Jean-François Coste, grand médecin des armées de Louis XVI

Je vous présente un nouveau personnage. Jean-François Coste. C’est un petit habitant du village de Villes, qui devint sous Louis XVI et Napoléon Bonaparte, un grand médecin des armées. Il sera notamment à l’origine de la vaccination contre la variole.



Un doctorat à 22 ans
On pense généralement à Voltaire, Brillat-Savarin entre autres. Or, il s’avère que le docteur Coste, a eu une influence considérable sur l’évolution de la médecine civile et militaire. Après des études à la faculté de Paris, il soutint sa thèse de doctorat à l’âge de 22 ans à Valence, les frais d’examens y étant moins onéreux que dans la capitale. Il commença sa carrière en 1769, le 15 août, jour de la naissance de Napoléon Bonaparte à Ajaccio, qu’il allait servir plus tard comme médecin chef de la Grande Armée.

Il força l’admiration de Voltaire en éradiquant une épidémie
Il venait à peine de commencer à exercer ses talents sous l’œil bienveillant de Brillat-Savarin, ami de la famille, entre le Bugey et Ferney, qu’une épidémie se déclencha, en 1766. Jean-François Coste sut alors l’éradiquer, ce qui força l’admiration de Voltaire, qui appréciait ce médecin, qui plus est, était un fin lettré et l’aida dans son ascension par ses recommandations auprès des hautes autorités, notamment le duc de Choiseul.

Lorsque les troubles éclatèrent à Genève, en 1769, un hôpital, militaire s’établit à Versoix, pour lequel le docteur Coste se porta médecin volontaire auprès des autorités jusqu’en septembre 1772. Son action ayant séduit, il prit la direction de l’hôpital militaire de Nancy, ou il fut chargé de rédiger un mémoire sur l’insalubrité de certains quartiers de la ville. Son travail fut unanimement reconnu en 1773.

Il fit rendre obligatoire la vaccination des soldats contre la variole

Après un bref passage par l’hôpital de Calais, une vaste carrière allait s’ouvrir à lui. Le 12 mars 1780, Il fut, au côté du général Rochambeau, nommé médecin chef du corps expéditionnaire de la campagne d’Amérique (voir par ailleurs). À son retour d’Amérique, le Roi Louis XVI lui accorda un brevet de médecin de la Marine en gage de satisfaction, en 1783. En 1784, il fut appelé à Versailles, où il a été désigné médecin des camps et armées.

Après la Révolution, sous le directoire, il accéda à la haute fonction de médecin en chef de la maison des invalides, charge qu’il conservera jusqu’à sa mort. Le 21 août 1805, Napoléon 1er le nomma médecin chef de la Grande Armée. Il suivit l’empereur en Moravie, en Prusse et en Pologne et on le vit à Austerlitz, à Iéna ou Eylau. Il fit rendre obligatoire la vaccination des soldats contre la variole.

Emporté par une affection de la poitrine
Devant le succès, l’Empereur fit étendre cette mesure à la population civile. En 1808, après avoir été inspecteur des services de santé dans le Piémont et à Milan, il fut atteint d’une affection de poitrine qui l’emporta le 8 novembre 1819. Ses obsèques eurent lieu à l’église des Invalides dont il était toujours le médecin chef. Il ne fut pas inhumé dans son village natal, Villes, ne possédant à l’époque pas de cimetière.



En 1816, il fut fait commandeur de la Légion d’Honneur et chevalier de l’ordre de Saint-Michel par Louis XVIII.

En 1912, une grande et fastueuse fête fut organisée à Villes, avec toutes les autorités nationales et locales.



Texte : Gilbert DOUSSOT
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Merci. J'avais jamais entendu parler de lui.