Une exposition sur les trésors de Naples

J'ai songé un instant à annoncer cet événement dans la section consacrée à Marie Caroline.   Puis, je me suis dit qu'il était plus accessible ici.   

Les trésors de Naples au musée Maillol

Les Napolitains s’enorgueillissent, à juste titre, de posséder une des plus belles collections de joyaux et de pièces rares du monde. Le musée Maillol les accueillera au cours du printemps 2014 à Paris




L’exposition « Le Trésor de Naples, les joyaux de San Gennaro », qui se tiendra au musée Maillol du 19 mars au 20 juillet 2014, est centrée autour de San Gennaro, saint Janvier, mort martyr sous Dioclétien, grand patron de la ville de Naples. Son sang recueilli par une pieuse femme dans deux ampoules, se liquéfie trois fois l’an aux mêmes dates depuis des siècles, phénomène que même la science  ne peut expliquer. Un contrat insolite, établi en janvier 1527, devant notaire, lie la ville bâtie sur un volcan toujours en activité le Vésuve et le saint, San Gennaro mort il y a plus de 1250 ans. Le but : protéger la ville de la peste et des éruptions du Vésuve. Le peuple en échange, s’engage à travers la Députation à constituer un trésor et à lui construire une  nouvelle chapelle au sein de la cathédrale.

La Députation, institution laïque, créée en 1601 est une ancienne organisation  encore active en Italie, constituée  de 10 représentants de la noblesse et de deux du peuple. Elle garantit depuis quatre siècles, l’intangibilité des ampoules de sang et des saintes reliques, l’administration et la tutelle du culte et du trésor de San Gennaro.

Parmi les plus belles œuvres de l’immense trésor de San Gennaro, nous pouvons  admirer quelques pièces exceptionnelles.

Le reliquaire du sang du martyr en vermeil, du XIVème siècle créé par des orfèvres angevins, tout en finesse ; un travail de toute beauté, qui ne sort pratiquement jamais de Naples.
Le collier de San Gennaro, spectaculaire assemblage de bijoux réalisé entre le XVIIème et le XIXème siècle et donnés par des souverains comme Charles V de Bourbon, Joseph Bonaparte, Marie-Caroline de Habsbourg sœur de Marie-Antoinette et des Napolitains anonymes.

La mitre du saint, réalisé en 1713 par Matteo Treglia, recouverte de 3326 diamants, 198 émeraudes et un rubis d’une si belle eau, qu’on l’a surnommé «  la lave du Vésuve »
On pourra admirer également des ciboires, croix épiscopale, calice, croix d’autel, bustes de Sainte Irène, Saint Joseph, Saint Pierre Martyr…

Une exposition de toute beauté où l’on doit courir sous peine de manquer beaucoup.

Trésor de Naples les joyaux de San Gennaro, musée Maillol du 19 au 20 mars 2014.

Musée Maillol
59/61, rue de Grenelle
75007 Paris
Tél. : 01 42 22 59 58
contact@museemaillol.com
http://www.maison.com/ailleurs/expositions/tresors-naples-musee-maillol-7706/

Un autre article sur cette exposition:

Mars 2014. Exposition du Trésor de Naples au musée Maillol

Parmi les plus grandes collections de joaillerie du monde, le Trésor de Naples, appelé aussi les Joyaux de San Gennaro, saint Patron de la Ville, propriété du peuple napolitain lui-même, sera exceptionnellement au musée Maillol du 19 mars au 20 juillet 2014.

San Gennaro, saint Janvier, reconnu par les traditions catholique et orthodoxe, est mort en martyr sous le décret de persécution de Dioclétien, remis en vigueur par Timothée en 305.

Ce ne fut pas facile ! Jeté au bûcher, il en réchappa indemne. Est-ce cela qui en fit le saint patron de la ville de Naples, toujours sous la menace du feu de son volcan ? Fouetté au sang, il fut jeté en prison, puis mené avec ses compagnons d’infortune à quelques lions, hyènes et tigres supposément affamés. Las, les animaux se couchèrent à leurs pieds. Heureusement la décapitation parvint à conclure l’affaire.


Matteo Treglia, Mitre de San Gennaro, 1713, Naples,
Museo del Tesoro di San Gennaro Argent doré, 3326 diamants,
168 rubis, 198 émeraudes et 2 grenats — H.45 cm © Matteo D’Eletto

Deux fioles ou ampoules de son sang furent recueillies, et se prêtent depuis à des liquéfactions publiques, répétées (3 fois par an) et très certainement miraculeuses du moins en partie car sinon comment entendre une telle crédulité de la part de tant de gens ?

Plus tard, en 1526 et 1527, Naples allait souffrir de la guerre et de la peste. Devant de tels fléaux, un étonnant contrat devant notaire fut signé entre la ville et le saint disparu quelque 1200 ans plus tôt. Il s’engageait (vous avez bien lu !) à protéger la ville de la peste et des irruptions du Vésuve, et le peuple de la ville lui constituait un trésor et bâtissait une nouvelle chapelle au sein de a cathédrale.

Ce sont les plus importants chefs-d’œuvre de l’immense trésor de San Gennaro qui seront montrés à cette exposition.du musée Maillol :


Michele Dato, Collier de San Gennaro, 1679
Or, argent et pierres précieuses — 60 × 50 cm © Matteo D’Eletto


Le collier de San Gennaro. Ce spectaculaire assemblage de bijoux a été réalisé entre le XVIIe et le XIXe siècle. Il rassemble les dons de quelques illustres souverains dont Charles V de Bourbon, Joseph Bonaparte, Marie-Caroline de Habsbourg, qui fut la sœur de Marie-Antoinette auxquels sont venus s’ajouter ceux d’anonymes Napolitains, mettant ainsi à égalité peuple et souverains.

- la mitre du Saint. Recouverte de 3326 diamants, 168 rubis, 198 émeraudes, elle fut réalisée en 1713 par Matteo Treglia. Parmi ces pierres exceptionnelles figure la plus belle et la plus importante collection d’émeraudes colombiennes au monde, et un rubis d’une couleur si intense qu’il fut surnommé "la lave du Vésuve".

- 15 bustes colossaux et 2 statues d’argent massif réalisés par les plus grands sculpteurs et orfèvres de l’âge baroque, comme la statue de Tobie et l’Ange, collaboration entre le sculpteur Sammartino et l’orfèvre Giuseppe Del Giudice en 1797, ou le sublime buste de Carlo Schisano représentant sainte Irène protégeant Naples du Vésuve en 1733.


Carlo Schisano, Sainte Irène, 1733, Naples,
Museo del Tesoro di San Gennaro Argent fondu et ciselé, cuivre doré —
141 × 84 × 60 cm © Matteo D’Eletto

- le reliquaire du sang du martyr en vermeil du XIVe siècle, des objets liturgiques somptueux, d’or et d’argent ornés de pierreries et de corail.

La plupart de ces pièces sont conservées dans les coffres du Banco di Napoli et ne sont qu’exceptionnellement visibles. Le trésor de San Gennaro au musée Maillol expose ainsi les peurs ancestrales et les marques de courage et de pugnacité d’une ville de plusieurs millénaires qui a prospéré sur le magma d’un volcan resté en activité...

Le trésor de San Gennaro. Du 19 mars au 20 juillet 2014. au musée Maillol - Fondation Dina Vierny, 59-61 rue de Grenelle 75007 Paris, 01 42 22 59 58, métro Rue du Bac (12), bus 63, 68, 69, 83, 84. museemaillol.com. Tlj de 10h30 à 19h, nocturne le vendredi jusqu’à 21h30. 13 ou 11€, gratuit aux moins de 11 ans.


En savoir plus sur http://www.evous.fr/Mars-2014-Exposition-du-Tresor-de-Naples-au-musee-Maillol,1185709.html#DfjZb92QHTilyvYG.99

Comme si nous y étions, nous qui habitons si loin...   


La foi dans les pierres précieuses : l'incroyable trésor de Naples au musée Maillol

Publié le 19 mars 2014


Le musée Maillol présente jusqu'au 20 juillet 2014, une des plus grandes collections de joaillerie du monde. Ce trésor témoigne du lien très fort qui unit une ville et son saint patron : San Gennaro, mort en martyr. A cela, il faut rajouter un miracle que la science n'explique toujours pas. Visite du trésor de Naples.

Propriété du peuple

C’est la première fois que ce trésor sort d'Italie. Il serait comparable aux joyaux de la couronne de France ou d'Angleterre, mais le plus surprenant est qu'il n'appartient ni aux dynasties régnantes, ni même à l'Etat, mais aux peuple napolitain. C’est dire le lien particulier qui unit la ville de Naples et cette exceptionnelle collection de métaux et de pierres précieuses, rassemblée au cours des siècles. J'arrive dans la cour  pavée du musée Maillol, je passe un portique de sécurité façon aéroport. Vu ce qui est exposé, cela n'est pas surprenant. Je suis dans la première salle du trésor, mais cela n'a rien à voir avec un jeu vidéo, c’est beaucoup plus sérieux que cela, même si le récit du martyr de San Gennaro aurait de quoi séduire plus d'un scénariste. Mais son  trésor n'aurait probablement jamais pris une telle ampleur sans la peur des napolitains et sans un miracle troublant. En effet, à travers son histoire, Naples a toujours eu deux épées de Damoclès au dessus de sa tête : le Vésuve, capable de se réveiller à tout moment et les épidémies. Face à de telles menaces, il fallait une protection à la hauteur. San Gennaro remplit cet office. Je pénètre dans une salle de l'exposition et vois une toile du peintre Pierre-Jacques Voltaire qui illustre bien cette crainte des napolitains envers le Vésuve. Le volcan crache sa fumée, la lave coule à terre, quelques personnages regardent le spectacle. Une lumière orangée couvre une bonne moitié du tableau qui pourrait s'appeler : "Voyage en enfer".



Pierre-Jacques Voltaire : Eruption du Vésuve, 1771. Huile sur toile, 162 cm x 73,3. Florian Kleinefenn


San Gennaro : un super héros

Tout commence en 305, quand Dioclétien déclenche une grande persécution envers les chrétiens. L'évêque de Bénévent, San Gennaro, est arrêté. On le jette dans une fournaise, mais San Gennaro ressort indemne, même pas mal. Ses persécuteurs le conduisent en prison pour le fouetter : pas beaucoup d'effet. Un peu surpris, Timothée, proconsul de Campanie, décide de le jeter aux lions, mais les fauves se couchent et refusent le repas proposé. Il faut bien en finir, l'évêque de Bénévent est donc condamné à être décapité, mais le bourreau n'accepte de faire son office, que si il obtient l'accord du saint. Voilà déjà de quoi susciter l'envie d'un culte particulier. Mais ce n'est pas tout. Après l'exécution, un mendiant, à qui San Gennaro avait rendu la vue, récupère le sang du martyr dans plusieurs fioles. Il n'en reste aujourd'hui que deux, mais elles sont précieuses pour les catholiques napolitains comme pour les scientifiques. En effet, trois fois par an, à date fixe, le sang se liquéfie sans raison. C’est au premier étage de l'exposition que je peux observer le reliquaire qui contient les reliques. Il est en argent doré et date du XIV siècle. Au dessous de la vitrine du reliquaire, je regarde un film relatant la Cérémonie du Miracle dans la cathédrale. Je vois de très nombreux fidèles embrasser la fiole miraculeuse, dans laquelle le sang commence à couler. Je vous laisse le soin de l'interpréter comme vous le souhaitez...

Un étrange contrat

Les napolitains comptent donc sur leur saint aux forts pouvoirs, pour les protéger. En 1526 et 1527, Naples subit deux fléaux : la guerre et la peste. Alors le 13 janvier 1527, le peuple de Naples prend le taureau par les cornes et met au point un contrat qui a de quoi surprendre. Devant notaire, un contrat est établi entre le saint, mort depuis 1200 ans, et les habitants de Naples. Le saint s'engage à protéger la ville de façon pérenne et les napolitains s'engagent, à travers la Députation (Institution laïque constituée de 10 représentants de la noblesse), à collecter un trésor pour le saint et à construire une chapelle. Dans cette chapelle, consacrée en 1646, San Gennaro est entouré de 50 statues de saints secondaires en argent et bronze.



Vue de la chapelle du trésor de San Gennaro, Naples. DR.


La multiplication des saints

Une quinzaine de ces statues sont exposées au musée Maillol. Elles sont extraordinaires. Je regarde un archange Saint Michel terrassant le dragon, oeuvre de Gian Domenico Vinaccia en collaboration avec le  peintre Lucas Giordano et le sculpteur Lorenzo Vaccaro.



Gian Domenico Vinaccia : l' archange Saint Michel, 1691.
Argent, bronze, bronze doré, cuivre doré, H : 1,90 cm. L : 105. P : 82. Matteo D'Eletto.


Un peu plus loin, un buste de Sainte Irène. Elle protège la ville de la Foudre. C’est pourquoi le sculpteur Carlo Shisano la représente la main gauche sur la ville et la main droite arrêtant un éclair.



Carlo Schisano : Buste de Sainte Irène, 1733. Argent, cuivre doré. H. 140, L. 118, P.80. Matteo D'Eletto.


Une troisième représente Saint Joseph avec l'enfant Jésus. Vue la position de la main droite du saint, il devait tenir un outil. Cette sculpture illustre le style du baroque tardif. La façon dont le bas du vêtement tombe sur le socle est surprenante. La main de l'enfant, le doigt du vieillard sur la cuisse de Jésus, le regard du saint expriment une grande complicité et une immense tendresse.



Orfèvre napolitain : buste de Saint Joseph avec l' enfant jésus, 1690. Argent fondu, battu et ciselé, bronze doré et pierres.
H. 115, L. 75, P. 60 cm. Dialma.


Précieuses offrandes

Je découvre au premier étage une avalanche de pierres précieuses et là, je reste bouche bée. Face à moi, le collier que revêt l'effigie en argent de San Gennaro, lors des Cérémonies du Miracle. Il symbolise la piété de toute une ville. Il est constitué d'un pendentif et de plusieurs croix avec émeraudes, saphirs et diamants. Il est constitué de trois parties, chacune d'elle porte les bijoux offerts par les souverains napolitains, la noblesse et le peuple.



Mchele Dato : collier de San Gennaro, 1679 - 1933). Or, argent, pierres précieuses. H.58, L.45. Matteo D'Eletto.


Mais le clou de l'exposition est sans aucun doute la mitre de San Gennaro, elle accueille 3326 diamants, 198 émeraudes et 164 rubis. Le diamant symbolise la foi, le rubis le sang et l'émeraude l'éternité. Cette mitre est crée en 1713. Sur décision de la Députation, la réalisation est confiée à l'orfèvre Matteo Treglia. Je reste devant longtemps, c’est tout simplement époustouflant de finesse et de préciosité.



MatteoTreglia : Mitre, 1713. Argent doré, 3326 diamants, 198 émeraudes, 168 rubis. H. 66, L. 40 cm.
Matteo D'Eletto.


Ce culte exceptionnel de San Gennaro contribua à attirer dans la ville de nombreux artistes. Des 1600, Naples rayonne artistiquement et cela durera au moins deux siècles. Je remarque également une statue de Saint Jean baptiste en argent, je suis frappé par le regard du saint. Ah ces yeux!

Splendeur napolitaine

"Saint Janvier n'aurait pas existé sans Naples et Naples ne pourrait plus exister sans Saint Janvier" écrit Alexandre Dumas dans Il Corricolo (1843.) C’est vrai que des deux côtés, le contrat a été bien rempli, si ce n'est en 1944 où le Vésuve se fâche. Un film de l'époque, diffusé dans l'entrée de l'exposition témoigne de ce drame, mais malgré cela, les napolitains continuent de vénérer, encore aujourd'hui, leur saint. Ce trésor religieux présenté au musée Maillol ne sera pas souvent visible, son arrivée en France est un évènement. Il figure aujourd'hui parmi les plus précieux au monde et témoigne de la splendeur artistique de Naples au XVI et XVIIe. Une visite précieuse...



Musée Maillol : 59-61 rue de Grenelle. 75007 Paris.

Ouvert tous les jours de 10h30 à 19h. Nocturne le vendredi jusqu'à 21h30.
http://culturebox.francetvinfo.fr/le-blog-de-thierry-hay/2014/03/19/la-foi-dans-les-pierres-precieuses-lincroyable-tresor-de-naples-au-musee-maillol.html


Ah, Naples... Quel excellent souvenir!   

Bonjour,

J'ai reçu un nouvel article sur cette exposition. On y écrit que le Collier de San Gennaro a été réalisé à l'aide de dons, notamment ceux de la Reine Marie-Antoinette.
http://www.aleteia.org/fr/artsculture/actualites/les-joyaux-de-san-gennaro-a-paris-jusquau-20-juillet-5841480295907328

madame antoine

Bonjour,

Vous avez ici un autre compte-rendu de cette exposition.
http://www.maglm.fr/post/2014/04/19/le-tresor-de-naples-musee-maillol/

madame antoine