Kay Kuffin
Nombre de messages : 63 Date d'inscription : 22/08/2021
| Sujet: Marie-Antoinette, une femme raffinée égarée chez les Bourbons Dim 22 Aoû - 22:21 | |
| D'après le livre de Pierre-Yves Beaurepaire A son arrivée à Versailles en 1770, la jeune Marie-Antoinette (elle a à peine 15 ans) découvre des moeurs bien différentes de celles qui ont bercé de son enfance à Schönbrunn. En particulier dans le domaine dulinaire... Très vite, la jeune Autrichienne doit se familiariser avec la cuisine des Bourbons riche en rôts et sauces, en totale contradiction avec les principes diététiques chers à sa mère l'impératrice Marie-Thérèse et sa prévention "contre le gibier, les viandes rouges en sauce ou les plats trop épicés".
C'est la thèse que défend le spécialiste des Lumières et de la franc-maçonnerie Pierre-Yves Beaurepaire, dans l'ouvrage qu'il a consacré en novembre 2016 à la Reine Marie-Antoinette dans la collection Biographie gourmande chez Payot. En cherchant bien et en adoptant une démarche d'historien (c'est à dire en laissant de côté tout ce que "détracteurs, partisans, mémorialistes et nostalgiques" de la Royauté ont construit...), il y a matière à dresser un autre portrait de celle que le peuple désigna vite sous le surnom de l'Autrichienne.
Non, nous explique le prof d'histoire, Marie-Antoinette n'était pas une Reine qui "picore" et qui "s'ennuie à table"... Elle n'était non plus la fashion victim incarnée par Kristen Dunst sur fond de musique rock ! Pas plus qu'elle n'a prononcé le mot terrible qu'on lui prête face au peuple grondant sous les fenêtres de Versailles: "Ils n'ont pas de pain ? Qu'on leur donne de la brioche".
Pierre-Yves Beaurepaire nous montre une jeune femme qui, n'arrivant pas à trouver sa place dans l'espace traditionnel de la Cour et de la table royale, se révèle plus en phase avec les tendances et les modes gastronomiques en vogue chez les philosophes des Lumières qu'avec les images véhiculées par les Mémoires de sa première femme de chambre Madame Campan ou par le film réalisé en 2006 par Sofia Coppola.
Dans son souci de s'adapter aux moeurs de la Cour comme dans la sélection des mets qu'elle propose à ses invités dans son refuge du Trianon, l'auteur identifie sa volonté de simplifier les usages de table et de mettre en place une "cuisine de société" réduite aux proches et aux intimes, allégée du faste et du decorum des repas publics de Louis XVI.
Pour Pierre-Yves Beaurepaire, son goût des fruits, son amour des laitages et du sucre "qui lui fait tant apprécier les meringues qui éclatent en bouche, les cerises et les fraises", son appétence pour les recettes au "chocolat à la fleur d'oranger ou à l'amande douce, moins puissantes que les chocolats très épicés qu'on buvait alors", et d'une manière générale son intérêt pour la nature et son attrait pour les végétaux, les produits naturels et authentiques sont les signes de la modernité de cette femme raffinée égarée chez les Bourbons.http://bruitcotecuisine.canalblog.com/ _________________ Parfois il n'y a pas d'explication.
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