Le Boudoir de Marie-Antoinette

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 02 août 1714

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yann sinclair

yann sinclair


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MessageSujet: 02 août 1714   02 août 1714 Icon_minitimeMer 7 Aoû - 9:48

le Roi Louis XIV signe son testament qui institue un conseil de régence écartant son neveu Philippe d'Orléans.



Lorsqu’il rédige son testament le 2 août 1714, Louis XIV est un homme malade, éprouvé et inquiet.



Âgé de près de 76 ans, il tient les rênes du royaume de France depuis plus de 71 ans.





Depuis trois ans, la continuité dynastique basée sur la primogéniture masculine en ligne directe et légitime est mise à l’épreuve par une série de drames familiaux: la « fauchaison de la Maison de France »



(François Bluche)

Le 14 avril 1711, Monseigneur le Dauphin de France, fils du roi né en 1661, est emporté par la petite vérole.

Le 18 février 1712, le duc de Bourgogne, fils aîné de Monseigneur et petit-fils de Louis XIV, né en 1682, succombe à une épidémie de rougeole.

Le duc de Bretagne (1707-1712), son fils aîné et donc arrière petit-fils de Louis XIV meurt de la même maladie le 8 mars suivant.

Dans l’ordre successoral, leur fils cadet devient le nouveau Dauphin, le quatrième en moins d’un an !

Arrière-petit-fils de Louis XIV, le jeune Louis de France est né le 15 février 1710.

Dès le début du texte, l’enjeu du testament consiste à établir les modalités de transmission du pouvoir: « Ceci est notre déposition et ordonnance de dernière volonté pour la tutelle du dauphin notre arrière-petit-fils et pour le conseil de régence que nous voulons être établi après notre décès pendant la minorité du roi »

Le testament du 2 août 1714 et les deux codicilles, document qui amende un testament (13 avril et 23 août 1715) sont tous de la main du roi.



Le testament est scellé par sept cachets et mis en dépôt au Palais du Parlement, jusqu’à la mort du roi et l’ouverture de la succession.



Les deux codicilles qui complètent le testament olographe ne sont pas cachetés.


Le registre du Parlement décrit le dossier: « Il était en six feuillets entièrement écrits au recto et au verso et en un 7e et dernier feuillet aussi entièrement écrit au recto et un plus de la moitié écrit au verso. »

Pendant près d’un siècle et demi, cet ensemble documentaire connaît de nombreux avatars.



Au cours du XVIIIe siècle, il reste probablement dans le giron de la maison d’Orléans.



Durant la Révolution française, le texte est détenu par le commissaire du département de la Maison du roi, Charles-Gilbert de La Chapelle (1755-1794).



En 1921, un héritier de cette famille cherche à s’en séparer.



Au cours de la Seconde Guerre mondiale, la même famille fuit Outre-Manche, où le testament est conservé quelques années.



Après la guerre, le dossier revient en France, avant d’être vendu à un collectionneur.

Le 6 mars 1948, la veuve de celui-ci le verse aux Archives nationales.





Depuis, il est conservé dans la célèbre armoire de fer, au cœur des grands dépôts.

Évincer le duc d’Orléans 



Les dispositions testamentaires permettent au roi Soleil d’organiser la Régence.



Son arrière-petit-fils devient le nouveau souverain.



S’il vient à disparaître, un édit de juillet 1714 intègre dans l’ordre de succession les bâtards nés de la relation adultérine du roi avec la marquise de Montespan: Louis-Auguste, duc du Maine (1670-1736) et Louis-Alexandre, comte de Toulouse (1678-1737).


Ce texte est enregistré par le Parlement le 2 août 1714, mais il est contraire aux lois fondamentales du royaume reconnaissant pour seuls héritiers les enfants issus d’un mariage légitime.



Le même jour, le roi entame la rédaction de son testament.



Il précise que son action est animée par la quête du bonheur de son peuple, afin d’éviter les « maux dont notre royaume pourrait être troublé », probablement en référence à la Fronde pendant sa propre minorité.



Le duc du Maine, bâtard légitimé, exercerait la régence en l’attente de la majorité du jeune roi (13 ans révolus), alors que le rôle du duc Philippe d’Orléans (1674-1723), neveu de Louis XIV ayant une mauvaise réputation, se restreint à la charge honorifique de « Président du conseil de régence ».



En réalité, il s’agit du plus proche parent légitime en ligne collatérale, donc du régent de droit.

Dans le premier codicille, Louis XIV désigne le maréchal-duc de Villeroy (1644-1730) à la fonction de gouverneur du Dauphin.



Le 23 août 1715, alité et pressé par la maladie, le souverain prend d’ultimes dispositions, avec une graphie grossière qui révèle son état de faiblesse.



Ce second codicille désigne Fleury (1653-1743), évêque de Fréjus, précepteur du Dauphin et le père Le Tellier (1643-1719), son confesseur.



Le même jour, il confie au duc du Maine la présidence de la revue de la Gendarmerie royale, masquant à peine sa préférence et ses intentions pour la suite.

Louis XIV meurt le 1er septembre 1715.



Le lendemain, son testament est ouvert lors d’une séance inaugurale au Parlement de Paris.



Philippe d’Orléans prend la parole et évoque la confiance accordée par Louis XIV sur son lit de mort.



En vertu des lois coutumières du royaume, plusieurs clauses testamentaires sont cassées.



Les gens du roi considèrent qu’il faut « s’attacher plutôt à l’esprit qu’à la lettre »


Les parlementaires déclarent le duc d’Orléans régent de France, tandis que le duc de Bourbon (1670-1736) obtient le titre de chef du Conseil de régence.



Le duc du Maine, est finalement mis à l’écart, recevant seulement la surintendance de l’éducation du roi.



Régler la succession

Lorsqu’il rédige son testament le 2 août 1714, Louis XIV est un homme malade, éprouvé et inquiet. Âgé de près de 76 ans, il tient les rênes du royaume de France depuis plus de soixante et onze ans.

Depuis trois ans, la continuité dynastique basée sur la primogéniture masculine en ligne directe et légitime est mise à l’épreuve par une série de drames familiaux : la « fauchaison de la Maison de France » (François Bluche). Le 14 avril 1711, Monseigneur le Dauphin de France, fils du roi né en 1661, est emporté par la petite vérole. Le 18 février 1712, le duc de Bourgogne, fils aîné de Monseigneur et petit-fils de Louis XIV, né en 1682, succombe à une épidémie de rougeole. Le duc de Bretagne (1707-1712), son fils aîné, et donc arrière-petit-fils de Louis XIV, meurt de la même maladie le 8 mars suivant. Dans l’ordre successoral, le fils cadet du duc de Bourgogne, Louis de France, arrière-petit-fils de Louis XIV, né le 15 février 1710, devient le nouveau dauphin, le quatrième en moins d’un an !

L’enjeu du testament consiste à établir les modalités de transmission du pouvoir, ce qui est visible dès le début du texte : « Ceci est notre déposition et ordonnance de dernière volonté pour la tutelle du Dauphin notre arrière-petit-fils et pour le conseil de Régence que nous voulons être établi après notre décès pendant la minorité du roi. »

La plume du roi

Le testament du 2 août 1714 et les deux codicilles, documents qui l’amendent (13 avril et 23 août 1715), sont tous de la main du roi. Le testament est scellé par sept cachets et mis en dépôt au palais du Parlement jusqu’à la mort du roi et l’ouverture de la succession. Les deux codicilles qui complètent le testament olographe ne sont pas cachetés. Le registre du Parlement décrit le dossier : « Il était en six feuillets entièrement écrits au recto et au verso et en un 7e et dernier feuillet aussi entièrement écrit au recto et un plus de la moitié écrit au verso. »

Pendant près d’un siècle et demi, cet ensemble documentaire connaît de nombreux avatars. Au cours du XVIIIe siècle, il reste probablement dans le giron de la Maison d’Orléans. Durant la Révolution française, le texte est détenu par le commissaire du département de la Maison du Roi, Charles-Gilbert de La Chapelle (1755-1794). En 1921, un héritier de cette famille cherche à s’en séparer. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, la même famille fuit outre-Manche, où le testament est conservé quelques années. Après la guerre, le dossier revient en France, avant d’être vendu à un collectionneur. Le 6 mars 1948, la veuve de celui-ci le verse aux Archives nationales. Depuis, il est conservé dans la célèbre armoire de fer, au cœur des Grands Dépôts.

Évincer le duc d’Orléans

Les dispositions testamentaires permettent au Roi-Soleil d’organiser la régence. Son arrière-petit-fils devient le nouveau souverain. S’il vient à disparaître, un édit de juillet 1714 intègre dans l’ordre de succession les bâtards nés de la relation adultérine du roi avec la marquise de Montespan : Louis-Auguste, duc du Maine (1670-1736) et Louis-Alexandre, comte de Toulouse (1678-1737). Ce texte est enregistré par le Parlement le 2 août 1714, mais il est contraire aux lois fondamentales du royaume reconnaissant pour seuls héritiers les enfants issus d’un mariage légitime. Le même jour, le roi entame la rédaction de son testament. Il précise que son action est animée par la quête du bonheur de son peuple, afin d’éviter les « maux dont notre royaume pourrait être troublé », probablement en référence à la Fronde pendant sa propre minorité. Le duc du Maine, bâtard légitimé, exercerait la régence en l’attente de la majorité du jeune roi (13 ans révolus), alors que le rôle du duc Philippe d’Orléans (1674-1723), neveu de Louis XIV ayant une mauvaise réputation, se restreint à la charge honorifique de président du conseil de Régence. En réalité, il s’agit du plus proche parent légitime en ligne collatérale, donc du régent de droit.

Dans le premier codicille, Louis XIV désigne le maréchal-duc de Villeroy (1644-1730) à la fonction de gouverneur du Dauphin. Le 23 août 1715, alité et pressé par la maladie, le souverain prend d’ultimes dispositions, avec une graphie grossière qui révèle son état de faiblesse. Ce second codicille désigne Fleury (1653-1743), évêque de Fréjus, précepteur du Dauphin, et le père Le Tellier (1643-1719), son confesseur. Le même jour, il confie au duc du Maine la présidence de la revue de la gendarmerie royale, masquant à peine sa préférence et ses intentions pour la suite.

Louis XIV meurt le 1er septembre 1715. Le lendemain, son testament est ouvert lors d’une séance inaugurale au Parlement de Paris. Philippe d’Orléans prend la parole et évoque la confiance accordée par Louis XIV sur son lit de mort. En vertu des lois coutumières du royaume, plusieurs clauses testamentaires sont cassées. Les gens du roi considèrent qu’il faut « s’attacher plutôt à l’esprit qu’à la lettre ». Les parlementaires déclarent le duc d’Orléans régent de France, tandis que le duc de Bourbon (1670-1736) obtient le titre de chef du conseil de Régence. Le duc du Maine est finalement mis à l’écart, recevant seulement la surintendance de l’Éducation du Roi.

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