Le 21 juin 1791, Louis XVI et sa famille étaient en route pour Montmédy. Ils seront arrêtés à Varennes. Parmi les raisons de ce malheur, on peut compter les retards. Celui dû à la roue cassée les força à s'arrêter à Montmirail à 11 heures; à ce moment-là, le voyage a déjà pris trois heures de retard sur l'horaire.
Voici les lieux et le récit :
Une grande et lourde berline arrive de la direction de Paris empruntant les bas de la ville plutôt que d’y entrer. Elle est alors chargée de cinq passagers et de trois domestiques. Les Montmiraillais connaissent bien cette chaussée de Montmirail. Elle grimpe à tel point qu’en ces lieux on a même un nom : « la grimpette de la Chaussée ». Le nom dit tout. « Le harnais casse »On retrouve la trace de ce récit dans L’histoire de Montmirail contée par L’abbé Boitel. Le brave curé que l’on devine royaliste a sans doute pleuré en écrivant ces lignes émouvantes.
Le roi Louis XVI arrivant dans la Chaussée de Montmirail est forcé de quitter la berline. Les trois domestiques n’en sont pas. Ce sont les gardes du corps du roi. La reine elle-même descend de la voiture pour aller chercher du lait et du pain pour le déjeuner de ses enfants dont le petit Dauphin Louis, qui deviendra très brièvement le roi Louis XVII.Le harnais de la berline ayant cassé, force était de procéder à des réparations. Mais cette perte de temps est dangereuse pour le roi. Ce matin du 21 juin chaque minute compte et les frontières de la Lorraine sont encore bien loin. « Que ce monsieur ressemble au Louis XVI »La laitière cédant son lait à la dame bien mise reconnaît la Reine. Servante de Vallerand à Paris elle a eu l’occasion de la voir déjà. Elle dit à son maître : « Je n’ai jamais vu personne ressembler davantage à la Reine. Quand j’entendrai que la Reine est passée à Montmirail, je n’en serai pas surprise. »
Voyant le roi descendre de la berline elle dit à son mari : « Que ce Monsieur ressemble au Louis XVI de nos écus de six francs. »Louis XVI, écu de 1791Le maître de poste également patron de l’hôtel du cheval blanc, Pierre Salomon, a été plus discret que celui de Varennes et ne dénoncera pas le roi. Pas plus que Monsieur Pyat, employé du château qui a eu l’occasion de rencontrer le roi au château de Montmirail dans le passé.
L’hôtel du cheval blanc est entré dans l’histoire
C’est ainsi que cette pauvre chaussée menant à Mécringes fut le temps de deux heures le théâtre d’une visite royale improbable et imprévue. L’hôtel n’existe plus aujourd’hui et est devenu logement locatif.
L’hôtel du Cheval Blanc aurait pu ensuite se baptiser « Le dernier roi » pour faire concurrence au « Grand Condé » et au « Vert Galant ». Ainsi trois grands nobles y auraient eu un nom. Mais la Révolution faisait peser un bien grand danger si l’on surprenait les habitants à aimer le roi de France. Sources du récit et des illustrations :https://actu.fr/le-pays-briard/
https://www.juvelize.com/index.php/dernieres-infos/1391-le-21-juin-1791-louis-xvi-marie-antoinette-et-leurs-enfants-arretes
https://fr.wikipedia.org/wiki/Montmirail_(Marne)
https://www.ma-shops.fr/cdma/item.php?id=455613
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Si on hésite un instant, le palais s’effondre comme les nuages qu'on voit quelquefois