Madame de Sévigné

Est-ce que il y a une catégorie pour les personnages avant le XVIIIème siècle?
Je suis en train de lire les lettres de Mme de Sévigné de l'année 1671.
Eh bien j'aime bien lire à propos de toutes les choses qui sont difficiles à trouver dans les livres d'histoire, j'aime voir comme cette femme vivait en pensant que la plus grande difficulté à affronter était de suivre le devoirs de la cour.
Dans l'ensemble, donc, j'aime beaucoup ses lettres mais si je dois être honnête je serais tourmentée par une mère qui m'ecrit tous les jours et plusieurs fois dans la journée, on remarquable qu'elle écrit que sa fille était très impatiente de la fuir...
Je me demande s'il y avait de la descendance de madame de Sévigné pendant la période de la révolution? Ont-ils émigré ou pas?

princesse a écrit:

Est-ce que il y a une catégorie pour les personnages avant le XVIIIème siècle?

S’ils ne sont pas de la famille de Marie-Antoinette ou de Louis XVI, cette section fera l'affaire.  

princesse a écrit:

Je me demande s'il y avait de la descendance de madame de Sévigné pendant la période de la révolution? Ont-ils émigré ou pas?

Voici un petit arbre généalogique de Madame de Sévigné, cela peut vous aider:D    

Et d'ailleurs, je crois que sainte Jeanne de Chantal est la sainte de la famille .

http://fr.wikipedia.org/wiki/Jeanne_de_Chantal

j'ai lu que son mari et son fils avaient pour maitresse Ninon

Elle écrit ses lettres dans sa maison à Paris ou dans son château des Rochers.
Elle ne doit /peut pas vivre à Versailles?
C'est très amusant de voir qu'elle se questionne si Mademoiselle de La Vallière va vivre à Versailles ou partir.
Pour nous c'est l' histoire, pour elle c'est l'avenir

Voici l’un de ses secrétaires (celui de son château des Rochers, en Bretagne, sur lequel elle a écrit quelques-unes de ses très nombreuses lettres).
Il est aujourd'hui conservé au Musée Carnavalet :

Est ce que il y a quelque chose que le musée Carnavalet doit encore avoir? Il y a tous! ( ou "tout"? comme on dit en français?)

princesse a écrit:

Est ce que il y a quelque chose que le musée Carnavalet doit encore avoir? Il y a tous! ( ou "tout"? comme on dit en français?)

Tout, enfin ce qu’il reste : non !

Mais des portraits originaux, dont celui-ci (votre avatar est une réplique) :

ou encore ce pastel :

Le portrait de sa fille :




Le château des Rochers conserve bien d’autres souvenirs : http://www.mairie-vitre.com/1000ans/fiche.php?id=23



Ainsi que le magnifique château de Grignan, demeure de sa fille, où elle décède : http://fr.wikipedia.org/wiki/Château_de_Grignan
Visite du site obligatoire si vous passez par là. Qu’elle est belle, ma chère Provence...



Somme toute, elle ne s’emmerdait pas, la bonne Mme de Sévigné !

Madame de Chimay a écrit:

Et d'ailleurs, je crois que sainte Jeanne de Chantal est la sainte de la famille .

http://fr.wikipedia.org/wiki/Jeanne_de_Chantal

C'est la grand mère paternel de Mme de Sévigné. La marquise était une Rabutin (-Chantal) et était donc de la même famille que le célèbre Roger de (Bussy-)Rabutin. Mme de Grignan quand à elle, on l'oublie trop souvent, avait épousé un Castellane, membre de la plus grande famille de Provence.

Est-elle une aïeule de Boni ?

Non. Le couple n'aura de postérité que par une de ses petites filles, une Simiane, épouse d'un Villeneuve de Vence (autre très grande famille provencale). De là une postérité dans quelques familles de la grande noblesse, mais pas les Castellane-Novejean (branche de Boni).

Ah, re-voici, mes Simiane ( nous retrouvons donc les Tournon, ci-dessous )

La maison de Simiane s'est divisée en beaucoup de branches. L'aînée s'éteignit avec Jacques de Simiane, qui épousa, en 1682, Anne de Simiane, sa cousine, fille d'Edme Claude de Simiane, comte de Moncha, et d'Anne Claude Renée de Ligniville. Sa veuve fit donation de tous ses biens à Jacques de Tournon, son neveu, à condition pour lui de porter le nom de Simiane conjointement avec celui de Tournon, et d'écarteler des armes des deux maisons. Trois branches existaient encore au commencement du siècle dernier, et leur filiation avait été donnée par le P. Anselme (tome II) jusqu'en 1730, par d'Artefeuil (Nobiliaire de Provence, tomes II et III) jusqu'en 1783. Voici les derniers degrés de chacune.

La branche d'Esparron était représentée par deux frères, petits-fils de Louis de Simiane, créé marquis d'Esparron par lettres patentes du mois de juin 1654.
A - Louis de Simiane, marquis d'Esparron, lieutenant général au gouvernement de Provence en 1715, qui avait épousé en 1695 Pauline d'Adhémar de Grignan, fille du comte de Grignan, et de Françoise Marguerite de Sévigné. dont la mère était l'illustre marquise de Sévigné (voyez Grignan et Sévigné, Annuaire de 1859) ; il mourut le 23 février 1718, ne laissant que trois filles :
1° Anne de Simiane, religieuse bénédictine;
2° Sophie de Simiane qui, mariée en juin 1723 au marquis de Villeneuve-Vence ;
3° Julie de Simiane, mariée à Jean-Baptiste de Castellane.

B - François de Simiane, né en 1674, qui entra au service en 1683, fit avec distinction les dernières campagnes de Louis XIV, fut blessé à Ramillies en 1706, créé brigadier des armées du roi en 1719 et mourut sans alliance le 4 décembre 1734, laissant pour légataire universel Antoine Charles Augustin de Simiane, neveu de l'évêque de Saint-Paul-Trois-Châteaux, et marié,
1° à Anne-Marie Turpin de Sanzai, dont il n'eut pas de postérité;

2° à Marie-Louise de Saint-Quentin, comtesse de Blet, dont il eut :
1° Alexis Charles Alexandre, marquis de Simiane;
2° Louis Joseph, comte de Simiane, derniers représentants de leur branche .

Ce dernier eut une belle postérité, dont les La Rochefoucauld Estissac et l'actuelle duchesse de Brissac.

j'ai lu qu'elle considère la Bretagne comme un exil, elle menace sa petite fille quand elle est méchante de l'amener en Bretagne ...

princesse a écrit:

j'ai lu qu'elle considère la Bretagne comme un exil, elle menace sa petite fille quand elle est méchante de l'amener en Bretagne ...

Elle est très « parisienne », mondaine, et considérait, dans les premiers temps, la Bretagne comme un endroit peu « fréquentable », où l’on s’ennuie.
Mais, si ma mémoire est bonne, elle apprendra à apprécier ces petites escapades là-bas, et écrira quelques jolis passages sur ce calme retrouvé.

Je viens de lire les lettres à propos de la mort de Vatel, Mme de Sevigné est si triste que deux lettres après elle ne se souvient plus et puis elle dit que c'est une trés mauvaise chose pour une fête qui coûtait si cher.
Elle répète toujours à sa fille que tout le monde l’écoute quand elle parle de sa "bonne", de sa petite qui est loin etc.. je pense à ce "tout le monde" qui va parler, quand Madame se tourne, de sa façon dìetre si lourde avec le souvenir de sa fille.
Je viens aussi de lire un épisode: madame de Sevigné est en train d'arriver dans une ville, on a placé des soldats pour la recevoir avec ses amis mais on a donné l'ordre pour Mardi.
Les soldats attendaient jusqu'au Mardi au 10:30 du soir et madame arrive le Mercredi matin.
Elle s'en fout simplement.

J'ignorais que pour une simple dame de la cour, on plaçât des soldats pour ses entrées dans des villes.

Hum, c'est bien superficiel tout ça.....

Mais bon, lire au moins UN PEU de Marie de Sévigné, ne peut nuire.....

Chère Aglaé, si vous êtes fan de Madame de Sévigné, allez-y, lâchez-vous !

On adore vous lire, dans le Boudoir.

On va dire que je la connais.....

Eh bien, oui, je viendrai papoter.....Aucune erreur n'a été commise la concernant, déjà, c'est bien mieux que la plupart de ce que je lis sur elle.....

Globule m'a (imprudemment !! ) encouragée à parler de Marie de Rabutin Chantal dite marquise de Sévigné
......Que n'a-t-il fait je suis intarissable sur le sujet

Tout d'abord, "dite marquise", car en fait, Marie n'a jamais été marquise; Elle épouse Henri de Sévigné qui est baron, de vieille noblesse Bretonne; c'est ensuite, suivant un usage fréquent du temps, qu'elle s'auto titulature - si l'on peut dire- marquise; snobisme ? impossible de parler de "snobisme" = "sine nobilitate", puisqu'elle est noble ! donc, on peut dire qu'elle souscrit à un souci d'élégance; et ce titre lui est resté;

Marie de Rabutin Chantal est la fille d'un vaillant sujet de Louis XIII, Celse -Bénigne de Rabutin baron de Chantal, qui mourra en héros sur l'île de Ré lors de combats, lui-même fils de Jeanne baronne de Chantal, qui, veuve prend le voile et suivant St François de Sales, fonde l'ordre de la Visitation; elle est, en effet canonisée en 1737 si j'ai bonne mémoire; voilà donc la Sainte familiale; la mère de Marie est Marie de Coulanges, noblesse de robe, donc moins "côtée" à l'égard de l'esprit nobiliaire du temps que la noblesse d'épée de son mari;
La petite Marie se retrouve orpheline à 7 ans; elle est ( après un conseil de famille Coulanges // Rabutin-Chantal) confiée à Philippe de Coulanges, son grand père, puis au décès de celui-ci alors qu'elle a 11 ans, à son fils, donc l'oncle de Marie; on meurt beaucoup autour d'elle, des êtres chers, et peut-être en sera-t-elle marquée;
Je vais laisser tout ceci que wikipédia vous apprendra tout aussi bien, voire mieux;

En fait ce qui est passionnant ( en dépit des légendes tenaces qui entourent Marie de Sévigné) est qu'elle va nous laisser sans le savoir et surtout sans l'avoir voulu un trésor d'environ 700 lettres adressées à son entourage et bien sûr, essentiellement à sa fille Françoise-Marguerite, devenue par son mariage comtesse de Grignan; des lettres tout d'abord travaillées dans le goût de la correspondance cultivée de la première moitié du XVII ème siècle, qui est fortement influencée par le mouvement de la Préciosité; mais aussi des lettres plus intéressantes à des proches de Foucquet le trésorier jugé sur ordre de Louis XIV, des lettres à de grands noms Retz, La Rochefoucauld, Madame de La Fayette, à des courtisans et des ministres dont Pomponne, avant sa disgrâce là aussi, brutale;
Nous sommes ainsi en direct avec un témoin de premier plan de tout le XVIIème siècle, témoin qui en dépit de quelques précautions à l'égard de la censure, nous livre un miroir réaliste, lucide et informé;

Si l'on passe le barrage de la langue un peu vieillie, nous sommes transportés au coeur de l'histoire;

Enfin et surtout, nous assistons à l'évolution des relations entre une mère et sa fille, attachées l'une à l'autre, mais de caractères différents, presqu'opposés, et qui vont peu à peu se rapprocher et se comprendre;

Merci de tout coeur, c'est passionnant. Et ça fait du bien de sortir un peu du contexte de Marie-Antoinette, élargir nos horizons.

Merci ! en fait, moins de cent ans séparent ces deux figures si connues, et des siècles se sont écoulés en ces cent années = le pouvoir royal absolu porté à son essence même par Louis XIV, va-t-il en définitive créer les conditions de la Révolution ? certains historiens le pensent; traumatisé dans sa jeunesse par la Fronde ( et Marie de Sévigné fut une frondeuse, épouse d'un frondeur, du parti de Gondi) , Louis - Dieudonné n'aura de cesse de désarmer la noblesse par tous les moyens, de la réduire à sa merci; il crée une cour "ce pays-ci" l'appellera Sévigné, où le moindre détail compte pour s'attirer la faveur royale; les témoignages croisés de Saint Simon( plus jeune que Sévigné et qui relatera aussi la fin du règne Louis quatorzien et la Régence) et de Sévigné elle-même, témoignent de l'âpreté des relations de ce huis clos où tout est apparence;
Ainsi irrésistiblement attirée à la cour, la noblesse délaisse ses terres les abandonne aux intendants et ne songe plus qu'à en tirer le maximum de revenus pour briller et soutenir son rang, au lieu d'économiser et de faire fructifier ses biens; habilement, Louis XIV choisit ses vrais gouvernements parmi les grands bourgeois, privilégie la méritocratie, et ruine les grands seigneurs en leur faisant espérer des pensions; voici en place le système social qui aboutira à la Révolution; les thèses des Lumières n'ont plus qu'à dissoudre le système de caste, et le tour est joué;

Des films tels Que la fête commence, ou encore Ridicule ont popularisé ces faits;

Très belle plume virevoltante, Madame de Sévigné. Merci de nous la faire découvrir davantage, chère Aglae, et d'autant mieux par cette remise en contexte.