Le Boudoir de Marie-Antoinette

Prenons une tasse de thé dans les jardins du Petit Trianon
 
AccueilAccueil  PortailPortail  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
Le Deal du moment : -47%
SAMSUNG T7 Shield Bleu – SSD Externe 1 To ...
Voir le deal
89.99 €
anipassion.com

 

 Le sexe sous l'Empire

Aller en bas 
AuteurMessage
globule
Administrateur
globule


Nombre de messages : 2240
Date d'inscription : 04/10/2017

Le sexe sous l'Empire Empty
MessageSujet: Le sexe sous l'Empire   Le sexe sous l'Empire Icon_minitimeVen 18 Oct - 23:36

Le sexe sous l'Empire 194575 à méditer Le sexe sous l'Empire 194575

Le sexe sous l'Empire Livre-10

Le mot de l'auteur :

  • Jacques-Olivier Boudon : « Le nomadisme sexuel a toujours existé, mais il est plus facile à repérer à cette époque parce qu’il y a moins de contraintes. »


L’historien et président de l’Institut Napoléon enquête sur la révolution sexuelle après la Révolution.
La première révolution sexuelle ne date pas de Mai 68, mais elle remonte à l’Empire ! Jacques-Olivier Boudon, président de l’Institut Napoléon et professeur d’histoire contemporaine à l’université Paris-Sorbonne, où il dirige le centre d’histoire du XIXe siècle et l’école doctorale d’histoire moderne et contemporaine, analyse les pratiques sexuelles des Français sous l’Empire. Or, on peut réellement parler de révolution sexuelle entre 1799 et 1815. Pour mener son enquête, l’historien a analysé les comptes rendus de faits divers, les archives judiciaires, les condamnations et les correspondances personnelles de nombreuses personnalités de l’époque.

  • Si l’on interroge le grand public sur la révolution sexuelle, les gens penseront naturellement à Mai 68, mais pas à cette période de l’après-Révolution. C’était finalement la première libération sexuelle dans le monde…

Avec la Révolution française, plusieurs éléments vont modifier le rapport des Français avec la sexualité. Le premier changement, c’est d’abord l’affaissement du poids de l’Église catholique. Jusqu’en 1789, l’Église catholique enserre toute la société et, même si depuis le milieu du XVIIIe siècle les classes aisées de la société pratiquent le contrôle des naissances via le coït interrompu, à partir du moment où l’Église n’a plus cette emprise sur la société, tout le monde se défait de cette contrainte. Donc, on voit se développer le contrôle des naissances, qui va être accentué avec l’Empire et le Code civil, qui prévoit le partage des terres : ainsi, pour éviter de partager les propriétés, on va pratiquer le contrôle des naissances et cela modifie le rapport à la sexualité. L’autre élément tient à la législation. La Révolution ne pénalise plus la prostitution et ne pénalise plus l’homosexualité, alors qu’avant 1789 un couple d’hommes surpris ensemble dans l’espace public pouvait être brûlé sur le bûcher. Il en est de même pour l’inceste, ce qui peut paraître surprenant, et finalement on voit une sorte de libération. Cependant, avec le Directoire, on voit des contraintes qui reviennent, avec des mesures de haute police prises contre un certain nombre d’homosexuels ou de prostituées, mais la législation a été modifiée. Il y a un troisième élément qui contribue à cela : c’est le développement de l’armée, avec 2,5 millions de jeunes gens qui vont passer plusieurs années sous les drapeaux et qui sont amenés à découvrir du pays, mais aussi des femmes différentes de celles de leur village.

  • Cette évolution de la société est intervenue quelques années après la Révolution française, puisque c’est la chute de Robespierre qui a contribué à « libérer les corps et les esprits »…

C’est un mouvement plus ponctuel, celui que l’on a appelé le mouvement des Merveilleuses, qui est très parisien et qui s’accompagne d’une libération des corps. Ce sont ces femmes très légèrement vêtues que l’on voit dans la rue ou dans les salons. Un certain nombre d’entre elles ont été en prison, on songe à Joséphine de Beauharnais. Or, cette expérience de la prison les conduit à se libérer et à vivre une sexualité beaucoup plus libre qu’auparavant. Cela ne concerne qu’une petite partie de la société, mais, comme c’est cette partie de la société qui fait la mode, c’est un mouvement important.

  • Ensuite, le divorce est autorisé, mais sous conditions, puisque l’on peut plus divorcer lorsque la femme a atteint un certain âge, afin de la préserver. Donc, il vaut mieux partir pendant qu’elle est encore jeune…

Le divorce qui a été instauré par la Révolution française en septembre 1792 est restreint en 1804 par le Code civil. Si le divorce par consentement mutuel est toujours possible, les conditions sont très restrictives : il faut l’autorisation des parents, il faut être marié depuis un certain nombre d’années, il faut que la femme ne soit pas trop âgée, on n’a pas le droit de se remarier moins de trois ans après le divorce, donc on ne peut pas divorcer parce que l’on a fait une autre rencontre… Ce divorce par consentement mutuel n’est plus utilisé et l’on retrouve beaucoup le divorce pour faute, essentiellement pour adultère, avec une différence majeure entre hommes et femmes : si la femme commet l’adultère, le mari peut obtenir le divorce et la condamnation de la femme et de son amant. D’ailleurs, le Code pénal précise que si le mari tue sa femme et son amant en les surprenant, il peut être acquitté… En revanche, si le mari commet l’adultère, la femme ne peut obtenir le divorce que si l’adultère est constaté au domicile conjugal, parce que cela crée des désordres dans la famille.

  • C’est aussi le début du nomadisme sexuel : les couples restent mariés, mais ils ont chacun leur vie à droite et à gauche…

Je pense que le nomadisme sexuel a toujours existé, mais il est plus facile à repérer à cette époque parce qu’il y a moins de contraintes. Ce nomadisme existe pour les classes aisées, on sait qu’il y a dans l’entourage de Napoléon un grand nombre de gens qui vont voir à droite et à gauche, mais j’ai repéré un certain nombre de cas issus des classes populaires. Je m’appuie sur les affaires de bigamie : ce sont essentiellement des hommes qui voyagent, comme des ouvriers ou des militaires, qui ont été mariés à un moment donné. Ils rencontrent une autre femme et, comme ils ne veulent pas avoir des relations sexuelles hors mariage, ils se remarient… Et certains se marient deux ou trois fois. Parfois, la justice les surprend parce qu’une ancienne femme s’est manifestée…

  • Vous avez pu réaliser cette étude sur les pratiques sexuelles après la Révolution grâce aux faits divers et en étudiant les condamnations…

J’essaie de partir des plus hautes classes de la société, j’évoque Napoléon, comme ses frères et sœurs, et de descendre jusqu’aux paysans et artisans. On peut repérer cela à partir des archives judiciaires, c’est-à-dire des condamnations ou des procès qui ont été engagés. Cela peut être pour bigamie, mais aussi pour infanticide. Les infanticides, qui sont assez courants, nous disent beaucoup de choses sur les rapports entre les hommes et les femmes à l’époque. Cela peut être aussi des cas de viols, qui ne sont pas toujours des viols, mais cela pose la question des relations hommes femmes. Je me suis aussi appuyé sur les archives de police qui sont très intéressantes pour connaître la sexualité des femmes. Une femme qui a une sexualité que l’on qualifierait de libre aujourd’hui était considérée à l’époque comme une prostituée. Donc, son cas ressort des archives de police. Elle est surveillée, elle peut être emprisonnée alors que, tout simplement, elle est tombée amoureuse d’un homme marié. On ne peut pas bien comprendre ce sujet si l’on ne raconte pas l’histoire des gens.

  • C’est aussi à partir de cette période que l’homosexualité est dépénalisée. Mais à l’époque, on n’emploie pas ce terme, puisque l’on parle de « sodomites » ou de « pédérastes ».

Le terme d’homosexuel date de la fin du XIXe siècle. On désigne essentiellement les hommes comme « pédérastes » ou « sodomites », mais la dépénalisation ne veut pas dire qu’il y a modification du regard de la société sur ces couples. Il y a une forme de tolérance à partir du moment où l’homosexualité est pratiquée en privé. L’exemple le plus classique est celui de Cambacérès, second consul puis archichancelier, dont on connaît les mœurs. Napoléon est parfaitement au courant. Il va l’inciter à se marier, mais Cambacérès refuse et il n’est absolument pas inquiété. Napoléon a, d’une certaine manière, toléré ce cas, de même qu’il sait très bien que l’un de ses conseillers vit en couple avec son amant qui le suit partout. Ces cas sont avérés, mais, à partir du moment où cela ne transparaît pas, c’est admis. En revanche, il y a des scandales qui apparaissent. Le plus significatif est celui qui se déroule à Issoudun : cinq hommes sont repérés comme étant homosexuels et l’un d’entre eux, qui est un ancien prêtre, n’a cessé de courtiser des jeunes gens et de les agresser. Il y a une enquête très intéressante qui permet de voir la relation entre la population d’une petite ville du centre de la France et le problème de l’homosexualité. Napoléon a vent de l’affaire. Il considère que les juges sont allés trop loin et qu’il faut l’étouffer. Donc, on va cesser toute action judiciaire et les cinq prévenus sont envoyés en dehors d’Issoudun pour éteindre ce qui apparaissait comme un scandale.

Et plus si affinités Le sexe sous l'Empire 244157
https://kernews.com/jacques-olivier-boudon-le-nomadisme-sexuel-a-toujours-existe-mais-il-est-plus-facile-a-reperer-a-cette-epoque-parce-quil-y-a-moins-de-contraintes/1975/

_________________
- Je ne vous jette pas la pierre, Pierre -
Revenir en haut Aller en bas
 
Le sexe sous l'Empire
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Les jardins du château de Versailles
» Sous le régime de la Terreur
» école de St Cyr sous Louis XVI
» La vie sous l'Ancien Régime
» Sous les jupons de l'histoire

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le Boudoir de Marie-Antoinette :: Autour de Marie-Antoinette :: Bibliographie :: Autres-
Sauter vers: