Le Boudoir de Marie-Antoinette

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 Marie-Antoinette : autopsie d’une obsession

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Fakir

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Marie-Antoinette : autopsie d’une obsession Empty
MessageSujet: Marie-Antoinette : autopsie d’une obsession   Marie-Antoinette : autopsie d’une obsession Icon_minitimeLun 30 Jan - 14:03

Bonjour à tout le boudoir, je m'étonne de ne pas trouver un article déjà ancien mais très intéressant.

  • Marie-Antoinette : autopsie d’une obsession

    Par Maïlys Celeux-Lanval

    Héroïne de romans, de films et de très nombreuses œuvres d’art, tour à tour détestée, adulée et érigée en icône tendance, Marie-Antoinette est le personnage historique le plus abondamment représenté. À la Conciergerie, ancienne prison révolutionnaire où elle vécut ses dernières semaines, le Centre des monuments nationaux fait le point sur ce phénomène en réunissant plus de deux siècles d’images en tout genre. Pour étudier de près cette intrigante obsession.

    Marie-Antoinette : autopsie d’une obsession Telech12
    Erwin Olaf, Royal Blood Marie Antoinette 1793


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    « Marie-Antoinette est devenue un produit d’appel à l’échelle mondiale », conclut Antoine de Baecque, historien commissaire de l’exposition, devant la vitrine d’objets en tout genre qui achève le parcours. Boîtes de biscuits, vaisselle, poupées, tablettes de chocolat et produits de beauté déclinent l’image de la reine dans toutes sortes de styles à dominante rose bonbon, qui en font une icône commerciale du chic et de l’élégance à la française. Étonnant ? Pas tant que ça. L’Autrichienne, née en 1755 et mariée à 14 ans au futur roi des Français Louis XVI par une mère calculatrice – Marie-Thérèse d’Autriche, qui souhaitait par ce mariage réconcilier les deux pays –, a vu son image indéfiniment maniée pour servir toutes sortes de discours contraires. Exécutée et jetée dans une fosse commune en 1793, Marie-Antoinette a été représentée en mère, en putain, en sainte, en dépensière, en gravure de mode ; plus récemment, dans le sillage du culte porté à Lady Diana, elle est devenue l’héroïne contemporaine d’un art de vivre festif, sensible et rebelle.

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    Tout commence par une « guerre des images », explique Antoine de Baecque, qui débute du vivant de la Reine et ne s’achève que dans les années 1950. « C’est le personnage le plus détesté de France » : étrangère, celle que l’on surnomme « l’Autre Chienne » est dessinée en maîtresse lubrique dans des caricatures pornographiques, qui moquent également la célèbre incapacité du Roi. À ces représentations particulièrement appréciées des foules révolutionnaires, s’oppose le culte royaliste qui conserve avec passion les reliques de la Reine et la représente en martyre. Édifiants, les petits portraits d’Alexandre Kucharski, qui prend le relais de la peintre officielle Élisabeth Vigée-Le Brun, émigrée, montrent la Reine dans une attitude ultra-sobre, « emmaillotée dans la tragédie », alors qu’elle a quitté Versailles et est emprisonnée. Bien plus tard, en 1900, Jean-Emmanuel van den Büssche représentera Le Peintre David dessinant Marie-Antoinette conduite au supplice en 1793 : c’est là l’illustration la plus littérale d’une légende républicaine selon laquelle Jacques-Louis David, emblématique peintre de la Révolution, aurait saisi le profil de la Reine partant à l’échafaud. Le récit de la vie de Marie-Antoinette est donc pavé d’images.

    Marie-Antoinette : autopsie d’une obsession 22_le-10
    Joseph-Emmanuel van den Büssche, Le peintre David dessinant Marie-Antoinette conduite au supplice, 1900


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    La reine avait elle-même le devoir de façonner et de maîtriser son image – on parlerait aujourd’hui de « communication visuelle ». Une mission menée à bien par Élisabeth Vigée-Le Brun, portraitiste sublime d’une reine qui défie les protocoles versaillais en privilégiant une vie intime, sensible, et qui tient à élever elle-même ses enfants ; et la voici en mère, en amoureuse de la mode, ou tenant une rose éclatante. Les portraits scandalisent car ils défont les préceptes rigides de l’iconographie monarchique en montrant la Reine dans une attitude « décontractée »… et infiniment liée à une pure quête esthétique. Chantal Thomas, historienne et romancière, fait dire à la jeune protagoniste des Adieux à la Reine (2002) : « Entrant à Versailles, j’avais cru entrer dans le royaume de la Beauté. J’appris, en découvrant les domaines de la Reine, que cette beauté pouvait prendre un aspect plus personnel, subtil, délicat ». Et d’évoquer, plus loin, ses innombrables bijoux et coquetteries.

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    Marie-Antoinette : autopsie d’une obsession Wig0310
    Asya Kozina, Baroque wig 03, 2015



    Car Marie-Antoinette est une femme de goût, qui aime les étoffes, les beaux endroits et les beaux objets (mais délaisse la lecture). Elle a un rôle déterminant de mécène dans l’histoire des arts textiles : elle lance des modes, a ses créateurs, multiplie les extravagances. On admire autant qu’on moque ses coiffures hallucinantes, plantées de plumes ou surmontées… d’une maquette de bateau ! Ce sont ces mêmes folies qui passionnent les créateurs contemporains, et inspirent des collections de mode (Louboutin), des shootings photo (avec Madonna ou Kate Moss en Marie-Antoinette) ou, en 2013, une spectaculaire œuvre de papier signée Asya Kozina et Dmitry Kozin reprenant la fameuse perruque-bateau. Référence inoubliable : en 2006, la réalisatrice Sofia Coppola filme avec jubilation cette passion pour la mode, glissant au passage quelques accessoires anachroniques comme les fameuses Converses qui achèvent d’en faire une icône tendance.

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    Marie-Antoinette, c’est aussi un corps, des seins. Antoine Boudin en reprend la forme dans son service de céramique Sèn (2010), réactualisant le mythe de la coupe de champagne modelée sur le sein de la Reine. Et ce n’est sans doute pas par hasard que le duo queer Pierre et Gilles proposa à Zahia, figure médiatique célèbre pour sa plastique, de poser en Marie-Antoinette kitschissime en 2014, soit en plein scandale sexuel impliquant un célèbre joueur de football. La jeune femme incarne ici à merveille la « libertine » moquée, politisée que fut la reine. Quant à sa tête, coupée au nom de la Révolution française, elle a bien sûr été au centre de bien des représentations, notamment révolutionnaires et satyriques – jusqu’au photographe Erwin Olaf, qui met en scène en 2000 une jeune fille tout de blanc vêtue, tenant sa tête adolescente, dégoulinante de sang [ill. en une]. « Le corps tient sa tête, à jamais debout dans l’imaginaire » assène Antoine de Baecque. Car l’ambiguïté de la Reine n’a pas fini de passionner… La boutique de la Conciergerie en témoigne aisément.

lien texte https://www.beauxarts.com/expos/marie-antoinette-autopsie-dune-obsession/
lien photos https://www.beauxarts.com/expos/marie-antoinette-autopsie-dune-obsession/#&gid=1&pid=1
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