pimprenelle
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| Sujet: Bernard Mandeville et La Fable des abeilles Jeu 9 Jan - 17:36 | |
| Qui est Bernard Mandeville ? Appelé aussi de Mandeville, il est né le 15 novembre 1670 à Rotterdam. Après avoir étudié la philosophie et la médecine à Layde, il va s'installer pour le restant de ses jours en Angleterre, où il meurt le 21 janvier 1733. On connaît surtout de lui La Fable des abeilles, un texte où il décrit l’exploitation de son prochain comme fondement de la civilisation. - Parue dans un premier temps en 1705 sous la forme d’un poème intitulé « La Ruche murmurante ou les fripons devenus honnêtes gens », The Grumbling Hive, or Knaves Turn’d Honest en anglais, la première version ne fut guère remarquée. Rééditée en 1714 avec un commentaire extensif en prose, elle est bientôt devenue célèbre pour son attaque supposée des vertus chrétiennes.
Pour Bernard Mandeville, le vice, qui conduit à la recherche de richesses et de puissance, produit involontairement de la vertu parce qu'en libérant les appétits, il apporte une opulence supposée ruisseler du haut en bas de la société. Aussi, Mandeville soutient que la guerre, le vol, la prostitution, l'alcool et les drogues, la cupidité, etc. contribuent finalement « à l'avantage de la société civile ». « Soyez aussi avides, égoïstes, dépensier pour votre propre plaisir que vous pourrez l’être, car ainsi vous ferez le mieux que vous puissiez faire pour la prospérité de votre nation et le bonheur de vos concitoyens. » Friedrich Hayek vit en lui un précurseur du libéralisme économique, tandis que Keynes mit en avant la défense de l’utilité de la dépense. En 1703, Bernard de Mandeville avait traduit en anglais les "Fables" de La Fontaine et y joindra deux de ses propres fables, "La carpe", ainsi que "Le rossignol et le hibou".Pourquoi une telle passion pour les animaux? C’est simple. À cette époque, l’Angleterre, en pleine révolution industrielle, réfléchit à la question de la répartition des richesses et les fables animalières permettent d’invoquer le principe de l’ordre naturel. Dans sa traduction anglaise, "La fable des abeilles" devenue "Private Vices, Public Benefits", nous donne déjà une indication quant à la thèse défendue sous l’expression bien connue: "Vices privés, vertus publiques", selon laquelle les pires défauts fabriquent du bien commun.ScandaleSi le livre a fait scandale, c’est à cause du cynisme de la fable. L’Église d’Angleterre ira jusqu’à comparer Mandeville au diable, une infamie gravée jusque dans son patronyme décomposé en Man-devil parce que, pour Mandeville, les vertus morales comme la modestie, la décence, l’honnêteté sont de fausses vertus alors qu’il est convaincu que la convoitise, l’orgueil et la vanité constituent les véritables ressorts de la prospérité en Angleterre.- "Un hasard? Le texte de Mandeville sera lu et commenté par plusieurs générations d’économistes, comme Malthus, Adam Smith, von Hayek ou Keynes."
Ce que le philosophe veut dire, c’est que le vice est utile d’un point de vue économique: l’ambition, le goût du luxe et la poursuite du profit fabriquent de la richesse et donnent du travail aux pauvres, comme le dit le texte: "Une vaste ruche bien fournie d’abeilles/Qui vivait dans le confort et le luxe/Était aux yeux de tous, la mère la plus féconde/Des sciences et de l’industrie."
Dans la ruche de Mandeville, chacun est un coquin motivé par son seul intérêt, par le désir de prospérité, de luxe et d’opulence. La thèse qu’il défend n’est ni plus ni moins celle du libéralisme économique dans une société qu’il compare à une ruche corrompue. Et de conclure: "C’est ainsi que, chaque partie étant pleine de vice/Le tout était cependant un paradis".Le sujet vous intéresse ? Allez plus loin avec https://www.lecho.be/culture/dossiers/l-abecedaire-de-pascale-seys/l-abecedaire-de-pascale-seys-a-comme-abeille/10195647.html https://journals.openedition.org/ress/843 https://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_Mandeville_(philosophe) https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Fable_des_abeilles _________________ rien que la mort peut me faire cesser de vous aimer
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