Le Boudoir de Marie-Antoinette

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 12 septembre 1693: Gabrielle de Rochechouart de Mortemart

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yann sinclair

yann sinclair


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MessageSujet: 12 septembre 1693: Gabrielle de Rochechouart de Mortemart   12 septembre 1693: Gabrielle de Rochechouart de Mortemart Icon_minitimeJeu 12 Sep - 12:26

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Gabrielle de Rochechouart de Mortemart
Tisimène


    Née en 1634
    Décédée le 12 septembre 1693 - Paris à l'âge de 59 ans
    Inhumée dans le chœur de l'église des religieux pénitents, Picpus (Paris)

Parents

    Gabriel de Rochechouart, duc de Mortemart 1607-1675
    Diane, marquise de Grandsaigne 1610-1666


    Mariée le 31 mai 1655, château de Quincey, avec Claude Léonor Damas, marquis de Thianges 1620-1702,

dont
        Diane Damas de Thianges 1656-1715
        Jean-Luc 1659-1659
        Louise Elvide Damas de Thianges 1659-1730
        Gabrielle 1662-1692/
        Claude Henri Philibert 1663-1708

Relations

    Filleul : Gabriel de Paradis 1635
    1683 : Témoin au mariage de Claude, comte de Jussac †1690 et de Françoise Evrard de Saint-Just ca 1648-1723


    portrait de la marquise de Thianges, miniature sur émail de Jean Petitot, "La Gazette de L'Hôtel Drouot" Hyacinthe de Keranrouë (31 XII 2006)

        Gazette de France, par Théophraste Renaudot (mort du marquis de Thianges).

        Quincey, son château, ses seigneurs, par le Vicomte de Simoney, 1924 (date du mariage).

        Ducs de France, par Laurent Tahon von Rosen (naissance de Gabrielle de Rochechouart).

    Gabrielle de Rochechouart était la fille ainée du duc de Mortemart. Elle se fit remarquer de ses contemporains par son caractère et son humeur (ce fameux esprit Mortemart qui caractérisera sa sœur Françoise Athénais marquise de Montespan).

Elle aimait citer les Rochechouart comme une très noble maison et ne tolérait pas qu'on la contredise. Elle parut à la cour en 1651 au plus fort de la Fronde.

    Elle fut dans l'entourage du jeune roi puis de son frère Monsieur ("Mme de Thianges lui plaisait (à Monsieur) plus que les autres, mais leur commerce était plutôt une confidence libertine, qu'une véritable galanterie") dixit Mme de la Fayette.

C'est à cette époque qu'elle se lia d'amitié avec Melle de Montpensier (fille de Gaston d'Orléans). En 1655, elle épouse le marquis de Thianges mais considère ce mariage comme une mésalliance pour elle.

Loret écrira dans la gazette du 5 juin 1655 ces vers suivants concernant ce mariage:

        Mercredi, Mortemart, pucelle
        mais qui maintenant n'est plus telle
        ce divin amas de beautés,
        ce blanc écueil des libertés,
        épousa Mr de Thianges

    De plus, son mari est économe ("un trait souligne St Simon, que ne partageait pas les Mortemart qui aimait se ruiner de père en fils") et l'oblige à séjourner en Bourgogne dans ses terres.

Elle s'y ennuya mortellement.

En 1656, son mari ayant quitté l'armée, il l'oblige à quitter Paris pour des raisons d'économie et ils allèrent vivre en Bourgogne sur ses terres.


    Portrait présumé de la marquise de Thianges (école française)

    En 1657, Beauchasteau écrivit ces vers :

        jeune marquise de Thianges,
        le moyen de vous oublier,
        lorsque partout on entend publier
        qu'en beauté, en vertu, vous passez pour un ange ?

    Mme de Thianges consentit à suivre son mari, mais s'arrêta à Pont, où se trouvait la Grande Mademoiselle, alors en exil.

Elle la suivit à St Fargeau.

Les Mémoires de Mademoiselle racontent les journées de Mme de Thianges à St Fargeau:

    " ...elle menait à St Fargeau la plus plaisante vie du monde, elle ne se levait que lorqu'on lui disait que j'avais fait demander ma viande. Elle venait diner déshabillée, et échevelée. Elle aime extremement à veiller les soirs, et se met à jouer avec ses femmes jusqu'à quatre ou cinq heures du matin..."

    Mme de Thianges est prompte à rire et à pleurer, mais amène une vivacité qui anime le morne exil de Mademoiselle.

Elle ne supporte pas qu'on lui tienne tête et est déjà sujette à des accès de dévotion que raillera plus tard Mme de Sévigné dans ses lettres:

    "..Mme de Thianges ne met plus de rouge et cache sa gorge, elle est tout à fait dans le bel air de la dévotion"...


    Cet esprit étourdi est déjà un esprit prompt à l'intrigue qui va trouver son développement lorsque sa soeur cadette attirera l'attention du roi.

    En 1667 la faveur de Mme de Montespan n'en est qu'à ses débuts, mais Mme de Thianges est la confidente de la maitresse du roi. Elle patronera La Fontaine et Racine et profitera de la faveur de sa soeur pour marier ses enfants dans des familles prestigieuses : elle marie sa fille préférée (et la plus jolie), Diane, à Philippe Mancini duc de Nevers en 1670.

    Elle apprécie moins sa fille cadette Louise Elvide qui n'a pas hérité de la beauté des Mortemart (qu'elle mariera cependant à un duc italien, le duc de Sforza), et elle n'aime pas son fils Claude qui ressemble beaucoup trop à son père et épousera une héritière bretonne de petite noblesse. En vieillissant, Mme de Thianges imite sa soeur qui s'est séparée de Mr de Montespan : elle quitte les armes et les livrées des Thianges et porte ses propres livrées. Mr de Thianges ne proteste pas et se retire de la vie de sa femme.

    En 1679, la faveur de Mme de Montespan est au plus bas, les deux soeurs complotent pour que Diane, duchesse de Nevers devienne la nouvelle favorite. Mais le plan échoue, d'abord parce que le roi n'est pas attiré par la jeune duchesse de Nevers, et puis parce que cette dernière est toujours amoureuse de son mari. Mme de Thianges saura éviter la disgrace de sa soeur la Montespan.

    Elle entretenait de bonnes relations avec Mme Scarron et conservera jusqu'à sa mort un appartement à Versailles, de plain pied, contigu à celui de Monseigneur. Prématurément vieillie avant l'âge et complètement dévote, elle se faisait porter chaque soir dans le cabinet de Louis XIV qui appréciait son amitié.

    Mme de Montpensier l'avait décrite ainsi :

    "...j'ai l'esprit agréable et divertissant, et l'on s'ennuie rarement où je suis, il n'y a chanson au monde que je ne sache, rien n'égale ma mémoire. L'on dit que j'ai les yeux bons, doux, et l'on juge de mes regards, selon que l'on m'aime. J'ai les dents belles et la bouche aussi, le nez bien fait et le rire agréable, la gorge belle, les mains admirables, la mine mélancolique, quoique j'ai l'humeur fort gai"...


    Madame de Montespan et ses soeurs (de gauche à droite : Gabrielle marquise de Thianges, Marie Madeleine future abbesse de Fontevrault et Françoise future marquise de Montespan) - tableau au Chateau du Bouchet (Indre)

    Concernant la vieillesse de Mme de Thianges (par St Simon) :

    ...." Mme de Thianges était bien avec le roi, et si grandement distinguée tant qu'elle a vécu. Elle n'était morte qu'en 1693, dans un magnifique logement de plain-pied et contigu à celui de Monseigneur, où les enfants du roi, et de sa soeur Mme de Montespan, qui l'aimaient et la craignaient, la visitaient continuellement, ainsi que tout ce qui était de plus distingué à la cour. Monsieur y allait souvent, et il n'y avait point de ministre qui ne comptât avec elle. Tout jeune que j'étais alors, j'étais admis chez elle avec bonté, par la parenté et l'amitié de ma mère. Je me souviens qu'elle était au fond de son cabinet, d'où elle ne partait pour personne, et même ne se levait guère. Elle avait les yeux fort chassieux, avec du taffetas vert dessus, et une grande bavette de linge qui lui prenait sous le menton. Ce n'était pas sans besoin: elle bavait sans cesse et fort abondamment. Dans cet équipage; elle semblait à son air et à ses manières la reine du monde; et tous les soirs, avec sa bavette et son taffetas vert, elle se faisait porter en chaise au haut du petit escalier du roi, entrait dans ses cabinets, et y était avec lui et sa famille assise dans un fauteuil, depuis la fin du souper jusqu'au coucher du roi. On prétendait qu'elle avait encore plus d'esprit que Mme de Montespan, et plus méchante. Là elle tenait le dé et disputait, et souvent aigrement contre le roi qui aimait à l'agacer. Avec des choses fort plaisantes, elle était impérieuse et glorieuse au dernier point. Elle vantait toujours sa maison au roi, en effet grande et ancienne; et le roi, pour la piquer, la rabaissait toujours. Quelquefois de colère elle lui disait des injures, et plus le roi en riait, plus sa furie augmentait. Un jour étant là-dessus, le roi lui dit qu'avec toutes ses grandeurs, elle n'en avait aucune de celles de la maison de Montmorency, ni connétables ni grands maîtres, etc. « Cela est plaisant, répondit-elle, c'est que ces messieurs-là d'auprès de Paris étaient trop heureux d'être à vous autres rois, tandis que nous, rois dans nos provinces, nous avions aussi nos grands officiers comme eux, des gentilshommes d'autour de nous. » C'était la personne du monde qui demeurait le moins court, qui s'embarrassait le moins, et qui très souvent embarrassait le plus la compagnie. Elle ne sortait presque jamais de Versailles, si ce n'était pour aller voir Mme de Montespan...."

    concernant les taquineries de Louis XIV à son égard (St Simon) :

    ..."M. de La Rochefoucauld était son ami intime, et Mademoiselle aussi. Toutes deux étaient fort propres pour leur manger. Le roi prenait plaisir à leur faire mettre des cheveux dans du beurre et dans des tourtes, et à leur faire d'autres vilenies pareilles. Elles se mettaient à crier, à vomir, et lui à rire de tout son coeur. Mme de Thianges voulait s'en aller, chantait pouille au roi, mais sans mesure, et quelquefois à travers la table, faisait mine de lui jeter ces saletés au nez. Elle fut de toutes les parties, et de tous les voyages, tant qu'elle le voulut bien, et le roi l'en pressa souvent depuis que sa santé l'eut rendue plus sédentaire. Elle parlait aux enfants de sa soeur avec un ton et une autorité de plus que tante, et eux avec elle dans les recherches et les respects. Elle avait été belle, mais non comme ses soeurs...."

    -*-*-

    - mémoires de St Simon, tome VI, chapitre 8 (année 1708).

    - les émaux de Petitot du Musée Impérial du Louvre, de Mr Petitot, 1862. (article Leo Joubert).

    - le dictionnaire des précieuses, de Mr Beaudeau de Somaize, 1856.

    Pour une biographie plus détaillée, voir ici :

    http://versailles.forumculture.net/t2070-gabrielle-de-rochechouart-marquise-de-thianges?highlight=rochechouart

    "Personnage de la littérature".

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