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 07 octobre 1642: Philippe de Chateaubriand

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yann sinclair

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MessageSujet: 07 octobre 1642: Philippe de Chateaubriand   07 octobre 1642: Philippe de Chateaubriand Icon_minitimeLun 7 Oct - 15:13

Philippe de Chateaubriand
seigneur des Roches-Baritaud, comte des Roches-Baritaud et de Grassay


Lieutenant-colonel du corps de quatre escadrons de dragons formé en Saintonge, mestre de camp de cavalerie
Né en 1608
Tué le 07 octobre 1642 à la bataille de Lerida à l'âge de 34 ans


Parents


Gabriel de Chateaubriand, seigneur des Roches-Baritaud 1585-1653
Charlotte de Sallo, dame de La Cornetière †1638/




Marié en 1631 avec Suzanne Loysel 1607-1659,


dont
Isaac †




"Le cinquième jour d'octobre 1642 fut tué à l'armée du pays de Catalogne haut et puissant seigneur Monseigneur le comte des Roches Philippe de Châteaubriant. Son corps fut enterré en la chapelle de Montserra, et son cœur fut apporté aux Roches le dixième du mois de novembre en l'année 1652"


C'est ainsi que les registres mortuaires de l'église Saint-Germain de Princay relatent la mort du comte Châteaubriant.


Voici son épitaphe:


Épitaphe de Philippe de Chateaubriand, comte des Roches-Baritaud, dans le chœur de l'église de Saint-Germain-de-Princay ( Vendée )


Arrête, passant,
Et révère ici ce que l'Espagne a redouté;
C'est le cœur de messire Philippe de Chateaubriand,
Comte des Roches-Baritaut, maître de camp
D'un régiment de cavalerie française et maréchal de camp
Es armées de Sa Majesté.
La grandeur de sa naissance répondit par tout
A celle de sa vie.
La nature lui donna des vertus, et le temps
Des occasions de les faire paraître.
Il apprit de son père les principes de la guerre,
Tant par les exemples que par les leçons.
Pour donner à Dieu les prémices de sa valeur
Il défit à quatorze ans les ennemis de la Foi,
En Poitou, les sujets rebelles, en Ré, les voisins orgueilleux
Où il releva son père,
Et son cheval ayant été tué
Lui donna le sien ;
Il le suivit dans cette île et au siège de La Rochelle
Comme Pyrrhus Achille à celui de Troies.
Il fut aussi prompt à secourir nos alliés qu'à dompter
Nos ennemis
Et fit deux campagnes en Piémont
Et au secours de Casal;
Il eut part en toutes les occasions d'Allemagne et de Flandre;
Il combattit à Corbie Jean de Werthel, Piccolomini,
Et fut leur prisonnier
Après avoir percé vingt escadrons,
Non vaincu, mais las de vaincre;
La gloire fut le seul prix de sa rançon.
Il s'est trouvé en trente combats ou sièges de places
Et en deux batailles;
Ce nombre égale à peu près
Celui de ses années, celles d'Alexandre.
Il fut peu plus glorieux en sa mort qui prévint
Son triomphe
A la bataille de Lérida, il fit son monument
De ses trophées
Et mourut victorieux
A l'âge de trente et quatre ans,
Le septième du mois d'octobre 1642.
Passant, avoue que ce cœur que l'Espagne a redouté
Mérite d'être révéré, sous cette lame élevée à sa mémoire
Et à la douleur d'un père inconsolable
Qui lui a rendu
Les honneurs qu'il devait recevoir de lui.


Les circonstances de cette fin tragique à la bataille de Lerida, lors de la campagne d'Espagne, nous sont relatées, entre autres, par les Mémoires de Monglat:


Durant le siège de Perpignan, le maréchal de La Mothe voyant les Espagnols en désordre par les avantages qu'il avoit eus sur eux, assembla toutes ses forces et entra dans l'Arragon, où il mit le siège devant Monçon; et l'ayant battu du côté de l'église Sainte-Guiterie, la ville se voulut rendre, mais ce maréchal ne la voulut pas recevoir sans le château: de sorte que les batteries continuèrent, et les travaux s'avancèrent tellement, que le 14 de juin tout se rendit; et y ayant laissé bonne garnison, il retourna en Catalogne pour s'opposer au marquis de Léganès, qui étoit sur la Cinga, et faisoit mine de vouloir entreprendre quelque chose.

Après la prise du Roussillon, toute l'armée passa les Pyrénées, et le vint fortifier; il étoit à Notre-Dame de Montserrat (A), où le marquis de La Luzerne mourut de maladie et y fut enterré, lorsque ce renfort lui arriva fort à propos: car les Espagnols voyant le Roussillon pris, et toutes les troupes qu'ils avoient assemblées pour le secourir inutiles, résolurent de les employer à quelque entreprise considérable en Catalogne.

Et comme Lérida est sur la rivière de Sègre, qui faisoit la communication de la Catalogne dans l'Arragon. ils s'arrêtèrent à ce dessein; et le marquis de Tarracuse marcha droit à Lérida avec l'armée qu'il commandoit, durant que le marquis de Léganès, qui étoit à Fragues, l'investissoit de son côté.

Sur cette nouvelle, le maréchal de La Mothe assembla toutes ses forces, et marcha en diligence pour sauver cette ville; et passant par Cervères il gagna la plaine d'Urgel, et passa la Sègre sur le pont de Balaguer, pour aller au devant du marquis de Léganès et le combattre, devant que l'autre armée qui venoit de la plaine de Tarragone l'eût joint: mais ce marquis se retira à Fragues, et donna avis à celui de Tarracuse de tout ce qui se passoit.

Il ne laissa pas de le joindre par des chemins détournés, et tous deux ensemble tournèrent tète au maréchal de La Mothe pour lui donner bataille.

Ce dernier eut avis de leur marche par des coureurs qu'il avoit envoyés devers Ayetone, et aussitôt il se prépara pour les bien recevoir.

En effet, les deux armées furent le 7 d'octobre en vue l'une de l'autre, et à dix heures du matin la bataille commença, dans laquelle les Français furent chargés d'abord si vigoureusement par les régimens du prince d'Espagne et du comte duc, qu'ils furent mis en désordre; mais le baron d'Alais et le comte des Roches Baritaut avec la cavalerie les soutint si hardiment que la chance tourna; et les Espagnols furent rompus, et tellement mis en déroute, qu'ils prirent la fuite, et se sauvèrent en grande confusion à Fragues.
Le champ de bataille demeura aux Français avec tout le canon, et ils ne perdirent que le comte des Roches Baritaut; mais les Espagnols laissèrent deux mille morts sur la place, et la ville de Lérida fut sauvée, ce qui causa une grande joie dans la Catalogne.
Sur la fin de l'année, le maréchal de Brezé ayant voulu retourner en France, celui de La Mothe fut fait en sa place vice-roi.

Il fit son entrée à Barcelone en cette qualité, où il fut reçu comme triomphant après tant de victoires, avec grande satisfaction des peuples.


On trouvera dans la Gazette de France le déroulement de sa carrière:


Le Sieur de Chateaubriant est nommé lieutenant-colonel du corps de quatre escadrons de dragons formé en Saintonge pour la garde des côtes de cette province.


Année 1636. Le comte des Roches-Baritaut, qui avoit été fait prisonnier par les troupes du général Picolomini, recouvre sa liberté (19 nov.)
1637. Il fait rentrer dans leur devoir les peuples qui s'étoient soulevés en Poitou, en Saintonge & en Angoumois. (8 août).

Il défait & dissipe entièrement les restes des Croquans de ces mêmes provinces (14 nov.)
1641.

Lieutenant pour le Roi à Talmond en Bas-Poitou, il repousse des pataches espagnoles qui avoient tenté de faire une descente & de fourager la pays (8 Juin).
Le Sieur de Chateau-Briant contribue à chasser le 7 Novembre les Catalans de devant la ville d'Almenas. (18 oct.)
1642. Le comte des Roches commande la gauche de l'avant-garde à la bataille de Lérida & il y est tué. (14 oct.)


Philippe de Châteaubriant, fils de Gabriel de Châteaubriant et de Charlotte de Salo, héritière du s. de la Cornetière, épousa en 1631 Suzanne Loaisel, née en 1607, inhumée le 25 mars 1659 en la cathédrale Saint-Pierre de Rennes.

Elle était fille d'Isaac, sieur de Brie, Chambrières, etc., président à mortier au Parlement de Bretagne (1596-1634, d'argent à trois merlettes de sable, posées 2 et 1) (1) et de Catherine de Faucon.
La prestigieuse bibliothèqe du château de Chantilly, Musée Condé possède quelques ouvrages ayant appartenu à Philippe de Châteaubriant:


§ La très élégante, délicieuse melliflue et très plaisante hystoire du très noble, victorieux et excellentissime roy Perceforest, Roy de la grand Bretaigne, fondateur du franc palais et du temple du souverain dieu ... [par Nicolas Herberay, seigneur des Essars].

A Paris, par Nicolas Cousteau pour Galliot du Pré, 1528. 6 volumes. Reliure XVIIIe s. aux armes et chiffre du comte d'Hoym. Provenance: princesse de Condé (inventaire après-décès, 1723: "Ensuivent les livres apportez d'Anet ... f. 727: Le roman de Perceforest, roy d'Angleterre, 6 volumes in-folio gothique, imprimé sur vélin, prisé 75 livres"); comte d'Hoym (acq. vente bibliothèque du château d'Anet, 1724, cat. Hoym, 1738, lot 2742); Claude Gros de Boze, catalogue, p. 154, lot 174); duc de La Vallière (catalogue vente de 1783, lot 4097); Gaignat; duc de Penthièvre; Louis-Marie-Adélaïde de Bourbon-Penthièvre, duchesse d'Orléans; Louis-Philippe, roi de France. Source: Bibliothèque du Musée Condé [ Lien ].

Sur cette œuvre voir la notice de Laurent Brun sur le site ARLIMA.




RMN. Les armes de Châteaubriant dans l'encadrement (De gueules, semé de fleurs de lys d'or)

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