M. de Bonneval dispose de l’une des deux charges d’Intendant des Menus Plaisirs depuis plusieurs années.
Sa santé et ses affaires l’ont déterminé à demander la permission de la vendre.
Le comte de Noailles présente M. Demonceau, qu’il connaît et qu’il protège.
Lorsqu’il est question de demander l’agrément du Roi, c’est au premier gentilhomme de la Chambre du Roi qu’il faut s’adresser, mais aussi rendre compte au secrétaire d’état à la Maison du Roi.
Cette attention est négligée, ce qui n’a pas plu au comte de Maurepas, ministre et secrétaire d’État à la Maison du Roi.
Cependant l’agrément est demandé, et accordé publiquement.
François Joachim Bernard Potier, duc de Gesvres
Cela passe par le duc de Gesvres qui est le premier gentilhomme de la chambre d’année.
Le duc de Gesvres, qui aime M. de Bonneval, exige seulement de lui qu’il exercerait pendant 4 ans.
Les intendants des Menus Plaisirs servent deux années l’une, les premiers gentilshommes de la Chambre du Roi quatre une.
Par cet arrangement, M. de Bonneval se trouve encore d’année avec le duc de Gesvres.
La marquise de Pompadour et le duc de la Vallière désiraient, depuis longtemps, que cette charge puisse être acheté par M. Bay de Cury; c’est un ami du duc de La Vallière et du duc de Richelieu.
Louis-César de La Baume Le Blanc de La Vallière
La première chose à faire était d’empêcher l’agrément donné à M. Demonceau
Jean-Frédéric Phélypeaux de Maurepas Le comte de Maurepas, qui n’était pas content, ne demande pas mieux d’y entrer.
On trouve l’expédient de profiter de ce que le duc de Gesvres avait demandé quatre années de service à M. de Bonneval, l’on obtient qu’il serait défendu de vendre sa charge.
Libre de cet obstacle, il fallait faire finir l’affaire de M. Bay de Cury.
On s’adresse alors au duc de Richelieu.
Pendant le temps qu’il était à Gênes, il a reçu plusieurs lettres sur cette affaire, et il répond toujours avec toute la politesse et la galanterie qu’on lui connait.
Il dit que la marquise de Pompadour était la maîtresse, qu’elle n’avait qu’à ordonner, que M. Bay de Cury était son ami depuis longtemps.
Cette affaire était encore à traiter, depuis le retour du duc de Richelieu, chez la marquise de Pompadour, chez Mme d’Estrades, avec M. Bay de Cury pendant deux ou trois heures.
On sort de ces conversations sans qu’il y eut rien de décider.
Mme de Boufflers et M. de Luxembourg, aussi ami de M. Bay de Cury, n’ont pas mieux réussi dans leurs consultations.
Louis François Armand du Plessis