Il mourut de la petite vérole le 14 avril 1711 à 23 h 30, à l’âge de quarante-neuf ans, en son château vieux de Meudon, dans la chambre de son Grand Appartement.
Le « Grand Dauphin » devant le siège de Philipsbourg (1688)https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_de_France_(1661-1711)
Dauphin de France
1
er novembre 1661 – 14 avril 1711
(49 ans, 5 mois et 13 jours)
Fils de France
Louis de France, dit le « Grand Dauphin » ou « Monseigneur » est l’unique fils survivant de Louis XIV et de Marie Thérèse d’Autriche.
Né le 1er novembre 1661 au château de Fontainebleau
Royaume de France
Baptisé le 24 mars 1668 au vieux-château de Saint-Germain-en-Laye
Royaume de France
( Le baptême du Dauphin n'a pas été rapporté sur les registres des baptêmes ou des BMS de la paroisse de Saint-Germain en Laye. Une mention marginale laconique fut par la suite ajoutée sur le seul registre des baptêmes des années 1656-1677, avec la date erronée du 21 mars: " Le 21 de ce moi // furent faictes // les cérémonies // du bap tême de // Monseigneur // le Dauphin // dans le vieux // chateau ce que // nous avons mis // icy pour servir // de memoire " La Mention marginale n'est pas rapportée sur le second registre mis en ligne par les AD des Yvelines. Christophe Lévantal, 2009. HJK)Parrain: Clemente IX Rospigliosi, pape 1600-1669
Parrain et marraine Louis de Bourbon, duc de Mercœur 1612-1669
Henriette-Marie de Bourbon, Reine d'Angleterre 1609-1669
Décédé le 14 avril 1711 au château de Meudon
Royaume de France à l'âge de 49 ans victime d’une attaque d’apoplexie en 1701, il meurt de la petite vérole en 1711
Sépulture: Nécropole de Saint-Denis
Parents Louis XIV le Grand de Bourbon, roi de France 1638-1715
Marie-Thérèse d'Autriche, reine de France 1638-1683
Marié le 28 janvier 1680 à Munich (Bavière) avec Marie-Anne de Bavière (Marie-Anne de Wittelsbach) princesse de Bavière (1660-1690) le 7 mars 1680.
(noces françaises le 07 mars 1680 à Vitry-le-François)
dont
- Louis (6 août 1682 † 18 février 1712), duc de Bourgogne, épouse en 1696 Marie-Adélaïde de Savoie (1685-1712)
- Philippe (19 décembre 1683 † 9 juillet 1746), duc d’Anjou, roi d’Espagne sous le nom de Philippe V et détenteur des Pays-Bas espagnols en 1700 (à la suite du décès du roi Charles II d'Espagne), épouse en 1701 Marie-Louise de Savoie
- Charles (31 août 1686 † 4 mai 1714) duc de Berry, épouse en 1710 Louise-Élisabeth d’Orléans (1695-1719)
Portraits de la famille du "Grand Dauphin" vers 1686, par Pierre Mignard Les "petites maitresses" du Grand Dauphin:
- en 1682-1686 : Marie Armande de Rambures, Melle de Rambures, fille d'honneur de sa femme la Dauphine Marie Anne de Bavière
- en 1685-1686 : Marie Elizabeth de Gramont, Melle de St Méac, fille d'honneur de sa femme la Dauphine Marie Anne de Bavière
- en 1686-1687 : Louise Victoire de Caumont, Melle de la Force, fille d'honneur de sa femme la Dauphine Marie Anne de Bavière
- en 1694 : Louise Victoire de Caumont 1665-1722 Melle de la Force devenue marquise du Roure
dont
- Louise Emilie de Vaudétar 1694-1719
- en 1694-1695 : Marie Emilie de Joly de Choin, Melle de Choin, fille d'honneur de sa demi-soeur la princesse de Conti qu'il épousera morganatiquement.
- en 1695-1697 : Françoise Pitel de Longchamp, comédienne 1662-1721
dont
- Anne Marie de Bonbour de Fleury 1695-1716
Veuf en 1690, il épousa secrètement en 1695 sa maîtresse Marie-Émilie de Joly de Choin (1670-1732), dame d’honneur de sa demi-sœur préférée la princesse douairière de Conti, que cette dernière avait renvoyée.
En effet, tout en étant la maitresse du Dauphin, Melle de Choin était l’amante du comte de Clermont Chaste dont la princesse de Conti était également amoureuse.
Le comte fut envoyé en garnison et Melle de Choin fut renvoyée.
Elle était réputée comme étant l’une des femmes les plus laides de la cour, étant dotée selon la duchesse d’Orléans « d’une poitrine énorme »
Ils eurent un enfant.
Mademoiselle de Choin était enceinte au moment d'épouser Monseigneur le Dauphin:elle lui donna un fils qui mourut à l'âge de 2 ans sans avoir reçu de prénom:
"Mlle de Choin étant grosse en ce temps là, et l'avoit si bien caché, que personne n'en savoit rien. D'abord, que le roi en fut instruit, il en fut inquiet, et enfin, elle accoucha d'un fils qui lui fut enlevé sur le champs [...] Cet enfant, qui étoit très beau et que le roi voulu voir, ne vécu que deux ans"A la mort de Monseigneur, Mademoiselle de Choin se retire à Paris, rue Saint-Antoine, où elle y passera le reste de sa vie jusqu'à sa mort le 13 avril 1732.
Elle se trouve libérer d'une foule de plats courtisans, et entourer, seulement, de ses vrais amis.
Louis XIV lui a fait une pension de 12 000 francs qui sera payée jusqu'à sa mort.
Filleule: Anne d'Orléans 1669-1728
Filleule: Marie-Thérèse Le Petit de Verno, dame de Chausseraye 1664-1733
Filleul: Louis Lepeintre 1673-1706
Filleul: Louis de Batz, comte de Castelmore 1661-1714
Filleul: Louis Le Seigneur, sieur d'Amontot 1675-1754
Filleul: Louis Rouault de Gamaches 1664
Filleul: Louis d'Aumont, marquis de Villequier 1666-1667
Filleule: Marie Thérèse Louise Treheux 1677
Filleul: Louis Poncerot, sieur de Richebourg 1677
Filleul: Louis Cuvier, seigneur de la Bussière 1678-/1733
Filleule: Thérèse Lepeintre 1679
Filleul: Louis Tiercelin, marquis de Brosses 1680-1699
Filleul: Louis Lepeintre 1681
Filleul: Louis de Guiry 1680-1746
Filleul: Louis Douésy, seigneur d'Olendon 1663-/1731
Filleul: Louis Jolly, sieur de Carroy 1690
Filleule: Louise-Elisabeth de Bourbon-Condé, princesse de Conti 1693-1775
Filleul: Louis, comte de Mailly 1696-1767
Filleul: Louis Alexandre de Mailly, comte de Mailly-Rubempré 1694-1748
Filleul: Louis-Auguste de Bourbon, prince de Dombes 1700-1755
Filleul: Louis Bonnin de La Chesnaye 1700
Filleul: Louis Phélypeaux, duc de La Vrillière 1705-1777
Filleul: Louis de La Grandière, seigneur de Bois Gauthier 1706-1763
Filleule: Louise-Adélaïde de Bourbon-Conti 1696-1750
1663 : Témoin au mariage de Jean-François de La Baume Le Blanc, marquis de La Vallière 1642-1676 et de Gabrielle Glé, marquise de La Vallière 1648-1707
1677 : Témoin au mariage de Henri de Lorraine, duc d'Elbeuf 1661-1748 et de Anne Charlotte de Rochechouart de Mortemart 1660-1729
1678 : Témoin au mariage de Luigi Sforza, duca d'Onano ca 1618-1685 et de Louise Elvide Damas de Thianges 1659-1730
1679 : Témoin au mariage de Louis de Rochechouart, duc de Mortemart 1663-1688 et de Marie-Anne Colbert 1665-1750
1679 : Témoin au mariage de Carlos II el Hechizado von Habsburg, rey de España 1661-1700 et de Marie-Louise d'Orléans, reina de España 1662-1689
1680 : Témoin au mariage de Louis-Armand Ier de Bourbon-Conti, prince de Conti 1661-1685 et de Marie-Anne de Bourbon, duchesse de La Vallière 1666-1739
1682 : Témoin au mariage de Claude Jean Baptiste Lambert de Thorigny, seigneur de Ville-Evrard 1653-1702 et de Marie Marguerite Bontemps 1668-1700
1684 : Témoin au mariage de Vittorio-Amedeo II di Savoia, roi de Sicile 1666-1732 et de Anne d'Orléans 1669-1728
1688 : Témoin au mariage de Antoine Ier, prince de Monaco 1661-1731 et de Marie de Lorraine 1674-1724
1688 : Témoin au mariage de François-Louis de Bourbon-Conti, roi de Pologne 1664-1709 et de Marie-Thérèse de Bourbon-Condé, princesse de Conti 1666-1732
1692 : Témoin au mariage de Philippe II, duc d'Orléans 1674-1723 et de Françoise-Marie de Bourbon 1677-1749
1692 : Témoin au mariage de Louis-Auguste de Bourbon, duc du Maine 1670-1736 et de Anne Louise de Bourbon-Condé, duchesse du Maine 1676-1753
Portrait par Beaubrun en 1665, avec sa grand mère Anne d'Autriche (à gauche) et sa mère Marie Thérèse d'Autriche (à droite) Son enfance
Fils aîné de Louis XIV et de Marie-Thérèse d’Autriche, il naquit le 1
er novembre 1661 au château de Fontainebleau.
Son père assista à l’accouchement et, le Grand Dauphin enfin né, le roi courut à la fenêtre et annonça:
« La reine est accouchée d’un garçon ! »En son honneur, une nouvelle appellation fut créée:
« Monseigneur »Le 5 juin 1662, un grand carrousel est donné en l'honneur de sa naissance sur la place qui porte désormais le nom de
« place du Carrousel »Jusqu’à 7 ans, il eut pour gouvernante Madame de la Motte.
L'éducation de l'héritier du trône
Ensuite, il eut pour gouverneur le très sévère duc de Montausier, Charles de Sainte-Maure — qui servit, dit-on, de modèle à Molière pour son
Misanthrope ( Le Révérend Père Nicolas Le Petit, auteur d'une Vie du duc de Montausier (1729, tome II, p. 129) affirme que le duc ne se montra pas blessé des intentions prêtées gratuitement au poète à ce sujet)— et pour précepteur l’évêque de Condom, puis de Meaux, Jacques-Bénigne Bossuet, assisté de Pierre-Daniel Huet. Bossuet lui dédie son
Discours sur l'Histoire universelle, destiné à faire son éducation.
Louis de France est, jusqu’en 1674, un élève appliqué.
C’est à lui qu’est dédié le premier recueil des
Fables de La Fontaine en 1668.
Il reçoit une éducation qui lui apprend davantage l’obéissance à son père que l’art de gouverner le royaume.
Ses précepteurs en revanche lui transmettent le goût des antiquités (médailles, inscriptions, sculpture). Monseigneur avait commencé à collectionner, vers 1681, alors qu’il avait vingt ans, et, outre les porcelaines, il appréciait particulièrement les gemmes.
Il était secondé en la matière, depuis 1680 jusqu’à son décès, par son conseiller le fameux orfèvre Philippe Van Dievoet dit « Vandive » (1654-1738), officier de la Garde-Robe du Roi, attaché à la personne du Dauphin.
(Michèle Bimbenet-Privat, Les orfèvres et l'orfèvrerie de Paris au XVIIe siècle, tome I, Paris, p. 121: « Le département de la Garde-Robe compte aussi parmi ses officiers un orfèvre recruté pour le service du dauphin: Philippe Vandives ou Vandivout émarge à ce titre de 1680 à la mort de Monseigneur. C'est un Bruxellois, doté de lettres de naturalité en mars 1685 »)Saint-Simon brosse du caractère du dauphin un portrait sévère:
- Citation :
- « Monseigneur était plutôt grand que petit, fort gros, mais sans être trop entassé, l'air fort haut et fort noble, sans rien de rude, et il aurait eu le visage fort agréable si M. le prince de Conti, le dernier mort, ne lui avait pas cassé le nez par malheur en jouant étant tous deux enfants. Il était d'un fort beau blond, il avait le visage fort rouge de hâle partout et fort plein, mais sans aucune physionomie ; les plus belles jambes du monde, les pieds singulièrement petits et maigres. Il tâtonnait toujours en marchant, et mettait le pied à deux fois; il avait toujours peur de tomber, et il se faisait aider pour peu que le chemin ne fut pas parfaitement droit et uni. Il était fort bien à cheval et y avait grande mine, mais il n'y était pas hardi. Casau courait devant lui à la chasse; s'il le perdait de vue il croyait tout perdu; il n'allait guère qu'au petit galop, et attendait souvent sous un arbre ce que devenait la chasse, la cherchait lentement et s'en revenait. Il avait fort aimé la table, mais toujours sans indécence. Depuis cette grande indigestion qui fut prise d'abord pour apoplexie, il ne faisait guère qu'un vrai repas, et se contenait fort, quoique grand mangeur comme toute la maison royale. Presque tous ses portraits lui ressemblent bien.
De caractère, il n'en avait aucun; du sens assez, sans aucune sorte d'esprit, comme il parut dans l'affaire du testament du roi d'Espagne; de la hauteur, de la dignité par nature, par prestance, par imitation du roi; de l'opiniâtreté sans mesure, et un tissu de petitesses arrangées qui formaient tout le tissu de sa vie; doux par paresse et par une sorte de stupidité; dur au fond, avec un extérieur de bonté qui ne portait que sur des subalternes et sur des valets, et qui ne s'exprimait que par des questions basses. Il était avec eux d'une familiarité prodigieuse, d'ailleurs insensible à la misère et à la douleur des autres, en cela peut-être plutôt en proie à l'incurie et à l'imitation qu'à un mauvais naturel; silencieux à l'incroyable, conséquemment fort secret, jusque-là qu'on a cru qu'il n'avait jamais parlé d'affaires d'État à la Choin, peut-être parce que tous [deux] n'y entendaient guère. L'épaisseur d'une part, la crainte de l'autre, formaient en ce prince une retenue qui a peu d'exemples; en même temps glorieux à l'excès, ce qui est plaisant à dire d'un Dauphin jaloux de respect, et presque uniquement attentif et sensible à tout ce qui lui était dû, et partout. Il dit une fois à Mlle Choin, sur ce silence dont elle lui parlait, que les paroles de gens comme lui portant un grand poids, et obligeant aussi à de grandes réparations quand elles n'étaient pas mesurées, il aimait mieux très-souvent garder le silence que de parler. C'était aussi plus tôt fait pour sa paresse et sa parfaite incurie; et cette maxime excellente, mais qu'il outrait, était apparemment une des leçons du roi ou du duc de Montausier qu'il avait le mieux retenue3»
(Saint-Simon, « Caractère de Monseigneur », Mémoires, Bibliothèque de la Pléiade, éd. 1984, vol.IV, p. 78-79)
Il eut pour gouverneur le très sévère duc de Montausier, qui servit, dit-on, de modèle à Molière pour sa pièce le « Misanthrope », et pour précepteur l’évèque de Condom, puis de Meaux, Jacques Bénigne Bossuet.
Il fut jusqu’en 1674 un élève appliqué.
Il reçut une éducation qui lui apprit davantage l’obéissance à son père que de l’art de gouverner un royaume.
Portraits vers 1668
Ses précepteurs lui transmirent le goût des antiquités (médailles, inscriptions, sculpture)
Monseigneur commença à collectionner dès 1681, et outre les porcelaines, il appréciait particulièrement les gemmes.
Il fut secondé dans cette matière par le fameux orfèvre Philippe van Dievoet (1654-1738) officier de la Garde Robe du roi, attaché à la personne du Dauphin.
Portrait par Alexis Simon Belle
D’un tempérament doux et placide, il tint un rôle discret, affirmant que l’éducation qu’il avait reçue l’avait pour toujours dégouté de l’effort intellectuel.
Il passait pour un homme de peu d’intelligence.
Les chansonniers le surnommèrent le « Gros Gifflard »
Il épousa Marie Anne de Christine de Bavière qu’il aima tendrement bien qu’elle fut d’un tempérament maladif et geignard.
Ils eurent trois fils.
Le Dauphin enfant peinture anonyme. Portraits par Hyacinthe Rigaud
Illust par F.BernardPortrait par Hyacinthe Rigaud en 1697
Le roi n’approuva pas le mariage secret de son fils et le Dauphin se retira au château de Meudon.
Opposé à la révocation de l’Édit de Nantes de 1685, il se signala également par sa bravoure au combat notamment pendant la Guerre de Succession d’Espagne.
Il réclama notamment pour son fils cadet l’héritage de la couronne d’Espagne.
Victime d’une attaque d’apoplexie en 1701, il meurt de la petite vérole en 1711 à l’age de cinquante ans sans avoir pu régner,
« fils de roi, père de roi, jamais roi »…
Monseigneur et la politique
Bien qu’il ait lui aussi épousé sa maîtresse, le roi n’approuva pas cette union.
Le Dauphin se retira dans son château de Meudon
4 où se forma une sorte de contre-pouvoir à la politique de Louis XIV.
Opposé à la révocation de l’édit de Nantes (1685), il se signala également par sa bravoure au combat, notamment pendant la guerre de la Ligue d’Augsbourg (de 1688 à 1697).
Fier de son sang, il ne craignit pas de réclamer avec une vigueur inaccoutumée pour son fils cadet le duc d’Anjou, l’héritage de la couronne d’Espagne sur laquelle sa mère lui avait donné des droits (1700).
Durant la guerre de Succession d'Espagne, il fut la cible d'une tentative d'enlèvement à Versailles par Pierre de Guethem, colonel dans l'armée des Impériaux (1707)
Le mémorialiste nous laisse un portrait sans pitié d’une fin de règne difficile.