La haute couture racontée par Stéphane Le Duc

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• La haute couture racontée par Stéphane Le Duc
  
  
  Christian Dior entouré de mannequins
  
  
  Jean-Baptiste Colbert, l'homme de confiance de Louis XIV, disait que la mode est à la France ce que les mines d'or du Pérou sont à l'Espagne. La haute couture est un art typiquement français marqué par de grands noms : Chanel, Dior, Gaultier. Le journaliste de mode Stéphane Le Duc explique comment elle est devenue une appellation protégée avec son univers de création codifié.
  
  D’emblée, Stéphane Le Duc précise quelle est la différence entre la haute couture et le prêt-à-porter : « La haute couture, c’est vraiment l’idée d’un travail fait à la main, des pièces uniques. […] Alors que le prêt-à-porter, c’est la grande diffusion. […] Il y a un prêt-à-porter de luxe aussi. […] Et on n’est pas obligé d’être français pour faire du prêt-à-porter. »
  
  
  Ses origines
  
  Au 17e siècle, Louis XIV codifie le vêtement pour l’aristocratie en imposant des règles pour les broderies et les couleurs portées. Ce concept se développe beaucoup plus tard avec Marie-Antoinette et Rose Bertin, une des rares femmes dans ce milieu en 1770, qui ouvre une boutique sur la rue du Faubourg-Saint-Honoré, à Paris. « Elle crée cette idée de mode éphémère, de changements, et qui fait que la mode va évoluer et se transformer », raconte Stéphane Le Duc.
  
  Par la suite, l’Anglais installé à Paris Charles-Frederick Worth « impose pour la première fois l’idée que c’est le couturier qui va décider de ce que les gens vont porter. Avant, c’était l’inverse. […] Il crée l’idée de présenter des collections. […] Il apporte les règles de la mode contemporaine », affirme Stéphane Le Duc.
  
  
  Des mannequins lors d'un défilé de mode de Jean-Paul Gaultier en 1978
  
  
  La Chambre syndicale de la haute couture est créée en 1911, et elle devient une appellation contrôlée en 1945. Pierre Cardin se démarque dans les années 1950, Yves Saint-Laurent fait de même dans la décennie 1960, et Jean-Paul Gaultier, dans les années 1980 et 1990.
  
  
  La concurrence étrangère
  
  Malgré la compétition internationale, Paris conserve, encore aujourd'hui, son titre de capitale de la haute couture : « Ils ont réussi à ramener ces gens, ces Versace, ces Valentino, dans le giron de la haute couture en les invitant à être des membres correspondants ou invités, explique Stéphane Le Duc. La mode, qui devient internationale, demeure à Paris finalement. »
  
  En ce qui concerne l’avenir de la haute couture, Stéphane Le Duc est résolument optimiste : « On a compris aussi que c’était un trésor caché ou un trésor qu’il était important de préserver. »
  

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