Françoise Marguerite de SévignéNée le 10 octobre 1646 - Paris
Baptisée le 28 octobre 1646
Décédée le 13 août 1705 à Mazargues à l'âge de 58 ans
Inhumée - église des Grandes Maries du premier monastère de la Visitation de Marseille (Lieux non classés)
Parents
Henri, marquis de Sévigné 1623-1651
Marie de Rabutin-Chantal, baronne de Chantal 1626-1696
Mariée le 29 janvier 1669, église Saint Nicolas des Champs, Paris, avec François de Castellane, comte de Grignan 1632-1714
(témoins: Marie-Julie de Sainte-Maure 1646-1695, Jacques de Castellane 1609-1674, Emmanuel II de Crussol, duc d'Uzès 1642-1692, Antoine Escalin Adhémar, comte de la Garde †1669, Alphonse de Lorraine, prince d'Harcourt 1648-1719, Joseph Adhémar de Castellane, comte de Venosan 1639-1672, Françoise de Brancas, marquise de Maubec 1650-1715, Louis Joseph de Castellane 1650-1722, Madeleine du Puy du Fou 1637-1717, Charles de Sainte-Maure, duc de Montausier 1610-1690, Julie d'Angennes 1607-1671, François de Simiane, marquis de Gordes 1622-1680, Anne d'Escoubleau, dame de Thouaré 1630-1681, Toussaint de Forbin, comte de Beauvais 1629-1713, Charlotte d'Estampes 1597-1677, Louis Marie Armand de Simiane, comte de Lyon 1627-1695, Louis-Armand, vicomte de Polignac 1608-1692, Jacqueline Grimoard de Beauvoir du Roure 1641-1721, Henry de Guénégaud, marquis de Plancy 1647-1722, Claire Bénédicte de Guénégaud, dame de Plancy 1646-1675, Jacqueline de Maubec-Montlaur 1581-1669/, Louis Pierre Scipion Grimoard de Beauvoir, comte du Roure 1646-1733, Marie du Guast d'Artigny 1646-1720, Marie d'Aloigny †1675, Renaud de Sévigné, baron de Champiré 1607-1669/, Charles, comte de Sévigné 1622-1684, François de Morais, marquis de Brezolles 1633-1669/, Charles Nicolas de Créquy, marquis de Ragny 1646-1674, Henry François, marquis de Vassé 1622-1684, Christophe de Coulanges 1607-1687, Louis de Coulanges, seigneur de Chésières 1614-1675, Charles de Coulanges, marquis de Saint-Aubin 1616-1688, Henriette de Coulanges 1606-1672, Philippe Auguste Le Hardy, marquis de La Trousse †1691, Philippe-Emmanuel de Coulanges 1633-1716, Angélique du Gué †1672/, Henri de Lancy, marquis de Nery-Raray †1679, Gaston Jean Baptiste de Lancy, marquis de Raray †1669/, Charles de Lancy 1645-1697, Roger du Plessis-Liancourt, duc de Liancourt 1598/1609-1674, Jeanne de Schomberg 1600-1674, Marie d'Hautefort 1616-1691, François, duc de La Rochefoucauld 1613-1680, Anne-Élisabeth de Lorraine 1649-1714, Jean-Antoine de Mesmes, seigneur d'Irval 1600-1673, Olivier Lefèvre d'Ormesson, seigneur d'Amboile 1616-1686, Philibert-Emmanuel de Beaumanoir 1617-1671, Marguerite Renée de Rostaing 1616-1694, Marie-Madeleine Pioche, dame de La Vergne 1634-1693, Françoise de Montalais, comtesse de Marans, Anne Marie d'Urre d'Aiguebonne 1633-1724, Claude de Refuge, seigneur de Précy †1669/, Marie Berziau †1669/, Jean-Baptiste d'Urre, marquis de Montanègue †1677/, François Auguste, marquis de Valavoire †1669/, Marie Amat 1633-1726)(contrat signé le 27 janvier 1669 à Paris),
dont
Nn 1669-1669
Marie Blanche 1670-1735
Louis Provence 1671-1704
Nn 1673-1673
Pauline 1674-1737
Jean Baptiste 1676-1713
Louis 1677-1677
Françoise 1679-1731
François 1685..1687-
Françoise de Sévigné est la fille de Marie de Rabutin-Chantal et d'Henri de Sévigné, gentilhomme breton.
Elle fut célébrée pour sa beauté dans sa jeunesse: au ballet des Arts, en 1663, elle eut l'honneur de danser la première entrée avec le roi Louis XIV, aux côtés de Madame, de Mlle de La Vallière et de Mlle de Mortemart.
Portraits de Melle de Sévigné vers 1664 se trouvant au château de Bussy Rabutin, et par Pierre Mignard
Bussy-Rabutin disait d'elle qu'elle était la plus jolie fille de France, sans pour autant s'abuser: il écrit à une amie, en 1678,
« Cette femme-là a de l'esprit, mais un esprit aigre, d'une gloire insupportable, et fera bien des sottises. Elle se fera autant d'ennemis que la mère s'est fait d'amis et d'adorateurs »Portrait de Melle de Sévigné, devenue Mme de Grignan par son mariage, représentée en "Hébé" avec le dieu Jupiter, par Augustus Terwesten, vers 1680
Elle fut chantée par La Fontaine, Saint-Pavin Benserade et le chevalier Du Buisson. Tréville disait qu'elle brûlerait le monde. La Feuillade entreprit de faire d'elle, en 1668, la maîtresse du roi. Selon Primi Visconti, l'ambassadeur Giustiniani se vantait
« d'avoir possédé madame de Grignan lorsqu'elle était encore mademoiselle de Sévigné »François Adhémar de Monteil, lieutenant-général de Provence, l'épousa en troisième noces le 29 janvier 1669; elle apportait une dot énorme, dont 196 000 livres devaient servir à l'amortissement des dettes de son futur mari. Les dépenses fastueuses du ménage continuèrent cependant, jusqu'à la quasi-ruine.
Lorsque son fils, Louis Provence, épousa essentiellement pour sa dot de 400 000 livres, Anne-Marguerite de Saint-Amans, fille d'un fermier général de noblesse récente, Saint-Simon rapporte que Mme de Grignan
« avec ses minauderies en radoucissant ses petits yeux, disoit qu'il falloit bien de temps en temps du fumier sur les meilleures terres »Portrait de Françoise de Sévigné attribué à Pierre Mignard vers 1670 - Musée Carnavalet
Quittant Paris et sa mère après son mariage, elle dut résider fréquemment dans son château de Grignan, ce qui fut à l'origine de l'une des correspondances les plus célèbres de la littérature française. Malheureusement, seules les lettres de Mme de Sévigné ont été conservées, la famille ayant détruit les réponses.
Certains estiment qu'elle est la mystérieuse destinataire des Mémoires du cardinal de Retz.
Elle mourut le 13 août 1705,
« partie de la petite vérole et d'une apoplexie de sang »Madame de Sévigné (à gauche) en compagnie de sa fille Françoise Marguerite de Sévigné (à droite) au Château les Rochers Sévigné
L'épitaphe de Saint-Simon est particulièrement cruelle:
« Mme de Grignan, beauté vieille et précieuse dont j'ai suffisamment parlé, mourut à Marseille bien peu après, et quoi qu'en ai dit Mme de Sévigné dans ses lettres, fut peu regrettée de son mari, de sa famille et des Provençaux »La princesse des Ursins, quant à elle, écrivit à cette occasion à Mme de Maintenon:
« Voilà donc la pauvre Mme de Grignan morte entre les mains d'un charlatan! Elle qui avoit beaucoup d'esprit, et qui se piquoit pas moins de savoir la médecine que la philosophie de Descartes, comment a-t-elle pu se mettre en de telles mains ? »Quant à Jean de la Fontaine, il lui dédia sa fable "le lion amoureux":
Miniatures, par Jean le Vieux Petitot portrait présumé de la comtesse de Grignan et
par Jean François Soiron inspiré par Jean le Vieux Petitot, portrait de Madame de Grignan
LE LION AMOUREUX
(à Mademoiselle de Sévigné):
Sévigné, de qui les attraits
Servent aux Grâces de modèle,
Et qui naquîtes toute belle,
A votre indifférence près,
Pourriez-vous être favorable
Aux jeux innocents d'une fable,
Et voir, sans vous épouvanter,
Un Lion qu'Amour sut dompter ?
Amour est un étrange maître.
Heureux qui peut ne le connaître
Que par récit, lui ni ses coups !
Quand on en parle devant vous,
Si la vérité vous offense,
La fable au moins se peut souffrir :
Celle-ci prend bien l'assurance Par zèle et par reconnaissance.
Du temps que les bêtes parlaient,
Les lions entre autres voulaient
Etre admis dans notre alliance.
Pourquoi non ? puisque leur engeance
Valait la nôtre en ce temps-là,
Ayant courage, intelligence,
Et belle hure outre cela.
Voici comment il en alla :
Un Lion de haut parentage,
En passant par un certain pré,
Rencontra bergère à son gré :
Il la demanda en mariage.
Le père aurait fort souhaité
Quelque gendre un peu moins terrible.
La donner lui semblait bien dur ;
La refuser n'était pas sûr ;
Même un refus eût fait, possible,
Qu'on eût vu quelque beau matin
Un mariage clandestin ;
Car outre qu'en toute manière
La belle était pour les gens fiers,
Fille se coiffe volontiers
D'amoureux à longue crinière.
Le père donc ouvertement
N'osant renvoyer notre amant,
Lui dit : "Ma fille est délicate ;
Vos griffes la pourront blesser
Quand vous voudrez la caresser.
Permettez donc qu'à chaque patte
On vous les rogne ; et pour les dents,
Qu'on vous les lime en même temps :
Vos baisers en seront moins rudes,
Et pour vous plus délicieux ;
Car ma fille y répondra mieux,
Etant sans ces inquiétudes."
Le Lion consent à cela,
Tant son âme était aveuglée !
Sans dents ni griffes le voilà,
Comme place démantelée.
On lâcha sur lui quelques chiens :
Il fit fort peu de résistance.
Amour, Amour, quand tu nous tiens
On peut bien dire : "Adieu prudence !"
Pour une biographie plus détaillée, voir ici :
http://versailles.forumculture.net/t3656-francoise-marguerite-de-sevigne-comtesse-de-grignan?highlight=s%E9vign%E9