Trop bien !
- 130 bénéficiaires du Secours populaire ont visité ce lundi le monument à travers un parcours sensoriel et des ateliers pratiques
LP/L.M.
Ils l'ont senti, écouté et même touché. 130 bénéficiaires du Secours populaire des Yvelines ont découvert, ce lundi, le château de Versailles de manière originale. Celle du sensoriel. Cette sortie culturelle d'une journée pour les oubliés des musées a réuni des groupes - le plus souvent des familles et leurs enfants - venus de Trappes, Chanteloup-les-Vignes, Saint-Germain-en-Laye ou Versailles.
Dès 10 heures, les bénéficiaires attendent leur tour par petits groupes d'une vingtaine de personnes. L'un d'eux, venu de Versailles, se dirige vers la salle des Etats-Généraux. Arrivé en haut des escaliers, Morgan, la médiatrice, ouvre un sac et sort des masques noirs.
« Vous allez devoir mettre tous vos sens en éveil. Il va falloir bander vos yeux et on va vous enfermer dans un élastique. N'ayez pas peur, il suffira d'écouter ma voix pour me suivre et faire ce que je vous dis », dit-elle. « C'est étrange de découvrir un musée sans y voir et en étant attachés », s'étonne une participante.
LP/LM. Quelques instants plus tard, le groupe, qui a pénétré à tâtons dans le grand salon, écoute un extrait de musique baroque afin de se « mettre dans l'ambiance ». Une fois le masque retiré, Maryvonne, une joyeuse retraitée, loue l'expérience. « C'est impressionnant. J'avais peur qu'il y ait des marches mais je me suis sentie rassurée assez vite. La musique m'a fait aussi remonter le temps », s'émeut-elle.
« Montrer que le patrimoine français leur appartient aussi »Du côté du Secours populaire, la responsable de l'événement, Françoise Caetano, en profite pour retracer la philosophie de son mouvement. « C'est une façon de montrer à nos bénéficiaires que le patrimoine français leur appartient aussi. Pour eux, cela fait partie du merveilleux. Pour nous, les bénévoles, il s'agit de rendre à ces familles défavorisées la dignité dont ils sont a priori privés en raison de leur situation sociale », explique-t-elle.
LP/LM. Le château de Versailles prend l'affaire très au sérieux. Pas question d'une banale ouverture des portes. Une quinzaine d'agents et 7 médiateurs culturels sont mobilisés pour offrir du rêve et de la drôlerie à ces parents et bambins qui écarquillent les yeux à la découverte de chaque salle.
« C'est majestueux »Plus loin dans la visite, c'est au tour de Christine de distribuer des cartes révélant des détails de la fresque « L'Olympisation d'Hercule » dans le justement nommé Salon d'Hercule. Mabrouka et ses deux fillettes de 6 et 10 ans n'ont pas traîné pour découvrir l'indice de la carte. « Moi, je sais, il a un grand bâton dans la main. C'est comme la préhistoire », balbutie Sanah, 10 ans. Christine intervient avec le sourire. « J'ai dit ce qu'était cet objet : ce n'est pas un marteau mais une massue », objecte la médiatrice. Mabrouka apprécie la réponse pédagogique. « C'est la première fois que je viens au château. C'est majestueux et original. Et puis, on peut apprendre plus que ce l'on sait déjà », savoure cette maman, originaire de Chanteloup-les-Vignes.
LP/LM. Dans les salles qui suivent, les visiteurs sentent des effluves de plats servis à la table du souverain et s'essaient au menuet, la danse de cour sous l'action bienveillante de Thomas, un autre médiateur qui amuse sans peine les enfants.
Quelques minutes plus tard, un groupe d'enfants, arrive au pied de la célébrissime Galerie des Glaces. Magali, la médiatrice de service, fait mettre les enfants en rang et leur donne un miroir à placer au bout du nez et orienter vers le haut. « On va avancer tout doucement et se donner l'impression qu'on marche sur le plafond », dit la jeune femme.
« Même les petits ne s'ennuient pas »Parents et enfants n'en reviennent pas de découvrir ce lieu mythique. Myriam, 16 ans, traduit cette surprise. « C'est interactif et plutôt bien. Même les petits ne s'ennuient pas. L'exercice du miroir, ce n'est pas mal du tout. D'habitude, le plafond, on n'y pense même pas. On fonce en regardant à droite et à gauche ».
Du côté du château, l'expérience semble concluante. « Le Secours populaire est un de nos fidèles partenaires. Aujourd'hui, les Grands Appartements lui sont ouverts avec ce parcours sensoriel en six étapes puis les ateliers pratiques, l'après-midi » commente Stéphanie Delafosse, responsable du secteur des personnes éloignées des musées. Son service est d'ailleurs un partenaire actif de la Mission du Vivre ensemble développée par le ministère de la Culture depuis plusieurs années.
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C'est bien cette idée !