Le Boudoir de Marie-Antoinette

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 06 juillet 1710: Mariage de Charles de Bourbon et Marie d'Orléans

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yann sinclair

yann sinclair


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MessageSujet: 06 juillet 1710: Mariage de Charles de Bourbon et Marie d'Orléans   06 juillet 1710: Mariage de Charles de Bourbon et Marie d'Orléans Icon_minitimeJeu 12 Sep - 15:31

06 juillet 1710: Mariage de Charles de Bourbon et Marie d'Orléans Capt225506 juillet 1710: Mariage de Charles de Bourbon et Marie d'Orléans Capt2256

Charles de Bourbon
duc de Berry, d'Alençon et d'Angoulême (1710-1714)
Chevalier de l'Ordre du Saint-Esprit
(fils du Grand Dauphin)

Marié le 06 juillet 1710 à Notre-Dame de Versailles avec Marie d'Orléans (Marie Louise Élisabeth d'Orléans) Mademoiselle, dont elle fut veuve quatre ans plus tard
(Fille préférée de Philippe d’Orléans, futur régent de France)
(témoins : Louis XIV le Grand de Bourbon, roi de France 1638-1715, Toussaint de Forbin, comte de Beauvais 1629-1713) (fiançailles célébrées et contrat de mariage signé dans le cabinet du Roi à Versailles le 05 juillet 1710 Louis XIV à Fontainebleau le 12 octobre 1698)

Saint Simon:
...Cette princesse était grande, belle, bien faite, avec toutefois assez peu de grâce, et quelque chose dans les yeux qui faisait craindre ce qu'elle était. Elle n'avait pas moins que père et mère le don de la parole, d'une facilité qui coulait de source, comme en eux, pour dire tout ce qu'elle voulait et comme elle le voulait dire avec une netteté, une précision, une justesse, un choix de termes et une singularité de tour qui surprenait toujours. Timide d'un côté en bagatelles, hardie d'un autre jusqu'à effrayer, hardie jusqu'à la folie, basse aussi jusqu'à la dernière indécence, il se peut dire qu'à l'avarice près, elle était un modèle de tous les vices, qui était d'autant plus dangereux qu'on ne pouvait pas avoir plus d'art ni plus d'esprit. Je n'ai pas accoutumé de charger les tableaux que je suis obligé de présenter pour l'intelligence des choses, et on s'apercevra aisément combien je suis étroitement réservé sur les dames, et sur toute galanterie qui n'a pas une relation indispensable à ce qui doit s'appeler important. Je le serais ici plus que sur qui que ce soit par amour-propre, quand ce ne serait pas par respect du sexe et dignité de la personne. La part si considérable que j'ai eue au mariage de Mme la duchesse de Berry, et la place que Mme de Saint-Simon, quoique bien malgré elle et malgré moi, a occupée et conservée auprès d'elle jusqu'à la mort de cette princesse, seraient pour moi de trop fortes raisons de silence, si ce silence ne jetait pas des ténèbres sur toute la suite de ce qui fait l'histoire de ce temps, dont l'obscurité couvrirait la vérité. C'est donc à la vérité que je sacrifie ce qu'il en va coûter à l'amour-propre, et avec la même vérité aussi que je dirai que si j'avais connu ou seulement soupçonné dans cette princesse une partie dont le tout ne tarda guère à se développer après son mariage, et toujours de plus en plus depuis, jamais elle n'eût été duchesse de Berry.



Elle avait subi trois grossesses malheureuses et en connaîtra peut-être d’autres, fruits de ses amours avec le capitaine de sa garde, Riom, un petit-neveu de Lauzun. Surnommée la « Veuve joyeuse », on l’appela aussi « Joufflotte »

Elle buvait sec et déjeunait avec appétit. On dit que, pour masquer son embonpoint autant que ses grossesses scandaleuses, elle aurait relancé les robes à paniers que la Montespan avait autrefois mises au goût du jour — et pour les mêmes raisons.

son mariage avec le duc de Berry, et leurs fréquentes disputes, selon St Simon:

Citation :
...Il avait commencé avec Mme la duchesse de Berry comme font presque tous ceux qu'on marie fort jeunes et tout neufs. Il en était devenu extrêmement amoureux, ce qui, joint à sa douceur et à sa complaisance naturelle, fit aussi l'effet ordinaire, qui fut de la gâter parfaitement. Il ne fut pas longtemps sans s'en apercevoir; mais l'amour fut plus fort que lui. Il trouva une femme haute altière, emportée, incapable de retour, qui le méprisait, et qui le lui laissait sentir, parce qu'elle avait infiniment plus d'esprit que lui, et qu'elle était de plus suprêmement fausse et parfaitement déterminée. Elle se piquait même de l'un et de l'autre, et de se moquer de la religion, de railler avec dédain M. le duc de Berry parce qu'il en avait, et toutes ces choses lui devinrent insupportables. Tout ce qu'elle fit pour le brouiller avec M. [le duc] et Mme la duchesse de Bourgogne, et à quoi elle ne put parvenir pour les deux frères, acheva de l'outrer. Ses galanteries furent si promptes, si rapides, si peu mesurées, qu'il ne put se les cacher. Ses particuliers journaliers et sans fin avec M. le duc d'Orléans, et où tout languissait pour le moins quand il y était en tiers, le mettaient hors des gonds. Il y eut entre eux des scènes violentes et redoublées. La dernière qui se passa à Rambouillet, par un fâcheux contre-temps, attira un coup de pied dans le cul à Mme la duchesse de Berry, et la menace de l'enfermer dans un couvent pour le reste de sa vie; et il en était, quand il tomba malade, à tourner son chapeau autour du roi comme un enfant, pour lui déclarer toutes ses peines, et lui demander de le délivrer de Mme la duchesse de Berry. Ces choses en gros suffisent, les détails seraient et misérables et affreux; un seul suffira pour tous...


Le duc de Saint-Simon, dont l’épouse était dame d’honneur de la duchesse de Berry, trouvera là un morceau de choix pour ses impitoyables Mémoires. Épuisée de couches aventureuses, la fille « dissolue » du Régent décédera en 1719, âgée de vingt-quatre ans. « L’ouverture du corps » la révéla à nouveau enceinte . Le curé de Saint-Sulpice lui aurait refusé l’extrême-onction, scandale sans précédent.

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