On soulevait le 07 août 1793 les statues de marbre de Philippe le Hardi et d'Isabelle d'Aragon
Gisant de Philippe III St Denis.
Gisant d’Isabelle d’Aragon - St Denis
Philippe III le Hardi
(1245-1285)
roi de 1270 à 1285
Mort à Perpignan, les chairs du roi furent inhumées en l’église Saint-Just de Narbonne, ses entrailles à l’abbaye de La Noë en Normandie, son cœur au couvent des Jacobins de la rue Saint-Jacques de Paris et ses os en la Basilique Saint-Denis.
Le tombeau des chairs fut exposé dans le chœur de l’église Saint-Just jusqu’en 1792, date de sa destruction : il en reste quelques fragments, un pleurant et deux lions en albâtre.
Le gisant visible à Saint-Denis, tombeau des ossements, est une statue de marbre blanc réalisée par Jean d’Arras qui représente réellement les traits du roi, volonté artistique apparue avec le gisant de sa première épouse, Isabelle d’Aragon, morte avant lui, également inhumée à Saint-Denis sous un gisant en marbre blanc sur une dalle noire.
Son épitaphe dit ceci :
« D’Isabelle l’âme est Paradis / Dont le corps gît sous ceste image / Femme au roi Philippe, fils / Au bon roi Louis mort en Carthage / Le jour de Sainte Agnès seconde / L’an mil deux cent dix et soixante / A Cusance fut morte au monde / Vie sans fin Dieu l’y consente »
Le tombeau d’Isabelle d’Aragon marque donc la rupture majeure dans les représentations des tombeaux royaux.
Celle-ci était morte en Calabre d’une chute de cheval alors qu’elle était enceinte et qu’elle revenait de croisade : on inhuma son cœur dans la cathédrale de Cosenza, en Italie, sous un tombeau en forme de fenêtre gothique trilobée représentant la Madonne à l’enfant, le roi Philippe III et son épouse. L’ensemble est surmonté d’un trèfle à quatre feuilles.
Philippe III épousa en seconde noce Marie de Brabant qui fut inhumée au couvent des Cordeliers de Paris tandis que son cœur fut placé au couvent des Jacobins de la rue Saint-Jacques en cette même ville.
Son tombeau des Cordeliers disparut lors de l’incendie qui ravagea l’église en 1580.
L'inscription qu'on lit au-dessous de la dalle de marbre noir qui supporte la statue de la reine et qui fut respectée par les ouvriers mérite d'être reproduite, comme la plus ancienne épitaphe rimée en français qu'il y eût à Saint-Denis