Le Boudoir de Marie-Antoinette

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 Le grand retour du masque

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MessageSujet: Le grand retour du masque   Le grand retour du masque Icon_minitimeSam 2 Mai - 9:47

Au XVIIIe il était très glamour.

Le grand retour du masque 838_ti10

Au début du siècle dernier il a sauvé des vies.

Le grand retour du masque Grippe10

Notre époque l'avait un peu oublié, mais maintenant, face à ce vilain covid, il va redevenir notre meilleur allié.

LE MASQUE


Pas envie ? Pas le choix. Alors, n'oublions surtout pas qu'il peut se faire très tendance, comme l'affiche cette Parienne de sortie qui a l'air sur le catwalk.

Le grand retour du masque Une-fe10

Sublime, non ? Le grand retour du masque 405462

Alors, soyons au taquet et scrutons les collections homme et femme de cet été. Car nous sortirons masqué. Avis aux créatifs.


Le grand retour du masque Masque10


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MessageSujet: Re: Le grand retour du masque   Le grand retour du masque Icon_minitimeLun 4 Mai - 9:39

Bonjour à tous les Amis du Boudoir de Marie-Antoinette,

A l'heure où effectivement, le masque s'avère un élément essentiel de notre vie quotidienne, les anthropologues et autres spécialistes s'interrogent sur les multiples aspects de sa fonction.

Elsa Godart : "Le masque dissimule et protège en même temps"

À l'heure des réseaux sociaux et au tout public, se dissimuler derrière un masque s'apprête à devenir la norme. Mais pour Elsa Godart (1), philosophe et psychanalyste, loin d'être un geste de dissimulation, cela relève au contraire d'une exposition assumée, comme un message.

(1) Elsa Godart est également directrice de recherche à l’université Gustave-Eiffel (Marne-la-Vallée) et auteure de plus d’une vingtaine de livres, dont Éthique de la sincérité, survivre à l’ère du mensonge, (Éd. Armand Colin).

Larvatus prodeo, s’avancer masqué : l’expression aurait été prononcée par le jeune Descartes en 1619, alors qu’il fait son entrée dans le «théâtre du monde». Baliverne d’un jeune penseur inexpérimenté ou prudence d’intellectuel face à la censure ambiante, peu importe, la formule traversera le temps pour traduire la nécessité de se dissimuler, de se cacher derrière une autre apparence face aux regards juges.

Se protéger, se dissimuler

L’enjeu du masque a toujours été double : apparaître plus qu’être, et en cela il est expression de fausseté, de déguisement et de méfiance. Dans le même temps, il est aussi, en dessous, derrière, expression de l’être-même, seconde peau capable de protéger notre authenticité faite de fragilité et de pudeur. Ainsi, le masque dissimule et protège en même temps : sa dissimulation est protection. Sa visibilité apparente est abri d’invisibilité.

Alors que le XVIIe siècle de Descartes consacre les moralistes et le règne de l'égologie, que se joue une chasse aux masques entre amour de soi et amour-propre, notre XXIe siècle aux yeux boursoufflés se remet difficilement d’un long sommeil, groggy par la crise sanitaire mondiale du Covid-19. Alors que le XVIIe siècle consacrait la sincérité comme une vertu qui ne serait pas qu’un vice déguisé, notre XXIe siècle implose sous le joug de la transparence et sous la tyrannie de la visibilité : on expose notre visage sans masque (apparent) par des selfies compulsifs et suggestifs, dans une virtualité virale ; on interdit par une loi le port de la burqa - car dissimuler, c’est cacher, tromper, trahir, ne pas donner à voir ce que l’on est.


Afficher sa vulnérabilité

Oui, mais… Ainsi, le masque dissimule et protège en même temps : sa dissimulation est protection. Désormais, le masque n’est plus dissimulation mais exposition assumée, chantée, fêtée. Le masque, qu’il soit chirurgical ou de la classe des FFP2, donne tort à nombre de préceptes contemporains. L’arborer en appelle à l’humilité d’un visage qui ne se montre plus dans sa totalité, mais qui clame de toutes ses forces la puissance de la sollicitude et de la vulnérabilité - cette dimension inconditionnelle et commune à tous, qui n’est autre que notre part d’humanité.

La crise sanitaire, en de multiples leçons, nous aura appris aussi le courage d’être soi, d’assumer ce que l’on est sans illusion de transparence ni crainte de dissimulation, sans avoir besoin de tout montrer, se faisant le doux dépositaire de la confiance. Et c’est avec la puissance de la vie en nous, en chacun de nous, que nous n’avons plus besoin de nous avancer masqués, car désormais nous savons sortir masqués.

https://madame.lefigaro.fr/


Chers Amis, vous me pardonnerez de terminer par un clin d'oeil.

Le grand retour du masque Fdd4c710

Bien à vous

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MessageSujet: Re: Le grand retour du masque   Le grand retour du masque Icon_minitimeLun 4 Mai - 14:48

soho23 a écrit:
Pas envie ? Pas le choix. Alors, n'oublions surtout pas qu'il peut se faire très tendance, comme l'affiche cette Parienne de sortie qui a l'air sur le catwalk.

On adore.

Et oui, le milieu s'active déjà en coulisse.

Comment la mode s’approprie le masque

Le déconfinement progressif prévu à partir du 11 mai s’accompagnera aussi par l’obligation du port dans certains lieux. Son appropriation par la mode pourrait permettre de dédramatiser son utilisation.

Le grand retour du masque Zpho29

Vintage, glamour, fétiche ou accordé au costume : la mode s’approprie timidement le masque pour dédramatiser cet objet anxiogène et mal vu en France dont le port généralisé en pleine pandémie du coronavirus marquera une révolution culturelle.

Costumière de cinéma et propriétaire de la boutique « Tombé du ciel vintage » à Marseille Isabelle Mathieu a commencé à fabriquer des masques il y a un mois à partir des stocks de tissus ou en recoupant dans des vêtements anciens : colorés, à fleurs, à pois.

« Apporter un peu de gaîté »

« Il y a une vraie demande, on ne s’y attendait pas du tout. On est appelé à en porter au moins pendant un an et demi tant qu’il n’y aura pas de vaccin : il faut apporter un peu de gaieté », dit-elle.

Chez Pierre Talamon, tailleur dans le Marais, quartier branché de Paris, le masque bleu marin est un best-seller, mais le client a le choix entre 15 modèles unis ou à motifs psychédéliques à associer avec des vestes classiques.

« C’est tout à fait logique de l’introduire dans la garde-robe masculine. Cela risque de devenir un accessoire de mode », estime-t-il.

À 15 euros pièce, ses masques ont des « détails couture » : comme des biais en haut prolongés avec une bride bi-matière.

Accessoire sexualisé que certaines marques gay proposent déjà, le masque pourrait aussi accessoiriser une tenue de soirée. Le styliste le voit « en noir et blanc pour aller avec un smoking ».

Les recherches pour les masques sur Internet ont grimpé de 496 % au cours du premier trimestre 2020, selon Lyst, moteur de recherche dédié à la mode.

Le masque à logo flèche Off-White de l’Américain Virgil Abloh, star des millenials, est le produit pour homme le plus populaire au monde.

Vendu 95 dollars jusqu’à épuisement des stocks, il est proposé trois fois plus cher sur des plateformes de vente d’objets d’occasion.

On a surtout envie que « cet accessoire se démode le plus vite »

Si on trouve sur Instagram mille et une façons de customiser le masque, pour les maisons du luxe, le sujet est « délicat » dans le contexte de la crise sanitaire où l’on a surtout envie que « cet accessoire se démode le plus vite », souligne l’historien de la mode Olivier Saillard.

« Ce serait déplacé et d’une grande vulgarité d’avoir un logo sur un masque et d’en faire un profit », souligne-t-il.« C’est un objet clinique et personne n’a envie de rêver avec cela ».

Dior, Saint Laurent ou Balenciaga ont reconverti certains de leurs ateliers pour fabriquer des masques, mais pour les soignants.

Coperni, qui défile à la Fashion Week, a été parmi les premiers à publier des patrons et des tutos en encourageant les Français à fabriquer eux-mêmes leurs masques.

« Très tôt on a compris que cela allait être un problème », déclare le cofondateur, Arnaud Vaillant, en référence à la pénurie de masques. « Voir des gens masqués c’est un peu inquiétant, on se dit qu’on vit dans un monde particulier », constate-t-il.

Verra-t-on des masques dans leurs prochaines collections ?


Interrogée par l’AFP sur le même sujet, Dior n’a pas donné suite.

La jeune créatrice française Marine Serre, star des Fashion Weeks à Paris dont l’univers est peuplé de créatures masquées et encagoulées, a également décliné une demande d’interview.

Pour l’anthropologue Frédéric Keck, le port du masque considéré dans la culture française « archaïque » et « oppressif » marquera une « révolution ».

Il a rappelé dans une tribune au journal Le Monde début avril à quel point ce morceau de tissu sur le visage était incongru en France où « l’idéal des Lumières réalisé par la Révolution française s’est construit contre les masques dont l’aristocratie s’ornait dans les salons ».

« Le port du masque signifiera que la crise du Covid-19 aura marqué nos corps et nos esprits (…) Elle oblige à une perte de l’innocence, analogue à celle que le sida a imposée dans les rapports amoureux », souligne Frédéric Keck.

Avec un masque « on s’efface sûrement », relève Olivier Saillard, mais « ce n’est peut-être pas trop mal pour une époque tournée sur l’ego ».
https://www.lunion.fr/id148194/article/2020-05-01/comment-la-mode-sapproprie-le-masque

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MessageSujet: Re: Le grand retour du masque   Le grand retour du masque Icon_minitimeMar 5 Mai - 18:04

Perplexe sur ce que je lis plus haut, je vous propose une brève histoire sur le port du masque au XVIIIe siècle.

S’il est exact qu’à partir du XVIe siècle les femmes de condition adoptèrent le masque en soie, ou en velours noir, au prétexte de « modestie » afin de protéger leur teint ; s’il est vrai aussi qu’il intégra l’étiquette curiale au XVIIe ; il est faux de le réduire à un accessoire propre aux « aristocrates » du XVIIIe siècle « ornés » de masques dans l'entre soi de leurs « salons ». C’était même tout l’inverse.

En usage seulement durant les fêtes de carnaval qui commençaient le 11 novembre, jour de la Saint-Martin, et se terminait le Mardi-gras, veille du début du carême, le masque n’était pas l’apanage de la noblesse.

Sortir « en masque » pendant cette période spécifique, c’est à dire entièrement costumé, était également répandu dans les milieux populaires. Déguisé de manière souvent outrancière et caricaturale, on changeait d’identité, de statut social, en faisant bombance en prévision des restrictions religieuses à venir.  

En masque, la noblesse côtoyait les milieux bourgeois et artistiques, sans déroger officiellement à la bienséance exigée par son rang. Louis XV qui s’encanaillait nuitamment avec quelque gentilhomme dans les petits bals versaillais, sans être reconnu, en est l’exemple le plus significatif. Tout comme le Bal des ifs du 6 février 1754 dans la Galerie des glaces ou, dissimulé sous un costume spectaculaire ne trompant cette fois personne, il rencontra « officieusement » la future marquise de Pompadour, née Poisson. Plus tard c’est la toute jeune Marie-Antoinette qui s’imagina naïvement incognito au bal de l’opéra, masquée sous son domino de taffetas.

Cette tradition, certes hypocrite, trouva son terme pendant la Révolution. Sur des idées égalitaires, les hommes des Lumières décidèrent de mettre fin au carnaval et à ses déguisements, soutenus ironie de l’histoire, par les représentants de l’obscurantisme religieux au prétexte moralisateur d’une pratique aussi déplacée que honteuse ! L’interdiction fut prononcée par ordonnance de la municipalité de Paris en février 1790. La réalité est sans doute plus prosaïque tant on craignait des débordements et des complots de tous bords sous couvert d’un anonymat bien pratique.

Dès le Directoire en 1799, l’interdiction fut levée, et le carnaval et ses fêtes déguisées reprirent de plus bel durant le XIXe siècle.

Alors quel rapport avec les masques protecteurs d’aujourd’hui ? Peut être faut-il en effet chercher du côté de l’égalité, mais cette fois devant la maladie. Car qu’importe le masque, joli, laid, griffé ou fait maison, en nous protégeant nous protégeons les autres tout simplement Smile
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MessageSujet: Re: Le grand retour du masque   Le grand retour du masque Icon_minitimeDim 17 Mai - 9:35

Bien d'accord avec vous, Dame d'atours ! Le grand retour du masque 580524 D'autant plus, on l'a vu, et on le voit tous les jours en rue, que c'est pas obligé d'être moche.
D'ailleurs, il n'y aura pas que le masque, c'est aussi le grand retour de la distanciation sociale. Wink

Le grand retour du masque Zzzetz10

On se dira qu'il y a eu des périodes où c'était plus facile. Du coup, petit retour en arrière et zoom sur les influences sur la mode. Le grand retour du masque 580524

  • Aux premières heures de la pandémie de coronavirus, quand le confinement n’était pas encore prononcé dans la majeure partie du globe, certains réfléchissaient déjà à la meilleure façon de respecter les gestes barrières imposés par leur gouvernement. De Rome à Séoul en passant par New York, on a ainsi vu dans les rues des passants habillés de structures larges d’au moins un mètre, afin d’écarter les opportuns. D’autres vêtus de tenues d’apiculteur, ou à défaut, d'un t-shirt barré de l’inscription « Social Distance ». La mode comme outil de distanciation sociale ? Ce n’est pas une nouveauté.

    Parce qu’ils ne sont pas que de simples chiffons, les vêtements ont en effet toujours joué un rôle politique, culturel et social – penser habits du pouvoir présidentiel ou vêtements barrés de slogan façon Mai 68. Ces derniers ont ainsi traversé l’Histoire, ses rebondissements divers et même… ses pandémies : la peste noire de 1347 (qui avait ravagé l’Europe jusqu’en 1352) avait ainsi vu naître les célèbres costumes des médecins de peste. Ces derniers se composaient d’une longue tunique de cuir, de lin ou de toile cirée descendant jusqu’aux chevilles et emprisonnant la tête dans une cagoule. L’ensemble était accompagné de gants, de bottes et de jambières mais surtout du célèbre masque en forme de bec d’oiseau, ainsi que d’un chapeau noir à large bord et d’une cape noire. De longues baguettes en bois permettaient à ces « médecins bec » d’examiner les pestiférés sans trop s’en approcher.

    Le grand retour du masque Vf_m_d10
    Hulton Archive/Getty Images

    Mais maintenir une distance entre soi et les autres n’a pas toujours été qu’une question sanitaire : il y a quelques siècles, c’était avant tout une question d'appartenance de classe. Et quel meilleur moyen de se distinguer des autres qu’en arborant de luxueux vêtements pensés pour créer une barrière à la fois physique et sociale ? Ainsi de la robe à paniers, plébiscitée par les élégantes du XVIIIe siècle, qui glissaient sous leurs jupes cette structure unique en son genre. Très larges sur les côtés mais plats devant et derrière, les paniers avaient pour but d’accentuer les courbes féminines grâce à un effet d’optique consistant à élargir visuellement les hanches pour affiner la taille – Marie-Antoinette en raffolait. Les prémices de cette silhouette-phare apparaissent au XVIe siècle à la cour d’Espagne, en témoignent les portraits tout en jupes XXL de Diego Velásquez. Au milieu du XIXe siècle, le panier devient crinoline et gonfle les jupes devant comme derrière. Plus large est la jupe, plus élevé est le statut social.

    Le grand retour du masque Vf_cri10
    London Stereoscopic Company/Getty Images

    Paniers et crinolines permettent aussi aux élégantes de se frayer un chemin parmi les opportuns et surtout, de tenir à distance les plus enhardis. La disparition de ces larges jupes au profit de la tournure (un sous-vêtement également connu sous le nom de « faux-cul », qui accentuait dramatiquement le volume postérieur) au début du XXe siècle force ainsi les femmes à trouver d’autres parades de distanciation sociale. Ce sera le chapeau qui remplira ce rôle « protecteur » : dans les années 1900, princesses et femmes du monde portent d’immenses couvres-chefs qui ne cessent de s’élargir. En 1910, l’envergure de ces derniers oscille en effet entre 40 et 50 centimètres, sans compter ce qui est posé dessus – ruban démesuré, plumes et même oiseaux entiers, tout est bon pour prendre de la hauteur comme de la largeur. Une folie stylistique qui disparaît avec la Première Guerre mondiale et les années 20, qui mettent à l’honneur le petit chapeau cloche.

    Retour vers le futur : on ne compte plus les créateurs à avoir revisité au fil du temps le concept de distanciation sociale, plus ou moins consciemment d’ailleurs. Comment ne pas penser aux couvres-chefs démesurés du siècle dernier face au célèbre chapeau La Bomba de Jacquemus ? Ces dernières saisons ont aussi vu émerger sur les podiums des silhouettes pensées comme autant d’armures face à un monde toujours plus agressif – robes-cloches modernisées, blazers à épaulettes XXL, total-look de cuir noir qui ne manquent pas d’évoquer les « médecins bec » susmentionnés.

    Les défilés automne-hiver 2020 n’ont pas été en reste, prédisant sans le vouloir ce à quoi pourrait ressembler le futur par temps de pandémie – et la garde-robe qui va avec. Ainsi des labels new-yorkais Area et Puppets and Puppets, qui ont chacun revisité à leur manière les robes à panier et autres pièces aux hanches surdimensionnées. Du côté des podiums parisiens, Virgil Abloh chez Off-White présentait des robes-tentes XXL, tandis que chez Maison Margiela, John Galliano revisitait la silhouette de l’apiculteur, chapeau de protection inclus. Chez Comme des Garçons, les corps des filles prenaient quant à eux des formes nouvelles, gonflés de toutes parts. Le tout accessoirisé de couvres-chefs divers et variés mais souvent voilés, pour voir sans être vu·e et surtout, sans contaminer. Ce sera peut-être ça le futur de la mode : des vêtements installant physiquement une nouvelle distance entre nous et le monde extérieur, dissimulant les corps et réinventant nos façons de se mouvoir. Tout un programme.

    Le grand retour du masque Vf_pup10
    Alessandro Lucioni / Gorunway.com

    Le grand retour du masque Vf_mar10
    Alessandro Lucioni / Gorunway.com

    par Margaux Krehl
    https://www.vanityfair.fr/


Trop cool ! La mode a toujours tout détourné et continue. J'adore ! Le grand retour du masque 405462

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MessageSujet: Re: Le grand retour du masque   Le grand retour du masque Icon_minitimeLun 18 Mai - 10:38

Sur le dernier look, le chapeau évoque, semble t-il, une pratique du XVIIIe siècle. Pour les protéger de la lumière, on se voilait les yeux de vert comme l'évoque Madame Vigée-Le Brun dans ses souvenirs ; ou encore en cas d'affection oculaire dont souffrait, par exemple, l'empereur Joseph II.Smile
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MessageSujet: Re: Le grand retour du masque   Le grand retour du masque Icon_minitimeLun 25 Mai - 8:49

Dame d'atours a écrit:
Sur le dernier look, le chapeau évoque, semble t-il, une pratique du XVIIIe siècle. Pour les protéger de la lumière, on se voilait les yeux de vert comme l'évoque Madame Vigée-Le Brun dans ses souvenirs ; ou encore en cas d'affection oculaire dont souffrait, par exemple, l'empereur Joseph II.Smile

Ah génial ! Pour ceux qui croient encore que la mode ce n'est qu'un univers de paillettes sans cervelle. Derrière tous les modèles créés, il y a des références culturelles et des années d'étude. Le grand retour du masque 405462

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MessageSujet: Re: Le grand retour du masque   Le grand retour du masque Icon_minitimeLun 25 Mai - 9:00

Pour en revenir au masque de protection qui fait désormais partie de notre quotidien. Petit saut dans l'Histoire

Le grand retour du masque Cover-10

  • Aux XVIIe et XVIIIe siècles : des masques parfumés et du tissu pour se protéger de la peste

    Le masque des médecins de peste apparaît sans doute comme le masque le plus étrange de l'histoire de l'hygiène : en forme de bec d'oiseau dépassant d'un équipement composé notamment de lunettes, d'une longue blouse de tissu ciré, d'un pantalon et de gants de cuir ainsi que d'un bâton permettant de toucher ou de repousser les malades, ce long masque fait le plus souvent de carton bouilli n'est plus porté aujourd'hui que par des amateurs de déguisements, par exemple au carnaval de Venise. Il a pourtant bien été inventé par un médecin, et même par le premier médecin de Louis XIII, Charles de Lorme, pendant une épidémie de peste qui sévissait en 1619.

    Charles de Lorme préconisait d'ailleurs d'emplir de parfums ce " nez long d'un demi pied en forme de bec [pourvu] de deux trous, un de chaque côté à l'endroit des ouvertures du nez naturel ". En effet, à Paris puis dans toute l'Europe, des éponges imprégnées par exemple de camphre, de laudamum ou de vinaigres ainsi que des épices et des plantes tassées telles que le thym, le clou de girofle ou la rose étaient placées dans le bec de ce masque. C'est qu'à cette époque, les plus grands savants croyaient encore en la théorie des miasmes élaborée dans l'Antiquité par le médecin Hippocrate, explique le Dr Bertrand Hervé dans sa thèse soutenue en 2018.


Extrait d'un article d'Irene Lacamp paru dans Sciences et Avenir.
https://www.sciencesetavenir.fr/
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MessageSujet: Re: Le grand retour du masque   Le grand retour du masque Icon_minitimeLun 1 Juin - 10:39

On continue avec les questions de fond liées au masque.

  • Les masques Covid donnent aux Français une nouvelle façon d'être chic

    Le grand retour du masque Zzzetz11

    Les masques en noir, le repli éternel de l'élégance, sont le nouvel incontournable des quartiers branchés de la capitale française. Depuis que le gouvernement a rendu obligatoire le port du masque dans les transports publics le 11 mai, d'élégants Parisiens ont abandonné les chirurgiens bleu pâle du grand public pour une touche de coronavirus chic.

    Erik Schaix, designer, vend des modèles couture en denim gris anthracite et imprimé batik dans sa boutique parisienne. Ils répondent à une demande «de s'éloigner de la version utilitaire de pharmacie», explique un assistant commercial, et «ajoutent un peu de fantaisie». Quand Emmanuel Macron est tombé sur une école portant un masque bleu marine avec un petit drapeau français sur la garniture, son fabricant a été "inondé d'appels" le lendemain, explique Thomas Delise, qui dirige l'entreprise. Basée dans l'est de la France, Bonneterie Chanteclair fabrique des masques haute filtration homologués par l'armée française, et M. Delise avait envoyé au président un masque au cas où il pourrait le porter. Maintenant, la firme lance ce modèle dans 44 teintes différentes. Un masque en édition limitée à rayures bretonnes vendu en une demi-heure.

    Le grand retour du masque 25601-10
    Les masques en vente à la Galerie d’ES (:copyright:CH/RSM77)

    Le grand retour du masque La-for10
    Le président masqué tricolore


    Le port du masque pose un problème particulier en France. "L'idéal des Lumières réalisé par la révolution française s'est construit contre les masques dont se sont ornés les aristocrates", a expliqué Frédéric Keck, anthropologue, dans Le Monde. Pour les Français, certains suggèrent, le visage découvert représente la modernité et la libération des prescriptions religieuses, patriarcales ou autres.

    Le grand retour du masque Whatsa10
    Sans commentaire


    Pourtant, les Parisiens ont embrassé le look avec panache. "C’est la nouvelle déclaration T-shirt », explique Jean-Paul Gaultier, designer. Les masques faits maison peuvent même être une forme de rébellion silencieuse sur les conseils originaux du gouvernement contre le port du masque. Les Parisiens ont une longue histoire de style provocant même en cas de catastrophe. Dans la France post-révolutionnaire, des aristocrates qui avaient perdu des parents à cause de la guillotine auraient assisté à des «bals de victimes», au cours desquels des femmes ont attaché un tour de cou rouge sanglant autour du cou. Sous l'occupation nazie, les Parisiennes fixaient des talons compensés en bois sous leurs sandales pour façonner des talons hauts. Le masque d'aujourd'hui n'est peut-être pas l'accessoire de choix. Mais les Parisiens en font un accessoire de choix.

    Le grand retour du masque Les-ma10
    Jean Paul Gaultier donne sa version de l'accessoire de protection


Mes sources
https://news-24.fr/paris-masque-les-masques-covid-donnent-aux-francais-une-nouvelle-facon-detre-chic-leurope-%EF%83%97/
https://www.facebook.com/schaixcouture/videos/1179797799079185/
https://actu.fr/ile-de-france/provins_77379/seine-et-marne-a-provins-le-masque-s-affiche-comme-le-nouvel-accessoire-a-la-mode_33830048.html
https://www.parismatch.com/Actu/Politique/La-formule-de-Macron-sur-les-masques-vivement-critiquee-1686096
https://madame.lefigaro.fr/style/jean-paul-gaultier-revient-a-la-haute-couture-avec-des-masques-de-protection-180520-181058

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MessageSujet: Re: Le grand retour du masque   Le grand retour du masque Icon_minitimeVen 5 Juin - 15:23

Autre période, même chic

Le grand retour du masque Cover-11
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MessageSujet: Re: Le grand retour du masque   Le grand retour du masque Icon_minitimeMer 10 Juin - 14:28

J'adore !! Le grand retour du masque 580524 Bianfu Le grand retour du masque 580524

Même s'il est en perte de vitesse (de moins en moins de monde en porte Rolling Eyes ), le masque fait encore parler de lui.

Y a-t-il (encore) un sourire sous le masque ?


  • Le masque couvre la bouche, et par conséquent, le sourire. Alors que la protection faciale devient la norme, l'expression du visage risque-t-elle d'y passer ? On a discuté avec Isabelle Crouzet, autrice, de son avenir camouflé. Et qu'on se rassure, rien n'est perdu : c'est même l'occasion de l'accentuer.


Le grand retour du masque 52882310

Après deux mois de confinement, Louise a pris rendez-vous chez le coiffeur. Un petit plaisir auquel elle s'adonne d'habitude une fois par trimestre. Dans le salon qu'elle côtoie, elle a ses marques. Mais ce mois-ci, l'employé qui s'occupe toujours d'elle n'est pas disponible ; elle est mise entre les mains d'un nouvel expert capillaire. Rien de bien palpitant jusque-là, on en convient, sauf que cette rencontre avec un inconnu lui fait réaliser un aspect important du "nouveau monde" : le masque altère le sourire et nos rapports aux autres.

"Généralement, pendant la coupe, j'adresse quelques sourires de politesse au coiffeur, un peu comme si je lui faisais comprendre que j'aime ce qu'il fait, garder le lien sous le sèche-cheveux", raconte-t-elle. "Et là, impossible. J'avais l'impression d'être une cliente odieuse, d'autant plus que je ne le connaissais pas". Elle analyse au-delà de l'anecdote : "Le masque modifie réellement notre façon de communiquer, il rend les échanges plus secs avec celles et ceux qu'on ne fait que croiser". Et son ressenti n'est pas isolé.

Le grand retour du masque 52882610

Autour de nous, depuis un mois, on entend souvent les réflexions sur l'ambiance morose, peu chaleureuse, qui parcourt les rues depuis qu'on les emprunte bouche couverte. Pour y remédier, une entreprise a même créé des modèles avec son propre bas du visage imprimé. Aujourd'hui, alors que les protections faciales deviennent la norme, le destin de l'expression serait-il menacé ? A sorties masquées, sourire condamné ?

Pas du tout, répond Isabelle Crouzet, autrice de La Force du sourire, ed. JC Lattès. Car la spécialiste nous le martèle : "Le sourire s'entend dans la voix et se voit dans dans les yeux." Et avance même un pendant positif du contexte : celui-ci offrirait une occasion de se concentrer davantage sur ce qu'elle appelle "le sourire de récompense", ou le plus authentique de la (longue) liste.

Décryptage du passé, du futur et de l'effet indiscutable sur notre moral d'un réflexe à réinterpréter, à l'heure où, pour protéger son entourage du Covid-19, il nous faut le dissimuler.


  • Un symbole d'opposition

En France, le sourire a une histoire fascinante, riche, révoltante. Un parcours rocambolesque qui dépasse le naturel ou l'ironie plus ou moins bienveillante qu'il nous inspire, souvent, en 2020. Dans son livre, Isabelle Crouzet décortique son odyssée avec passion.

"Avant le début du XVIIIe siècle et le premier dentiste de profession, Pierre Fauchard, il était extrêmement impoli de sourire", nous résume-t-elle par téléphone. En cause, le risque "de montrer ses dents". "Et jusque-là, celles des gens sont cariées, voire pourries, dégageant une odeur nauséabonde, ou carrément inexistantes", détaille l'experte. Joli portrait.

L'expression trahirait également un signe de crétinerie ou de promiscuité sexuelle. Socialement, le rictus, forcé ou non, se voit donc réprimé dans les cultures chrétiennes. Un article des Règles de la bienséance et de la civilité chrétienne, écrites en 1703 par Jean-Baptiste de la Salle, le proscrit d'ailleurs fermement : "Il y en a qui élèvent tellement la lèvre du haut, et abaissent si fort celles d'en bas, que leurs dents paraissent quelquefois même tout entières, cela est tout à fait contre la bienséance, qui ne veut pas qu'on voie jamais les dents à découvert, la nature ne les ayant couvertes de lèvres que pour les cacher."

Et puis, arrive la Révolution française.

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Là, le sourire devient un "outil anti-monarchique", poursuit Isabelle Crouzet, car interdit à la cour du roi. "A cette époque, il a un rôle de libération des moeurs, de contestation de l'ordre politique en place." Il signe son appartenance au mouvement révolutionnaire. Plus tard, quand Robespierre sonne la Terreur, il change de camp. L'égérie du parti politique des Girondins Manon Roland en habillera d'ailleurs ses lèvres sur l'échafaud, en 1793, avant de lancer la célèbre "Liberté, que de crimes on commet en ton nom !" et d'être exécutée.

A l'époque, fendre son visage revient à affirmer son opposition au régime, à réclamer une liberté, une justice qu'on nous refuse, à défier les oppresseurs, ou du moins ceux qui n'écoutent pas le peuple gronder. Tout un symbole qui pourrait aussi prendre son sens sous le masque. Se parer d'un sourire - protégé·e - par temps de pandémie incarnerait-il une forme de résistance face à la maladie ? Ce qui est sûr, c'est que même la science le démontre : on ne s'en débarrassera pas de si tôt.


  • Deux partent, l'autre reste

Il existerait plus de 14 sourires d'après Paul Ekman, auteur de Je sais que vous mentez ! : L'art de détecter les menteurs et les manipulateurs. Le nombre file le vertige. Paula Niedenthal, psychologue, les a regroupés selon trois catégories : le sourire d'affiliation, le sourire de domination et le sourire de récompense, aussi appelé sourire de Duchenne, du nom du médecin français (et fondateur de la neurologie) qui l'a étudié au XIXe siècle.

Chacun évoque une situation bien précise. Le premier représente un sourire discret, lèvres jointes, qui communique l'existence d'un lien, l'absence de menace ou l'apaisement, nous explique Isabelle Crouzet. Le deuxième, asymétrique, indique le statut social d'un individu par rapport à un autre, le mépris ou la critique. Et enfin, il y a le sourire de récompense. Le sourire "de joie", qui résulte d'un réel moment de bonheur, d'une émotion authentique et spontanée qui se traduit, sans arrière pensée, sur notre visage. Et qui se lit dans les yeux.

"Tandis que les zygomatiques tirent les commissures des lèvres vers les pommettes jusqu'à découvrir les dents, l'orbiculaire de l'oeil se contracte : de petites pattes d'oie apparaissent, la paupière inférieure se gonfle légèrement", développe la spécialiste. Et si les sourires d'affiliation et de domination ne survivront pas sous le masque, celui de "récompense" a de bonnes chances de s'en tirer. Mais encore faut-il que les Français·e·s modifient leurs habitudes. Car dans le domaine, si les femmes sont mieux loties que les hommes, il nous reste tout de même du boulot.


  • Chercher le sourire

"Une étude (menée par Kuba Kris dans 44 pays, ndlr) montre qu'en France, nous avons une aversion pour le sourire", confie l'experte. Et honnêtement, difficile de la contredire après dix ans de vie parisienne. Elle explique cette réticence par une crainte de l'inconnu, de l'incertitude, et le fait que l'expression soit culturellement associée à un manque d'intelligence. Ah, l'accueil à la française.

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Heureusement ou pas, nous ne sommes pas les seul·e·s à craindre ce trop-plein de positivité. Les Japonais·e·s, aussi, ont du mal à dévoiler leurs quenottes. Ils et elles possèdent toutefois un coup d'avance : là-bas, le sourire se lit déjà davantage dans les yeux que sur les lèvres. "Il n'y a qu'à voir leur smiley, qui ne se compose pas d'une parenthèse pour la bouche comme nous, mais de deux accents circonflexes qui représentent le plissement des yeux lorsque l'on sourit. Les yeux dits 'rieurs'", appuie Isabelle Crouzet. "^^" plutôt que "Smile". "Nous partons de loin", consent-elle. "Mais nous aussi, comme les Japonais, nous pouvons nous former au sourire des yeux pour signaler à la fois affiliation et récompense."

C'est en tout cas l'opportunité de s'y entraîner sans relâche, d'accentuer nos traits, et de ne surtout pas s'abandonner à un manque de courtoisie néfaste par prétexte que personne ne pourra nous voir. "Le masque n'est pas un prétexte pour faire la gueule !", lance l'autrice, qui ajoute que la voix aussi, indique notre intention (une étude démontre que le sourire s'entend notamment au téléphone, et des scientifiques du CNRS Aix-Marseille font "sourire" des bribes de dialogue grâce à un algorithme). "Il s'agit d'un rempart contre le virus, pas d'une forteresse contre les autres".

En ces premiers mois du "monde d'après", l'heure est à l'apprentissage de nouveaux codes. Professionnels, personnels, mais aussi culturels. De plus, chercher le sourire dans le regard de l'autre établit un contact nécessaire avec celui ou celle que l'on devine sous l'écran facial, qui réduirait le stress de 17 %. Et en ce moment, on prend.

Par Pauline Machado
https://www.terrafemina.com/article/masques-le-sourire-est-il-condamnee_a354016/1

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MessageSujet: Re: Le grand retour du masque   Le grand retour du masque Icon_minitimeSam 15 Aoû - 10:33

Accessoire indispensable de cet été. Le mien est toujours une déclinaison de ma tenue.

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MessageSujet: Re: Le grand retour du masque   Le grand retour du masque Icon_minitimeVen 11 Déc - 17:00

Bah dans le genre covid maintenant, c'est ça qui a la cote Le grand retour du masque 914132

Spoiler:

si si si Le grand retour du masque 588717

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MessageSujet: Re: Le grand retour du masque   Le grand retour du masque Icon_minitimeJeu 1 Juil - 16:03

On va remonter le temps.

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  • Les précurseurs de l’intervention

    Pour retrouver les premiers masques sanitaires, il faut toutefois remonter à l’Empire romain où ils étaient fabriqués à partir de vessie animale et utilisés par les mineurs de fond pour se protéger des émissions de gaz toxiques. Le même procédé est utilisé dans les ateliers où l’on réduit et affine le minium (oxyde de plomb servant de pigment rouge vermillon pour tracer les lettres sur les manuscrits enluminés).

    C’est toutefois à partir du XVIIe siècle, en raison des pandémies qui vont sévir, que les dispositifs médicaux ont évolué. Un article dans le National Geographic décrit le masque porté par les médecins qui soignaient les victimes de la peste. Ils se couvraient de la tête aux pieds et portaient un masque réalisé en carton bouilli ou en cuir, doté de bésicles et d’un long bec d’oiseau d’une dizaine de centimètres de long rempli d’éponges imprégnées de plus de 55 herbes médicinales et autres mixtures, dont du vinaigre, du camphre, du clou de girofle, du miel, mais aussi de poudre de peau de vipères. Le bec est percé de deux trous pour permettre de respirer. Leur costume – attribué à Charles de Lorme, médecin qui officiait à la cour de Louis XIII – comprenait un manteau enduit de cire parfumée, un chapeau et des gants en cuir de chèvre. Les praticiens étaient également munis d’une tige qui leur permettait de toucher ou de repousser les victimes de la peste. Cette tenue impressionnante, voire théâtrale, devient même l’accoutrement d’un nouveau personnage de la commedia dell’arte, celui du medico della pesta. Dès la Révolution industrielle du XVIIIe siècle, le couvre-visage se développe. L’Italien Bernardino Ramazzini, précurseur de la médecine du travail et véritable fondateur de l’hygiène professionnelle, va s’intéresser aux corps de métier exposés à des substances nocives. Pour les infirmiers(ères), les plâtriers, les plumassiers, les cardeurs de laine ou encore les chapeliers, les fabricants de colle forte, les fossoyeurs et ceux qui travaillent dans les zones de marais insalubres, il préconise l’utilisation d’une étoffe ou d’une gaze sur le visage, à laquelle il suffit d’ajouter de l’eau de vinaigre ou d’autres produits comme l’eau de chaux pour se protéger.


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  • Berger et le 1er accessoire chirurgical

    Les cheminots exposés aux poussières nocives ne seront pas en reste. Vers la fin du XIXe siècle, Charles Urbain Bricogne, ingénieur dirigeant la Compagnie française des chemins de fer du Nord et président de l’Association des industriels contre les accidents du travail, met au point un masque pour les employés des chemins de fer et en généralise l’emploi. Entre-temps, des casques-masques de protection métalliques sont créés, comportant une fenêtre pour la vision et qui seront adoptés par les soudeurs de métaux. À la même période, le médecin allemand Carl Flügge plaide auprès de ses confrères pour le port du masque lors des opérations chirurgicales. Il semble que c’est le professeur français Paul Berger qui, lors d’une intervention à l’hôpital Tenon à Paris, en octobre 1897, a enfilé le premier cet accessoire devenu aujourd’hui un incontournable des salles d’opération.

    D’autres masques apparaissent en avril 1915, après l’attaque allemande au gaz contre les troupes britanniques. Ils sont déclinés sous forme de compresses de gaze imbibées d’hyposulfite de sodium. Cependant, peu efficaces, ils sont alors remplacés par des masques-cagoules, suivis en 1918 par des masques ARS munis d’un filtre carbone (appareils respiratoires spéciaux). En 1940, toutes les armées et les populations d’Europe en sont équipées.


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Masques contre les gaz, 1915

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Deux ouvrières de maintenance à l’aciérie Gary Works, dans l’Indiana, pendant la Seconde Guerre mondiale

  • San Francisco la pionnière

    Début 2020, le coronavirus a remis le masque sanitaire sous le feu des projecteurs d’un monde en état d’alerte. Néanmoins, l’usage de cet accessoire qui fait à la base office de protection contre l’inhalation de substances nocives est présent en Chine et au Japon depuis longtemps. Selon le sociologue japonais Mitsutoshi Horii, l’usage du masque est apparu entre 1918 et 1919 suite à la pandémie de la grippe espagnole qui a causé la mort de 250 000 à 470 000 personnes dans l’archipel japonais. Le traumatisme est dans tous les esprits lorsqu’une nouvelle épidémie refait surface en 1934, puis, plus tard, la grippe A H1N1 en 2009, et la contamination nucléaire liée à la centrale de Fukushima en 2011. Des masques avec différents filtres se développent et sont vendus au grand public. Et depuis, les Japonais le portent automatiquement lorsqu’ils sont malades, ou alors en prévention des allergies dues au pollen (très puissantes au printemps). Toujours selon le sociologue Horii, cette protection est une idée qui vient de Chine, où la tradition de se couvrir le visage pendant les crises sanitaires date de la grande peste mandchoue de 1910. Ensuite, le port du masque s’est généralisé dans l’est de l’Asie pour se protéger contre les pics de pollution depuis les années 1990, et contre l’épidémie de SRAS qui s’est répandue entre novembre 2002 et août 2003.

    Si le port du masque est associé à l’Extrême-Orient, c’est pourtant une habitude répandue par les États-Unis. Horii fait remarquer qu’en octobre 1918, alors que la grippe espagnole décime les populations mondiales, San Francisco émet la première loi qui rend le port du masque obligatoire en public. Un mois plus tard, la même directive est suivie à Paris. La pratique a néanmoins disparu rapidement et n’a subsisté que dans un contexte médical.

    Aujourd’hui, divers types de masques sont produits par millions. On nous fait miroiter même un modèle breveté capable de tuer virus et bactéries. Développé par Paul Boyé Technologies, un des premiers fabricants européens d’uniformes, de tenues de combat et d’équipements de sécurité, il a été baptisé « Biox », et testé avec succès contre une souche du coronavirus par la Direction générale française de l’armement (DGA). Il devrait être commercialisé avant la fin de l’année 2021.


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Infirmière de la Croix-Rouge masquée durant l’épidémie de grippe espagnole de 1918


Sources
https://www.lorientlejour.com/article/1265890/depuis-lempire-romain-le-masque-sanitaire-sous-toutes-ses-coutures.html
https://curiokids.net/le-masque-de-protection-a-travers-lhistoire/
https://gallica.bnf.fr/blog/12052020/sortez-masques-histoire-mediatique-du-masque-de-protection?mode=desktop
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MessageSujet: Re: Le grand retour du masque   Le grand retour du masque Icon_minitimeMer 15 Fév - 20:18

Vous avez remarqué ? Il y a encore des gens qui portent un masque Le grand retour du masque 35958 Le grand retour du masque 35958
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