Massacres de VersaillesPlaque commémorative au carrefour des Quatre-Bornes accusant formellement Fournier l'AméricainUn convoi de 52 prisonniers transférés de la prison d'Orléans sous la conduite de gardes nationaux marseillais et parisiens dirigés par Claude Fournier-L'Héritier dit « Fournier l'Américain », passe par Versailles, sur le chemin de Paris où ces derniers doivent être jugés.
Une foule agressive les attend au carrefour dit des Quatre-bornes aux fins de parfaire son œuvre de
salubrité patriotique.
Malgré l'opposition de Charles-Jean-Marie Alquier, président du tribunal criminel de Seine-et-Oise et de Hyacinthe Richaud, maire de Versailles, un carnage a lieu.
La foule exécute quarante-quatre de ces prisonniers dont Louis Hercule Timoléon de Cossé-Brissac, commandant en chef de la Garde constitutionnelle du Roi Louis XVI, Claude Antoine de Valdec de Lessart, ancien ministre de l'Intérieur puis des Affaires étrangères en 1791, Charles-Xavier Franqueville d'Abancourt, ministre de la guerre en 1792, Jean-Arnaud de Castellane, comte-évêque du Gévaudan.
Seuls huit d'entre les prisonniers parviendront à s'enfuir pendant que les têtes des massacrés seront tranchées et empalées sur les grilles du château.
Plaque commémorative à l'entrée des écuries de la ReineLe rôle de Claude Fournier l'Américain dans cette tuerie fut quelque peu équivoque et il fut soupçonné d'avoir participé au carnage.
Cependant, il semble avéré que les prisonniers avaient été séparés de leur escorte par la foule, et Fournier n'était pas à leurs côtés quand ils périrent.
Il fut soupçonné d'avoir averti des membres du comité de surveillance de son passage ce jour-là.
Le comité aurait dépêché une clique d'égorgeurs sur les lieux.
Il semble que Danton lui-même ait été informé à l'avance, par Alquier, du forfait qui se préparait.
Danton, ami de Fournier, ferma les yeux.
La présence sur les lieux d'Alquier et de Richaud abonde dans ce sens.
Il fut également soupçonné du vol des bagages des prisonniers.
Les bijoux des prisonniers furent, dit-on, dérobés par François Héron, membre du Comité de sûreté générale.
Le soir même, les hommes se rendirent aux écuries de la Reine, devenues maison d'arrêt de Versailles, où ils tuèrent treize détenus.