Le Boudoir de Marie-Antoinette

Prenons une tasse de thé dans les jardins du Petit Trianon
 
AccueilAccueil  PortailPortail  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
Le Deal du moment : -40%
Tefal Ingenio Emotion – Batterie de cuisine 10 ...
Voir le deal
59.99 €

 

 16 octobre 1793: (25 vendémiaire an II): 4h30 du matin - Dernière lettre de la Reine

Aller en bas 
AuteurMessage
yann sinclair

yann sinclair


Nombre de messages : 26279
Age : 66
Localisation : Versailles
Date d'inscription : 10/01/2016

16 octobre 1793: (25 vendémiaire an II): 4h30 du matin - Dernière lettre de la Reine  Empty
MessageSujet: 16 octobre 1793: (25 vendémiaire an II): 4h30 du matin - Dernière lettre de la Reine    16 octobre 1793: (25 vendémiaire an II): 4h30 du matin - Dernière lettre de la Reine  Icon_minitimeVen 1 Mar - 17:57

4H 30

 Dernière lettre de la Reine Marie Antoinette à Madame Elisabeth

Vers quatre heures trente, Marie Antoinette se met à rédiger.

Elle porte toujours sa robe de veuve, celle dans laquelle elle a comparu. 

Combien de temps met-elle à écrire sa lettre à Elisabeth ?

On l'ignore.



Toujours est-il que quand, vers sept heures, Rosalie entre dans le cachot de la reine, elle la trouve allongée sur son lit, la tête appuyée sur sa main.

C'est là qu'elle accepte un peu de bouillon, et qu'elle demande à Rosalie Lamorlière de revenir vers huit heures pour l'aider à s'habiller.

Rosalie obtempère, mais le garde posté dans la cellule refuse de s'écarter, même "au nom de l'honnêteté".

Marie Antoinette doit donc se vêtir en sa présence, tout de blanc




Dernière lettre de la Reine Marie Antoinette à Madame Elisabeth

le 16 octobre 1793 à 4h30 du matin
 




« ce 16 8bre à 4 h ½ du matin


C’est à vous, ma Sœur, que j’écris pour la dernière fois. Je viens d’être condamnée non pas à une mort honteuse, elle ne l’est que pour les criminels, mais à aller rejoindre votre frère; comme lui innocente, j’espère montrer la même fermeté que lui dans ces derniers moments. Je suis calme comme on l’est quand la consience[sic] ne reproche rien, j’ai un profond regret d’abandonner mes pauvres enfants; vous savez que je n’existois que pour eux, et vous, ma bonne et tendre Sœur: vous qui avez par votre amitié tout sacrifié pour être avec nous; dans quelle position je vous laisse ! J’ai appris par le plaidoyer même du procès que ma fille étoit séparée de vous. Hélas ! la pauvre enfant, je n’ose pas lui écrire, elle ne recevroit pas ma lettre je ne sais même pas si celle-ci vous parviendra, recevez pour eux deux ici, ma bénédiction. J’espère qu’un jour, lorsqu’ils seront plus grands, ils pourront se réunir avec vous, et jouir en entier de vos tendres soins. Qu’ils pensent tous deux à ce que je n’ai cessé de leur inspirer, que les principes, et l’exécution exacte de ses devoirs sont la première base de la vie; que leur amitié et leur confiance mutuelle, en feront le bonheur; que ma fille sente qu’à l’âge qu’elle a, elle doit toujours aider son frère pour les conseils que [rature] l’expérience qu’elle aura de plus que lui et son amitié pourront lui inspirer; que mon fils à son tour, rende à sa sœur, tous les soins, les services que l’amitié peut inspirer; qu’ils sentent enfin tous deux que, dans quelque position où ils pourront se trouver, ils ne seront vraiment heureux que par leur union. Qu’ils prennent exemple de nous, combien dans nos malheurs, notre amitié nous a donné de consolations, et dans le bonheur on jouit doublement quand on peut le partager avec un ami; et où en trouver de plus tendre, de plus cher que dans sa propre famille ? Que mon fils n’oublie jamais les derniers mots de son père, que je lui répète expressément: qu’il ne cherche jamais à venger notre mort. J’ai à vous parler d’une chose bien pénible à mon cœur. Je sais combien cet enfant, doit vous avoir fait de la peine; pardonnez-lui, ma chère Sœur; pensez à l’âge qu’il a, et combien il est facile de faire dire a[sic] un enfant ce qu’on veut, et même ce qu’il ne comprend pas, un jour viendra, j’espère, où il ne sentira que mieux tout le prix de vos bontés et de votre tendresse pour tous deux il me reste à vous confier encore mes dernières pensées. J’aurois voulu les écrire dès le commencement du procès; mais, outre qu’on ne me laissoit pas écrire, la marche en a été si rapide, que je n’en aurois réellement pas eu le tem.


Je meurs dans la religion catholique, apostolique et romaine, dans celle de mes pères, dans celle où j’ai été élevée, et que j’ai toujours professée, n’ayant aucune consolation spirituelle à attendre, ne sachant pas s’il existe encore ici des prêtres de cette religion, et même le lieu où je suis les exposeroit trop, si ils[sic] y entroient une fois. Je demande sincèrement pardon à Dieu de toutes les fautes que j’ai pu commettre depuis que j’existe. J’espère que dans sa bonté il voudra bien recevoir mes derniers vœux, ainsi que ceux que je fais depuis longtems pour qu’il veuille bien recevoir mon âme dans sa miséricorde et sa bonté. Je demande pardon à tout ceux que je connois, et à vous, ma Sœur, en particulier, de toutes les peines que, sans le vouloir, j’aurois pu vous causer. Je pardonne à tous mes ennemis le mal qu’ils m’ont fait. Je dis ici adieu à mes tantes [rature] et à tous mes frères et sœurs. J’avois des amis, l’idée d’en être séparée pour jamais et leurs peines sont un des plus grands regrets que j’emporte en mourant, qu’ils sachent, du moins, que jusqu’à mon dernier moment, j’ai pensé à eux. Adieu, ma bonne et tendre Sœur; puisse cette lettre vous arriver ! pensez toujours à moi ; je vous embrasse de tout mon cœur, ainsi que ces pauvres et chers enfants; mon Dieu ! qu’il est déchirant de les quitter pour toujours. Adieu, adieu ! je ne vais plus m’occuper que de mes devoirs spirituels. Comme je ne suis pas libre dans mes actions, on m’amènera peut-être, un prêtre, mais je proteste ici que je ne lui dirai pas un mot, et que je le traiterai comme un être absolument étranger »


16 octobre 1793: (25 vendémiaire an II): 4h30 du matin - Dernière lettre de la Reine  F8imke10

Transmise au Comité de salut public qui ne se donna pas la peine de la remettre à sa destinataire, la massive fut interceptée par Courthon, chapardée par le conventionnel Courtois, et ne refit surface qu'à la Restauration, avant d'être diffusée par la propagande royaliste: on estime, malgré cet itinéraire tortueux, que le document est bien de sa main

Vers 4 heures trente du matin, la condamnée aurait également griffonnée quelques mots dans son livre d'heures, dont l'authenticité a là aussi été contestée: "Mon Dieu! Ayez pitié de moi ! Mes yeux n'ont plus de larmes pour pleurer pour vous mes pauvres enfants; adieu, adieu! Marie-Antoinette"

La reine se doutait probablement que sa dernière lettre ne serait pas remise à sa destinataire mais elle devait espérer que son missel, qui provenait de la bibliothèque du Temple, y serait ensuite renvoyé et que sa belle-sœur trouverait au moins cet ultime message

C'était compter sans la méfiance de ses geôliers qui feuilletèrent le volume et le remirent également à Courtois
Il se trouve aujourd'hui conservé, un peu par hasard, à la bibliothèque municipale de Châlon-en-Champagne

La reine aurait ensuite refusé de se confesser auprès de Girard, curé de Saint-Landry, qui avait prêté serment à la Constitution civile du clergé

On a souvent affirmé qu'elle avait pu communier auprès de l'abbé Magnin, un prêtre réfractaire qui aurait eu ses entrées dans les geôles de la Terreur
La question est même devenue une obsession pour certains historiens monarchistes qui décrivent la conciergerie comme une antichambre du paradis où la messe était dite quasiment en permanence.
LE fait semble improbable, mais il valut au brave prêtre une confortable cure à Saint-Germain l'Auxerris, qu'il occupa sous la Restauration et jusqu'à sa mort en 1843

_________________
16 octobre 1793: (25 vendémiaire an II): 4h30 du matin - Dernière lettre de la Reine  C_icgp11
👑    👑   👑
   ⚜king
Revenir en haut Aller en bas
http://louis-xvi.over-blog.net/
 
16 octobre 1793: (25 vendémiaire an II): 4h30 du matin - Dernière lettre de la Reine
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» 16 octobre 1793 (25 vendémiaire an II): 4H du matin
» 16 octobre 1793 (25 vendémiaire an II): 5H du matin
» 16 octobre 1793 (25 vendémiaire an II): 4H du matin
» 16 octobre 1793 (25 vendémiaire an II): 11H du matin
» 16 octobre 1793 (25 vendémiaire an II): 8H du matin

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le Boudoir de Marie-Antoinette :: Au fil des jours :: 1793 :: Octobre-
Sauter vers: