Thomas GoussetThomas-Marie-Joseph Goussetcardinal et théologien français né le 1
er mai 1792 à Montigny-lès-Cherlieu
Décédé le 22 décembre 1866 à Reims
cardinal et théologien français, considéré comme l'un des principaux représentants de l'ultramontanisme français.
Parcours ecclésiastique
- 1817-1818: vicaire à Lure (Haute-Saône)
- 1818-1830: professeur de théologie morale et dogmatique au Grand séminaire de Besançon
- 1830-1835: vicaire général du diocèse de Besançon
- 1835-1840: évêque de Périgueux
- 1840-1866: archevêque de Reims.
Biographie
Enfance
Fils de Thomas Gousset et de Marguerité Bournon, il est le neuvième enfant d'une famille de douze. Il est fils de laboureur, a commencé par travailler dans les champs, et n'a entrepris ses études qu'à dix-sept ans au petit séminaire d'Amance
1.
Prêtre
Ordonné prêtre le 22 juillet 1817 par l'évêque de Chartres Jean-Baptiste de Latil, il est nommé vicaire à Lure pendant plusieurs mois, puis enseigne la théologie morale au grand séminaire de Besançon. Il conserve cette chaire jusqu'en 1830, acquérant la réputation d'un professeur expert et d'un casuiste achevé
2.
Il réédite les
Conférences d'Angers (26 vols., 1823), les discours accompagnés des notes, puis le
Dictionnaire théologique de Nicolas-Sylvestre Bergier (1826) dont il publie une autre édition en 1843. De ces années de professorat date sa claire exposition de la
Doctrine de l'Église sur le prêt à intérêt (1825),
Le Code civil commenté dans ses rapports avec la théologie morale (1827), et
Justification de la théologie du P. Liguori (1829)
2.
Appelé au poste de vicaire général de Besançon par le cardinal de Rohan, il accomplit ces responsabilités de 1830 à 1835. Épuisé par le travail, ses médecins lui prescrivent le repos absolu; il utilise cette oisiveté forcée pour effectuer son premier voyage à Rome.
Évêque
Le 1
er février 1836, il est nommé évêque de Périgueux par le pape Grégoire XVI et le roi Louis-Philippe I
er ; l'année suivante, il présente à Abel-François Villemain, ministre de l'Instruction publique, ses
Observations sur la liberté d'enseignement, une protestation contre le monopole de l'université. Il fait construire le petit séminaire de Bergerac.
Le 13 juillet 1840, il est transféré à l'archidiocèse de Reims par Grégoire XVI ; ses responsabilités épiscopales ne l'empêchent pas d'achever d'importants travaux théologiques. En 1844 paraît en français sa
Théologie morale à l'usage des curés et des confesseurs, rééditée à plusieurs reprises. Son
traité de théologie dogmatique (2 vols. 1848) n'a pas moins de succès. Il fait construire pour les ouvriers, sur ses propres deniers, l'église Saint-Thomas de Reims, où il est inhumé. Il fait don à sa paroisse natale d'un autel orné de statues et de bas-reliefs admirables. Il créée dans le Musée rémois installé dans le palais archiépiscopal une bibliothèque de Modèle:Nbre volumes, qui sera détruite lors des bombardements allemands de 1914
3.
Le 13 octobre 1847, il consacre l'église de Rimogne.
Cardinal
Il est créé cardinal lors du consistoire du 30 septembre 1850 par le pape Pie IX pour son grand savoir, la solidité de sa doctrine et ses nombreux travaux avec le titre de cardinal-prêtre de Saint-Calixte (
S. Callisto)
2.
En vertu de la Constitution de 1852, il devient sénateur du Second Empire« Thomas Gousset », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition] et, en 1858, commandeur de la Légion d'honneur
4.
Ses derniers travaux sont
Exposition des principes de droit canonique (1859),
Du droit de l'Église touchant la possession des biens destinés au culte et la souveraineté temporelle du Pape (1862).
C'est un des premiers à rétablir la liturgie romaine et à seconder le mouvement intellectuel et moral qui rapproche le clergé et les fidèles.
Les dignités ne changent rien à la simplicité de ses manières. Il est immortalisé par Balzac sous le personnage de l'abbé de Grancey dans le roman
Albert Savarus.
Sa devise :
« L'homme recueille ce qu'il a semé »; ses armoiries renferment la gerbe de blé. En souvenir, une rue porte son nom à Reims et à Lure, ainsi qu'une école à Reims.
Idées et postérité
L'enseignement et les publications théologiques de l'abbé Gousset occupent une place importante dans l'évolution des mentalités catholiques françaises, aussi bien par son enseignement au grand séminaire de Besançon, que par ses publications en matière de théologie
5. Il est influencé par Lammenais et devient spécialiste de saint Alphonse de Liguori (1696-1787), canonisé en 1839, dont il participe à la pénétration en France de sa
Théologie morale6. Il partage les idées de Jean-Joseph Gaume
7. Hostile à toute forme de jansénisme et de gallicanisme
5, il se montre l'infatigable défenseur de l'ultramontanisme dont il est un des principaux représentants au sein du haut clergé français
5.
Publications
- Justification de la théologie morale du B. Alphonse-Marie de Ligorio, Besançon, Outhenin-Chalandre fils, 1832, 322 p. ; réédition en 1834 à Louvain Lire en ligne [archive]
- Théologie morale à l'usage des curés et des confesseurs, Lyon : Périsse frères, 1844, 2 vol. in-8 ; réédition à Paris, Jacques Lecoffre, 1851.
- La croyance générale et constante de l'église touchant l'Immaculée Conception de la bienheureuse Vierge Marie, Paris : Jacques Lecoffre & Cie, 1855 Lire en ligne [archive].
- Exposition des principes du droit canonique, Paris, 1859.