La destruction de la Marine Française

La destruction de la Marine Française par la Révolution de
Joseph Matray
France-Empire, 1988, 262 p

Quatrième de couverture

Des bilans de toute sorte ont été établis sur la Révolution .

Curieusement , pourtant, on avait omis d’inscrire dans ces bilans ce qui fut l’une des destructions les plus lourdes de conséquences pour l’avenir de la France : celle de notre marine , à son zénith en 1789 et qui dix ans plus tard , n’existait pratiquement plus.

L’ouvrage de Joseph Matray présente d’abord la situation de la marine à la veille de la Révolution , lorsque les flottes de Louis XVI plaçaient la France en tête des nations pouvant alors prétendre à la puissance maritime , qui s’annonçait alors comme la base de la véritable suprématie : celle qui donnait –au début de l’ère industrielle –les moyens d’assurer les communications , la sécurité des transports ; l’approvisionnement en denrées et matières premières.

Cette grande marine de la fin de la monarchie sera détruite en quelques années, par sectarisme idéologique , avant même qu’elle n’affronte les forces de l’Angleterre à qui la Convention devait si légèrement déclarer la guerre le 1er février 1793 : une guerre qui ne s’achèvera qu’en 1815, avec notre élimination totale des océans.

Comment a –t-on pu en venir là ? Quels enseignements faut-il en tirer ?

Tel est l’objet de cet ouvrage qui va certes provoquer beaucoup de polémiques. Mais comment pourrait-on contester la masse des faits ici rassemblés pour la première fois et leur analyse ?

L'auteur

Auteur de plusieurs livres sur la Révolution et la Mer qui commencèrent à faire apparaître la vérité sur le bilan révolutionnaire en matière maritime , Joseph Matray a également écrit en 1985 un ouvrage sur « La Bretagne dans la Révolution Française : une passion déçue « ( France –Empire ).

Membre du Conseil Economique et Social où il présidait le groupe d’études des problèmes de la mer ( 1969-1979 ) , il a fait partie de la délégation française à la Conférence des Nations Unies sur le droit de la Mer. Président du Comité des usagers de la Mer en 1978 , il a été avec Achille Fould le promoteur d’une réorganisation des structures maritimes de la France.
Il est vice-président de l’institut français de la Mer et directeur de la « Nouvelle Revue Maritime ».

" La destruction de la marine française est l'oeuvre de la Révolution. "

Histoire et dictionnaire de la Révolution française de
Jean Tulard
Fayard

Ne peut-on aussi parler de sabotage ?

Est-ce que ce sujet intéresse parce que j'ai l'impression d'être toute seule ?
Pourtant , c'est un sujet essentiel .
IL EST FINI LE TEMPS DE CROIRE QUE LA REVOLUTION A ETE FAITE PAR LE PEUPLE ET POUR LE PEUPLE . C'te blague !

Si la révolution avait été faite par le peuple, pourquoi aurait-il détruit ce formidable outil de la marine française capable de battre les Anglais ?
Je pense de plus en plus à du sabotage , d'où l'efficacité des agents de Pitt the Pittbull en France !!!
Vraiment , l'Angleterre aura été pour nous le pays nuisible par excellence !

Dire que l'Angleterre a été aussi à deux doigts de basculer dans la révolution !
Ah, si Caroline de Brunswick avait eu plus de couilles au cul , elle aurait pris le pouvoir et écarté son cinglé de mari !
Mais bon , on ne peut refaire l'histoire ... Hélas !

Voici ce que Joseph Matray écrit : « A partir de la Révolution, notre pays s’est coupé de la mer , enfermé dans le champ clos d’une lutte meurtrière et sans fin pour des enjeux exclusivement continentaux alors que l’avenir se jouait sur l’océan.
Les flottes de Louis XVI avaient permis de placer la France en tête des nations pouvant alors prétendre à la puissance maritime , qui s’annonçait désormais comme la base de la véritable suprématie.

Cette marine , véritablement « océanique » , de la fin de la monarchie sera détruite en quelques années , non par volonté délibérée , mais par stupidité idéologique. On en voulait aux hommes de la mer , et pas seulement aux officiers nobles du « grand corps » , de ne pas être comme les autres. On les accusait de « morgue ».
C’est au nom de l’égalité que les assemblées de la Révolution finiront par tarir le recrutement , développer l’indiscipline , supprimer toute autorité. L’anarchie s’installera dans les ports , les arsenaux et sur les navires , ce qui n’empêchera pas la Convention de déclarer la guerre à l’Angleterre le 1er février 1793 , d’affronter la Royal Navy avec une marine amputée de ses cadres et laissée à l’abandon.

A la distance du temps, on est aujourd’hui frappé par l’inconscience des conventionnels , par leur méconnaissance des nouveaux rapports de force entre la marine révolutionnaire en état de déliquescence et l’adversaire auquel il allait falloir se mesurer.
Mais la France ne pouvait plus gagner parce , dès le début , la Révolution avait brisé en quelques mois l’instrument indispensable à ce combat, à savoir sa marine.

En dépit d’un effort de redressement conduit sous la terreur par le représentant en mission à Brest , Jean Bon Saint André , le résultat se traduisit par une série d’échecs français sur mer, contrastant singulièrement avec les victoires remportées aux frontières terrestres.
C’est que le courage et l’improvisation ne suffisent pas à faire face aux réalités de l’océan . Un combat naval exige des connaissances techniques , un entraînement à la mer , un niveau qualitatif du matériel , la discipline des équipages , la valeur et la compétence du commandement : tout ce qui faisait défaut à la nouvelle marine révolutionnaire.
On ira donc de défaites en désastres, de prairial à Aboukir.
La victoire de Nelson à Trafalgar interdisait tout débarquement sur les côtes anglaises , mais elle rendait vain les succès continentaux et nous chassait pour longtemps de l’océan.

A vrai dire , la France ne se remettra jamais de l’abandon de la mer par la Révolution, le Consulat et l’Empire . Elle ne retrouvera plus la vocation qui l’avait conduite , autour des années 1780 , à s’imposer sur tous les océans en y dominant ses rivaux européens . Nous avons alors perdu , au profit de l’Angleterre , la chance d’être la première puissance maritime , par conséquent commerciale et industrielle d’Europe . Et cela , alors que les marchés nouveaux du XIXe siècle allaient s’ouvrir. "

Bataille de Trafalgar

http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Trafalgar

Lord Nelson

http://fr.wikipedia.org/wiki/Horatio_Nelson

Aboukir

http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_d'Aboukir_(1798)

Bataille du 13 Prairial an II

http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_du_13_prairial_an_II

Jean bon Saint André

http://acteursrevolution.unblog.fr/jeanbon-saint-andre/

Quand je parlais de sabotage , je voulais dire par là que sans doute derrière les décisions stupides des conventionnels concernant la marine , devaient se trouver des agents de Pitt qui poussaient en ce sens . Leur but était de faire en sorte que la France lâche prise pour que l'Angleterre se retrouve toute seule aux commandes pour faire son commerce et qu'elle puisse avoir le rôle et le rang de super puissance . Et effectivement par après , rien ne pourra se faire sans l'Angleterre .

Et les Anglais mettront le même acharnement à faire " tomber " Napoléon qu'ils en ont mis à faire tomber Louis XVI. Leur but ultime : toujours abaisser un peu plus la France ...

Madame de Chimay a écrit:

Et les Anglais mettront le même acharnement à faire " tomber " Napoléon qu'ils en ont mis à faire tomber Louis XVI. Leur but ultime : toujours abaisser un peu plus la France ...

Je ne sais si le but ultime des Anglais était, comme vous l'évoquez, d'"abaisser" la France. Je crois les anglais beaucoup trop factuels (eux diraient down to earth) pour se préoccuper uniquement de considérations de ce type...
En éliminant leur principal concurrent maritime, il s'agissait surtout pour les fils d'Albion de garantir la domination britannique sur le commerce international et de limiter l'influence tant économique que politique de la France outremer.

On dirait aujourd'hui "réduire la capacité de nuisance" d'un concurrent gênant. Ce fut un succès de ce point de vue.
La déconvenue napoléonienne qui s'en suivit n'est que la suite logique de cette politique de sécurisation des approvisionnements et des ressources acheminées par voie maritime.

C.F Chauveau-Lagarde a écrit:

En éliminant leur principal concurrent maritime, il s'agissait surtout pour les fils d'Albion de garantir la domination britannique sur le commerce international et de limiter l'influence tant économique que politique de la France outremer.

Absolument ! Mais n'excluons pas toutefois la vengeance personnelle d'Albion de notre soutien décisif aux Insurgents américains !
Les Anglais nous gardaient un chien de leur chienne ...

C'est d'ailleurs pour la même motivation ( parfaitement réciproque ) de prépondérance en politique économique outremer que Vergennes n'avait pas été fâché d'engager la France dans la guerre d'Indépendance américaine ( la seule du règne de Louis XVI ) .

Quand, à la faveur de la Révolution, les planteurs de Saint-Domingue revendiqueront eux aussi leur indépendance vis à vis de la France, les Anglais leur assureront leur soutien . ( voir le sujet sur les iles à sucre et l'esclavage )

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Pitt était plein de haine à l'égard de la France. A travers Louis XVI et Napoléon, c'est la France qu'il vise. Il veut l'abaisser d'un point de vue économique . D'où la révolution et la marine française détruite à la révolution .
En outre , ils ont aussi arrêté Napoléon .
Leurs objectifs ont été atteints à 100% . La France a lâché prise . La voie s'ouvrait pour eux seuls . Les Anglais devinrent une super puissance , de par leur empire, de par leur commerce.
En somme , les Anglais ont volé la place qui aurait normalement dû revenir à la France. Ce fut une concurrence déloyale car pour arriver à leurs fins, les Anglais déployèrent énormément d'or ( Cf. les fonds secrets et les agents de Pitt en France ).