Note du 02 septembre 1715 pour le convoi du corps de Louis XIV de Versailles à Saint-DenisRetrouvez le trajet du convoi funèbre de Louis XIV « Dieu seul est grand, mes frères »Jean-Baptiste MASSILLON (1663-1742), Oraison funèbre de Louis XIV, 02 septembre 1715, à la Sainte-Chapelle de Paris
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_d%27Orl%C3%A9ans_(1674-1723)
Le régent Philippe d'Orléans, par Jean-Baptiste Santerre, en 1717Régent du Royaume de France1er septembre 1715 – 15 février 1723
(7 ans, 5 mois et 14 jours)
https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9gence_(1715-1723)
Philippe d’Orléans, qui a obtenu le soutien des membres du Parlement de Paris, est proclamé Régent du royaume et détenteur effectif du pouvoir, durant la minorité du jeune Louis XV
La RégenceDésormais nommé « monseigneur le régent », le duc d’Orléans procède à bon nombre de changements politiques – lois et choix politiques –, ces actions principales étant :
la modification des alliances, avec l'abandon de l’Espagne pour l’Angleterre.
la mise en place du système de Law améliorant la situation des dettes de l’État.
l'augmentation des libertés et légitimation du Parlement.
l'écriture de lois religieuses (jansénisme, etc.)
Au matinDes mesures militaires furent prises avec un ensemble et une précision qui laissaient peu de place à la résistance
Depuis la porte Saint-Honoré jusqu'à la Grève, le régiment des gardes était rangé en bataille; les mousquetaires noirs et gris, entouraient la place du palais, les chevau-légers étaient sur les quais; tous, les mousquetaires et pistolets au poing
A 11HM. le Régent, dans tout l'appareil de sa puissance, descendit devant le palais de justice; une députation du parlement vint le recevoir au bas du grand escalier; S A R s'avança vers la salle des grandes audiences, et avec une ferme modestie il ne prit qu'un siège au pied du trône
Se levant ensuite, il prononça un discours fort grave sur les prérogatives du parlement, "à qui seul il appartenait de proclamer la régence"
Rappelant quelques-unes des paroles que le feu Roi lui avait dites à son lit de mort, il démontra la nécessité d'une action unique dans la régence au milieu des périls de l’État
"Au reste, ajouta le prince, à quelque titre que j'aie le droit d'espérer la régence, j'ose vous assurer, Messieurs, que je la mériterai par mon zèle pour le service du Roi, par mon amour pour le bien public, surtout étant aidé par vos conseils et vos sages remontrances" (
Le discours du Régent fut longtemps discuté entre lui et l'abbé Dubois avant d'arriver à une rédaction définitive)
Ces dernières paroles, habilement jetées, assuraient au Régent toutes les voix incertaines du parlement:
"Quoi! le prince concédait à la magistrature le droit de conseil et de remontrance dont elle était privée depuis l'avènement de louis XIV!"On venait d'apprendre que, par sa simple autorité, le duc d'Orléans avait fait sortir de la Bastille les jansénistes arrêtés dans les derniers temps du règne de Louis XIV, et cette mesure créait une grande popularité à S A R
Le testament du Roi fut lu à haute voix et commenté
Le Parlement qui n'aimait pas les légitimés, était indigné de la part absorbante qui leur était faite par le Roi. Les ducs et pairs, Saint-Simon en tête, étaient tous dessinés contre les bâtards, le duc du Maine et le comte de Toulouse:
"n'était-il pas étrange que la régence fût déférée au duc d'Orléans, et le commandement des troupes et l'éducation même du nouveau Roi à ces légitimés? Y avait-il ici une simple idée de gouvernement?" il prononçait l'annulation du testament de Louis XIV et déférait la plénitude de la régence à Monsieur le duc d'Orléans; on ne laissait plus au duc du Maine que la surintendance de l'éducation du jeune Roi, situation qui semblait plus spécialement convenir à ce prince savant et érudit
L'habilité et la fermeté du duc d'Orléans, dirigé par les conseils de l'abbé Dubois, venait ainsi d'obtenir un succès incontestable
Ce fut aussi par les avis de l'abbé Dubois que furent formés des conseils pour chaque partie de service, au lieu des secrétaires d’État pour chaque département
Ce plan avait deux buts: créer un certain nombre de places pour donner des adhérents à la nouvelle régence, en les prenant dans toutes les opinions; puis cette forme de conseil permettait au Régent de créer une position supérieure et de confiance pour l'abbé Dubois, qui aurait la sérieuse direction des affaires
(A cette position de conseiller d’État fut joint le titre de secrétaire de la régence)Il y a, dans les gouvernements, deux sortes d'organes; les conseils publics et officiels qui agissent par des actes extérieurs, puis un pouvoir de confiance, en qui l'on dépose sa volonté réelle, et que l'on consulte en de graves circonstances; telle fut la situation de l'abbé Dubois, qui reçut le titre modeste de conseiller d’État
L'abbé le méritait bien par sa capacité et son dévouement; mêlé à toute la vie du duc d'Orléans, rien ne s'était fait que par l'abbé Dubois, même dans la grave séance du parlement. Le Régent avait d'abord préparé un discours fier et cassant; la minute existe encore corrigée de la main de l'abbé Dubois, qui modifia les parties trop dessinées et plaça quelques habiles phrases qui s’adressaient aux intérêts, aux prétentions, à l'amour-propre des parlementaires
Ce fut aussi l'abbé Dubois qui désigna les diverses personnes du conseil, et il le fit avec une grande impartialité; très persuadé que le pouvoir une fois établi et consolidé, rien ne serait plus facile que de modifier le personnel de ces conseils qu'ils opposaient la moindre résistance
A son origine, un pouvoir peut beaucoup concéder, sauf à le reprendre une fois fortement établi; l'essentiel est d'être reconnu
Six conseils furent donc créés pour la régence:
1) le conseil de conscience pour les affaires ecclésiastiques, placé sous la direction du chef des jansénistes, le cardinal de Noailles
2) le conseil des affaires étrangères, sous le maréchal de Villars, le négociateur du traité de Rastadt
3) le conseil de la guerre, qui formait comme une commission de maréchaux et des officiers les plus distingués
4) le conseil des finances, encore sous un Noailles fort aimé du parlement
5) la marine
6) les affaires du dedans le royaume (le ministère de l'intérieur) et dans tous ces départements, le Régent eut assez d'ascendant sur lui-même pour placer ceux-là qui s'étaient le plus opposés à sa régence, voulant ainsi montrer à tous qu'il était sans souvenir, sans rancune du passé