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| Elisabeth Vigée Le Brun, les couleurs de l'émancipation | |
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+2Cochevis de Thekla Fleur de Pomme de Terre 6 participants | Auteur | Message |
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Fleur de Pomme de Terre
Nombre de messages : 257 Date d'inscription : 01/01/2019
| Sujet: Elisabeth Vigée Le Brun, les couleurs de l'émancipation Mer 19 Oct - 14:43 | |
| Ecoutez l’histoire d’Elisabeth Vigée Le Brun racontée par l’historienne Virginie Girod, dans un récit inédit en deux épisodes.
https://www.europe1.fr/emissions/Au-coeur-de-l-histoire/elisabeth-vigee-le-brun-les-couleurs-de-lemancipation-a-versailles-partie-1-4140133 https://www.europe1.fr/emissions/Au-coeur-de-l-histoire/elisabeth-vigee-le-brun-les-couleurs-de-lemancipation-partie-2-4140315 _________________ Et c'est quoi maintenant ? Violoncelle ?
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| | | Cochevis de Thekla
Nombre de messages : 511 Date d'inscription : 01/07/2018
| Sujet: Re: Elisabeth Vigée Le Brun, les couleurs de l'émancipation Jeu 20 Oct - 9:14 | |
| Merci Fleur. _________________ un peu vif
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| | | Aglae
Nombre de messages : 1687 Date d'inscription : 09/10/2016
| Sujet: Re: Elisabeth Vigée Le Brun, les couleurs de l'émancipation Jeu 20 Oct - 10:10 | |
| Merci beaucoup ! puisque ce fil porte le titre bienvenu "d'émancipation", je vais le compléter avec un charmant article paru dans Madame Figaro...... https://madame.lefigaro.fr/celebrites/culture/la-peintre-elisabeth-vigee-le-brun-creatrice-du-sourire-moderne-20221016 Peintre virtuose, très appréciée de Marie-Antoinette, elle libéra l'art du portrait en représentant des visages souriants et naturels. Un portrait signé Virginie Girod, docteure en histoire.Scandale au Salon de l'Académie royale de peinture ! En cette année 1787, Élisabeth Vigée Le Brun, la portraitiste favorite de Marie-Antoinette, a exposé une toile la représentant avec sa fille entre les bras. Sur cet autoportrait, l'artiste sourit : on voit ses dents nacrées entre ses lèvres roses, dont les commissures remontent en direction de ses oreilles. Peindre un sourire joyeux relève alors de la subversion… Depuis des siècles, on peint les modèles bouches closes, question d'élégance. Les aristocrates et les bourgeois souhaitent se faire représenter selon les codes artistiques en vigueur. Leurs visages sont souvent inexpressifs, ou à peine illuminés d'un sourire mutin, ou vaniteux, mais aux lèvres toujours pincées. Un large sourire dévoilant l'intérieur de la bouche risquerait de trahir une dentition gâtée, faute de soins, et serait la preuve de mœurs relâchées ou d'une appartenance au bas peuple. La Jeune Fille à la perle, de Vermeer, peinte en 1665, exhale un soupir parce qu'elle n'est qu'une servante. En revanche, lorsque Rembrandt se peint riant aux éclats en 1668, il a clairement la volonté de choquer. Mais un beau sourire joyeux aussi spontané que celui qu'on capte aujourd'hui sur une photographie, personne ne l'a fait avant Vigée Le Brun.Fille de pastelliste, Élisabeth montre une prédisposition pour le dessin. Son père la pousse à se former auprès d'amis peintres, et la jeune virtuose commence à gagner sa vie dès l'âge de 14 ans. Outre son talent, ses clients raffolent de sa jeunesse. À 20 ans, elle est la portraitiste la plus en vogue de France. Sa réputation lui permet d'obtenir des commandes à la cour. En 1783, elle immortalise la reine dans une robe d'intérieur en mousseline blanche, sans corset ni poudre sur les cheveux. Une simplicité à l'origine d'un autre scandale.L'un des premiers vrais sourires qu'elle peint est sans doute le sien dans un autoportrait daté de 1782. Cet acte novateur n'a rien de politique. Élisabeth Vigée Le Brun suit son sens de l'esthétique. Elle aime peindre les femmes dans des robes sans chichis afin de mettre leur visage davantage en valeur que les kilomètres de soie qui les étouffent. Elle souhaite les montrer sur la toile telles qu'elles sont dans l'intimité de la séance de pose : joyeuses, sensibles et souriantes. Après s'être fait la main sur propre visage, elle peint les sourires aux lèvres entrouvertes de ses modèles, dévoile les dents des amies de la reine, à l'instar de celles de la sublime Gabrielle de Polignac. Le 5 octobre 1789, alors que les Parisiennes ramènent la famille royale dans la capitale, Élisabeth part en exil. Pendant vingt ans, elle sillonne l'Europe, offre ses services dans les cours, de Naples à Berlin en passant par Saint-Pétersbourg. Elle affine son style, celui de la portraitiste des femmes libres devant son chevalet. L'anglaise lady Hamilton apparaît dans toute sa sensualité, costumée en bacchante, un large sourire animant son visage. Même Caroline Murat, la sœur de Napoléon, laisse apercevoir de blanches incisives ourlées d'incarnat.
Lorsqu'elle rentre en France en 1802, Élisabeth Vigée Le Brun est considérée comme la meilleure portraitiste d'Europe. Devenue la peintre des dames du monde par amour pour la délicatesse féminine, elle s'impose comme la créatrice du sourire moderne. |
| | | Miss Lethaby
Nombre de messages : 159 Date d'inscription : 14/05/2019
| Sujet: Re: Elisabeth Vigée Le Brun, les couleurs de l'émancipation Jeu 20 Oct - 10:20 | |
| Superbe article Merci _________________ very talkative
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| | | Aglae
Nombre de messages : 1687 Date d'inscription : 09/10/2016
| Sujet: Re: Elisabeth Vigée Le Brun, les couleurs de l'émancipation Jeu 20 Oct - 10:49 | |
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| | | noumea
Nombre de messages : 56 Date d'inscription : 18/11/2018
| Sujet: Re: Elisabeth Vigée Le Brun, les couleurs de l'émancipation Ven 2 Déc - 22:25 | |
| Passionnant ! Merci Aglae. _________________ Maman, est-ce qu’hier n’est pas fini ?
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| | | flower power
Nombre de messages : 518 Date d'inscription : 09/05/2015
| Sujet: Re: Elisabeth Vigée Le Brun, les couleurs de l'émancipation Sam 3 Déc - 12:23 | |
| - Aglae a écrit:
- Merci beaucoup ! puisque ce fil porte le titre bienvenu "d'émancipation", je vais le compléter avec un charmant article paru dans Madame Figaro......
https://madame.lefigaro.fr/celebrites/culture/la-peintre-elisabeth-vigee-le-brun-creatrice-du-sourire-moderne-20221016
Peintre virtuose, très appréciée de Marie-Antoinette, elle libéra l'art du portrait en représentant des visages souriants et naturels. Un portrait signé Virginie Girod, docteure en histoire.
Scandale au Salon de l'Académie royale de peinture ! En cette année 1787, Élisabeth Vigée Le Brun, la portraitiste favorite de Marie-Antoinette, a exposé une toile la représentant avec sa fille entre les bras. Sur cet autoportrait, l'artiste sourit : on voit ses dents nacrées entre ses lèvres roses, dont les commissures remontent en direction de ses oreilles. Peindre un sourire joyeux relève alors de la subversion… Depuis des siècles, on peint les modèles bouches closes, question d'élégance. Les aristocrates et les bourgeois souhaitent se faire représenter selon les codes artistiques en vigueur. Leurs visages sont souvent inexpressifs, ou à peine illuminés d'un sourire mutin, ou vaniteux, mais aux lèvres toujours pincées. Un large sourire dévoilant l'intérieur de la bouche risquerait de trahir une dentition gâtée, faute de soins, et serait la preuve de mœurs relâchées ou d'une appartenance au bas peuple. La Jeune Fille à la perle, de Vermeer, peinte en 1665, exhale un soupir parce qu'elle n'est qu'une servante. En revanche, lorsque Rembrandt se peint riant aux éclats en 1668, il a clairement la volonté de choquer. Mais un beau sourire joyeux aussi spontané que celui qu'on capte aujourd'hui sur une photographie, personne ne l'a fait avant Vigée Le Brun.
Fille de pastelliste, Élisabeth montre une prédisposition pour le dessin. Son père la pousse à se former auprès d'amis peintres, et la jeune virtuose commence à gagner sa vie dès l'âge de 14 ans. Outre son talent, ses clients raffolent de sa jeunesse. À 20 ans, elle est la portraitiste la plus en vogue de France. Sa réputation lui permet d'obtenir des commandes à la cour. En 1783, elle immortalise la reine dans une robe d'intérieur en mousseline blanche, sans corset ni poudre sur les cheveux. Une simplicité à l'origine d'un autre scandale.
L'un des premiers vrais sourires qu'elle peint est sans doute le sien dans un autoportrait daté de 1782. Cet acte novateur n'a rien de politique. Élisabeth Vigée Le Brun suit son sens de l'esthétique. Elle aime peindre les femmes dans des robes sans chichis afin de mettre leur visage davantage en valeur que les kilomètres de soie qui les étouffent. Elle souhaite les montrer sur la toile telles qu'elles sont dans l'intimité de la séance de pose : joyeuses, sensibles et souriantes. Après s'être fait la main sur propre visage, elle peint les sourires aux lèvres entrouvertes de ses modèles, dévoile les dents des amies de la reine, à l'instar de celles de la sublime Gabrielle de Polignac. Le 5 octobre 1789, alors que les Parisiennes ramènent la famille royale dans la capitale, Élisabeth part en exil. Pendant vingt ans, elle sillonne l'Europe, offre ses services dans les cours, de Naples à Berlin en passant par Saint-Pétersbourg. Elle affine son style, celui de la portraitiste des femmes libres devant son chevalet. L'anglaise lady Hamilton apparaît dans toute sa sensualité, costumée en bacchante, un large sourire animant son visage. Même Caroline Murat, la sœur de Napoléon, laisse apercevoir de blanches incisives ourlées d'incarnat.
Lorsqu'elle rentre en France en 1802, Élisabeth Vigée Le Brun est considérée comme la meilleure portraitiste d'Europe. Devenue la peintre des dames du monde par amour pour la délicatesse féminine, elle s'impose comme la créatrice du sourire moderne. Merci Aglae. Elle était fascinante, cette Elisabeth. _________________ a mortifying family tradition
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