Il est le premier prince à naître à Versailles, où la Cour venait de s'installer.
Enceinte de plusieurs mois, la dauphine avait passé une nuit sans sommeil dans une chambre bruyante et empestant la peinture, d'où elle entendait les ouvriers travailler, avant de s'installer chez Madame Colbert pour achever sa grossesse sereinementPortraits, par Hyacinthe Rigaud en 1703, et anonyme (1700)https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_de_France_(1682-1712)
Louis de BourbonLe Petit DauphinDynastie: Maison de Bourbon
duc de Bourgogne (6 août 1682 - 14 avril 1711)
Chevalier de l'Ordre du Saint-EspritDauphin de France14 avril 1711 — 18 février 1712
(10 mois et 4 jours)
Titulature 1682-1711: Son Altesse royale le duc de Bourgogne
1711-1712: Son Altesse royale le Dauphin
Alors que le père Claude-François Ménestrier, expert en héraldique, militait pour que Louis portât pour armes un écartelé de France et de Bourgogne ancien, Louis XIV décida que son petit-fils ne porterait que l'écu de France; fils aîné du fils aîné, ce prince n'était pas obligé par traité d'écarteler ses armes avec celles de France; Louis duc de Bourgogne porta le simple écu de France sous une couronne ouverte de prince du sang, jusqu'au jour où le Grand Dauphin mourut et où le roi décida qu'il deviendrait dauphin à son tour, portant les armes delphinales.
Hervé Pinoteau, La symbolique royale française, Ve - XVIIIe siècle, P.S.R. éditions, 2004, p. 518.
Né le 6 août 1682 au château de Versailles.
Ondoyé le jour de sa naissance dans la chambre de sa mère, en fait celle de Madame Colbert où la dauphine s'est installée, par Emmanuel-Théodose de La Tour d'Auvergne, Cardinal de Bouillon, et par Nicolas Thibault, curé de l'église Saint-Julien de Versailles, en présence du roi Louis XIV et de Philippe d'Orléans.
Registre des baptêmes (1682) de l'église Saint-Julien de Versailles, Archives départementales des Yvelines Baptisé Le 18 janvier 1687, le même jour que ses deux frères Philippe et Charles, Louis est baptisé par l'évêque d'Orléans et premier aumônier du roi Pierre du Cambout de Coislin dans la chapelle royale du château de Versailles, en présence de François Hébert, curé de l'église Notre-Dame de Versailles.
Son parrain est le roi Louis XIV et sa marraine est « Madame », Élisabeth-Charlotte de Bavière.
Registre des baptêmes (1687) de l'église Notre-Dame de Versailles, Archives départementales des Yvelines Décédé le 18 février 1712 au château de Marly à l'âge de 29 ans
Parents Louis de Bourbon, dauphin de France 1661-1711
Maria-Anna von Wittelsbach, Prinzessin von Bayern 1660-1690
(fiançailles célébrées le 7 décembre 1697 en la chapelle royale du château de Versailles)
Marié le 7 décembre 1697 dans la chapelle royale du château de Versailles avec Marie-Adélaïde de Savoie (Marie-Adélaïde di Savoia), duchesse de Bourgogne (1685 † 12 février 1712), fille de Victor-Amédée II, duc de Savoie
(
témoins: Louis XIV le Grand de Bourbon, roi de France 1638-1715, Pierre-Armand du Cambout de Coislin 1636-1706)
Ils eurent trois enfants: Louis de France (25 juin 1704 † 13 avril 1705), duc de Bretagne,
Louis de France (8 janvier 1707 † 8 mars 1712), duc de Bretagne puis dauphin de France,
Louis de France (15 février 1710 † 10 mai 1774), duc d'Anjou, futur Louis XV le Bien-Aimé
Filleul: Louis de Beauvilliers 1690-1705
Filleule: Marie Louise Adélaïde de Rouvroy 1689-1723
Filleul: Louis de Mailly, marquis de Nesle 1689-1764
Filleul: Louis-Charles de Bourbon, comte d'Eu 1701-1775
Filleul: Louis de Pardaillan de Gondrin, duc d'Antin 1707-1743
Filleul: Louis Vigor Mercier de Saint-Vigor 1709-1785
Filleul: Louis, duc d'Orléans 1703-1752
1692: Témoin au mariage de Louis-Auguste de Bourbon, duc du Maine 1670-1736 et de Anne Louise de Bourbon-Condé, duchesse du Maine 1676-1753
Le duc de Bourgogne (à droite) avec son grand-père Louis XIV, son père le Grand Dauphin et son fils le duc de Bretagne, accompagné de sa gouvernanteLouis était l'héritier en seconde ligne de son grand-père paternel Louis XIV; il succéda à son père comme dauphin après la mort de ce dernier en 1711. Mais sa femme Marie-Adélaïde de Savoie et lui tombèrent malades et moururent à six jours d'intervalle d'une épidémie de rougeole3, entre le 12 et le 18 février 1712. Leur fils aîné, Louis, duc de Bretagne, succomba à la même maladie le 8 mars suivant. Seul survécut leur plus jeune fils, le duc d'Anjou, alors âgé de deux ans seulement, et qui devint le roi Louis XV en 1715.
En ce qui concerne son caractère physique, Élisabeth-Charlotte de Bavière
Registre des baptêmes (1687) de l'église Notre-Dame de Versailles, Archives départementales des Yvelines écrit de lui dans ses correspondances ceci:
« Le duc de Bourgogne est en outre tout de travers, il a une jambe beaucoup plus courte que l'autre, si bien que, quand il veut se tenir debout, le talon d'un de ses pieds est en l'air et il ne touche le sol qu'avec les doigts de pieds…. »Duc de BourgogneJeune prince violent et arrogant qui ne respectait personne, le duc de Bourgogne devint, grâce aux longs efforts de son tuteur Fénelon (le futur archevêque de Cambrai), un homme d'une grande dévotion.
Dès 1702, à l'âge de vingt ans, il fut admis par son grand-père Louis XIV au Conseil d'en haut et initié aux secrets d'État concernant la religion, la diplomatie et la guerre, mais il montra peu d'habileté à la guerre et n'éprouva que des revers dans la campagne de 1708, qu'il fit en Flandre avec l'assistance du duc de Vendôme, et dans laquelle il eut à combattre Eugène de Savoie et le duc de Marlborough (déroute d'Audenarde).
Sous l'influence du parti dévot, le duc de Bourgogne était entouré d'un cercle de personnes, connu comme la faction de Bourgogne, constitué surtout de son ancien précepteur Fénelon (qui composa pour lui ses Fables et son Télémaque), de son ancien gouverneur, du duc de Beauvillier, du duc de Chevreuse (le gendre de Colbert) et du duc de Saint-Simon (l'auteur de fameux mémoires historiques).
Ces aristocrates de rang élevé étaient des réformateurs qui souhaitaient un retour à une monarchie moins absolue où des conseils et des organismes intermédiaires entre le roi et le peuple, constitués uniquement de représentants de la vieille noblesse (et non plus de membres de le noblesse de robe comme ceux qu'avaient nommés Louis XIV) qui « assisteraient » le roi dans l'exercice du pouvoir gouvernemental. Il y avait là cet idéal utopique d'une monarchie contrôlée par l'aristocratie (laquelle s'autoproclamait représentante du peuple) et décentralisée (de larges pouvoirs seraient accordés aux provinces). C'est la politique que le duc de Bourgogne aurait probablement appliquée s'il était devenu roi.
La mort prématurée du duc de Bourgogne, emporté au château de Marly par la rougeole qui avait tué son épouse six jours plus tôt (on crut à tort qu'il avait été empoisonné), ruina les espoirs de sa faction et d'ailleurs la plupart de ceux qui en faisaient partie moururent bientôt à leur tour de mort naturelle. Pourtant, la Régence, qui commença en 1715, mit en pratique certaines de leurs idées, avec la création de ce qu'on appelait la polysynodie; mais celle-ci, ayant rapidement montré ses limites, fut abandonnée dès 1718 et on en revint à la monarchie absolue dans le style de Louis XIV.
Son cœur fut porté à la chapelle Sainte-Anne (nommée la « chapelle des cœurs » renfermant les cœurs embaumés de 45 rois et reines de France) de l'église du Val-de-Grâce.
En 1793, lors de la profanation de cette chapelle, l'architecte Louis-François Petit-Radel s'empara de l'urne reliquaire en vermeil contenant son cœur, le vendit ou l'échangea contre des tableaux à des peintres qui recherchaient la substance issue de l'embaumement ou « mummie » – très rare et hors de prix – alors réputée, une fois mêlée à de l'huile, donner un glacis incomparable aux tableaux.
André Castelot, L'Histoire insolite, Paris, Perrin, 1982, 427 p. (ISBN 2-262-00248-7), p. 171 Il était l'héritier en seconde ligne de son grand-père paternel Louis XIV; il succéda à son père comme dauphin après la mort de ce dernier en 1711.
Mais sa femme Marie-Adélaïde de Savoie et lui tombèrent malades et moururent à six jours d'intervalle d'une épidémie de rougeole entre le 12 et le 18 février 1712.
Leur fils aîné, Louis, duc de Bretagne, succomba à la même maladie le 8 mars suivant.
Seul survécut leur plus jeune fils, le duc d'Anjou, alors âgé de deux ans seulement, et qui devint le roi Louis XV en 1715.
Jeune prince violent et arrogant qui ne respectait personne, le duc de Bourgogne devint, grâce aux longs efforts de son tuteur Fénelon (le futur archevêque de Cambrai), un homme d'une grande dévotion.
Dès 1702, à l'âge de 20 ans, il fut admis par son grand-père Louis XIV au Conseil d'en haut et initié aux secrets d'État concernant la religion, la diplomatie et la guerre, mais il montra peu d'habileté à la guerre et n'éprouva que des revers dans la campagne de 1708, qu'il fit en Flandre avec l'assistance du duc de Vendôme, et dans laquelle il eut à combattre Eugène de Savoie et le duc de Marlborough (→déroute d'Audenarde).
Sous l'influence du parti dévot, le duc de Bourgogne était entouré d'un cercle de personnes, connu comme la faction de Bourgogne, constitué surtout de son ancien précepteur Fénelon (qui composa pour lui ses Fables et son Télémaque), de son ancien gouverneur, du duc de Beauvillier, du duc de Chevreuse (le gendre de Colbert) et du duc de Saint-Simon (l'auteur de fameux mémoires historiques).
Ces aristocrates de rang élevé étaient des réformateurs qui souhaitaient un retour à une monarchie moins absolue où des conseils et des organismes intermédiaires de pouvoirs (entre le roi et le peuple) constitués uniquement d'aristocrates (et non plus de bourgeois comme ceux qu'avaient nommés Louis XIV) qui "assisteraient" le roi dans l'exercice du pouvoir gouvernemental. Il y avait là cet idéal utopique d'une monarchie contrôlée par l'aristocratie (laquelle s'autoproclamait représentante du peuple) et décentralisée (de larges pouvoirs seraient accordés aux provinces). C'est la politique que le duc de Bourgogne aurait probablement appliquée s'il était devenu roi.
La mort prématurée du duc de Bourgogne au château de Marly (on crut à tort qu'il avait été empoisonné)- qui suivit de peu celle de son épouse - ruina les espoirs de sa faction et d'ailleurs la plupart de ceux qui en faisaient partie moururent bientôt à leur tour de mort naturelle. Pourtant, la Régence, qui commença en 1715, mit en pratique certaines de leurs idées, avec la création de ce qu'on appelait la polysynodie; mais celle-ci, ayant rapidement montré ses limites, fut abandonnée dès 1718 et on en revint à la monarchie absolue dans le style de Louis XIV.