Doit-on considérer ce jour comme un anniversaire ou un jour de deuil ?
Lors de la formation de la première assemblée constituante, les députés avaient juré solennellement que leur but ne serait de jamais
établir une république en France.
L'esprit des clubs dominait et envahissait tout. Mille journaux et pamphlets calomniateurs et incendiaires se répandaient presque quotidiennement et préparaient déjà les esprits de la manière dont ils voulaient les conduire. Jamais l'Assemblée nationale n'a osé remédier à cette licence, bien éloignée d'une vraie liberté ; elle a perdu son crédit, et même la force dont elle avait besoin pour revenir sur ses pas.
Est-ce que c'est vraiment ce qu'ont voulu les Français en envoyant leurs représentants à l'Assemblée nationale ? Désiraient-ils que l'anarchie et le despotisme des clubs, surtout les jacobins, remplacent le gouvernement monarchique pour lequel la nation a prospéré pendant 1400 ans ? Souhaitaient-ils voir LEUR Roi comblé d'outrages, et privé de sa liberté, pendant qu'il ne s'occupait que d'établir celle de ses sujets ?
L'amour pour ses rois fut de tous temps une des vertus des Français, et Sa Majesté Louis XVI en a reçu personnellement des marques trop touchantes tout au long de son règne pour pouvoir jamais les oublier. Les factieux - une poignée en regard de la population française - savaient très bien que tant que cet amour subsisterait, leur "ouvrage" ne pourrait jamais s'achever ; ils sentaient également que pour l'affaiblir, il fallait, s'il était possible, anéantir le respect qui l'a toujours accompagné : et ce fut la source des outrages que que le Roi a reçus, et de tous les maux qu'il a soufferts...
Le 21 janvier 1793, jour de l'exécution du Roi, l'amour du peuple pour la monarchie était toujours palpable. Il aurait suffi, dans la foule, qu'un seul "Vive le Roi !" s'élève et tout était fini... les factieux auraient perdu la partie. C'est pourquoi ils prirent leurs précautions en entourant la place d'un cordon de militaires prêts à ouvrir le feu au moindre cri de ce genre. Le peuple, intimidé et apeuré, n'a pas osé braver les fusils et choisi de se taire.
Cela en fait-il un complice ou une victime de la tyrannie qui se mettait progressivement en place ?