouillé avec sa reine... L'engouement pour la petite Middleton a été si vite.

But, indeed, Elizabeth, c'est quelqu'un d'à part.  

Je suis en train de lire ce livre :

La Véritable Elisabeth II : Reine d'Angleterre de
Vincent Meylan
Pygmalion, 2001, 316 p : 17,99 euros

Résumé Amazone

Le 6 février 1952, à vingt-six ans, Elisabeth II est montée sur le trône d'Angleterre, d'Ecosse et d'Irlande du nord. Née dans un pays encore sous le poids de la morale victorienne, elle a vécu la fin d'un monde marqué par l'Empire des Indes et le cataclysme de la Seconde Guerre mondiale avant de connaître le choc des années soixante et la tourmente des années Diana.
Collaborant avec huit Premiers ministres aux idées politiques très diverses, de Winston Churchill à Tony Blair, elle n'en est pas moins restée obstinément fidèle à l'héritage de ses aïeux, demeurant par son attitude irréprochable le symbole respecté d'une institution millénaire.

Qui est cette reine d'apparence si solide ? Comment vit-elle ? Qui aime-t-elle ? Quel est son réel pouvoir politique et a-t-elle une influence sur son temps ? Est-elle vraiment la femme la plus riche du monde ?

C'est à toutes ces questions, et à bien d'autres, que répond Vincent Meylan dans cette biographie détaillée, donnant humanité au visage de cette souveraine trop souvent figée par l'actualité dans des images d'apparat et de convenance.

C'est un livre bien intéressant sur la vie ô combien dorée de la reine Elisabeth. Ce livre fourmille de 1001 détails sur sa vie mais aussi sur le fonctionnement du palais de Buckingham et de la monarchie.
Je vous en ferais partager quelques détails tout à l'heure.

Les sources sont surtout les bios écrites par d'anciens domestiques de la famille royale.
Pour en venir à atre chose. Les préparatifs s'accélèrent pour le mariage princier de l'année. Dans 15 jours, le prince Guillaume épouse la descendante du Prince de Ligne...


http://www.lequotidien.lu/

Pour en revenir à la reine d'Angleterre, voici quelques extraits du livre . On pourra ainsi mieux imaginer son quotidien...


"Depuis des décennies, chaque journée d’Elisabeth débute par le même rituel. A huit heures du matin, une femme de chambre pénètre dans ses appartements au premier étage de l’aile Ouest de Buckingham Palace et lui apporte sa première tasse de thé de la journée.
Le mélange, composé spécialement à son attention par la célèbre maison britannique Twinings est presque un secret d’état.
Sa Majesté ne supportant pas les sachets , il est conservé dans des boîtes spéciales portant son monogramme . La reine le déguste toujours avec un peu de lait , mais sans sucre.

Après avoir ouvert les rideaux de la chambre à coucher royale et fait, suivant l’usage , quelques commentaires sur le temps , la femme de chambre se retire et Sa Majesté peut savourer en paix les premiers instants de sa journée dans sa douce quiétude de ses appartements privés . Peu de personnes , à part le duc d’Edimbourg , ont accès à ce sanctuaire et ces pièces sont certainement les plus secrètes du Palais. Elisabeth les connaît depuis son enfance puisque c’est ici qu’étaient situés les appartements privés de ses parents.
Si l’on en croit les témoignages des rares familiers qui y ont pénétré , l’ameublement en est assez simple . La reine et son époux privilégient volontiers le confort à l’apparat , du moins dans le cadre de leur vie quotidien. Pas de dorures ou de meubles portant les estampilles de grands ébénistes , mais plutôt un mobilier fonctionnel.

Le seul élément décoratif qui puisse laisser deviner que la maîtresse de maison dispose de certains moyens financiers est la qualité des peintures qui ornent les murs. Non seulement , elles portent la signature des plus grands peintres européens , mais il arrive fréquemment que la reine les fasse changer en puisant dans les vastes réserves de la collection royale.
La seule note féminine dans ce décor plus familial que grandiose , ce sont les fleurs qui sont disposées en énormes bouquets dans toutes les pièces.

L’appartement personnel de la souveraine se divise en fait en deux parties.
La première qui constitue son cadre de travail quotidien comprend son salon d’audience et son bureau qui est la pièce la plus facile à repérer de l’extérieur puisqu’elle est la seule à avoir une fenêtre en arc de cercle .
La seconde partie comprend sa salle à manger personnelle , sa chambre à coucher , sa salle de bains et sa garde-robe. Cette dernière est reliée par un escalier intérieur à une réserve située au deuxième étage où se trouvent entreposées ses innombrables toilettes. Il s’agit là d’un autre domaine extrêmement privé auquel, contrairement à une idée couramment répandue, Sa Majesté apporte le soin le plus extrême. La reine n’est pas réellement coquette , mais elle apprécie d’être habillée confortablement et surtout convenablement. Afin de parvenir à ce but, rien n’est laissé au hasard. "

La prochaine fois, je parlerais de sa garde-robe...

Merci chère princesse, je trouve ces infos tout à fait passionnantes.

En effet

Merci !  

La garde-robe


"A part Angela Kelly , sa femme de chambre personnelle et les deux assistantes de cette dernière, Carol Grave et Julie Thackray , personne n’a une idée exacte de l’ampleur de cette fameuse garde-robe royale. Quelques statistiques simples peuvent toutefois en donner un aperçu. La reine se change en moyenne trois fois par jour . Lors de ses apparitions publiques , elle s’efforce de ne jamais porter plus de deux fois la même tenue.
L’uniforme d’une classique matinée de travail à Buckingham Palace est un tailleur, un ensemble jupe-chemisier ou une simple robe.
Pour peu qu’une inauguration officielle soit prévue en début d’après-midi , la reine se doit de prévoir un manteau léger assorti à sa robe et à son chapeau. Il n’est pas rare que la journée s’achève avec un dîner officiel au Palais même ou dans l’une ou l’autre des ambassades de la capitale et , dans ce cas , la robe longue est de rigueur et parfois même le diadème.

Depuis des lustres, trois maisons se disputent l(honneur d’être les fournisseurs officiels de Sa Majesté en matière de mode : Norman Hartnell, Hardy Amies et Ian Thomas. Des ateliers du premier proviennent la plupart des robes du soir de la reine . Elle a quasiment hérité du couturier avec la Couronne , puisque avant d’habiller Elisabeth , Sir Norman Hartnell était déjà responsable des toilettes d’apparat de sa mère . Curieusement, autant son style froufroutant débordant de dentelles et de volants seyait à sa première cliente , autant il semble incongru sur la seconde. En fait, le couturier dispose d’assez peu de latitude dans la confection de ses modèles , la reine ayant des idées très précises sur ce qui lui convient.
Ainsi, est-il admis , et depuis fort longtemps que le blanc est une couleur qui lui plaît particulièrement. C’est celle sur laquelle ressortent le mieux les broderies de fil d’or et de fausses perles que la reine apprécie tant. Une soie un peu épaisse dont les plis lourds tombent droits jusqu’au sol est son étoffe favorite.
En fait, nombre des toilettes d’apparat de la reine sont des copies plus ou moins fidèles de sa robe de couronnement. Sa Majesté n’a pas changé de goûts depuis un demi-siècle , ce qui explique sans doute le côté un peu daté de ses toilettes.


Hardy Amies , et plus récemment Ian Thomas , fabriquent la plus grande partie des vêtements de ville. Pour eux aussi, les directives sont extrêmement précises . Chaque vêtement doit être pratique avant toute chose. Il n’est pas question , par exemple, que la reine porte un lourd manteau qui l’encombrerait lorsqu’elle sort de voiture ou qu’elle serait obligée d’ôter en rentrant dans un bâtiment trop chauffé .
Afin d’être aisément repérable, elle doit être vêtue de couleurs vives , bleu turquoise, rouge vif , jaune citron, orange, violet …


Les chapeaux font l’objet de directives encore plus contraignantes. Deux Maisons se disputent l’honneur de les fabriquer : Freddie Fox et Simone Mirman. La règle d’or est qu’ils ne doivent en aucun cas dissimuler le visage. Ils doivent s’accorder avec la robe ou le tailleur qu’ils accompagnent , ce qui explique qu’ils soient souvent préparés avec la même étoffe.
En outre, ils doivent se maintenir fermement sur la tête de la reine . Les capelines susceptibles de s’envoler au moindre coup de vent sont donc proscrites.


Le fait que tous ces vêtements soient plus ou moins à la mode est un paramètre de peu d’importance . Comme elle le dit volontiers elle-même , la reine n’a pas besoin d’être à la mode : « Je ne suis pas une vedette de cinéma ».
Le prix est aussi un critère de choix important. La facture d’une robe du soir ne peut pas dépasser 2000 à 2500 livres. Pour un ensemble de jour , le tarif doit se situer dans une échelle de 800 à 1000 livres.
Lorsqu’un tissu lui semble trop cher , la reine n’hésite jamais à le faire remarquer poliment mais fermement d’un : « Je ne pense pas que je puisse me le permettre ».La phrase n’est pas gratuite . Les commandes étant faites annuellement , les factures peuvent représenter plusieurs dizaines de milliers de livres.

Deux fois par an,la reine et ses femmes de chambre passent en revue sa garde-robe afin de déterminer ce qui est encore utilisable et ce qui ne l’est plus.
Le fait qu’un vêtement ne soit plus porté par la reine ne signifie d’ailleurs pas qu’elle s’en débarrasse . Il lui arrive assez souvent d’en donner à sa sœur , la princesse Margaret ou bien à sa fille, la princesse Anne.
Telles sont les petites économies d’une des familles les plus riches du monde. Chacune de ces revues de garde-robe est l’occasion d’organiser l’élégance de la reine pour les six mois à venir. Grâce à l’agenda précis qui est tenu à jour par son secrétariat , elle sait où elle devra se rendre dans les mois qui suivent. Une tenue appropriée est donc attribuée à chaque événement .

Les commandes nouvelles sont dressées en fonction des manques éventuels. Après avoir reçu la commande royale , transmise par l’une des dames d’honneur, le couturier et son atelier réalisent une série de dessins prévisionnels pour chaque tenue. Ils sont présentés à l’approbation de la reine avec des échantillons d’étoffe et c’est elle qui détermine précisément la couleur , l’imprimé, la matière et la forme.
Les essayages dont le nombre varie entre deux et quatre sont faits à Buckingham Palace . Déterminer quels vêtements la reine portera chaque jour est donc une entreprise qui laisse peu de place au hasard.
En fonction de l’emploi du temps quotidien, la sélection peut être faite des semaines à l’avance et il est très rare que la reine y change quelque chose.
Tous les soirs, sa femme de chambre dépose dans la garde-robe les différentes tenues que Sa Majesté portera le lendemain.

Lorsqu’elle a pris son bain , la reine n’a plus qu’à enfiler la première d’entre elles , avant de se diriger vers sa coiffeuse. Sa Majesté se maquille et se coiffe elle-même. Sa coiffure qui est la même depuis quarante ans est à l’image de sa garde-robe : simple et pratique.
Mais néanmoins elle a un coiffeur personnel, Charles Martyn du salon Neville Daniel. Lorsque la souveraine est en déplacement , il accompagne la reine.

En revanche, il est assez rare que la reine fasse appel à une esthéticienne. Mais lorsque le cas se présente, c’est une représentante de la célèbre firme Elisabeth Arden qui se rend à Buckingham Palace. Cette société fournit d’ailleurs la grande majorité des produits de beauté de la reine , notamment ses célèbres rouge à lèvres , rouge orangé.
Le rite du maquillage et de la coiffure achevé , la reine n’a plus qu’à fixer ses bijoux . Elle porte toujours les mêmes , du moins dans la journée , le collier de perles à trois rangs qui lui a été offert par son grand-père , sa bague de fiançailles en diamants , une montre et une broche , invariablement fixée sur son épaule gauche . Jamais de bracelets. "

Trois toilettes par jour, cela fait 21 toilettes par semaine, 84 pour le mois et près de mille pour l'année. Tout cela mutiplié par 60 , vous imaginez une garde-robe monstrueuse et immense...
Justement , c'est ce chapitre qui m'a intéressé . L'organisation de la vie quotidienne royale, comment elle régit son palais d'un point de vue pratique...
Le livre reprend l'histoire de sa vie en commençant par ses grands-parents. ainsi, je ne savais pas que par deux fois ,
Elizabeth Bowes-Lyon avait refusé la main du futur Georges VI. Ce fut la reine Mary de Teck qui poussa à ce mariage et qui ne lui laissa aucune chance de dire non une troisième fois.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Elizabeth_Bowes-Lyon

http://fr.wikipedia.org/wiki/Mary_de_Teck

Autre précision apportée par ce livre , Elisabeth Bowes-Lyon détestait Wallis Simpson et lui en voulait d'avoir fait en sorte que ce soit Georges VI qui porte la couronne. La reine mère savait que son époux était de santé fragile et que cette couronne risquait de le faire mourir plus vite. C'est pour cela qu'elle n'a jamais pardonné à Wallis Simpson.

Madame de Chimay a écrit:

Elizabeth Bowes-Lyon avait refusé la main du futur Georges VI. Ce fut la reine Mary de Teck qui poussa à ce mariage et qui ne lui laissa aucune chance de dire non une troisième fois.

La très indépendante Elizabeth Bowes-Lyon n'avait en effet aucun goût pour la place d'épouse d'un membre de la fammille royale, avec toute les contraintes inhérentes.
Elle n'acceptera que par amour pour le duc d'York, poussé par la famille royale.

Madame de Chimay a écrit:

Autre précision apportée par ce livre , Elisabeth Bowes-Lyon détestait Wallis Simpson et lui en voulait d'avoir fait en sorte que ce soit Georges VI qui porte la couronne. La reine mère savait que son époux était de santé fragile et que cette couronne risquait de le faire mourir plus vite. C'est pour cela qu'elle n'a jamais pardonné à Wallis Simpson.

Et pour cette même raison que la reine Elisabeth II ne pardonnera jamais à son oncle d'être la cause indirecte de la mort de son père. Elle ne le laissera revenir en Angelterre que mort.

Dois-je continuer sur Buckingham Palace ? ESt-ce que cela vous intéresse ?

Cela nous passionne voulez-vous dire !! (Tellement que j'ai re-regardé The King's speech hier !)

Je continue donc. Pour le moment , je tape mon texte sur word avant d'en faire un copier coller.

Madame de Chimay a écrit:

Dois-je continuer sur Buckingham Palace ? ESt-ce que cela vous intéresse ?

Indeed it does !!! Merci, chère Princesse ! Quel mal vous donnez-vous pour taper tout cela !

Vêtue, coiffée , habillée, Sa Majesté se dirige alors vers la salle à manger où elle fait son entrée vers neuf heures. Lorsque le Prince Philippe est présent , il s’arrange toujours pour pénétrer dans la salle à manger avant son épouse pour ne pas la faire attendre.
Ce premier repas de la journée est un moment d’intimité entre les deux époux , auxquels certains des enfants royaux sont parfois conviés lorsqu’ils séjournent au Palais où ils disposent tous d’un appartement.
Aucun domestique n’est présent , car les plats ont été disposés à l’avance sur des réchauds.
Depuis le début des années quatre vingt , le menu du petit déjeuner s’ est simplifié . Le duc d’Edimbourg , autrefois adepte du célèbre breakfast anglais, composé d’œufs , de saucisses et de bacon , y a renoncé afin de conserver sa ligne . La reine s’est toujours contentée de quelques toasts au beurre et à la confiture.

A neuf heures trente exactement , sa journée de travail commence. Et sa première tâche
, lorsqu’elle n’est pas en voyage , est de régler les détails quotidiens de sa maisonnée.
Ce qui n’est pas une mince affaire puisque ladite Maisonnée comprend à peu près six cent personnes qui travaillent et vivent au sein d’une demeure qui compte le même nombre de pièces.
Une partie de la matinée est donc consacrée aux problèmes d’organisation interne du Palais . Certaines fonctions y sont purement honorifiques . C’est le cas du sculpteur royal , de l’astronome royal , du botaniste royal ou du très poétique gardien des cygnes.
Leur rémunération l’est tout autant . Ainsi, le poète royal est chargé de composer chaque année un poème qu’il offre à son souverain en échange d’une gratification de 100 livre sterling , soit un peu plus de 1000 francs.
Mais mis à part ces quelques souvenirs d’un autre âge , ce qu’on nomme très cérémonieusement la « Maison de la Reine « est une mécanique bien huilée qui veille au bon fonctionnement d’une des plus somptueuses demeures du monde. Un palais que Sarah Ferguson , duchesse d’York et deuxième belle-fille d’Elisabeth , désignera un jour sous l’appellation de « Meilleur hôtel de luxe de la capitale.

Cette « Maison de la Reine » se divise en trois catégories bien distinctes :

-La « Maison « proprement dite dont les membres appartiennent à la haute noblesse et occupent leur poste soit en fonction de leurs titres soit héréditairement . Théoriquement , très peu d’entre eux sont rémunérés mais nombreux sont ceux qui reçoivent une indemnité pour leurs frais et un certain nombre d’avantages en nature tels qu’un logement de fonction.

-Viennent ensuite « les Officiels » qui assurent le travail de bureau. C’est notamment le cas du secrétariat privé de la reine qui regroupe plusieurs personnes , ou encore du service de presse du Palais .

-Au bas de la hiérarchie se situent les quelque quatre cent cinquante domestiques dont le chef des cuisines , son assistant , les 22 cuisiniers et les 3 pâtissiers qui les secondent , les 14 valets de pied , les trente chauffeurs , les 24 femmes de chambre , sans oublier les jardiniers , les électriciens et même quatre femmes préposées à la fabrication du café.


Bien que la reine s’applique à considérer l’ensemble des personnes qui travaillent sous son toit comme une grande famille , les distinctions sociales sont assez marquées . La plus notoire réside dans le fait qu’aucune de ces trois catégories ne prend ses repas avec une autre.
De la même manière , alors que les membres de la Maison et les Officiels s’appliquent , lorsqu’ils sont entre eux , à parler de la reine en la nommant cérémonieusement Sa Majesté, les quatre cent cinquante domestiques lui ont décerné le surnom affectueux de « Mère ».
Elisabeth qui le sait parfaitement , ne s’en est jamais offusquée. Bien au contraire . Un de ses valets de chambre personnels ayant dû être opéré de l’appendicite , elle lui fit porter une corbeille de fruits avec une carte rédigée ainsi : « de la part de Mère ».

Oui, Princesse , continuez .

Afin de la seconder dans la gestion quotidienne du Palais et de ses nombreux employés , la reine dispose de trois adjoints directs dont les titres n’ont plus grand-chose à voir avec les fonctions réelles. Suivant une définition qui remonte à l’époque victorienne , le « Lord Chambellan » , à ne pas confondre avec le Grand Chambellan , poste purement honorifique , contrôle tout ce qui se passe dans les étages ; le « Lord Stewart » surveille ce qui se passe dans les sous-sols , c'est-à-dire dans les étages des domestiques . Quant au « Maître des Chevaux « , il est responsable de la bonne marche des écuries , ce qui n’est pas une mince affaire puisque la Couronne Britannique est la dernière en Europe à utiliser des chevaux et des attelages , notamment lors de l’ouverture du Parlement ou des visites de chefs d’état étrangers.

La place la plus haute dans cette hiérarchie subtile est celle du Lord Stewart . Le poste , souvent occupé par un duc , est en fait honorifique, l’essentiel du travail étant accompli par le « Maître de Maison » qui dirige lui-même le « Stewart « et la « Gouvernante ».

Le Stewart [/u

Le premier est responsable de la domesticité masculine qui intervient plus particulièrement dans le service des repas , qu’ils soient limités à quelques personnes , la reine et les membres de sa famille proche , ou à plusieurs centaines lors des dîners de gala.
La surveillance et l’utilisation de l’argenterie , de la vaisselle , l’acheminement de la nourriture des cuisines vers les différentes salles à manger du Palais sont contrôlées par lui.

La Gouvernante

Elle coordonne l’activité des femmes de chambre et des lingères.

En remontant un peu plus haut , dans la hiérarchie

En remontant un peu plus haut dans la pyramide, le « Stewart » est aussi chargé d’organiser le travail des gardes du corps , des jardiniers, des électriciens , des postiers, des standardistes et de tous les corps de métier qui entretiennent le Palais . Parmi ses responsabilités directes figure aussi l’entretien des trois cent pendules , qui sont réparties dans les différents salons du Palais. La cuisine , théoriquement placée sous son contrôle , jouit en fait d’une assez larfge autonomie.

Juste Après le « Lord Stewart » , et toujours par ordre d’importance protocolaire , vient le « Lord Chambellan » . C’est sur lui que repose toute l’organisation des cérémonies . Et, on le sait , elles sont nombreuses à la Cour de Saint James . Remise de décorations, dîner de gala , présentation de lettres de créance d’un nouvel ambassadeur , organisation des mariages royaux et des funérailles , tout événement dans lequel le protocole occupe une place importante est de son ressort. A l’exception toutefois des funérailles d’un monarque et de son couronnement qui, suivant un privilège extrêmement ancien , sont supervisés par le « Comte Maréchal » , un poste qui se transmet de père en fils chez les ducs de Norfolk, la plus ancienne branche ducale d’Angleterre.


Dans l’ordre hiérarchique , cette charge , qui est aujourd’hui moins importante que celle du Lord Chambellan, occupe la deuxième place protocolaire dans la Maison de la Reine. Elle est devancée par une autre charge encore plus symbolique , celle de « Grand Chambellan », qui appartient héréditairement aux marquis de Cholmondeley. Les devoirs du Grand Chambellan ne s’exercent qu’une fois dans l’année, le jour de l’ouverture officielle du Parlement. C’est à lui que revient l’honneur d’accueillir la Reine lorsqu’elle arrive à l’abbaye de Westminster et de marcher à reculons lorsqu’elle s’avance vers son trône pour lire le fameux discours d’ouverture du Parlement.

Parmi les autres attributions dévolues au « Chambellan » , figure aussi la délivrance des célèbres « Royal Warrants », les brevets des fournisseurs de Sa Majesté , que les commerçants les plus élégants du royaume s’enorgueillissent de pouvoir afficher sur leurs devantures. Quatre personnes dans la famille royale sont habilitées à en octroyer : la reine elle-même, la reine mère, le duc d’Edimbourg et le prince de Galles.
La procédure d’attribution est longue et délicate . Elle implique dans un premier temps qu’une société commerciale , quelle que soit sa spécialité , fournisse régulièrement et durant plusieurs années , un certain nombre de ses produits à l’un des quatre personnages royaux au nom duquel peut être délivré le brevet . C’est alors qu’intervient le Chambellan qui examine si la requête peut être présentée à l’approbation de la reine , de sa mère, de son époux ou de son fils aîné. Si l’accord est obtenu , l’un de ses secrétaires en avertit la société en question par une lettre officielle signée du Chambellan. Les nouvelles attributions ont lieu au début de chaque année. Chaque brevet est délivré pour une période de dix années et peut être retiré à n’importe quel moment.
Plusieurs centaines de sociétés commerciales sont aujourd’hui titulaires de ces brevets qui ne sont assortis d’aucun avantage pécuniaire , ni pour celui qui le reçoit ni pour celui qui le donne.
L’une des règles d’or de la monarchie britannique est de toujours payer ses factures rubis sur l’ongle.


Le « Chambellan » supervise aussi la gestion et l’entretien de la célèbre collection d’œuvres d’art de Sa Majesté , des joyaux de la Couronne conservés à la Tour de Londres et des Palais qui ne sont plus habités et qui sont ouverts au public , tel celui de Hampton Court.
En 1968 , une de ses attributions les plus pittoresques a été supprimée . Jusqu’à cette date , le Lord Chambellan était aussi le responsable de la commission de censure des théâtres britanniques. C’est à lui qu’incombait le devoir parfois difficile d’interdire une pièce ou d’en censurer certains passages jugés contraires aux bonnes mœurs.

Le « Maître des Chevaux » est , quant à lui , responsable de la bonne marche des écuries qui sont situées sur la partie gauche du Palais. Une centaine de chevaux y vit. C’est là aussi que sont entreposés les fameux carrosses de la Cour , du plus somptueux , celui du Couronnement qui remonte à la fin du XVIIe siècle , aux plus simples, les célèbres landaus à bord desquels la reine et les chefs d’état étrangers venus en visite officielle parcourent les rues de la capitale britannique.

Je continuerai tout à l'heure ! Heureusement que la reine et Buckingham Palace sont là pour me faire rêver parce que la Belgique, elle, ne me fait pas rêver !

Deux entités échappent à cette classification puisqu’elles relèvent plus ou moins directement de la reine elle-même : les dames de parage et le secrétaire privé.
Les dames de parage sont dirigées par la « Maîtresse des Robes ». La charge, traditionnellement dévolue à une duchesse , était autrefois l’enjeu de luttes politiques sauvages, puisque la duchesse Maîtresse des Robes se devait d’appartenir à la formation politique majoritaire au Parlement. Au début de son règne, la reine Victoria mit fin à cette coutume. L’actuelle Maîtresse des Robes est sa Grâce la duchesse de Grafton. Les dames de parage placées sous ses ordres sont au nombre de 14 , réparties en trois catégories , trois « Dames de la Chambre du lit », sept « Femmes de la Chambre du Lit et quatre « Dames d’honneur ».
Les premières accompagnent la reine lors de ses déplacements officiels ; les deuxièmes servent au Palais par rotation de quinze jours et sont chargées plus particulièrement du courrier personnel de Sa Majesté.
Seules les quatre » Dames d’honneur » sont réellement proches de la reine . Elles aussi exercent les devoirs de leur charge par rotation de quinze jours. Elles ont la haute main sur toutes les tâches d’ordre privé que la reine n’a pas le temps ou la possibilité d’accomplir directement , tels que les cadeaux de Noël ou les achats personnels de la reine.

Dans cette pyramide humaine, le secrétaire privé est sans doute celui qui jouit du plus grand pouvoir puisqu’il a la charge de surveiller non seulement l’agenda de la reine , mais aussi toutes ses affaires privées, financières ou familiales . Il est le conseiller le plus écouté , le seul qui jouisse d’un contact quotidien et direct avec la reine . Chaque matin, lorsqu’elle a réglé les différents problèmes d’intendance avec le Chambellan , le Maître de la Maison ou le Maître des Chevaux, il est introduit dans son bureau et c’est avec lui que débute sa journée de travail en tant que chef d’état . Le secrétaire privé est aussi le membre de la maison qui perçoit le plus haut salaire , 60 000 livres par an , à peu près 650 000 francs. Il dispose en outre d’un confortable logement de fonction au palais de Kensington . La totalité des salaires du personnel de Buckingham Palace représente à peu près 3 millions de livres , soit un peu moins de 20 millions de francs. A titre indicatif, on peut remarquer que la note actuelle de blanchisserie s’élève à 63 700 livres , 700 000 francs , celle des caves à 71 000 livres , 800 000 francs et celle des cuisines à 200 000 livres , soit un peu plus de deux millions de francs. Les dons et gratifications ne représentent que 9500 livres , à peine 100 000 francs.

La matinée de la reine s’achève par un long coup de téléphone à sa mère. Depuis plus d’un demi-siècle , les deux femmes ne manquent jamais de se donner quotidiennement de leurs nouvelles. Ce type de communication s’effectue sur la ligne privée de la reine qui est brouillée par le standard du Palais afin que personne ne puisse en surprendre les conversations.

Ce rituel achevé , Elisabeth se dirige une fois de plus vers la salle à manger où l’attend déjà le duc d’Edimbourg. S’ils déjeunent en tête à tête ou avec certains membres de leur famille proche , le repas a lieu dans la salle à manger de la reine . Le cérémonial est le même que celui du petit déjeuner : les plats sont disposés sur une desserte et chacun se sert à sa convenance. En revanche, il arrive assez souvent que la reine et son époux président un déjeuner de personnalités , organisé des semaines à l’avance. La coutume remonte aux années soixante et c’est le duc d’Edimbourg qui eut l’idée de l’instaurer afin que son épouse soit mieux à même de saisir la réalité de la vie quotidienne de ses concitoyens. En fait, son heureuse initiative se heurte immanquablement à la timidité des personnes conviées qui mettent un certain temps à se dégeler dans ce décor grandiose et en présence de la souveraine. Il est vrai qu’en dépit des efforts qui sont déployés pour les mettre à l’aise , l’ambiance et le protocole suffisent à leur rappeler qu’ils sont dans un palais en présence de la reine d’Angleterre.

Des semaines à l’avance , le « Maître de la Maison » leur a téléphoné afin de les informer que la reine souhaitait les inviter à déjeuner au Palais. Les invités sont choisis par le couple royal en fonction de leur métier ou de leurs passions . Un déjeuner à Buckingham est aussi une manière discrète d’honorer un haut fonctionnaire, un militaire et parfois même le rédacteur en chef d’un journal influent. Curieusement , les hommes y sont toujours plus nombreux que les femmes . Ainsi, le déjeuner du vendredi 18 mai 1984 rassemble en plus de la reine et du duc d’Edimbourg , dix convives :

-Mademoiselle Anita Lonsbrough , ancienne championne olympique de natation et journaliste sportive
-Sir James Hamilton secrétaire d’état à l’éducation et aux sciences
-Monsieur Richard Adams, romancier
-Monsieur Richard Hayes, industriel
-Le docteur Gareth Jones , professeur de psychologie à l’école nationale de médecine du pays de Galles
-Le docteur Richard Laws , directeur du projet Survie en Antarctique
-Monsieur Jean Vannier , fondateur des Communautés de l’arche.
-Monsieur Max Williams , président de la société de droit
-Madame Alistair Aird , dame d’honneur de la princesse Margaret
-Le capitaine Alexander Matheson , écuyer de la reine

Depuis quarante ans, des centaines de personnalités britanniques ou étrangères ont été conviées à ces déjeuners dits informels. On peut relever les noms de l’actrice américaine Barbara Streisand ou encore du designer Terence Conran. Les deux dernière personnes de la liste sont toujours soit des membres de la Maison de la reine , soit des personnes appartenant au service d’honneur d’un membre de la famille royale.
Leur rôle est essentiel puisque ce sont eux qui accueillent les invités lorsqu’ils arrivent quelques minutes avant midi dans le grand salon du rez de chaussée du palais.
A leur arrivée à Buckingham Palace , chaque invité est escorté par un valet de pied qui lui propose de « se laver les mains « , ce qui signifie aller aux toilettes.

Plus de coup de fil à sa maman maintenant .Elle doit parfois se sentir bien seule ...

Je suis suspendue à mon écran. Passionnant. Merci chère Princesse.

Très intéressant en effet !