yann sinclair
Nombre de messages : 26592 Age : 66 Localisation : Versailles Date d'inscription : 10/01/2016
| Sujet: 09 septembre 1666: Périgny devient le précepteur du Dauphin Mar 10 Sep - 10:04 | |
| Le Roi assiste à un exercice fait par le régiment Royal dans le parc de Vincennes
Le même jour
Il choisit le président Octave de Périgny, comme précepteur du Dauphin
Les fonctions de l'éducation royale avaient donc déjà commencé pour lui.
Sa nomination officielle à cette charge est du 9 septembre 1666; la Gazette, en l'annonçant le 18, ajoute que depuis plus d'un an il faisait l'office de précepteur.
Monseigneur avait cinq ans au moment de la nomination officielle.
Il est à croire que si même avant cet âge Périgny avait été appelé par la confiance du Roi auprès de son fils, c'était à cause de son titre de lecteur '.
Il était mieux placé que personne pour lui offrir les premières distractions sérieuses qui conviennent à un si jeune enfant.
Il y eut ainsi une sorte de noviciat à l'éducation : Périgny se faisait connaître et estimer chaque jour davantage.
Le Dauphin était comme un intermédiaire et un lien de plus entre lui et Louis XIV.
Ses qualités solides, son bon sens, ses vues politiques et morales furent mises à l'épreuve dans le commerce assidu qui résultait du travail secret du Journal, commencé au moins avec l'année 1666.
Lorsqu'il fallut en venir à un choix définitif, Périgny put espérer les suffrages du Roi; il n'était plus inconnu.
Mais une position si belle ne s'obtient pas sans lutte : les rivaux sont nombreux pour toute place à la cour.
Les ministres avaient leurs candidats.
Colbert avait demandé à son frère, l'évoque de Luçon, de lui désigner les « personnes de lettres » qui lui paraissaient les plus dignes d'être proposées au Roi.
Déjà un mémoire envoyéde Luçon le 9 février 1665 et une autre lettre de l'évêque au surintendant sur le môme sujet , où sont appréciées quinze personnes, toutes « gens de qualité et d'un mérite fort rare» mais toutes gens d'Église et, pour cette raison peut-être, ayant moins de chance d'être agréées de Louis XIV.
Le nom de Bossuet n'est pas du reste sur la fameuse liste. Périgny, longtemps, trembla de ne pas réussir; ses incertitudes et ses angoisses percent dans une phrase isolée jetée sur un coin de notre manuscrit, et qui est sans doute un fragment de brouillon pour une requête adressée à Sa Majesté : « Je ne doute point que les défauts qu'elle a reconnus en moi ne doivent m'éloigner tous les jours de plus en plus de cette prétention. Mais si mes compétiteurs s'étaient exposés d'aussi près que moi aux yeux clairvoyants de Votre Majesté, peut-être qu'elle n'aurait guère meilleure ...» Le fragment s'arrête là : il est facile de conjecturer comment il aurait continué.
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