Le comte et la comtesse du Nord assistent à un bal dans la salle de l’Opéra.
Il ne s’agit pas d’un bal paré, et on ne dansera pas de menuet.
Le bal débutera à 18 heures.
16 heuresIls sont revenus de Paris à Versailles, vers 16 heures; ils descendent dans leur appartement où ils font leur toilette. Cet appartement de prêt est au rez de chaussée de l’Aile des Princes donnant sur le parterre du Midi.
Quelques temps avant le bal, le duc de Villequier, premier gentilhomme de la Chambre du Roi, vient les prendre et les conduit à la salle de l’Opéra, où se déroulera le bal.
Les seigneurs et dames qui accompagnaient le comte et la comtesse du Nord, sont conduits par le duc de Villequier, qui avait été les prendre à la salle des ambassadeurs, au rez de chaussée du corps central. Toutes les personnes attachées au comte et à la comtesse du Nord, auxquelles le duc de Villequier avait donné des billets pour voir le bal, sont conduits, sur son ordre, par deux garçons de la musique.
A 18 heurestout le monde est placé; la salle est éclairée de huit mille bougies. La comtesse du Nord, accompagnée du duc de Villequier, arrive à l’Opéra, quinze minutes avant l’arrivée de Marie Antoinette; elle reçut, par le duc de Fleury, premier gentilhomme de la Chambre du Roi, à la porte de la salle de l’Opéra. Il lui donne la main et l’amène jusq’au rang des pliants destinés à la Famille Royale. Elle salue tout le monde, qui était debout, et s’assoit au deuxième pliant.
Le comte du Nord l’avait suivie avec le prince de Bariatinsky.
Madame se met près de la comtesse du Nord, et au-dessus. Mme la comtesse d’Artois est à sa gauche, ensuite Mme Elisabeth, Mademoiselle de Condé, la duchesse de Bourbon, la duchesse de Chartres et la princesse de Lamballe; derrière ces dames étaient trois banquettes occupées par les dames du palais ou de compagnie de la Reine et des princesses.
Derrière l’orchestre, où il y avait 100 instruments, se trouvaient quatre rangs de banquettes en gradin et en fer à cheval; dans chacune cinquante femmes de Paris.
A la droite de la comtesse du Nord, et en gradins, douze dames russes de sa suite; derrière des dames de la Cour ne dansant pas, et derrière celles-ci et en gradins, les personnes présentées entrant sans billets.
C’étaient les quatre premiers gentilshommes de la Chambre du Roi qui avaient placés: le duc de Villequier, le maréchal-duc de Duras, le duc de Villequier et le duc de Fronsac, survivancier de son père le maréchal-duc de Richelieu.
Vers 18h15Marie Antoinette arrive et va droit à la comtesse du Nord, et lui offre de danser. La comtesse du Nord refuse ainsi que le comte du Nord. Marie Antoinette ouvre le bal par une contredanse à huit avec M. le comte d’Artois.
Marie Antoinette est habillée dans le costume de Gabrielle d’Estrées; un chapeau noir avec des plumes blanches, une masse de plumes de héron, rattachées par quatre diamants et une ganse de diamants, ayant pour bouton le diamant « Pitt », valant deux millions de livres; un devant de corps tout en diamants, une ceinture de diamants sur une robe de gaze d’argent, blanche, semé de paillettes, avec des bouillons en or rattachés par des diamants.
Puis, on commence une seconde contredanse. Marie Antoinette en dansera quatre, dont deux avec le marquis de La Fayette et des américains à qui Louis XVI parle très souvent, et que Marie Antoinette traite avec une bonté et une préférence marquées.
Marie Antoinette prend indifféremment, durant le bal, plusieurs places sur différentes banquettes; Louis XVI se promène dans toute la salle, et s’assoit plusieurs fois.
La comtesse du Nord conviendra qu’il n’y avait rien de si beau et qu’il ne fallait plus voyager quand on avait vu une aussi brillante Cour. Toute la Cour est habillée de sa plus grande parure.
Les rafraichissements sont servis par les pages du Roi de la Grande et de la Petite Écuries, en surtout galonné d’or, et les pages de la Chambre en grand habit. On donne des glaces, des liqueurs fraîches, des oranges…
A 21 heuresLouis XVI et Marie Antoinette sortent et sont suivies du comte et de la comtesse du Nord, que le duc de Fronsac, premier gentilhomme de la Chambre du Roi en survivance, ramena à son appartement en lui donnant la main. =AZWPvNEpzSMpVnxOZIBcIu3UJxbIol2Xu4wkGZEFbKPlWgX88qdmpbUO2hxHUU1gnMeUfR2djI9kcgaz0EKUW1-VP9wZrYuELGIbYhrjVxrjMf5jK9ZuTO7WS2PjHN7PboEftyYpLA2D6jHXWIcx-0XCl9GQJ6AIDVaMtc6p_6YberarLzE29UWPv_D6enixFks&__tn__=*NK-R]#versailles