Le Boudoir de Marie-Antoinette

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 20 juin 1792

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yann sinclair

yann sinclair


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MessageSujet: 20 juin 1792   20 juin 1792 Icon_minitimeMar 21 Juin - 7:02


20 juin 1792 0244

Mercredi 20 juin 1792


Louis XVI convoque le Conseil et dit à M. Lajard, le ministre de la guerre, de faire les dispositions militaires nécessaires de défense, mais de n’agir qu’à la dernière extrémité.


De son côté, M. Aclocque tâche de rassurer le Roi et à la Famille Royale.


La garde, qui est dans la Cour, sous la pression de la foule est repoussée sous la pression de celle-ci. La foule courre jusqu’au grand escalier pour entrer dans le château.

Les suisses et les gardes nationaux, placés sous le péristyle, incapables de résister à cette masse, montent dans les appartements pour s’y barricader. Ils sont suivis de près par les marseillais.


Louis XVI observe, tout froidement, tantôt de la fenêtre de M. de Septeuil donnant sur le jardin, tantôt de la Chambre du Conseil donnant sur la cour. Il avait, sur la demande des chefs de garde, renvoyé, deux heures avant tout ce qu’i n’était pas indispensable à son service.


Louis XVI et la Famille Royale se regroupent dans la salle
Le peuple envahit le château des Tuileries; à ce moment-là, le Roi et la Famille Royale sont dans la chambre du Lit, entourés de quelques serviteurs fidèles: M. Alcoque, commandent de bataillon de la garde nationale, du maréchal de Mouchy, le maréchal de Beauvau, le maréchal de Mailly, du comte d’Hervilly, du marquis de Tourzel, de M. de Septeuil, premier valet de chambre de quartier, de M. d’Aubier, gentilhomme ordinaire, de M. Joly, le comte de Montmorin, ancien ministre, le duc de Choiseul, le comte d’Haussonville, le vicomte de Saint-Priest, le marquis de Champcenetz, le baron de Wittinhott, le comte de Paroy, le chevalier du Pujet

On avait bien fermé la porte à deux verrous, et on savait que la pièce antérieure pleine de troupes. Cela était rassurant, mais on ne savait pas ce qu’il se passait dans le grand escalier.

Louis XVI sort de la Chambre du Lit, précédé de M. de Saint-Gentil, premier valet de garde-robe, et suivi par M. de Septeuil, premier valet de chambre et trésorier de la Liste Civile. Il est entouré, dans l’Oeil de Bœuf par: M. Aclocque, commandant; M. d’Aubier, gentilhomme ordinaire; M. Carot, garde national; M. Guinguerlot, officier des chasseurs, M. Vinfrais, officier d’infanterie et par M. de Bougainville. Tous ont mis l’épée à la main pour fondre sur le premier rang des assaillants. Louis XVI, par deux fois, leur ordonne de remettre l’épée au fourreau. Ils ont obéi. Les sans-culottes, étant entrés dans la salle des suisses, ils forcent la porte de l’œil de Bœuf à coups de crosses et baïonnettes. L’une d’elle passe le panneau de la porte. Alors, Louis XVI dit à l’huissier « Ouvrez, je ne veux pas qu’ils entrent en forçant la porte » Face à l’hésitation de l’huissier, il lui ordonne « Ouvrez, je le veux et vous l’ordonne » L’huissier s’exécute.

Lorsque la foule entre dans la pièce, M. Aclcoque le fait placer dans une embrassure de fenêtre, et se place devant lui, ainsi que le maréchal de Mouchy.

Mme Elisabeth, qui avait suivi son frère, se place dans l’embrasure qui précède celle où se trouve du Roi. La foule la prend pour la Reine. Elle enjoint de l’en dissuade la foule pour sauver la Reine.
Dans cet instant, de l’intérieur, les ministres accourent.

Le garde national dont le Roi a saisi la main pour la poser sur son cœur, et le convaincre qu’il était sans émotion, s’appelle Jean-Michel Gosse, négociant. C’est un grenadier volontaire du bataillon de Saint-Opportune.
Le maréchal de Mouchy est auprès de Louis XVI. Attachant à sa boutonnière de son habit une canne que son âge lui rendait nécessaire, il repousse, malgré son âge, plusieurs fois les émeutiers dont la violence pouvait faire craindre pour les jours du Roi.

Le comte de Quitry, oncle de Mme de Lage de Volude, ci-devant dame de la princesse de Lamballe et émigrée, se trouve dans la même pièce que Louis XVI.

M. Lajard, ministre de la guerre, voyant le danger encouru par le Roi, descend dans la cour et appelle 20 grenadiers pour venir faire rempart de leurs corps. Ils empruntent l’escalier du Roi mais celui-ci se trouvent obstrué ; ils arrivent donc par un autre côté dans la pièce où se trouve le Roi, font une haie avec les autres défenseurs depuis l’embrassure où se trouve Mme Elisabeth à celle du Roi.


En allant dans la chambre du Lit, Louis XVI avait demandé à ce que l’on éloigne la Reine et ses enfants pour les protéger. On entraine la Reine dans l’appartement de son fils, puis on passe dans celui de Madame Royale. Elle revient sur ses pas dans l’appartement de son fils pour aller dans la chambre du Roi et enfin dans la salle du Conseil. Marie Antoinette voulant rejoindre le Roi, la princesse de Lamballe lui dit, gentiment: « votre place est auprès de vos enfants » Dans la salle du Conseil, elle s’assoit devant la table où s’assoient ordinairement le Roi et les ministres; le prince royal est à sa droite, Madame Royale à sa gauche. Ils sont entourés du bataillon des filles Saint-Thomas.

Derrière la Reine sont la princesse de Lamballe, la marquise de Tourzel, Gouvernante des Enfants de France, la princesse de Tarente, la baronne de Mackau, la marquise de La Roche-Aymon, la duchesse de Maillé, la comtesse de Ginestous, duchesse de Duras, duchesse de Luynes.

Marie Antoinette avait ordonné à M. Hue, valet de chambre de son fils, de le conduire par le petit escalier chez Mme de Mackau, qui demeurait dans les mansardes, et dit au comte du Pujet et au comte de Paroy de l’accompagner. M. Hue croit prudent de faire passer le comte de Paroy devant pour prévenir les obstacles et prier Mme de Mackau d’avertir s’il y avait le moindre danger. Le comte de Paroy part vite et trouve Mme de Mackau avec le comte de Vanoise. Elle lui dit avoir une bonne cachette pour le prince royal. Après avoir attendu un bon quart d’heure, ne voyant pas arriver M. Hue et le prince royal, le comte de Paroy sort pour rejoindre le Roi, mais le bruit confus qu’il entend au bas de l’escalier prouve que celui-ci n’est plus libre. Il s’en retourne chez Mme de Mackau. Après avoir entendu deux heures, et que le bruit diminua, il sort et apprend que le Roi et la Famille Royale se portaient bien, et que la foule sortait pour partir par la porte donnant sur le jardin et l’autre partie par un escalier donnant sur le corridor. Après avoir apporté ses nouvelles à Mme de Mackau, le comte de Paroy repart vers la salle du Conseil où se trouve Marie Antoinette et ses enfants barricadés derrière la table du conseil.

Dans la salle du conseil, le comte du Pujet l’aborde et lui raconte qu’au moment de monter le prince royal, Marie Antoinette l’avait rappelé ainsi que M. Hue, car elle venait d’apprendre que l’on avait forcé la salle d’à côté.

Les appartements du Roi, du prince royal et de Madame Royale ont été endommagés par la foule.

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